Saratchandra Chattopadhayay

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Saratchandra Chattopadhayay, photo prise entre 1925 et 1932.

Saratchandra Chattopadhayay, en bengali শরৎচন্দ্র চট্টোপাধ্যায়, anglicisé en Saratchandra Chatterjee, parfois écrit Sharat Chandra Chatterji, parfois Sharat Chandra Chattopadhyay, né le 15 septembre 1876 dans le village de Dvanandpure au Bengale et mort le 16 janvier 1938 à Calcutta, est un écrivain indien d'expression bengalî.

Citations[modifier]

Devdas, 1917[modifier]

Ah ! ma chère ! Mais pourquoi te comportes-tu ainsi ? Ça me met en colère et alors je te bats.
  • Devdas, à Parvoti.


Jusqu'ici, depuis qu'elle avait quitté l'école, elle passait ses journées à errer sur les chemins ou bien à jouer avec Devdas. Elle avait alors tant de choses à faire et si peu de temps pour les accomplir. Mais maintenant elle avait tant de temps libre et si peu à faire ! Quelquefois elle se levait très tôt le matin et s'asseyait pour écrire des lettres à Devdas. Lorsque sonnaient dix heures, elle était toujours en train d'écrire. Sa mère s'énervait alors et la grondait.


Deva et Parou, ils sont comme les doigts de la main, c'est vrai. Mais est-ce une raison pour accepter comme notre bru une fille issue d'une famille de commerçants ? D'ailleurs, ce sont nos voisins ; alors avoir des parents là, si proches, oh, quelle honte !
  • La mère de Devdas à son mari.


Depuis son enfance, elle s'était convaincue qu'elle avait des droits exclusifs sur Devdas. Ce n'était pas qu'on les lui avait offerts. Au début, il n'était pas très clair, même pour elle, qu'elle pensait à Devdas de cette façon. Mais avec les années, son esprit agité avait revendiqué ses droits même à son insu, si doucement mais si fermement que, bien qu'elle n'eût pas tangiblement ces droits jusque-là, dès qu'on commençait à parler de la perte de ces droits, un effroyable orage se déchaînait dans son cœur.
  • Sentiments de Parvoti pour Devdas.


Vous êtes un homme. Tout le monde va oublier votre scandale tôt ou tard ; dans quelques jours personne ne s'intéressera plus à se rappeler quand et à quelle heure de la nuit Parvoti, la malheureuse, est venue vous voir en faisant fi de toute honte afin de reposer sa tête sur vos pieds.
  • Parvoti, à Devdas


Par-dessus tout, il se demandait pourquoi ses parents s'opposaient à ce mariage lorsque Parvoti n'était pas responsable du statut inférieur de sa famille. Avec l'âge et les expériences de la vie qu'il avait acquises grâce à son séjour à Kolkata, Devdas commençait à se rendre compte qu'il n'était pas juste de détruire la vie d'une personne afin de préserver le prétendu statut social et de satisfaire un caprice mesquin. Si Parvoti se suicidait, si dans cette intention elle se précipitait vers la rivière pour apaiser le déchirement de son cœur, ne serait-il pas un criminel devant le Seigneur du monde ?


Impossible de connaître ce type de gens énigmatiques.
  • Chounilal, à propos de Devdas.


Si vous pouvez être arrogant, je peux l'être, moi aussi.
  • Parvoti, à Devdas.


—Ne vois-tu pas que ce sont les taches de la lune qui la rendent si belle ! Les abeilles noires se reposent sur le lotus parce qu'il est tout blanc. Approche, que je salisse ton visage et gâche sa perfection.

Devdas était à bout de patience. Tenant fermement sa canne à pêche, il en frappa Parvoti au front ; et immédiatement son visage se couvrit de sang. Une entaille apparut qui allait de la ligne de cheveux jusqu'au sourcil gauche. Parvoti tomba par terre en s'écriant :
Dev-da, comment avez-vous pu faire ça ?


Parou, tu le sais bien, je ne suis pas bon avec les mots. Et puis, je ne réfléchis pas bien avant d'agir. En fait, j'agis d'abord et je réfléchis après.
  • Devdas, à Parvoti.


Pareillement, pendant toute la nuit, Devdas prenait petit à petit conscience du fait que le sens même de sa vie était brusquement paralysé et qu'il se trouvait séparé à jamais de cette vie.
  • Devdas après le mariage de Parvoti avec un autre.


Tout le corps de Devdas alors se mit à brûler. Il ne savait pas lui-même que depuis ces derniers jours, il devenait, à son insu, dégoûté de l'ombre même du corps féminin. En apercevant Chandramoukhi, une haine profonde s'alluma telle une déflagration dans sa poitrine.


Pendant quelques instants, Devdas aussi demeura silencieux, puis il dit distraitement :

— Mais il y a les coutumes, il y a aussi les normes sociales !

— Bien sûr, poursuivit Chandramoukhi, et c'est pourquoi, Devdas, celui qui aime sincèrement endure sa peine en silence. Il y a une satisfaction sans mesure, un bonheur infini d'aimer quelqu'un sans l'exprimer. Lorsqu'on éprouve de l'amour vrai, on ne veut pas créer inutilement des discordes dans une famille.


On dit que les femmes sont capricieuses et inconstantes. Je pense que ces épithètes ne doivent pas s'appliquer à elles en toute occasion. C'est vous, les hommes, qui les louez sans réserve et c'est vous, aussi, qui les blâmez sans pitié et les faites tomber de leur piédestal. Vous pouvez dire sans contrainte ce que vous avez à dire mais les femmes, elles, ne le peuvent pas ; et même si elles le font, très peu de gens comprennent ce qu'elles disent, parce que leur manière de s'exprimer reste vague et elles se laissent submerger par les graves et fortes voix masculines. Finalement, les gens ne parlent que de leur côté négatif.
  • Chandramoukhi, à Devdas


La mort n'épargne personne. Mais qu'à cette dernière heure, le front du mort reçoive le toucher de doigts affectueux, que la flamme de sa vie s'éteigne sous le regard d'un visage empli d'affection et de compassion, qu'il voie au moins une larme dans les yeux d'un être humain. Ce serait pour lui un bonheur suffisant au moment de son départ pour l'autre monde.
  • Dernières phrases du roman.


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