Utilisateur:Gdelacoste/Amélie Murat

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Amélie Murat (1882-1940) est une poétesse française.

Source inconnue[modifier]

Il suffirait, pour être heureuse
De ne pas songer au bonheur.

Chants de minuit[modifier]

Paris : Maison du Livre français, 1927, In-16, 93 p.

Recueil primé par l'Académie française

Minuit sonne[modifier]

Heure sacrée où manque un angélus nocturne,
Car si l'Ange descend, quel orant le reçoit ?

...

Qui t'écoute ? C'est l'heure où tout est anonyme
Dans l'ombre végétale et le silence humain :
Le baiser, le sanglot, la prière ou le crime.

La biche au bois[modifier]

Et que le bois secret, dépeuplé, hasardeux,
Nous appartienne... et n'appartienne qu'à nous deux.

...

Et le printemps, la nuit, le vent, le ciel, le bois,
Toute perle est fondue au baiser que je bois !

Une voix dans l'ombre...[modifier]

Je ne sais que le mot de mon propre silence :
Ce jusant de regret sur le flux du plaisir,
Et cet autre désir infini, qui commence
À l'assouvissement limité du désir...

...

J'espérais tout cela... mais encore autre chose

...

Tu n'as saisi de moi, dans ta cueille hâtive,
Qu'un charme indifférent dont la floraison meurt ;
Sans vouloir deviner qu'éperdue et captive,
Une âme t'attendait comme un libérateur !

Oui, parce qu'en tes bras, souple, et chaude, et vibrante,
Je te fus cette fleur, cette flamme et ce cri,
Tu n'as su voir en moi qu'une opportune amante...
Et la chair, une fois de plus, courbe l'esprit.

La veillée avec Pascal[modifier]

Non, je ne puis risquer au pari de Pascal
Ce peu, ce presque rien, ce néant qu'est ma vie !

L'enchantement du lac d'amour[modifier]

Moi qui ne sais aimer dans la grâce païenne
Où l'oublieuse ivresse écarte le remords,
Mais dont le cœur trop grave au battement trop fort,
À quelque douloureux compromis qu'il revienne,
Veut la fidélité du temps et de la mort