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{{citation|Le peuple juif était, je l’avoue, un peuple bien barbare. Il égorgeait sans pitié tous les habitants d’un malheureux petit pays sur lequel il n’avait pas plus de droit qu’il n’en a sur Paris et sur Londres.}}
{{citation|Le peuple juif était, je l’avoue, un peuple bien barbare. Il égorgeait sans pitié tous les habitants d’un malheureux petit pays sur lequel il n’avait pas plus de droit qu’il n’en a sur Paris et sur Londres.}}
{{réf Livre|auteur=Voltaire|titre=Le Dictionnaire philosophique (1769)|éditeur=Moland|année=1875|chapitre=Article "Tolérance"|page=533|tome=20}}
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== A propos des races humaines==
{{citation|Il n’est permis qu’à un aveugle de douter que les Blancs, les Nègres, les Albinos, les Hottentots, les Lapons, les Chinois, les Américains, soient des races entièrement différentes. [...] Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d’hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu’ils ne doivent point cette différence à leur climat, c’est que des Nègres et des Négresses, transportés dans les pays les plus froids, y produisent toujours des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu’une race bâtarde d’un noir et d’une blanche, ou d’un blanc et d’une noire.}}
{{réf Livre|auteur=Voltaire|titre=Essais sur les Mœurs|éditeur=Moland|année=1875|chapitre=2-Des différentes races d'hommes|page=21|tome=11}}

{{citation|Les Samoïèdes, les Lappons, les habitants du nord de la Sibérie, ceux du Kamshatka, sont encore moins avancés que les peuples de l'Amérique. La plupart des Nègres, tous les Cafres, sont plongés dans la même stupidité, et y croupiront longtemps.}}
{{réf Livre|auteur=Voltaire|titre=Essais sur les Mœurs|éditeur=Moland|année=1875|chapitre=3-De l'antiquité des nations|page=25|tome=11}}


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Voltaire en 1718

Voltaire (21 novembre 1694 — 30 mai 1778) est un écrivain et philosophe français.

Contes et romans

Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable plutôt que de condamner un innocent.
  • « Zadig ou la Destinée, histoire orientale » (1747), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 64, chap. 10 (« Le ministre »), p. 27 (texte intégral sur Wikisource)


Il y avait autrefois un grain de sable qui se lamentait d'être un atome ignoré dans le désert ; au bout de quelques années il devint diamant, et il est à présent le plus bel ornement de la couronne du roi des Indes.
  • Zadig ou la Destinée, histoire orientale (1752), Voltaire, éd. Flammarion, coll. « Librio », 2004, chap. « Le Brigand », p. 43 (texte intégral sur Wikisource)


Dieu n'a créé les femmes que pour apprivoiser les hommes.
  • « L'Ingénu » (1767), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 65, chap. 13 (« La belle Saint-Yves va à Versailles »), p. 60 (texte intégral sur Wikisource)


Pourquoi donc, (…) citez-vous un certain Aristote en grec ? — C'est, répliqua le Syrien qu'il faut bien citer ce qu'on ne comprend point du tout dans la langue qu'on entend le moins.


(à propos des passions) Ah ! qu'elles sont funestes. Ce sont les vents qui enflent les voiles du vaisseau : elles le submergent quelquefois ; mais sans elles l'homme ne saurait vivre.


Candide, ou l'Optimisme

Voir le recueil de citations : Candide, ou l'Optimisme
C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe.
Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe.
  • Candide, ou l'Optimisme (1759), Voltaire, éd. Hachette, coll. « Classiques Hachette », 1991  (ISBN 2-01-017875-0), chap. 19 (« Ce qui leur arriva à Surinam, et comment Candide fit connaissance avec Martin », p. 104 (texte intégral sur Wikisource)


L'optimisme c'est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal.
  • Candide, ou l'Optimisme, Voltaire, éd. de la Sirène, 1913, chap. 19 (« Ce qui leur arriva à Surinam et comment Candide fit connaissance avec Martin. »), p. 138 (texte intégral sur Wikisource)


