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|année=1993|année d'origine=1942|page=34|partie=II|chapitre=I Les eaux claires, les eaux printanières et les eaux courantes, les conditions objectives du narcissisme, les eaux amoureuses|ISBN=978-2-253-06100-7}} |
|année=1993|année d'origine=1942|page=34|partie=II|chapitre=I Les eaux claires, les eaux printanières et les eaux courantes, les conditions objectives du narcissisme, les eaux amoureuses|ISBN=978-2-253-06100-7}} |
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{{citation|citation=L'examen de l'imagination nous conduit à ce paradoxe : dans l'imagination de la vision généralisée, l'eau joue un rôle inattendu. L'oeil véritable de la terre, c'est l'eau. Dans nos yeux, c'est l'eau qui rêve. Nos yeux ne sont-ils pas «cette flaque inexplorée de lumière liquide que Dieu a mise au fond de nous-mêmes»? [Claudel, ''L'Oiseau noir dans le Soleil levant''].}} |
{{citation|citation=L'examen de l'imagination nous conduit à ce paradoxe : dans l'imagination de la vision généralisée, l'eau joue un rôle inattendu. L'oeil véritable de la terre, c'est l'eau. Dans nos yeux, c'est l'eau qui rêve. Nos yeux ne sont-ils pas « cette flaque inexplorée de lumière liquide que Dieu a mise au fond de nous-mêmes »? [Claudel, ''L'Oiseau noir dans le Soleil levant''].}} |
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{{Réf Livre|titre=L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière|auteur=Gaston Bachelard|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Biblio Essais |
{{Réf Livre|titre=L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière|auteur=Gaston Bachelard|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Biblio Essais |
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|année=1993|année d'origine=1942|page=39|partie=V|chapitre=I Les eaux claires, les eaux printanières et les eaux courantes, les conditions objectives du narcissisme, les eaux amoureuses|ISBN=978-2-253-06100-7}} |
|année=1993|année d'origine=1942|page=39|partie=V|chapitre=I Les eaux claires, les eaux printanières et les eaux courantes, les conditions objectives du narcissisme, les eaux amoureuses|ISBN=978-2-253-06100-7}} |
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{{citation|citation=Devant l'eau profonde, tu choisis ta vision ; tu peux voir à ton gré le fond immobile ou le courant, la rive ou l'infini ; tu as le droit ambigu de voir et de ne pas voir ; tu as le droit de vivre avec le batelier ou de vivre avec «une race nouvelle de fées laborieuses, douées d'un goût parfait, magnifiques et minutieuses». La fée des eaux, gardienne du mirage, tient tous les oiseaux du ciel dans sa main. Une flaque contient un univers. Un instant de rêve contient une âme entière.}} |
{{citation|citation=Devant l'eau profonde, tu choisis ta vision ; tu peux voir à ton gré le fond immobile ou le courant, la rive ou l'infini ; tu as le droit ambigu de voir et de ne pas voir ; tu as le droit de vivre avec le batelier ou de vivre avec « une race nouvelle de fées laborieuses, douées d'un goût parfait, magnifiques et minutieuses ». La fée des eaux, gardienne du mirage, tient tous les oiseaux du ciel dans sa main. Une flaque contient un univers. Un instant de rêve contient une âme entière.}} |
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{{Réf Livre|titre=L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière|auteur=Gaston Bachelard|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Biblio Essais |
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|année=1993|année d'origine=1942|page=63|partie=III|chapitre=II Les eaux profondes — Les eaux dormantes — Les eaux mortes, «L'eau lourde» dans la rêverie d'Edgar Poe|ISBN=978-2-253-06100-7}} |
|année=1993|année d'origine=1942|page=63|partie=III|chapitre=II Les eaux profondes — Les eaux dormantes — Les eaux mortes, «L'eau lourde» dans la rêverie d'Edgar Poe|ISBN=978-2-253-06100-7}} |
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{{Réf Livre|titre=L'Eau et les Rêves|auteur=Gaston Bachelard|éditeur=José Corti|année=1942|page=108}} |
{{Réf Livre|titre=L'Eau et les Rêves|auteur=Gaston Bachelard|éditeur=José Corti|année=1942|page=108}} |
