Philippe Bihouix

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Philippe Bihouix (né en 1971), est ingénieur centralien, auteur d’essais sur les questions environnementales. Spécialiste de l’épuisement des ressources minérales et promoteur des low-tech. Il est membre du conseil d’administration de l’Institut Momentum.

Citations[modifier]

La Terre vue du ciel (1999)[modifier]

La croissance verte repose essentiellement sur des innovations technologiques qui font appel à des métaux moins répandus, aggravent la complexité des produits, et utilisent des composants high-tech plus durs à recycler. Elles requièrent souvent des performances techniques très pointues qui nécessitent des métaux et des alliages de plus grande pureté et rendent inutilisables les métaux mélangés issus du recyclage. La lutte technologique contre le changement climatique aggravent les risques sur les ressources.
  • Citation de Philippe Bihouix.
  • La Terre vue du ciel, Yann Arthus-Bertrand, éd. La Martinière, 2002  (ISBN 9782732428703), p. 392


Il nous faut donc admettre que l'innovation technologique ne constitue pas une sortie vers le haut - ou qu'en tout cas il serait bien périlleux de tout miser sur elle - et qu'il nous faut inventer ou réinventer des technologies durables, sobres et résilientes, des low-tech par opposition aux high-tech trop gourmandes. Il ne s'agit pas de s'opposer systématiquement au progrès ou à l'innovation, mais de les orienter vers l'économie de matière. Cette démarche consiste à se poser trois questions.

Pourquoi produit-on ? Il s'agit d'abord de questionner intelligemment nos besoins, de réduire en amont, autant que possible, le prélèvement de ressources et la pollution engendrée, de travailler sur la baisse de la demande et pas seulement sur le remplacement de l'offre. [...]

Que produit-on ? Il faut augmenter considérablement la durée de vie des produits et optimiser le recyclage des ressources. La perte de confort serait très limitée tant le gâchis atteint des sommets, entre obsolescence technique ou marketing et culture du tout-jetable. [...]

Comment produit-on ? Il y a aussi une réflexion à mener sur nos modes de production. Doit-on poursuivre la course à la production et à l'effet d'échelle dans des giga-usines, ou faut-il mieux des ateliers et des entreprises à taille humaine, pour les manufactures en particulier ?
  • Citation de Philippe Bihouix.
  • La Terre vue du ciel, Yann Arthus-Bertrand, éd. La Martinière, 2002  (ISBN 9782732428703), p. 392-393


Compte tenu des forces en présence et des tendances de fond, il y a bien sûr une part utopique dans un tel projet. Mais le scénario de statu quo, un maintien ad vitam aeternam de notre civilisation industrielle sur ses bases actuelles, de sa fragile trajectoire en accélération exponentielle, est encore plus irréaliste. [...] Si cette transition est loin d'être évidente à enclencher, nous avons pourtant largement les moyens, techniques, réglementaires, financiers, sociétaux et culturels pour la mener. A condition de le vouloir.
  • Citation de Philippe Bihouix.
  • La Terre vue du ciel, Yann Arthus-Bertrand, éd. La Martinière, 2002  (ISBN 9782732428703), p. 393


L'Âge des low-tech, 2014[modifier]

Il n'y a pas assez de lithium sur terre pour équiper un parc de plusieurs centaines de millions de véhicules électriques, et pas assez de platine pour un parc équivalent de véhicules à hydrogène.
  • (fr) L'Âge des low-tech, Philippe Bihouix, éd. Seuil, coll. « Anthropocène », 2014  (ISBN 9782021160727), p. 78


Plus nous enrichissons nos objets, nos services et nos usines en contenu technologique, plus nous nous éloignons des possibilités d'une économie circulaire
  • (fr) L'Âge des low-tech, Philippe Bihouix, éd. Seuil, coll. « Anthropocène », 2014  (ISBN 9782021160727), p. 105


Le bonheur était pour demain, 2019[modifier]

[.] il est probable que de type de savoir [les savoir-faire et les savoirs "comportementaux"], lié à l'autonomie, a plutôt tendance à s'éroder sous l'action de la machine économique qui nous prend en charge. Intellectuellement comme physiquement, toute transmission implique un certain taux de perte d'information, qui ne peut être compensé qu'au prix d'efforts ou d'énergie.
  • (fr) Le bonheur était pour demain, Philippe Bihouix, éd. Seuil, coll. « Anthropocène », 2019  (ISBN 9782021388619), p. 274


Voir aussi[modifier]