Criton
Apparence
Le Criton (en grec ancien : Κρίτων) est un dialogue de Platon.
Socrate est incité par Criton, un ami d’enfance et un disciple, à s’évader de prison afin d’échapper à sa mort imminente, mais il refuse au nom de ses principes.
Citations
Socrate. — Ah, Criton, si seulement les gens étaient capables des pires des maux, de sorte qu’ils fussent capables des biens les plus grands, ce serait parfait. En fait, ils sont incapables de l’un et de l’autre, car, impuissants à rendre quelqu’un sensé ou insensé, ils font n’importe quoi.
- « Criton », Platon (trad. Luc Brisson), dans Apologie de Socrate. Criton, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 2017 (ISBN 978-2-0814-1602-4), 44d, p. 191
Socrate. — Je suis homme, vois-tu (et pas seulement aujourd’hui pour la première fois, mais de tout temps), à ne donner son assentiment à aucune règle de conduite qui, quand j’y applique mon raisonnement, ne se soit révélée à moi être la meilleure. Or, les règles que j’ai jusqu’ici mises en avant je ne puis les jeter maintenant par-dessus bord, sous prétexte qu’il m’est arrivé quelque chose d’imprévu.
- « Criton », Platon (trad. Luc Brisson), dans Apologie de Socrate. Criton, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 2017 (ISBN 978-2-0814-1602-4), 46b, p. 193-194
Socrate. — [N]ous devons prendre en considération non pas ce que diront les gens, mais ce que dira celui qui s’y connaît en fait de justice et d’injustice, lui qui est unique et qui est la vérité elle-même.
- « Criton », Platon (trad. Luc Brisson), dans Apologie de Socrate. Criton, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 2017 (ISBN 978-2-0814-1602-4), 48a, p. 198
Socrate. — [L’]important n’est pas de vivre, mais de vivre dans le bien.
- « Criton », Platon (trad. Luc Brisson), dans Apologie de Socrate. Criton, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 2017 (ISBN 978-2-0814-1602-4), 48b, p. 199
Socrate. — [M]ême à l’injustice il ne faut en aucune façon répondre par l’injustice, comme se l’imaginent les gens, dès lors que l’on admet qu’il ne faut jamais commettre l’injustice.
- « Criton », Platon (trad. Luc Brisson), dans Apologie de Socrate. Criton, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 2017 (ISBN 978-2-0814-1602-4), 49b, p. 201
- Citation choisie pour le 25 juin 2020.
[Les Lois d’Athènes]. — Crois-tu vraiment qu’un État arrive à subsister et à ne pas chavirer, lorsque les jugements rendus y restent sans force, et que les particuliers se permettent d’en saper l’autorité et d’en tramer la perte ?
- « Criton », Platon (trad. Luc Brisson), dans Apologie de Socrate. Criton, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 2017 (ISBN 978-2-0814-1602-4), 50b, p. 204
[Les Lois d’Athènes]. — Posséderais-tu un savoir qui te ferait oublier que, en regard d’une mère et d’un père et de la totalité des ancêtres, la patrie est chose plus honorable, plus vénérable, plus digne d’une sainte crainte et placée à un rang plus élevé, tant aux yeux des dieux qu’à ceux des hommes sensés ; qu’il faut donc vénérer sa patrie, lui obéir et lui donner des marques de soumission plus qu’à un père, en l’amenant à changer d’idée ou en faisant ce qu’elle ordonne et en supportant sans se révolter le traitement qu’elle prescrit de subir, que ce soit d’être frappé, d’être enchaîné, d’aller au combat pour y être blessé ou pour y trouver la mort ; oui, cela il faut le faire, car c’est en cela que réside la justice ; et on ne doit ni se dérober, ni reculer, ni abandonner son poste, mais il faut, au combat, au tribunal, partout, ou bien faire ce qu’ordonne la cité, c’est-à-dire la patrie, ou bien l’amener à changer d’idée en lui montrant en quoi consiste la justice.
- « Criton », Platon (trad. Luc Brisson), dans Apologie de Socrate. Criton, Platon, éd. Flammarion, coll. « GF », 2017 (ISBN 978-2-0814-1602-4), 51a-c, p. 206