  • La citation complète est : « Vous savez que ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et qu'elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut. » Parce qu'elle exprime la vision caricaturale qui avait cours en certains milieux de la France métropolitaine de l'époque, cette expression s'est intégrée à la culture populaire canadienne et elle est régulièrement citée par les Canadiens. (voir l'article sur Wikipédia)
  • Candide, ou l'Optimisme, Voltaire, éd. de la Sirène, 1913, chap. 23 (« Ils vont sur les côtés d'Angleterre, ce qu'ils y voyent. », p. 181 (texte intégral sur Wikisource)


[L]e travail éloigne de nous trois grands maux, l'ennui, le vice et le besoin.


Tous les évènements sont enchainés dans le meilleur des mondes possibles: car enfin si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pieds dans le derrière pour l'amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. — Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.


Poésie

Le fanatique aveugle, et le chrétien sincère
Ont porté trop souvent le même caractère ;
Ils ont même courage, ils ont mêmes désirs.
Le crime a ses héros ; l'erreur a ses martyrs.
Du vrai zèle et du faux vains juges que nous sommes !
Souvent les scélérats ressemblent aux grands hommes.
  • La Henriade (1723), Voltaire, éd. Lecointe, coll. « Nouvelle bibliothèque des classiques français », 1835, chant 5, p. 96, vers 169-202


Si l'homme est créé libre, il doit se gouverner
Si l'homme a des tyrans, il les doît détrôner.
  • « Discours en vers sur l'homme » (1734), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Thourneisen, 1791, t. 14, troisième discours (« De l'envie »), p. 23


Dieu ne doit point pâtir des sottises du prêtre.


Un lion mort ne vaut pas
Un moucheron qui respire.
  • « Le Précis de l’Ecclésiaste » (1759), dans Collection complète des œuvres de Monsieur de Voltaire, Voltaire, éd. Amsterdam, « aux dépens de la Compagnie », 1764, t. 18, 2e partie, p. 442


Essais

L'écriture est la peinture de la voix.
  • « Dictionnaire philosophique » (1764), dans Œuvres complètes, Voltaire, éd. Elibron Classics, 2004, t. 26, article « Orthographe », p. 109


Ainsi presque tout est imitation. L’idée des Lettres persanes est prise de celle de l’Espion turc. Le Boiardo a imité le Pulci, l’Arioste a imité le Boiardo. Les esprits les plus originaux empruntent les uns des autres.
  • « Dictionnaire philosophique » (1764), dans Œuvres complètes, Voltaire, éd. Elibron Classics, 2004, t. 26, article « De Prior, du poème singulier d'Hudibras et du doyen Swift », p. 260


Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?
  • Dictionnaire philosophique, Voltaire, éd. Imprimerie nationale, coll. « La Salamandre », 1994, article « Fanatisme », p. 256


Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fiève, ce que la rage est à la colère.
  • Dictionnaire philosophique, Voltaire, éd. Imprimerie nationale, coll. « La Salamandre », 1994, article « Fanatisme », p. 254


J’aimais l’auteur du livre de l’Esprit. Cet homme valait mieux que tous ses ennemis ensemble ; mais je n’ai jamais approuvé ni les erreurs de son livre, ni les vérités triviales qu’il débite avec emphase. J’ai pris son parti hautement, quand des hommes absurdes l’ont condamné pour ces vérités mêmes.


La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie, la fille très folle d'une mère très sage.


On peut juger du caractère des hommes par leurs entreprises.


Théâtre

Zaïre : On ne peut désirer ce qu'on ne connaît pas.
  • « Zaïre » (1732), dans Théâtre de Voltaire, Voltaire, éd. Furne et compagnie, 1861, acte premier, scène 1, p. 143


Tous les genres sont bons, hormis le genre ennuyeux.


