Jeanne Balibar
Apparence
Jeanne Balibar, née le 13 avril 1968 à Paris, est une actrice, réalisatrice et chanteuse française.
Citations
Propos publics
Je ne suis pas sûre qu’il y ait une différence entre le cinéma muet et le cinéma parlant, en fait je ne pense pas qu’il y en ait. Ou plutôt je pense que les différences ne sont pas liées au fait qu’on passe du muet au parlant : ce sont les progrès techniques des caméras, des pellicules qui font essentiellement la différence entre le cinéma des années 20 et le cinéma des années 30, beaucoup plus que le fait qu’il y ait ou pas des paroles. Parce qu’en réalité, la musique existait déjà (il y avait un piano comme musique d’accompagnement, que l’on a ensuite intégré à la bande son) et le fait que les expressions des acteurs/trices soient très outrées, très expressionnistes dans le muet n’est pas lié, à mon avis, à l’absence de dialogues dans le texte, mais au type de pellicule qui était utilisé, qui imposait des éclairages qui effaçaient énormément les visages.
- « Entretien avec Jeanne Balibar », Jeanne Balibar (propos recueillis par Anne-Emmanuelle Demartini et Gabrielle Houbre), Clio. Femmes, genre, Histoire, nº 19, 2004, p. 181-189 (lire en ligne)
Il y a une manière de prendre soin de la femme, de l’actrice comme d’un bébé. Quand j’ai eu mes enfants, je me suis dis, voilà j’ai compris pourquoi je fais du cinéma, c’est parce qu’on m’amène, on me met des talcs et tout ça, on m’habille, et après, on me met dans un cadre délimité, comme un parc, avec des trucs autour et on me dit « eh bien maintenant joue », on me tripote, on me fait les cheveux, on m’habille et tout ça, « et puis maintenant joue ». C’est une chose à laquelle, je pense, les femmes sont habituées, quitte à le faire elles-mêmes, mais les hommes non, les hommes ne se traitent pas eux-mêmes comme des bébés en se disant en société « amuse-toi, regarde, plais, séduis » et c’est ce qu’il faut qu’ils acceptent de faire au cinéma, c’est pour cette raison qu’au Conservatoire de Paris, il y a 1000 élèves qui se présentent par an pour 30 places — 15 acteurs, 15 actrices reçues —, mais il y a 850 filles qui se présentent et 150 garçons.
- « Entretien avec Jeanne Balibar », Jeanne Balibar (propos recueillis par Anne-Emmanuelle Demartini et Gabrielle Houbre), Clio. Femmes, genre, Histoire, nº 19, 2004, p. 181-189 (lire en ligne)
Moi je crois que les femmes ont été plus déshabillées parce que statistiquement il y a plus d’hommes qui ont été cinéastes, mais que maintenant qu’il y a de plus en plus de femmes cinéastes, il y aura de plus en plus d’hommes à poil.
- « Entretien avec Jeanne Balibar », Jeanne Balibar (propos recueillis par Anne-Emmanuelle Demartini et Gabrielle Houbre), Clio. Femmes, genre, Histoire, nº 19, 2004, p. 181-189 (lire en ligne)
La question des travesties, c’est une question qui traverse notamment le théâtre classique, d’une manière passionnante, et du coup la comédie américaine qui est complètement nourrie de Shakespeare et de Marivaux pour la quasi-totalité de la production hollywoodienne. Là, la question du travestissement de la femme, du fait de jouer un rôle d’homme, est cruciale. Et mise au carré quand il s’agit de Shakespeare puisque c’étaient des hommes qui jouaient.
- « Entretien avec Jeanne Balibar », Jeanne Balibar (propos recueillis par Anne-Emmanuelle Demartini et Gabrielle Houbre), Clio. Femmes, genre, Histoire, nº 19, 2004, p. 181-189 (lire en ligne)
Quand je lis le journal le matin et que je vois tout ce qui a trait aux différents aspects de la vie des mairies, je suis tellement désespérée que je pense immédiatement comédie.
- Au sujet de son film Merveilles à Montfermeil qui met en scène des élus municipaux.
- « Jeanne Balibar : "C'est normal que les gens soient plus sensés qu'une poignée de fous qui nous dirigent" », Jeanne Balibar (propos recueillis par France Inter), France Inter, 3 janvier 2020 (lire en ligne)