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Émile-Auguste Chartier

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Version datée du 1 mai 2020 à 17:55 par Axel Bai (discussion | contributions) (Ajout de deux citations extraites des "Souvenirs concernant Jules Lagneau")
Alain.

Alain, de son vrai nom Émile-Auguste Chartier (Mortagne-au-Perche, 3 mars 1868 - Le Vésinet, 2 juin 1951, enterré au cimetière du Père-Lachaise) est un philosophe, journaliste et professeur français.

Citations

Le sourire est la perfection du rire. Car il y a toujours de l'inquiétude dans le rire, quoique aussitôt calmée ; mais dans le sourire tout se détend, sans aucune inquiétude ni défense. On peut donc dire que l'enfant sourit mieux encore à sa mère que sa mère ne lui sourit ; ainsi l'enfance est toujours la plus belle. Mais dans tout sourire il y a de l'enfance ; c'est un oubli et un recommencement. Tous les muscles prennent leur repos et leur aisance, principalement ces muscles puissants des joues et des mâchoires, si naturellement contractés dans la colère, et déjà dans l'attention. Le sourire ne fait pas attention ; les yeux embrassent tout autour de leur centre. En même temps la respiration et le cœur travaillent largement et sans gêne, d'où cette couleur de vie et cet air de santé. Comme la défiance éveille la défiance, ainsi le sourire appelle le sourire ; il rassure l'autre sur soi et toutes choses autour. C'est pourquoi ceux qui sont heureux disent bien que tout leur sourit. Et l'on peut, d'un sourire, guérir les plaies de quelqu'un qu'on ne connaît pas. C'est pourquoi le sourire est l'arme du sage, contre ses propres passions et contre celles d'autrui. Il les touche là dans leur centre et dans leur force, qui n'est jamais dans les idées ni dans les événements, mais dans cette colère armée qui ne peut sourire.
  • Quatre-vingt-un chapitres sur l'esprit et les passions, Alain, éd. Gallimard, coll. « La Pléiade », 1960, chap. Les Passions et la Sagesse, p. 1218


Rien n'est plus dangereux qu'une idée quand on n'a qu'une idée.
  • « 5 juillet 1930 », dans Propos, II, Alain, éd. Gallimard, coll. « La Pléiade », 1970, p. 827


Et enfin il n'y a de progrès, pour nul écolier au monde, ni en ce qu'il entend ni en ce qu'il voit, mais seulement en ce qu'il fait.
  • Propos sur l'éducation, Alain, éd. PUF, 1948, II, p. 16


Savoir, et ne point faire usage de ce qu'on sait, c'est pire qu'ignorer.
  • Propos sur l'éducation, Alain, éd. PUF, 1948, p. 176


Le doute n'est pas au-dessous du savoir, mais au-dessus.
  • Propos sur l'éducation, Alain, éd. PUF, 1948, p. 147


Si le maître se tait, et si les enfants lisent, tout va bien.
  • Propos sur l'éducation, Alain, éd. PUF, 1948, XXV, p. 47


Tous les arts sont comme des miroirs où l'homme connaît et reconnaît quelque chose de lui-même qu'il ignorait.
  • Vingt leçons sur les Beaux-arts, Alain, éd. Gallimard, 1931, Seizième leçon, p. 225


On prouve tout ce qu'on veut, et la vraie difficulté est de savoir ce qu'on veut prouver.


Cultivez donc votre intelligence, chers élèves, mais prenez bien garde aussi qu'elle ne se subordonne tout le reste, et qu'ainsi l'accessoire ne devienne le principal. Que votre cœur ne soit pas la dupe de votre esprit. Pascal a dit : « Le cœur a ses raisons que la Raison ne connaît pas » ; ce mot profond n'est pourtant pas d'une exactitude absolue. Car si le cœur a ses raisons, la Raison les connaît et s'y reconnaît.
Toute l'œuvre de la Raison consiste à subordonner l'Intelligence au Cœur.

  • Discours de distribution des prix au lycée de Lorient, en 1895.
  • à la jeunesse, anthologie de textes, discours à la jeunesse de France, éd. Librio, 2016  (ISBN 978-2-290-12061-3), p. 55


Il est difficile de croire, mais agréable. Il est plus beau de savoir.
  • Les Passions et la Sagesse, Alain, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade, », 1960, Souvenirs concernant Jules Lagneau (1925), p. 752


[...] la menace de l’ignorance et des passions, qui donnent si vite à la liberté un hideux visage.
  • Les Passions et la Sagesse, Alain, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade, », 1960, Souvenirs concernant Jules Lagneau (1925), p. 731


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