Correspondances

Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer


Un dictionnaire sans citations est un squelette.
  • « Lettre LXII à M. Charles Pinot Duclos » (11 août 1760), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 86, p. 123


Jamais vingt volumes in-folio ne feront de révolution ; ce sont les petits livres portatifs à trente sous qui sont à craindre. Si l'Évangile avait coûté douze cents sesterces, jamais la religion chrétienne ne se serait établie.
  • « Lettre XII à M. d'Alembert » (5 avril 1765), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 98, p. 23


Les beaux esprits se rencontrent.
  • « Lettre XXXVIII à M. Thiriot » (30 juin 1760), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 86, p. 78


Nous laisserons, vous et moi, madame, ce monde-ci aussi sot, aussi méchant que nous l'avons trouvé en y arrivant. Mais nous laisserons la France plus gueuse et plus vilipendée.
  • « Lettre à Madame la comtesse de Lutzelbourg », dans Œuvres complètes de Voltaire, éd. Garnier frères, 1877, vol. 40, 19 mars 1760, lettre 4074, p. 332 (voir la fiche de référence de l'œuvre)


Sottisier

Les paroles sont aux pensées ce que l'or est aux diamants : il est nécessaire pour les mettre en œuvre, mais il en faut peu.
  • Le Sottisier, Voltaire, éd. Garnier, 1883, p. 150


Si Dieu nous a faits à son image, nous le lui avons bien rendus.
  • Le Sottisier, Voltaire, éd. Garnier, 1883, p. 164


Les femmes sont comme les girouettes : elles se fixent quand elles se rouillent.
  • Le Sottisier, Voltaire, éd. Garnier, 1883, p. 241


C'est une des superstitions de l'esprit humain d'avoir imaginé que la virginité pouvait être une vertu.
  • Le Sottisier, Voltaire, éd. Garnier, 1883, p. 279


Citations apocryphes

Plus les hommes seront éclairés, et plus ils seront libres.
  • « Vie de Voltaire », Condorcet (1789), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 100, p. 181


Note : Condorcet attribue cette citation à Voltaire, précisant qu'elle est issue de Questions sur les miracles ; cependant, elle ne se retrouve pas dans cette œuvre. On y trouve en revanche une citation très proche :

Plus mes compatriotes chercheront la vérité, plus ils aimeront leur liberté.
  • « Questions sur les miracles » (1765), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 67, lettre 11, p. 403


Voltaire et la religion

Islam

De tous les législateurs qui ont fondé des religions, il est le seul qui ait étendu la sienne par les conquêtes. D’autres peuples ont porté leur culte avec le fer et le feu chez les nations étrangères ; mais nul fondateur de secte n’avait été conquérant. Ce privilège unique est aux yeux des musulmans l’argument le plus fort que la Divinité prit soin elle-même de seconder leur prophète.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 6-De l’Arabie et de Mahomet, p. 229


Ce n’était (Mahomet) pas sans doute un ignorant, comme quelques uns l’ont prétendu. Il fallait bien même qu’il fut très savant pour sa nation et pour son temps, puisqu’on a de lui quelques aphorismes de médecine, et qu’il réforma le calendrier des arabes, comme César celui des Romains. Il se donne à la vérité, le titre de prophète non lettré ; mais on peut savoir écrire, et ne pas s’arroger le nom de savant.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 6-De l’Arabie et de Mahomet, p. 229


Il est évident que le génie du peuple arabe, mis en mouvement par Mahomet, fit tout de lui-même pendant près de trois siècles, et ressembla en cela au génie des anciens Romains [...] Une preuve infaillible de la supériorité d’une nation dans les arts de l’esprit, c’est la culture perfectionnée de la poésie. Je ne parle pas de cette poésie enflée et gigantesque, de ce ramas de lieux communs et insipides sur le soleil, la lune et les étoiles, les montagnes et les mers; mais de cette poésie sage et hardie, telle qu’elle fleurit du temps d’Auguste, telle qu’on l’a vue renaître sous Louis XIV. Cette poésie d’image et de sentiment fut connue du temps d’Aaron-al-Raschild.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 6-De l’Arabie et de Mahomet, p. 237


