Éric Pichet

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Eric-pichet, 2013
Eric Pichet, 2013

Éric Pichet (né en 1960) est un économiste français universitaire, spécialiste en finance de marché, en économie monétaire, en économie fiscale, en gouvernance d’entreprise et en gouvernance publique.

Politique budgétaire[modifier]

Des 30 Dispendieuses aux 36 Dispendieuses[modifier]

Les Trente Dispendieuses[modifier]

Trente ans de politique budgétaire laxiste marquée par une envolée des dépenses publiques au cours des années 80’, par une douce insouciance au cours des années 90’ et enfin, dans les années 2000’, par une politique de procrastination caractérisée par l’élaboration de stratégies de marketing budgétaire créatif uniquement destinées à retarder l’heure, toujours socialement et politiquement douloureuse, des comptes.
  • « Le programme de stabilité et le pacte de responsabilité : la trajectoire des finances publiques de 2014 à 2017 », Éric Pichet, Revue de Droit Fiscal, nº 31-35, 31 Juillet 2014, p. 14 (lire en ligne)


Les Trente-six Dispendieuses[modifier]

Au terme des « Trente Six dispendieuses » (les années de déficits ininterrompus de 1981 à 2017) de profondes réformes des dépenses publiques s’imposeront : elles seront d’autant plus douloureuses qu’elles seront bien trop tardives.
  • « La trajectoire des finances publiques de 2014 à 2017 : impuissance du droit et vérité des comptes », Éric Pichet, Revue de Droit Fiscal, nº 48, 27 novembre 2014, p. 49 (lire en ligne)


Le Pacte de responsabilité et de solidarité[modifier]

Une erreur, d'ordre purement idéologique cette fois, affecte le pacte responsabilité qui est pensé en termes de contrat donnant lieu à des contreparties de la part des entreprises. En effet, un État ne peut pas négocier avec les entreprises car les décisions des chefs d'entreprises sont toujours individuelles, et les chefs d'entreprises ne sont pas des fonctionnaires mais des agents libres qui prennent leurs décisions, notamment d'investissement et de création d'emplois, en évaluant individuellement leurs risques selon la stabilité de l'environnement et les perspectives favorables de retour sur investissement. En revanche, un État efficace peut, et doit, créer les conditions favorables aux décisions d'investissement qui créeront les conditions de la croissance.
  • « Le programme de stabilité et le pacte de responsabilité : la trajectoire des finances publiques de 2014 à 2017 », Éric Pichet, Revue de Droit Fiscal, nº 31-35, 31 Juillet 2014, p. 23 (lire en ligne)


Politique Fiscale[modifier]

Seuil de tolérance fiscale[modifier]

En 2013, la persistance d’un déficit public très élevé (4,3%), malgré une relative maîtrise des dépenses publiques est essentiellement due à une chute inédite et inattendue des recettes fiscales qui corroborent l’existence d’un seuil de tolérance fiscale, propre à chaque pays, et qui aurait été atteint en France. Au-delà de ce seuil, toute hausse d’impôt a un effet contre-productif car les prélèvements obligatoires étouffent l’activité en affaiblissant plus encore le potentiel de croissance de l’économie.
  • « Le programme de stabilité et le pacte de responsabilité : la trajectoire des finances publiques de 2014 à 2017 », Éric Pichet, Revue de Droit Fiscal, nº 31-35 Juillet 2014, 31 Juillet 2014, p. 24 (lire en ligne)


Dépenses socio fiscales[modifier]

Dans les pays développés, La fiscalité est toujours une construction politique, un organisme vivant en mouvement perpétuel du fait des modifications incessantes imposées par le législateur, lui-même toujours sensible aux humeurs de l'opinion publique et à l'évolution idéologique de la société. Sur cet échafaudage sans architecte, sans rationalité ni cohérence profonde, les dépenses fiscales et les dérogations de cotisations sociales, qualifiées ici de dépenses socio-fiscales forment une superstructure encore plus complexe puisque dérivant du système fiscal par le biais des nombreuses dérogations par rapport aux diverses normes de référence.
Dans les pays riches, les gouvernements successifs se sont en effet toujours comportés en pompiers et non en architectes, créant des niches fiscales pour répondre à l'émotion suscitée par un événement ou pour réduire les tensions sociales liées à l'exaspération ou à la puissance d'une certaine catégorie de contribuables. Pour ce faire, une politique rationnelle de gestion globale doit également prendre en compte deux exigences : la simplicité et la stabilité.
  • « Théorie générale des dépenses socio-fiscales et propositions de refonte du système français des niches fiscales », Éric Pichet, Revue de Droit Fiscal, nº 36-8 Septembre 2016, 31 Juillet 2014, p. 23 et 29 (lire en ligne)


Les réformes structurelles en France[modifier]

Les corsets de l’économie française[modifier]

