Maud de Belleroche

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Maud de Belleroche dans Top Sensation (1968).

Maud de Belleroche, née en 1922 à Paris et morte en 2017 à Villerville dans le Calvados, est une journaliste et femme de lettres française. Encore étudiante, elle devient la maîtresse de Jean Luchaire en même temps qu'une personnalité mondaine de la Collaboration. Acquise aux thèses fascistes, elle suit son second époux en exil en Allemagne et en Italie, puis en Espagne et en Argentine. Elle mène ensuite une carrière littéraire, dans le journalisme et à la radio.

Citations[modifier]

Ouvrages[modifier]

L'Ordinatrice ? (1968)[modifier]

Oui, j'aime le succès, la beauté, la réussite, la race ; c'est pourquoi je suis ici.
  • L'Ordinatrice ? Mémoires d'une femme de quarante ans, Maud de Belleroche, éd. La Jeune Parque, 1968, p. 197


J'ai toujours regretté qu'on ait supprimé le duel, tellement élégant parce que si parfaitement gratuit.
  • L'Ordinatrice ? Mémoires d'une femme de quarante ans, Maud de Belleroche, éd. La Jeune Parque, 1968, p. 234


Il était trop intelligent peut-être, mais surtout je ne l'aimais pas assez. Je me préférais, moi.
  • L'Ordinatrice ? Mémoires d'une femme de quarante ans, Maud de Belleroche, éd. La Jeune Parque, 1968, p. 246


Mais où sont les mâles d'antan ?
  • L'Ordinatrice ? Mémoires d'une femme de quarante ans, Maud de Belleroche, éd. La Jeune Parque, 1968, p. 258


Il me semblait que ma vie était tracée à jamais entre ces barbelés : une famille.
  • L'Ordinatrice ? Mémoires d'une femme de quarante ans, Maud de Belleroche, éd. La Jeune Parque, 1968, p. 264


— Un collabo ! C'est bien là que le bât te blesse. Si tu savais ce que je pouvais m'en fiche, de la politique, à dix-huit ans ! Ce que je voulais, moi, c'était devenir avocat, vivre dangereusement, et m'enflammer pour un surhomme. Le mien était pétainiste, ministre, ami d'Otto Abetz, et alors, est-ce que cela l'empêchait de bien me faire l'amour ?
  • L'Ordinatrice ? Mémoires d'une femme de quarante ans, Maud de Belleroche, éd. La Jeune Parque, 1968, p. 265


Je ne suis pas une vraie lesbienne, le mâle me récupère toujours au coin du bois du lit !
  • L'Ordinatrice ? Mémoires d'une femme de quarante ans, Maud de Belleroche, éd. La Jeune Parque, 1968, p. 267


Je dirai qu'une semaine équilibrée est pour moi une semaine où j'ai bien écrit et bien fait l'amour.
  • L'Ordinatrice ? Mémoires d'une femme de quarante ans, Maud de Belleroche, éd. La Jeune Parque, 1968, p. 268


Souplesse, — ce mot clé de ma vie.
  • L'Ordinatrice ? Mémoires d'une femme de quarante ans, Maud de Belleroche, éd. La Jeune Parque, 1968, p. 269


Le Ballet des crabes (1975)[modifier]

Je n'ai pas fait semblant de vivre, moi. J'ai vécu suivant le rythme des grandes marées de l'Histoire : qu'importe si c'était à contre-courant du bon sens.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 11


J'appris avec une délectation féroce le crescendo du péché selon mon saint Jean évangéliste collaborateur : champagne, whisky, libertinage, association d'idées et d'épidermes, jouissance en duo, plénitude en pluie, délire en technicolor.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 13


Je fis l'amour, non la guerre, avant que les hippies n'eussent mis la formule à la mode.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 15


L'envie me prend d'affronter l'avenir en examinant plus profondément qu'autrefois et avec un scalpel, aiguisé d'expérience et de sens critique, les êtres, les choses, les idées de mon passé.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 17


De cet élan et généreux subsiste, intact, le goût du paroxysme qu'offrait le fascisme français, cette fête permanente de l'existence dont les médiocres et les tâtillons seront toujours exclus.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 18


Un fasciste ne doute de rien et surtout pas de lui. Ce qu'il veut, il l'obtient.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 21


J'ai entendu le mot « fascisme » au sens sorélien du terme, niant toute analyse rationelle et rempli de contradictions. L'appel à la force et à la santé, le mérite individuel sans considération de l'origine sociale, le culte du héros, voilà qui convenait à ma vigueur révoltée contre la médiocrité bourgeoise et démocratique de la France d'avant-guerre, à son auto-satisfaction méprisante et cloisonnée.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 29


J'étais une fasciste d'instinct et [...] je le suis restée.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 51


Je suis raciste, partiale, excessive.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 52


À l'exemple de Rebatet, je n'étais tentée que par deux attitudes, artificiellement opposées, l'anarchie ou l'aristocratie, parce qu'elles abhorrent également « la fiente égalitaire ».
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 93


J'étais trop nietzschéenne pour me pencher sur cette vieille humanité que je n'aimais pas en bloc.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 149


Loin de moi l'idée de m'insurger contre la noblesse de l'holocauste.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 212


Et long et brun et mince comme la nuit
Et pâle comme la pluie
Avec des gouttes de joie au bord de ses yeux noirs
Avec des rires de moi à fleur de lèvres
.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 233


J'ai le blasphème facile. Aucune religion n'y échappe, hormis celle du sexe et de l'amitié.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 238


J'ai épousé le fascisme après l'avoir aimé, tiré en double exemplaire. Je suis liée à un style de pensée et d'exploits qui s'accorde à ma nature excessive. À moi, la joie fasciste qui valorise les attitudes extrêmes.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 240


Seules, les glaces des cafés Florian et Quadri, place Saint-Marc, à Venise, débordent encore de générosité baroque avec les miroirs armoriés des murs et la musique sucrée de l'orchestre.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 273


Mais où sont les pâtes d'antan ?
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 273


Oui, le fascisme renaîtra bientôt. Elle ne formule à l'adresse du bon Dieu qu'un vœu, un seul. Vivre assez longtemps pour assister à sa résurrection et à son triomphe pour contempler encore une fois, l'Italie affichant Mussolini sur ses murs et en son cœur, à la face du monde.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 288


Si c'est être fasciste qu'abominer l'égalité démocratique, les grèves surmultipliées des travailleurs aigris auxquels le régime corporatif a offert et offrirait une superbe occasion de progrès en commun, l'émiettement sans panache de notre Empire, l'extinction des feux du faste aristocratique et de la culture subtile dont la France a conservé le monopole durant des siècles, alors, oui, je suis fasciste.
  • Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 292


Citations sur Maud de Belleroche[modifier]

Maud était une jeune fille sculpturale aux yeux bleu-noir (d'un arrière-grand-mère espagnole), au port de tête altier et aux épaules de sportive.
  • La suite des temps (1939-1958), Pierre de Cossé Brissac, éd. Grasset, 1974, p. 56


Côté strass et paillettes, la jeune Maud de Belleroche s'enivre au champagne dans les parties fines de Jean Luchaire, le bouffon mondain de la collaboration - « Louche Herr », disait de lui Galtier-Boissière.
  • « La débâcle du Maréchal Pétain », Grégoire Kauffmann, L'Express, 2 septembre 2014 (lire en ligne)


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