C’est un préjugé répandu parmi nous que le mahométisme n’a fait de si grands progrès que parce qu’il favorise les inclinaisons voluptueuses. On ne fait pas réflexion que tous les anciennes religions de l’orient ont admis la pluralité des femmes. Mahomet en réduisit à quatre le nombre illimité jusqu’alors. Il est dit que David avait dix-huit femmes, et que Salomon sept cents, avec trois cents concubines. Ces rois buvaient du vin avec leur compagnes. C’était donc la religion juive qui était volupté, et celle de Mahomet était sévère.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 6-De l’Arabie et de Mahomet, p. 238


Toutes ces lois qui, à la polygamie près, sont très austères, et sa doctrine qui est si simple, attirèrent bientôt à la religion, le respect et la confiance. Le dogme surtout de l’unicité de Dieu, présenté sans mystère, et proportionné à l’intelligence humaine, rangea sous sa loi une foule de nations et, jusqu’a des nègres dans l’Afrique, et à des insulaires dans l’océan indien.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 7-De l’Alcoran, et de la loi musulmane, p. 243


Le peu que je viens de dire dément bien tout ce que nos historiens, nos déclamateurs et nos préjugés nous disent; mais la vérité doit les combattre. Bornons-nous toujours à cette vérité historique: le législateur des musulmans, homme puissant et terrible, établit ses dogmes par son courage et par ses armes; cependant sa religion devint indulgente et tolérante. L’instituteur divin du christianisme, vivant dans l’humilité et dans la paix, prêcha le pardon des outrages; et sa sainte et douce religion est devenue, par nos fureurs, la plus intolérante de toutes, et la plus barbare.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 7-De l’Alcoran, et de la loi musulmane, p. 244


Il est vraisemblable que Mahomet fut d’abord fanatique, ainsi que Cromwell le fut dans le commencement de la guerre civile: tous deux employèrent leur esprit et leur courage à faire réussir leur fanatisme; mais Mahomet fit des choses infiniment plus grandes, parce qu’il vivait dans un temps et chez un peuple où l’on pouvait les faire. Ce fut certainement un très grand homme, et qui forma de grands hommes. Il fallait qu’il fût martyr ou conquérant, il n’y avait pas de milieu. Il vainquit toujours, et toutes ses victoires furent remportées par le petit nombre sur le grand. Conquérant, législateur, monarque et pontife, il joua le plus grand rôle qu’on puisse jouer sur la terre aux yeux du commun des hommes.
  • Remarque sur l'Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 24, chap. 9-De Mahomet, p. 590


Dans nos siècles de barbarie et d’ignorance, qui suivirent la décadence et le déchirement de l’empire romain, nous reçûmes presque tout des Arabes: astronomie, chimie, médecine, et surtout des remèdes plus doux et plus salutaires que ceux qui avaient été connus des Grecs et des Romains. L’algèbre est de l’invention de ces Arabes; notre arithmétique même nous fut apportée par eux.
  • Préface de l’Essai sur l’Histoire universelle(1754), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 24, p. 49


Le mahométisme était sans doute plus sensé que le christianisme. On n’y adorait point un Juif en abhorrant les Juifs; on n’y appelait point une Juive mère de Dieu; on n’y tombait point dans le blasphème extravagant de dire que trois dieux font un dieu; enfin on n’y mangeait pas ce dieu qu’on adorait, et on n’allait pas rendre à la selle son créateur. Croire un seul Dieu tout-puissant était le seul dogme, et si on n’y avait pas ajouté que Mahomet est son prophète, c’eût été une religion aussi pure, aussi belle que celle des lettrés chinois. C’était le simple théisme, la religion naturelle, et par conséquent la seule véritable.
  • Examen important de milord Bolingbroke ou le Tombeau du fanatisme, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 26, chap. 35-Des sectes et des malheurs des chrétiens jusqu’à l'établissement du mahométisme, p. 309