Des réformes structurelles et le respect des traités européens sont les deux conditions sine qua non de la réduction pérenne des déficits et de la hausse du taux de croissance potentielle de l’économie qui, autour de 1%, est bien plus bas que ce que n’estime le gouvernement (près de 4%...). Ce sont les corsets de l’économie française qui sont la cause de la faible croissance (potentielle et constatée) du pays qui elle-même génère les déficits et non les politiques de rigueur rendues nécessaires par l’emballement des déficits comme le pensent les partisans de la politique dite de la demande. L’économie française est d’abord malade de ses finances publiques.
  • « Le programme de stabilité et le pacte de responsabilité : la trajectoire des finances publiques de 2014 à 2017 », Éric Pichet, Revue de Droit Fiscal, nº 31-35, 31 Juillet 2014, p. 24 (lire en ligne)


Théorie de la régulation financière (2012)[modifier]

Une théorie de la régulation efficace de la finance doit se fonder sur le postulat lucide de l’invariance de la nature humaine en général et de celle des dirigeants d’établissements financiers en particulier (voir sur ce point les derniers apports de la psychologie évolutionniste). Il est peu probable que celle-ci évolue significativement au cours des prochaines décennies… Il n’y a d’ailleurs pas lieu de s’en lamenter car la cupidité des acteurs a toujours été et restera un des moteurs les plus puissants du progrès capitaliste.
  • « Quelle régulation financière pour le XXIè siècle ? », Éric Pichet, Le Cercle Les Echos, Mars 2012 (lire en ligne)


Épistémologie des sciences sociales (2011)[modifier]

C’est un paradoxe inhérent à l’activité intellectuelle que la réflexion (la phase de maturation qu’implique toute véritable recherche sur des problèmes complexes) demande du temps, mais qu’on n’y avance vraiment que sous le poids de l’urgence.
  • L’Art de l’HDR, Éric Pichet, éd. Les Éditions du Siècle, 2011  (ISBN 978-2-913068-40-7), p. 53


Si l’on considère habituellement que l'objet le plus complexe de l'univers (à l'exception de l'univers lui-même) est le cerveau humain, les sociétés humaines, et particulièrement les sociétés de l'ère hypermoderne dans laquelle nous sommes entrés, fruit de l'interaction de milliers de cerveaux humains, et même, depuis la globalisation et internet, de l'interaction de milliards de cerveaux humains constituent bel et bien les objets les plus complexes qui soient à étudier
  • L’Art de l’HDR, Éric Pichet, éd. Les Éditions du Siècle, 2011  (ISBN 978-2-913068-40-7), p. 115


La recherche relève néanmoins d'aptitudes foncièrement différentes de la vulgarisation scientifique comme de l'enseignement, car elle implique, en sus de la faculté de compréhension des problèmes et de la clarté de pensée et d'expression nécessaires à tout bon pédagogue, une capacité de persévérance dans la durée, et surtout une démarche scientifique, qui requiert une réelle inventivité.
  • L’Art de l’HDR, Éric Pichet, éd. Les Éditions du Siècle, 2011  (ISBN 978-2-913068-40-7), p. 87


Le malentendu sur la question cruciale de la scientificité des sciences de gestion tient à mon sens au fait que la gestion est à la fois, une connaissance théorique, une discipline normative, un enseignement technique et une praxis. Il est alors aisé à ses contempteurs de critiquer les conseils pratiques qu'elles élaborent (vite assimilés à de simples recettes), en court-circuitant la vision épistémologique qui les sous-tend.
  • L’Art de l’HDR, Éric Pichet, éd. Les Éditions du Siècle, 2011  (ISBN 978-2-913068-40-7), p. 141


Bitcoin[modifier]

Comme toutes les cryptomonnaies, le bitcoin n’a aucune valeur intrinsèque (pas même comme objet de collection car il est immatériel) et à la différence des monnaies officielles il n’est le passif d’aucune banque centrale ou institution monétaire. Ce n’est pas non plus un actif financier comme une action ou une obligation puisqu’il ne rapporte rien. Sa seule valeur de placement réside dans les perspectives de plus-values que lui accordent ses détenteurs : c’est donc un actif sans le moindre sous-jacent, les investisseurs ne pouvant récupérer leurs fonds en devises que si d’autres utilisateurs désirent acquérir des bitcoins.
  • « Le bitcoin, bulle spéculative ou valeur d’avenir ? », Éric Pichet, The Conversation, Novembre 2017 (lire en ligne)


Le Bitcoin est « la première bulle de l’hypermodernité car à la différence de la précédente l’instrument spéculatif est ici totalement immatériel. Le réseau étant mondialisé, les acheteurs sont potentiellement 7 milliards (d’autant que le bitcoin est divisible 8 chiffres après la virgule…) ce qui explique largement le phénomène d’entonnoir auquel on assiste.
  • « Le bitcoin, bulle spéculative ou valeur d’avenir ? », Éric Pichet, The Conversation, Novembre 2017 (lire en ligne)