Aller au contenu

Salvat Etchart

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Version datée du 1 janvier 2017 à 13:48 par Lykos (discussion | contributions) (lien, typo)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Salvat Etchart, né en 1924 à Bordeaux et mort en 1985, est un écrivain français lauréat du prix Renaudot en 1967.

Les marchands ont saisis tous les Temples et la pensée se réfugie dans les mansardes dans les caves et dans les bistrots. Le savant au sous sol l'artiste sous les combles l'ouvrier dans la boue et le paysan au grabat et le « Meneur » à Cayenne ou au Bat' d'Af… C'est entre des joueurs de cartes des putains et des ivrognes que les survivants ébauchent syndicats et soviets.
  • Le Monde tel qu'il est, Salvat Etchart, éd. Mercure de France, coll. « Babel », 1967, p. 64


(parce qu'un peu partout dans le monde c'est une mentalité de locataire que nous avons ; de locataire en retard pour le paiement du loyers ; Alors quand il y a une histoire dans l'immeuble… Ah ! Peut être qu'on en sortira jamais ! Qu'on restera vitam æternam des lèches-culs…).
  • Le Monde tel qu'il est, Salvat Etchart, éd. Mercure de France, coll. « Babel », 1967, p. 69


L'Amour d'un fou, 1984

[modifier]
Dans la dépendance jusqu'à quinze ans, dans l'impuissance jusqu'à vingt-cinq et plus, dans les obligations et les contraintes jusqu'à son âge mûr, et le reste dans cette sujétion, dans cette faiblesse, dans ces violences que la vieillesse, la maladie et la mort couronnent de folie, il passe !… Constamment démenti, il passe, cet homme, dès son premier jour déjà vieillissant.
  • L'Amour d'un fou, Salvat Etchart, éd. Presse de la renaissance, 1984, p. 119


Le Temps des autres, 1987

[modifier]
Car l'amour m'a donné les seuls plaisirs, les seuls cris qui n'étaient pas des plaintes, les seuls mouvements qui n'étaient pas de douleur, les seuls sentiments qui n'étaient ni de honte ni de haine ; Il m'a donné les seules joies, les seuls moments de plénitude de ma vie, et m'a montré jusqu'au désespoir, et à l'abandon de moi-même, que ma bouche, que ma chair, mes cris, ma poitrine, mon dos, tout mon être enfin, manquait, et manquait, et manquait d'amour.
  • Le Temps des autres, Salvat Etchart, éd. Presse de la renaissance, 1987, p. 183


Est-il trop tard pour un suicide ?
  • Le Temps des autres, Salvat Etchart, éd. Presse de la renaissance, 1987, p. 215


Mais comment font-ils les autres pour avoir de la révélation ? De la sagesse ? Des convictions ? De l'espoir ?… Pour comprendre ?… Pour trouver un sens ?… Pour répondre ?… Pour dire : qu'est ce que l'homme ? Et être fier de la réponse, qu'avec une suffisance mensongère, ils profèrent.
Est-il trop tard pour un suicide ?
  • Le Temps des autres, Salvat Etchart, éd. Presse de la renaissance, 1987, p. 227