Sa religion est sage, sévère, chaste, et humaine: sage, puisqu’elle ne tombe pas dans la démence de donner à Dieu des associés, et qu’elle n’a point de mystères; sévère, puisqu’elle défend les jeux de hasard, le vin et les liqueurs fortes, et qu’elle ordonne la prière cinq fois par jour; chaste, puisqu’elle réduit à quatre femmes ce nombre prodigieux d’épouses qui partageaient le lit de tous les princes de l’Orient; humaine, puisqu’elle nous ordonne l’aumône bien plus rigoureusement que le voyage de la Mecque. Ajoutez à tous ces caractères de vérité la tolérance.
  • Il faut prendre un parti (1772), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 28, chap. 23-Discours d’un Turc, p. 547


Mahomet avait le courage d'Alexandre [le Grand].
  • Le diner du comte de Boulainvilliers, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 26, p. 580


Christianisme

Tant qu’il y aura des fripons et des imbéciles, il y aura des religions. La nôtre (le christianisme) est sans contredit la plus ridicule, la plus absurde, et la plus sanguinaire qui ait jamais infecté le monde.
  • Correspondances(1767-68), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 45, vol. 13, Lettre à Frédéric II, roi de Prusse (5 janvier 1767), p. 11


Judaisme

Si nous lisions l'histoire des Juifs écrite par un auteur d'une autre nation, nous aurions peine à croire qu'il y ait eu en effet un peuple fugitif d'Egypte qui soit venu par ordre exprès de Dieu immoler sept ou huit petites nations qu'il ne connaissait pas ; égorger sans miséricorde les femmes, les vieillards et les enfants à la mamelle, et ne réserver que les petites filles ; que ce peuple saint ait été puni de son Dieu quand il avait été assez criminel pour épargner un seul homme dévoué à l'anathème. Nous ne croirions pas qu'un peuple si abominable (les Juifs) eut pu exister sur la terre. Mais comme cette nation elle-même nous rapporte tous ses faits dans ses livres saints, il faut la croire
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. Introduction:XXXVI-Des victimes humaines, p. 123


Toujours superstitieuse, toujours avide du bien d'autrui, toujours barbare, rampante dans le malheur, et insolente dans la prospérité, voilà ce que furent les Juifs aux yeux des Grecs et des Romains qui purent lire leurs livres.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. Introduction:XLII—Des Juifs depuis Saul, p. 142


Si Dieu avait exaucé toutes les prières de son peuple, il ne serait restés que des Juifs sur la terre ; car ils détestaient toutes les nations, ils en étaient détestés ; et, en demandant sans cesse que Dieu exterminât tous ceux qu'ils haïssaient, ils semblaient demander la ruine de la terre entière
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. Introduction:XLIV—Des prières et des juifs, p. 149


N’est-il pas clair (humainement parlant, et ne considérant que les causes secondes) que si les Juifs, qui espéraient la conquête du monde, ont été presque toujours asservis, ce fut leur faute? Et si les Romains dominèrent, ne le méritèrent-ils pas par leur courage et par leur prudence? Je demande très humblement pardon aux Romains de les comparer un moment avec les Juifs.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. Introduction:LI—Questions sur les conquetes des romains et leur décadence, p. 168


Si ces Ismaélites [les Arabes] ressemblaient aux Juifs par l'enthousiasme et la soif du pillage, ils étaient prodigieusement supérieurs par le courage, par la grandeur d'âme, par la magnanimité [...] Ces traits caractérisent une nation. On ne voit au contraire, dans toutes les annales du peuple hébreu, aucune action généreuse. Ils ne connaissent ni l'hospitalité, ni la libéralité, ni la clémence. Leur souverain bonheur est d'exercer l'usure avec les étrangers ; et cet esprit d'usure, principe de toute lâcheté, est tellement enracinée dans leurs coeurs, que c'est l'objet continuel des figures qu'ils emploient dans l'espèce d'éloquence qui leur est propre. Leur gloire est de mettre à feu et à sang les petits villages dont ils peuvent s'emparer. Ils égorgent les vieillards et les enfants ; ils ne réservent que les filles nubiles ; ils assassinent leurs maîtres quand ils sont esclaves ;ils ne savent jamais pardonner quand ils sont vainqueurs : ils sont ennemis du genre humain. Nulle politesse, nulle science, nul art perfectionné dans aucun temps, chez cette nation atroce.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 6-De l’Arabie et de Mahomet, p. 231