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{{citation|citation=Comme le dit Salvador Dali, la «montre molle» est chair, elle est «fromage». Ces déformations sont souvent mal comprises parce qu'elles sont vues statiquement. Certains critiques ''stabilisés'' les prennent aisément pour des insanies. Ils n'en vivent pas la force onirique profonde, ils ne participent pas à l'imagination de riche viscosité qui donne parfois à un clin d'oeil le bénéfice d'une divine lenteur.}} |
{{citation|citation=Comme le dit Salvador Dali, la « montre molle » est chair, elle est « fromage ». Ces déformations sont souvent mal comprises parce qu'elles sont vues statiquement. Certains critiques ''stabilisés'' les prennent aisément pour des insanies. Ils n'en vivent pas la force onirique profonde, ils ne participent pas à l'imagination de riche viscosité qui donne parfois à un clin d'oeil le bénéfice d'une divine lenteur.}} |
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{{Réf Livre|titre=L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière|auteur=Gaston Bachelard|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Biblio Essais |
{{Réf Livre|titre=L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière|auteur=Gaston Bachelard|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Biblio Essais |
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|année=1993|année d'origine=1942|page=123|partie=IV|chapitre=IV Les eaux composées|ISBN=978-2-253-06100-7}} |
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|année=1993|année d'origine=1942|page=181|partie=I|chapitre=VIII L'eau violente|ISBN=978-2-253-06100-7}} |
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{{citation|citation=Nietzsche a instruit patiemment sa volonté de puissance par ses longues marches dans la montagne, par sa vie en plein vent sur les sommets. Sur les sommets, il a aimé : «L'âpre divinité de la roche sauvage». La pensée dans le vent ; il a fait de la marche un combat. Mieux, ''la marche est son combat''. C'est elle qui donne le rythme énergétique de Zarathoustra. Zarathoustra ne parle pas assis, il ne parle pas en se promenant, comme un péripatéticien. Il donne sa doctrine en marchant énergiquement. Il la jette aux quatre vents du ciel.}} |
{{citation|citation=Nietzsche a instruit patiemment sa volonté de puissance par ses longues marches dans la montagne, par sa vie en plein vent sur les sommets. Sur les sommets, il a aimé : « L'âpre divinité de la roche sauvage ». La pensée dans le vent ; il a fait de la marche un combat. Mieux, ''la marche est son combat''. C'est elle qui donne le rythme énergétique de Zarathoustra. Zarathoustra ne parle pas assis, il ne parle pas en se promenant, comme un péripatéticien. Il donne sa doctrine en marchant énergiquement. Il la jette aux quatre vents du ciel.}} |
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{{Réf Livre|titre=L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière|auteur=Gaston Bachelard|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Biblio Essais |
{{Réf Livre|titre=L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière|auteur=Gaston Bachelard|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Biblio Essais |
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|année=1993|année d'origine=1942|page=183|partie=II|chapitre=VIII L'eau violente|ISBN=978-2-253-06100-7}} |
|année=1993|année d'origine=1942|page=183|partie=II|chapitre=VIII L'eau violente|ISBN=978-2-253-06100-7}} |
Version du 13 décembre 2011 à 13:48
Gaston Bachelard, né à Bar-sur-Aube le 27 juin 1884 et mort à Paris le 16 octobre 1962, est un philosophe des sciences et un phénoménologue de l'imaginaire de la poésie français.
Le Nouvel Esprit scientifique, 1934
- Le Nouvel Esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. PUF, 1934, p. 15
La Formation de l'esprit scientifique, 1938
- La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 1938, p. 5
- Citation choisie pour le 7 octobre 2008.
- La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 1938, p. 10
- La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 1938, p. 10
- La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 1938, p. 13
- La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 1938, p. 14
- La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 1938, p. 14
- La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 1938, p. 18
- La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 1938, p. 23
- La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 1938, p. 72
- Citation choisie pour le 25 octobre 2008.
