Aller au contenu

Palerme

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Palerme — La plaine de la Conca d'Oro

Palerme est une ville italienne, chef-lieu et plus grande ville de la région Sicile.

Histoire

[modifier]

John Dickie, Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours, 2004

[modifier]

En dépit des ravages causés par les bombardements des bourdoniens, Palerme dans les années 1860 présentait de nombreux attraits pour ses habitants et ses visiteurs ; le plus célèbre d'entre eux était le front de mer. Durant les étés interminables, quand l'impitoyable touffeur de la journée s'était dissipée, la grande bourgeoisie palermitaine se promenait en attelage au clair de lune le long de la marina où les arbres en fleurs embaumaient ; elle dégustait glaces et sorbets en flânant au son des airs d'opéra joués par des orchestres de rues.
Plus loin, à l'écart, dans les ruelles tortueuses et étroites, les palais aristocratiques disputaient l'espace aux marchés, échoppes d'artisans, taudis et aux cent quatre-vingt-quatorze lieux de culte. Les touristes de l'époque furent frappés par le nombre important de nonnes et de moines qu'ils croisaient dans les rues. Palerme semblait aussi former un palimpseste de cultures remontant à plusieurs siècles. Comme le reste de la Sicile, elle était parsemée de vestiges laissés par ses innombrables envahisseurs; depuis les anciens Grecs, presque toutes les puissances européennes, des Romains jusqu'aux Bourbons, s'étaient approprié l'île. La Sicile, aux yeux de certains, était une vitrine fabuleuse où s'exposaient amphithéâtres et temples grecs, villas romaines, mosquées et jardin arabes, cathédrales romanes, palais de la Renaissance ou églises baroques.

  • Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours, John Dickie (trad. Anne-Marie Carrière), éd. Perrin, coll. « Tempus », 2007  (ISBN 978-2-262-02727-8), partie Les deux couleurs de la Sicile, chap. 1 — Genèse de la Mafia 1860-1876, p. 50


[...] si la mafia n'est pas ancienne, elle n'est pas non plus née à l'intérieur jaune doré de l'île. Elle a émergé dans la région qui en est toujours le bastion, et s'est développée là où la richesse de la Sicile était concentrée, sur la bande côtière vert foncé, dans le monde des affaires, modernes et capitalistes, enraciné dans les vergers d'agrumes idylliques des alentours de Palerme.
  • Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours, John Dickie (trad. Anne-Marie Carrière), éd. Perrin, coll. « Tempus », 2007  (ISBN 978-2-262-02727-8), partie Les deux couleurs de la Sicile, chap. 1 — Genèse de la Mafia 1860-1876, p. 52


Palerme était à la fois le centre des marchés de gros et de détail et le port principal. C'était là que les terres agricoles de la province environnante et même au-delà, étaient achetées, vendues ou louées. C'était aussi à Palerme que se prenaient les décisions politiques. La Mafia n'est donc pas née de la pauvreté et de l'isolement, mais de la richesse et du pouvoir.
  • Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours, John Dickie (trad. Anne-Marie Carrière), éd. Perrin, coll. « Tempus », 2007  (ISBN 978-2-262-02727-8), partie Le Dr Galati et le verger d'agrumes, chap. 1 — Genèse de la Mafia 1860-1876, p. 54


Lors de la publication de ses découvertes, Franchetti expliqua qu'il avait été surpris en s'apercevant que ce n'était pas dans l'intérieur jaune et désertique de l'île, où le retard économique aurait pu être propice aux activités criminelles, que la situation était la plus inquiétante, mais dans les riches plantations d'agrumes des alentours de Palerme, centre d'une industrie florissante dont les habitants de la région étaient apparemment très fiers : « Chaque arbre est entretenu comme s'il s'agissait d'un spécimen rare. » Cette première impression, écrivit Franchetti, se modifia rapidement lorsqu'il eut vent des histoires terrifiantes de meurtres et d'intimidation qui circulaient dans la région : « Après un certain nombre d'histoires de ce genre, le parfum des oranges et des citrons commence à sentir le cadavre. »
  • Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours, John Dickie (trad. Anne-Marie Carrière), éd. Perrin, coll. « Tempus », 2007  (ISBN 978-2-262-02727-8), partie L'industrie de la violence, chap. 1 — Genèse de la Mafia 1860-1876, p. 77


Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :