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Louis Bertrand

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Louis Bertrand en habit vert en 1926.

Louis Bertrand, né à Spincourt (Meuse) le 20 mars 1866 et mort le 6 décembre 1941 au Cap d'Antibes, est un romancier et essayiste français.

L’Invasion, 1907

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Les Piémontais se trouvaient, en majorité, facilement reconnaissables à leurs feutres hyperboliques et à leur foulard d’un rouge cru. De tenue plus discrète et plus citadine, les Toscans et les Romagnols formaient aussi un contingent respectable […] la grande foule houleuse et bigarrée de l’invasion italienne, où sonnaient tous les dialectes de la Péninsule. De loin en loin, quelques provençaux de pure race, reconnaissables à la finesse de leurs traits et à la jolie couleur blonde de leurs moustaches, coudoyaient les gars du Piémont, aux pommettes rouges et à l’encolure de taureaux.
  • Roman sur l'immigration italienne au début du XXe siècle.
  • L’Invasion, Louis Bertrand, éd. Nelson, 1907, p. 9


Mes années d’apprentissage, 1938

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La grande affaire pour moi, c’étaient les immigrants italiens. […] Mais je dus constater bientôt qu’ils n’étaient pas les seuls immigrants et qu’ils avaient des concurrents venus de toutes les régions méditerranéennes et même du monde entier. […] Cette plèbe arrivait à Marseille avec ses tares et ses vices, ou avec des intentions d’espionnage et de propagande subversive. Les fauteurs de grève trouvaient en eux des meneurs et des recrues toutes préparées, au grand dommage de la prospérité du port, où à tout instant, messieurs les dockers cessaient le travail, empêchant les débarquements et les départs de paquebots. Tout cela me frappait, m’alarmait beaucoup, de sorte que je fus amené à étendre mes investigations des milieux italiens à tous les milieux populaires marseillais. Je fus ainsi conduit à déplacer l’axe du roman que j’avais d’abord conçu, à faire dévier mon étude et à en concentrer l’intérêt sur ce que j’appelais l’invasion marseillaise, invasion à la fois matérielle, politique et sociale. De là le titre que j’imposai en fin de compte à mon roman : L’Invasion.
  • Mes années d’apprentissage, Louis Bertrand, éd. Fayard, 1938, p. 236-237