Gabriel García Márquez

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Gabriel García Márquez en 2002

Gabriel García Márquez est un écrivain colombien né le 6 mars 1927 à Aracataca (Colombie) et mort le 17 avril 2014 à Mexico (Mexique). Romancier et nouvelliste, mais également journaliste et activiste politique, il est lauréat du prix Nobel de littérature 1982. Son nom est associé fréquemment au « réalisme magique ».

Œuvres[modifier]

Cent ans de solitude (Cien años de soledad) , 1967[modifier]

Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'avait emmené découvrir la glace.
  • (es) Muchos años después, frente al pelotón de fusilamiento, el coronel Aureliano Buendía había de recordar aquella tarde remota en que su padre lo llevó a conocer el hielo.
  • Incipit du roman
  • Cent ans de solitude (1967), Gabriel Garcia Marquez (trad. Claude et Carmen Durand), éd. Livre de poche, 1968, chap. 1, p. 9


Un jour que le père Nicanor s'en vint le voir sous son châtaignier avec un damier et une boîte de jetons pour le convier à jouer aux dames avec lui, José Arcadio Buendia ne voulut point accepter car, lui dit-il, jamais il n'avait pu comprendre quel sens pouvait revêtir un combat entre deux adversaires d'accord sur les mêmes principes.
  • Cent ans de solitude (1967), Gabriel Garcia Marquez (trad. Claude et Carmen Durand), éd. Seuil, coll. « Points », 1995, chap. 5, p. 94


Actuellement, la seule différence entre libéraux et conservateurs, c’est que les libéraux vont à la messe de cinq heures et les conservateurs à celle de huit heures.
  • Cent ans de solitude (1967), Gabriel García Márquez (trad. Claude et Carmen Durand), éd. Seuil, coll. « Points », 1995, p. 257


Étourdi par deux nostalgies qui se faisaient face comme des miroirs parallèles, il perdit son merveilleux sens de l'irréalité, au point qu'il finit par leur recommander à tous de quitter Macondo, d'oublier tout ce qu'il leur avait enseigné sur le monde et le cœur humain, d'envoyer chier Horace, et, en quelque endroit qu'ils fussent, de toujours se rappeler que le passé n'était que mensonge, que la mémoire ne comportait pas de chemins de retour, que tout printemps révolu était irrécupérable et que l'amour le plus fou, le plus persistant, n'était de toute manière qu'une vérité de passade.
  • Cent ans de solitude (1967), Gabriel García Márquez (trad. Claude et Carmen Durand), éd. Seuil, coll. « Points », 1995  (ISBN 9782020238113), p. 446


Mais avant d’arriver au vers final, il avait déjà compris qu’il ne sortirait jamais de cette chambre, car il était dit que la cité des miroirs (ou des mirages) serait rasée par le vent et bannie de la mémoire des hommes à l’instant où Aureliano Babilonia achèverait de déchiffrer les parchemins, et que tout ce qui y était écrit demeurait depuis toujours et resterait à jamais irrépétible, car aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n’était pas donné sur terre de seconde chance.
  • Explicit du roman
  • Cent ans de solitude (1967), Gabriel Garcia Marquez (trad. Claude et Carmen Durand), éd. Seuil, coll. « Points », 1995, p. 460


Chronique d'une mort annoncée (Crónica de una muerte anunciada) , 1981[modifier]

Le jour où il allait être abattu, Santiago Nasar s’était levé à cinq heures et demie du matin pour attendre le bateau sur lequel l’évêque arrivait.
  • Incipit du roman.
  • Chronique d’une mort annoncée (1981), Gabriel García Márquez (trad. Claude Couffon), éd. Grasset, coll. « Le Livre de Poche », 1995  (ISBN 2-253-04397-4), p. 9


Il se portait mieux que nous tous, mais quand on l'auscultait on entendait les larmes bouillonner dans son cœur.
  • Chronique d’une mort annoncée (1981), Gabriel García Márquez (trad. Claude Couffon), éd. Grasset, coll. « Le Livre de Poche », 1995  (ISBN 9782253043973), p. 40


