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Version du 18 octobre 2009 à 15:00

Maria-Antonietta Macciocchi (née le 23 juillet 1922 à Isola del Liri, dans la province de Frosinone, Latium, Italie et morte le 15 avril 2007 à Rome, Italie) est une intellectuelle et femme politique italienne.


Citations

Pour Gramsci

On peut dire que la France est à Gramsci ce que l'Angleterre fut à Marx et à Engels et ce que l'Allemagne fut à Lénine, du point de vue de l'analyse et de l'effort de recherche sur la fonction de l'Etat moderne créé par la bourgeoisie, dans la perspective de jeter les bases de la révolution socialiste en Occident. […] A propos de la France, ce pays occidental dans lequel, toujours selon Gramsci, la bourgeoisie a le mieux su, depuis le XVIIIème siècle, s'assurer une complète domination idéologique, il écrit : « L'hégémonie bourgeoise est très puissante et a de riches réserves. Les intellectuels sont très concentrés (l'Institut, l'Université, les grands journaux et les revues de Paris) et, quoique très nombreux, ils sont complètement inféodés aux institutions culturelles nationales.
  • Pour Gramsci, Maria-Antonietta Macciocchi, éd. Le Seuil, 1974, p. 16-17


En posant la question des intellectuels, Gramsci aborde un problème théorique que le marxisme n'avait jamais soulevé : l'intellectuel est défini comme le « représentant de l'hégémonie », « le fonctionnaire de la superstructure », « le commis du groupe dominant », celui qui assure le consensus idéologique (commandement + hégémonie) de la masse autour du groupe dirigeant, qui sert de charnière entre la superstructure et l'infrastructure. Le rôle que joue l'intellectuel, à un niveau aussi important, peut cependant être modifié dans le sens d'un renversement total, en s'inscrivant dans une configuration historique qui n'est plus traditionnelle, dans laquelle il trouve de quoi établir un nouveau rapport organique avec la classe révolutionnaire montante, le prolétariat, en l'occurrence : l'intellectuel se trouve « organiquement » contraint d'accomplir une gigantesque tâche historique révolutionnaire qui, en raison même de son adhésion, ne peut pas être différée plus longtemps, surtout dans les moments de crise de la superstructure. Le rapprochement que Gramsci opère entre la classe ouvrière et les intellectuels, en tant qu' « intellectuels organiques du prolétariat », constitue une révolution dans la pensée communiste puisqu'il renverse l'orientation que les partis communistes avaient donnée à cet énorme problème.
  • Pour Gramsci, Maria-Antonietta Macciocchi, éd. Le Seuil, 1974, p. 204


Mon travail n'était pas un travail d'érudition, ce n'était pas un « cours » poli comme une boule de billard, ni une œuvre académique, universitaire, mais un travail militant […].

J'avais accepté cette série de cours dans une université comme Vincennes avec pour objectif précis de refléter en Occident la pensée de Gramsci, une pensée qui nous offre le plus grand nombre d'indications théoriques et politiques pour développer la lutte idéologique, pour ouvrir, donc, le front de la « troisième ligne » (comme dit Engels) du combat contre le capitalisme, et pour rapprocher de nous, idéologiquement, la révolution culturelle à travers la conception de « l'hégémonie » : la Révolution culturelle non comme un événement stéréotypé ou mécaniquement imité, mais comme expérience de greffe sur l'arbre de notre pensée marxiste. […].

Les dernières pages que j'avais laissées sur mon bureau concernaient l'essai de Gramsci sur les intellectuels, et sur l'influence idéologique que l'hégémonie bourgeoise exerce à travers ses propres intellectuels, les grands intellectuels, les intellectuels traditionnels, auxquels il faut opposer les « intellectuels organiques » du prolétariat, pour faire du prolétariat une classe idéologiquement hégémonique avant même d'être dominante.
  • Pour Gramsci, Maria-Antonietta Macciocchi, éd. Le Seuil, 1974, p. 284-285


Je comprends, à mon modeste niveau de Vincennes, le lien de complicité tacite qui unit entre eux ceux que l'on appela en Mai « les Mandarins de la culture ». Je comprends que chacun a son propre groupe, derrière lequel il se retranche. Chacun s'abrite derrière un professeur important, et ils forment ensemble autant d'agrégats moléculaires-protecteurs, appelés aussi, chez nous en Italie, « maffia universitaire ». Au fond, je suis en marge de tout cela, en dehors, étrangère et femme, privée aussi de la « protection » d'un « baron universitaire » qui a son code de règles non écrites et que j'ai ignorées. Non seulement par ignorance, mais par désir de netteté, comme en politique. […] Mais non, dis-je, ici, à Paris, de Vincennes aux grandes écoles, ne sont-ils pas ce qu'il y a de plus raffiné sur le plan culturel ? Puis je me rappelle Gramsci : « … Toute époque dite de décadence où le vieux monde se désagrège, est caractérisée par une pensée raffinée et hautement spéculative » (M.S., p.43). De fait, je sais, de près, que le monde culturel français se désagrège lentement, se défait ; des siècles de culture qui se noient dans l'abstraction, dans l'impuissance ; spectacle grandiose et terrible.
  • Pour Gramsci, Maria-Antonietta Macciocchi, éd. Le Seuil, 1974, p. 304-305


Je crois que rien mieux que cet appendice ne peut venir en conclusion de ces cours [à Vincennes], afin de sortir de la métaphysique des discours abstraits et, de l’idéalisme, tomber dans le matérialisme, parmi les « sujets » révolutionnaires, les protagonistes de notre présent, justement pour s’opposer de façon radicale, et non par des mots, à toute séparation entre théorie et pratique. Comme disait Marx dans sa 10ème thèse sur Feuerbach : « Le point de vue de l’ancien matérialisme c’est la société bourgeoise, le point de vue du nouveau c’est la société humaine ou l’humanité sociale. »
  • Pour Gramsci, Maria-Antonietta Macciocchi, éd. Le Seuil, 1974, p. 310



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