La Psychanalyse du feu, 1938
- La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, avant-propos, p. 9-10
- La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, avant-propos, p. 11
- La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, avant-propos, p. 12
- La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, chap. 2 (« Feu et rêverie »), p. 32
- La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, chap. 2 (« Feu et rêverie »), p. 34
- La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, chap. 2 (« Feu et rêverie »), p. 40
- La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, chap. 3 (« Psychanalyse et préhistoire »), p. 48
- La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, chap. 3 (« Psychanalyse et préhistoire »), p. 49
- La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, chap. 3 (« Psychanalyse et préhistoire »), p. 54
- La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, conclusion, p. 181
La Philosophie du non, 1940
- La Philosophie du non, Gaston Bachelard, éd. PUF, 1962, p. 8
- La Philosophie du non, Gaston Bachelard, éd. PUF, 1962, p. 134
L'Eau et les Rêves, 1942
- L'Eau et les Rêves, Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1942, p. 3
- L'Eau et les Rêves, Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1942, p. 9
- L'Eau et les Rêves, Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1942, p. 11
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie IV, chap. Introduction: Imagination et matière, p. 13
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie V, chap. Introduction: Imagination et matière, p. 14
- L'Eau et les Rêves, Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1942, p. 16
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VI, chap. Introduction: Imagination et matière, p. 24
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VII, chap. Introduction: Imagination et matière, p. 25
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VII, chap. Introduction: Imagination et matière, p. 25
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. I Les eaux claires, les eaux printanières et les eaux courantes, les conditions objectives du narcissisme, les eaux amoureuses, p. 33
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. I Les eaux claires, les eaux printanières et les eaux courantes, les conditions objectives du narcissisme, les eaux amoureuses, p. 34
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie V, chap. I Les eaux claires, les eaux printanières et les eaux courantes, les conditions objectives du narcissisme, les eaux amoureuses, p. 39
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie III, chap. II Les eaux profondes — Les eaux dormantes — Les eaux mortes, «L'eau lourde» dans la rêverie d'Edgar Poe, p. 63
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie IV, chap. II Les eaux profondes — Les eaux dormantes — Les eaux mortes, «L'eau lourde» dans la rêverie d'Edgar Poe, p. 67
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie V, chap. III Le complexe de Caron, le complexe d'Ophélie, p. 98
- L'Eau et les Rêves, Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1942, p. 108
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie IV, chap. IV Les eaux composées, p. 123
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie I, chap. VIII L'eau violente, p. 181
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. VIII L'eau violente, p. 183
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. VIII L'eau violente, p. 184
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. VIII L'eau violente, p. 184
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie III, chap. VIII L'eau violente, p. 187
L'Air et les Songes, 1943
Le poème est essentiellement une aspiration à des images nouvelles. Il correspond au besoin essentiel de nouveauté qui caractérise le psychisme humain.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie I, chap. Introduction: « Imagination et mobilité », p. 6
Par l'imagination nous abandonnons le cours ordinaire des choses. Percevoir et imaginer sont aussi antithétiques que présence et absence. Imaginer c'est s'absenter, c'est s'élancer vers une vie nouvelle.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie I, chap. Introduction: « Imagination et mobilité », p. 8