Lorsque, vers la fin du quinzième siècle, on voulut rechercher la source de la misère espagnole, on trouva que les Juifs avaient attiré à eux tout l'argent du pays par le commerce et par l'usure. On comptait en Espagne plus de cent cinquante mille hommes de cette nation étrangère si odieuse et si nécessaire [...] Les Juifs seuls sont en horreur à tous les peuples chez lesquels ils sont admis [...] On feignait de s'alarmer que la vanité que tiraient les Juifs d'être établis sur les côtes méridionales de ce royaume long-temps avant les chrétiens : il est vrai qu'ils avaient passé en Andalousie de temps immémorial ; ils enveloppaient cette vérité de fables ridicules, telles qu'en a toujours débité ce peuple, chez qui les gens de bon sens ne s'appliquent qu'au négoce, et où le rabbinisme est abandonné à ceux qui ne peuvent mieux faire. Les rabbins espagnols avaient beaucoup écrit pour prouver qu'une colonie de Juifs avait fleuri sur les côtes du temps de Salomon, et que l'ancienne Bétique payait un tribut à ce troisième roi de Palestine ; il est très vraisemblable que les Phéniciens, en découvrant l'Andalousie, et en y fondant des colonies, y avaient établi des Juifs qui servirent de courtiers, comme ils en ont servi partout ; mais de tout temps les Juifs ont défiguré la vérité par des fables absurdes. Ils mirent en œuvre de fausses médailles, de fausses inscriptions ; cette espèce de fourberie, jointe aux autres plus essentielles qu'on leur reprochait, ne contribua pas peu à leur disgrâce
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 12, chap. CII—État de l’Europe a la fin du XVe siècle, p. 162


Vous êtes frappés de cette haine et de ce mépris que toutes les nations ont toujours eus pour les Juifs. C'est la suite inévitable de leur législation : Il fallait, ou qu'ils subjugassent tout, ou qu'ils fussent écrasés. Il leur fut ordonné d'avoir les nations en horreur, et de se croire souillés s'ils avaient mangé dans un plat qui eût appartenu à un homme d'une autre loi. Ils appelaient les nations vingt à trente bourgades leurs voisines qu'ils voulaient exterminer, et ils crurent qu'il fallait n'avoir rien de commun avec elles. Quand leurs yeux furent un peu ouverts par d'autre nations victorieuses qui leur apprirent que le monde était plus grand qu'ils ne croyaient, ils se trouvèrent, par leur loi même, ennemis naturels de ces nations, et enfin du genre humain. Leur politique absurde subsista quand elle devait changer ; leur superstition augmenta avec leurs malheurs : leurs vainqueurs étaient incirconcis ; il ne parut pas plus permis à un Juif de manger dans un plat qui avait servi à un Romain que dans le plat d'un Amorrhéen ; ils gardèrent tous leurs usages, qui sont précisément le contraire des usages sociables. Ils furent donc avec raison traités comme une nation opposée en tout aux autres ; les servant par avarice, les détestant par fanatisme, se faisant de l'usure un devoir sacré. Et ce sont nos pères !
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 12, chap. CIII—De l’état des juifs en Europe, p. 166


Vous ne trouverez en eux qu’un peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour tous les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent. Il ne faut pourtant pas les brûler.
  • Le Dictionnaire philosophique (1769), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 19, chap. Article "Juifs", p. 524


Le peuple juif était, je l’avoue, un peuple bien barbare. Il égorgeait sans pitié tous les habitants d’un malheureux petit pays sur lequel il n’avait pas plus de droit qu’il n’en a sur Paris et sur Londres.
  • Le Dictionnaire philosophique (1769), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 20, chap. Article "Tolérance", p. 533


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