Sœur
Littérature
[modifier]Roman
[modifier]Laurent Gaudé, Le soleil des Scorta, 2004
[modifier]J'ai ruiné mes frères. C'est moi, don Salvatore, c'est moi qui les ai empêchés d'avoir la vie à laquelle ils rêvaient. C'est moi qui les obligés à quitter l'Amérique où ils auraient fait fortune. C'est moi qui les ai attirés à nouveau vers ces terres du Sud qui n'offrent rien. Cette dette-là je n'avais pas le droit de l'oublier. pas même pour mes enfants.
Domenico, Giuseppe et Raffaele, j'ai aimé ces hommes-là. Je suis une sœur, don Salvatore. Mais une sœur qui ne fut, pour ses frères, que le visage laid de la malchance.
Prose poétique
[modifier]Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927
[modifier]— La sœur de qui ? demanda Corsaire Sanglot.
— Le cœur décis, décor ce lit.
— Feux intellectuels vulgaires.
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), VII. Révélation du monde, p. 70
Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958
[modifier]- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Papillon d'obsidienne, p. 91
Joyce Mansour, Illusions de vol, 1964
[modifier]Je me souviens de nos jeux de fin d'après-midi. En péril mortel devant sa sœur ennemie, le roi noir la menaça de ses crochets sans toutefois se décider à mordre, par une répugnance que je ne me charge pas d'expliquer.
« Échec au roi ».
Le sol quadrillé était fort mal éclairé par la fenêtre donnant sur la baie et mon roi n'avait plus sa tour, son terrier, dont le rôle est de quelque valeur tant dans l'attaque directe que dans la défense.
« Dommage que les pions-soldats ne puissent être renouvelés après consommation ».
- « Illusions de vol », Joyce Mansour, La Brèche, nº 6, Juin 1964, p. 22