Parce que le poète nous découvre une nuance fugitive, nous apprenons à imaginer toute nuance comme un changement. Seule l'imagination peut voir les nuances, elle les saisit au passage d'une couleur à une autre.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. Introduction: « Imagination et mobilité », p. 9
Un être privé de la fonction de l'irréel est un névrosé aussi bien que l'être privé de la fonction du réel. On peut dire qu'un trouble de la fonction de l'irréel retentit sur la fonction du réel. Si la fonction d'ouverture, qui est proprement la fonction de l'imagination, se fait mal, la perception elle-même reste obtuse. On devra trouver une filiation régulière du réel à l'imaginaire.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie III, chap. Introduction: « Imagination et mobilité », p. 13
M. Edouard Le Roy a apporté de nombreux développements à la théorie de la matière chez Bergson. Il a montré que l'habitude était l'inertie du devenir psychique. De notre point de vue très particulier, l'habitude est l'exacte antithèse de l'imagination créatrice. L'image habituelle arrête les forces imaginantes. L'image apprise dans les livres, surveillée et critiquée par les professeurs, bloque l'imagination.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie IV, chap. Introduction: « Imagination et mobilité », p. 18
- L'Air et les Songes (1943), Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1950, Introduction, p. 19
- L'Air et les Songes (1943), Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1950, Introduction, p. 20
Les images poétiques sont [...] toutes, pour Shelley, des opérateurs d'élévation. Autrement dit, les images poétiques sont des opérations de l'esprit humain dans la mesure où elles nous allègent, où elles nous soulèvent, où elles nous élèvent. Elles n'ont qu'un axe de référence : l'axe vertical. Elles sont essentiellement aériennes. Si une seule image du poème manque à remplir cette fonction d'allègement, le poème s'écrase, l'homme est rendu à son esclavage, la chaîne le blesse.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VI, chap. I. « Le Rêve de vol », p. 55
La poétique de Shelley est une poétique de l'immensité bercée. Le monde est pour Shelley un immense berceau — un berceau cosmique — d'où, sans cesse, s'envolent des rêves.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VI, chap. I. « Le Rêve de vol », p. 59
Le paon est éminemment terrestre. C'est un musée minéral.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie I, chap. II. « La poétique des ailes », p. 87
- L'Air et les Songes (1943), Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1950, p. 98
Pour comprendre Blake, il faut que le lecteur s'apprenne à alerter tous les muscles du corps, et qu'il y joigne essentiellement à l'effort un souffle, un souffle de colère. Il arrivera ainsi à donner son vrai sens à ce qu'on pourrait appeler pour caractériser l'inspiration blakienne: l'inspiration rauque.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VI, chap. II. « La poétique des ailes », p. 105
Henri Wallon a montré que l'agoraphobie n'était, au fond, qu'une variété de la peur de tomber. Elle n'est pas une peur de rencontrer des hommes, mais une peur de ne pas rencontrer d'appui.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VI, chap. III. « La chute imaginaire », p. 117
N'imagine pas qui veut ! Il ne s'agit pas d'imaginer n'importe quoi. La révolution euphorique se trouve au contraire devant cette tâche difficile qu'est l'unité d'imagination. Pour gagner cette unité d'imagination, pour avoir le schème dynamique directeur du bonheur, il faut donc revenir à l'un des grands principes de l'imagination matérielle. Ce n'est pas là une condition suffisante du bonheur, mais c'est une condition nécessaire. L'on ne peut être heureux avec une imagination divisée. La sublimation — tâche positive de l'imagination — ne peut être occasionnelle, hétéroclite, scintillante. Un principe de calme doit venir auréoler toutes les passions, même les passions de la force.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VI, chap. IV. « Les travaux de Robert Desoille », p. 146
