Aller au contenu

Antoine Sanguinetti

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Antoine Sanguinetti.

Antoine Sanguinetti, né le 9 mai 1917 au Caire, en Égypte, et mort le 20 juillet 2004 à Bastelicaccia, en Corse, est un vice-amiral français. Il est le frère cadet d'Alexandre Sanguinetti, député et ministre gaulliste. Militaire français, résistant au cours de la Seconde Guerre mondiale, commandant du porte-avions Clemenceau (1967-1968) et major général de la marine (1972-1974), il termine sa carrière au grade de vice-amiral d'escadre (1974). En 1996, il se tient aux côtés des sans-papiers, réfugiés dans l'église Saint-Bernard, à Paris.

Citations

[modifier]
Il faut comprendre mon indignation. Les batailles du Belvédère et de Garigliano ont été gagnées par des Marocains...Le gouvernement oublie que pendant la guerre, l'épopée extérieure du gaullisme, la reconquête du pays a été menée par plus d'Africains que de métropolitains. Ce sont des divisions algériennes, marocaines et maliennes qui ont repris Toulon et Marseille...Les Africains ont participé à toutes les guerres de la France depuis 1850, croyant qu'ils avaient des liens privilégiés avec la France. Des centaines de milliers sont morts pendant ces guerres. On ne sait pas si le soldat inconnu était noir. Cela donne à la France des devoirs absolus: devoir de reconnaissance, devoir de politesse, devoir de respect de leur dignité. Quand les pères des gens de la rue Pajol venaient se battre ici on ne leur demandait pas leurs papiers, mais on les mobilisait et on les envoyait au front. Ils ont passé le Rhin en 1944, alors que les Français libérés n'ont pas été mobilisés. A l'époque cela avait produit une gêne dans l'armée française. Mais on leur dénie d'avoir participé à la défense et à la prospérité nationale: depuis l'indépendance, toutes les pensions d'anciens combattants d'Afrique ont été supprimées...Je suis pour la défense des valeurs républicaines, des droits de l'homme. Je ne dis pas pour autant qu'il faut ouvrir grandes les frontières à tout le monde. Sinon la mutation engendrée serait telle que notre civilisation disparaîtrait. Certains changements demandent des préparations que nous n'avons pas su faire en cent cinquante ans d'empire colonial. Mais l'injustice du gouvernement français à leur égard et la mauvaise foi d'une partie de l'opinion française me révolte.
  • Interview de l'amiral Sanguinetti, ancien résistant, suite à l'intervention policière contre les Africains sans-papiers grévistes de la faim de Saint-Bernard en aout 1996


Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :