Éblouissement
Apparence
Littérature
[modifier]Prose poétique
[modifier]André Breton, Poisson soluble, 1924
[modifier]La Porte Albinos est là dans l'ombre. Elle efface pas à pas tout ce qui m'épouvante encore et me fait pleurer dans l'éblouissement de ses gongs de feu.
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 26, p. 104
Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958
[modifier]Être naturel
Plumes de colère ou quartiers de joie, éblouissements, décisions imprévues, toujours précises et coupantes, les verts — ils amassent les sucs, avant de le crier, ils mâchent bien leur cri, froid et qui scintille dans leur épaisseur.
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Être naturel — I, p. 104
Roman
[modifier]Marie d'Agoult, Nélida, 1866
[modifier]Ce soir-là, ses salons en stuc blanc chargé d'or étaient éclairés avec plus de splendeur que de coutume ; des multitudes de girandoles en cristal de roche à facettes étincelantes, se répétant à l'infini dans des panneaux de glace, jetaient une vive lumière sur les draperies de damas aux tons éclatants. Des pyramides de cactus, qui ouvraient leurs corolles ardentes dans cette chaude atmosphère, ajoutaient encore à l'éblouissement de l'œil. Un orchestre puissant faisait retentir d'une musique provocante ces espaces sonores où les femmes aux courtes tuniques, aux cheveux parfumés, ruisselants de pierreries, les bras nus, les épaules nues, arrivaient une à une et se prenaient la main, comme des fées qui se rassemblent pour un joyeux sortilège.
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Première partie, chap. VI, p. 87