Dans le règne de l'imagination, l'air nous libère des rêveries substantielles, intimes, digestives. Il nous libère de notre attachement aux matières : il est donc la matière de notre liberté. A Nietzsche, l'air n'apporte rien. Il ne donne rien. Il est l'immense gloire d'un Rien. Mais de rien donner n'est-il pas le plus grand des dons. Le grand donateur aux mains vides nous débarrasse des désirs de la main tendue. Il nous habitue à ne rien recevoir, donc à tout prendre. [...] l'air est la véritable patrie du prédateur. L'air est cette substance infinie qu'on traverse d'un trait, dans une liberté offensive et triomphante, comme la foudre, comme l'aigle, comme la flèche, comme le regard impérieux et souverain. Dans l'air on emporte au grand jour sa victime. On ne se cache pas.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie III, chap. V. « Nietzsche et le psychisme ascensionnel », p. 175
Le nietzschéisme est essentiellement un vertige surmonté. Près de l'abîme, Nietzsche vient chercher des images dynamiques d'ascension. Le réel du gouffre donne à Nietzsche, par une dialectique bien connue de l'orgueil, la conscience d'être une force surgissante.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VII, chap. V. « Nietzsche et le psychisme ascensionnel », p. 190
La volonté nietzschéenne prend appui sur sa propre vitesse. Elle est une accélération du devenir qui n'a pas besoin de matière. Il semble que l'abîme, comme un arc toujours tendu, serve à Nietzsche à lancer ses flèches vers le haut. Près de l'abîme, le destin humain est de tomber. Près de l'abîme, le destin du surhomme est de jaillir, tel un pin vers le ciel bleu.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VII, chap. V. « Nietzsche et le psychisme ascensionnel », p. 191
Sur cet immense tableau d'une nuit céruléenne, la rêverie mathématicienne a écrit des épures. Elles sont toutes fausses, délicieusement fausses, ces constellations ! Elles unissent, dans une même figure, des astres totalement étrangers. Entre des points réels, entre des étoiles isolées comme des diamants solitaires, le rêve constellant tire des lignes imaginaires. Dans un pointillisme réduit au minimum, ce grand maître de peinture abstraite qu'est le rêve voit tous les animaux du zodiaque.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie I, chap. VII. « Les Constellations », p. 227
«Connaître» les constellations, les nommer comme dans les livres, projeter sur le ciel une carte scolaire du ciel, c'est brutaliser nos forces imaginaires, c'est nous enlever le bienfait de l'onirisme étoilé. Sans le poids de ces mots qui «soulagent la mémoire», — la mémoire des mots, cette grande paresseuse qui refuse de rêver, — chaque nuit nouvelle serait pour nous une rêverie nouvelle, une cosmogonie renouvelée. Le conscient mal fait, le conscient tout fait est aussi nocif pour l'âme rêvante que l'inconscient amorphe ou déformé. Le psychisme doit trouver l'équilibre entre l'imaginé et le connu. Cet équilibre ne se satisfait pas de vaines substitutions où, subitement, les forces imaginantes se voient associées à des schémas arbitraires. L'imagination est une force première. Elle doit naître dans la solitude de l'être imaginant.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie I, chap. VII. « Les Constellations », p. 228
L'imagination a besoin d'un allongement, d'un ralenti. Et en particulier, plus que tout autre, l'imagination de la matière nocturne a besoin de lenteur.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. VII. « Les Constellations », p. 233
Le ciel étoilé est le plus lent des mobiles naturels.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie III, chap. VII. « Les Constellations », p. 233
Dans la contemplation, l'être rêvant apprend à s'animer de l'intérieur, il apprend à vivre le temps régulier, le temps sans élan et sans heurt. C'est le temps de la nuit.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie III, chap. VII. « Les Constellations », p. 235
[...] la rêverie des nuages reçoit un caractère psychologique particulier : elle est une rêverie sans responsabilité.