[Le juge d'instruction] écrivit de sa propre main, à l'encre rouge, celle de l'apothicaire : Donnez-moi un préjugé et j'ébranlerai le monde.
  • Chronique d’une mort annoncée (1981), Gabriel García Márquez (trad. Claude Couffon), éd. Grasset, coll. « Le Livre de Poche », 1995  (ISBN 9782253043973), p. 98


L'Amour aux temps du choléra (El amor en los tiempos del colera) , 1985[modifier]

   C'était inévitable : l'odeur des amandes amères lui rappelait le destin des amours contrariées.
  • Incipit du roman.
  • L'Amour aux temps du choléra (1985), Gabriel García Márquez (trad. Annie Morvan), éd. Grasset, coll. « Livre de poche », 1987, p. 9


Le Général dans son labyrinthe (El general en su laberinto) , 1989[modifier]

— Je pense que l’exemple de Bonaparte est bon aussi bien pour nous que pour le monde entier, dit le Français.
— Je ne doute pas un instant que vous le croyiez, dit le général sans dissimuler son ironie. Les Européens pensent que seul ce qu’invente l’Europe est bon pour le reste du monde et que tout ce qui est différent est exécrable.
  • Échange entre Diocles Atlantique et Simón Bolívar à propos du système de gouvernement des nouvelles républiques sud-américaines.
  • Le Général dans son labyrinthe (1989), Gabriel García Márquez (trad. Annie Morvan), éd. Grasset, coll. « Le Livre de Poche », 1993  (ISBN 2-253-06363-0), p. 125


Entretiens[modifier]

[…] je ne crois pas qu’on puisse parler de culture colombienne ou mexicaine. Pour ma part, j’ai cessé de me considérer comme simplement colombien : je suis avant tout latino-américain et fier de l’être.
  • « Entretien avec Gabriel García Márquez », Manuel Osorio, Le Courrier de l’UNESCO (ISSN 0304-3118), nº 10, octobre 1991, p. 9


Les frontières délimitant les pays latino-américains n’ont été créées que pour nous manipuler, et on ne se prive pas d’exalter le sentiment nationaliste dès que le besoin s’en fait sentir. […] Chaque pays a ses particularismes, mais ce qui compte au fond, c’est l’identité commune sous-jacente.
  • « Entretien avec Gabriel García Márquez », Manuel Osorio, Le Courrier de l’UNESCO (ISSN 0304-3118), nº 10, octobre 1991, p. 9


Je crois que tout est né de la nostalgie. […] Nostalgie de mon pays et nostalgie de la vie.
  • À propos de l’origine de son goût d’écrire et de raconter des histoires.
  • « Entretien avec Gabriel García Márquez », Manuel Osorio, Le Courrier de l’UNESCO (ISSN 0304-3118), nº 10, octobre 1991, p. 9


Dans les Caraïbes, et plus généralement en Amérique latine, nous pensons que les situations « magiques », font partie de la vie quotidienne, au même titre que la réalité la plus banale.
  • « Entretien avec Gabriel García Márquez », Manuel Osorio, Le Courrier de l’UNESCO (ISSN 0304-3118), nº 10, octobre 1991, p. 10


Dans mes livres, je ne cherche jamais d’explication, ou de justification métaphysiques de ces phénomènes. C’est pourquoi je me considère comme un écrivain réaliste, un point c’est tout.
  • À propos des phénomènes surnaturels.
  • « Entretien avec Gabriel García Márquez », Manuel Osorio, Le Courrier de l’UNESCO (ISSN 0304-3118), nº 10, octobre 1991, p. 10


[…], toute interprétation de la réalité d’une quelconque partie du monde qui obéit à des critères extérieurs ne peut qu’aboutir à des malentendus tragiques et enfoncer un peu plus les hommes dans leur isolement, leur solitude et leur aliénation.
  • « Entretien avec Gabriel García Márquez », Manuel Osorio, Le Courrier de l’UNESCO (ISSN 0304-3118), nº 10, octobre 1991, p. 11


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