L'aspect immédiat de cette rêverie, c'est d'être, comme il a été souvent dit, un jeu aisé des formes. Les nuages sont une matière d'imagination pour un pétrisseur paresseux. On les rêve comme une ouate légère qui se travaillerait elle-même.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement, Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie I, chap. VIII. « Les Nuages », p. 239
La première tâche du poète est de désancrer en nous une matière qui veut rêver.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. VIII. « Les Nuages », p. 245
Impossible d'imaginer un petit nuage qui disparaisse en tombant. Le petit nuage, le nuage léger est le thème d'ascension la plus régulière, la plus sûre. Il est un conseil permanent de sublimation.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie III, chap. VIII. « Les Nuages », p. 248
La poésie totale, la poésie parfaite, dit Hugo von Hofmannsthal, «c'est le corps d'un elfe, transparent comme l'air, le messager vigilant qui porte à travers les airs une parole magique : en passant il s'empare du mystère de nuages, des étoiles, des cimes, des vents; il transmet la formule magique fidèlement, mêlée cependant aux voix mystérieuses des nuages, des étoiles, des cimes et des vents». Le messager ne fait plus qu'un avec le message. Le monde intime du poète rivalise avec l'univers.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. IX. « La Nébuleuse », p. 260
La végétation ne connaît pas de contradiction. Il vient des nuages pour contredire le soleil du solstice. Aucune tempête n'empêche l'arbre, à son heure, de devenir vert.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie IX, chap. X. « L'arbre aérien », p. 288
Il n'y a pas de poésie antécédente à l'acte du verbe poétique. Il n'y a pas de réalité antécédente à l'image littéraire. L'image littéraire ne vient pas habiller une image nue, ne vient pas donner la parole à une image muette. L'imagination, en nous, parle, nos rêves parlent, nos pensées parlent. Toute activité humaine désire parler. Quand cette parole prend conscience de soi, alors l'activité humaine désire écrire, c'est-à-dire agencer les rêves et les pensées. L'imagination s'enchante de l'image littéraire. La littérature n'est donc le succédané d'aucune autre activité. Elle achève un désir humain. Elle représente une émergence de l'imagination.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie IX, chap. Conclusion I: « L'image littéraire », p. 324
L'image littéraire promulgue des sonorités qu'il faut appeler, sur un mode à peine métaphorique, des sonorités écrites. Une sorte d'oreille abstraite, apte à saisir des voix tacites, s'éveille en écrivant; elle impose des canons qui précisent les genres littéraires. Par un langage amoureusement écrit, une sorte d'audition projetante, sans nulle passivité, se prépare. La Natura audiens prend le pas sur la Natura audita. La plume chante!
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie IX, chap. Conclusion I: « L'image littéraire », p. 324
Comme elle est injuste, la critique qui ne voit dans le langage qu'une sclérose de l'expérience intime ! Au contraire, le langage est toujours un peu en avant de notre pensée, un peu plus bouillonant que notre amour. Il est la belle fonction de l'imprudence humaine, la vantardise dynamogénique de la volonté, ce qui exagère la puissance. A plusieurs reprises, au cours de cet essai, nous avons souligné le caractère dynamique de l'exagération imaginaire. Sans cette exagération, la vie ne peut pas se développer. En toutes circonstances, la vie prend trop pour avoir assez. Il faut que l'imagination prenne trop pour que la pensée ait assez. Il faut que la volonté imagine trop pour réaliser assez.
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie IX, chap. Conclusion I: « L'image littéraire », p. 329
- L'Air et les Songes (1943), Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1950, p. 288
La Terre et les Rêveries du repos, 1946
- La Terre et les Rêveries du repos, Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1948, p. 3
- La Terre et les Rêveries du repos, Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1948, p. 25
La Terre et les Rêveries de la volonté, 1948
- La Terre et les Rêveries de la volonté, Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1948, p. 3
- La Terre et les Rêveries de la volonté, Gaston Bachelard, éd. José Corti, 1948, p. 227-228
La Dialectique de la durée, 1950
- La Dialectique de la durée, Gaston Bachelard, éd. PUF, 1950, p. 9
La Poétique de l'espace, 1957
- La Poétique de l'espace, Gaston Bachelard, éd. PUF, 1961, p. 106
- La Poétique de l'espace, Gaston Bachelard, éd. PUF, 1961, p. 171
- La Poétique de l'espace, Gaston Bachelard, éd. PUF, 1961, p. 25-26
- La Poétique de l'espace, Gaston Bachelard, éd. PUF, 1961, p. 139
Philosopher ou l'art de clouer le bec aux femmes, 2006
Quant à Gaston Bachelard, membre d'un jury de la Sorbonne qui, dans les années 1950, faisait passer un examen pour adultes, il se trouva face à une candidate âgée qui, au lieu de parler, se mit à pleurer. Bachelard en eut à son tour les larmes aux yeux. Il déclara alors à Jean Guitton, qui raconte la scène :
- Philosopher ou l'art de clouer le bec au femmes, Frédéric Pagès, éd. Mille et une nuits, 2006 (ISBN 978-2-84205-978-1), p. 16-17
Études
- Études, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 2002 (ISBN 2711600467), p. 61
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