École polytechnique

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L'École polytechnique, fréquemment appelée Polytechnique et surnommée en France l’« X », est une école d’ingénieurs française fondée en 1794. Ayant le statut d’établissement public d'enseignement et de recherche placé sous la tutelle du ministère de la Défense, elle est membre fondateur depuis 2007 de ParisTech, l'un des pôles de recherche et d'enseignement supérieur français. Jouissant d'un grand prestige dans l'enseignement supérieur en France, l'École polytechnique est souvent associée à la sélectivité et à l'excellence académique. Ses élèves, anciens élèves et diplômés sont appelés « polytechniciens » ou « Polytechniciens » et surnommés « X ».

Littérature[modifier]

XIXe siècle[modifier]

— En effet, je crois t’avoir vu venir à l’École.

— Je ne suis jamais allé à l’école, répliqua brusquement le commandant.

— Et de quelle école sors-tu donc, toi ?

— De l’École polytechnique.

— Ah ! ah ! oui, de cette caserne où l’on veut faire des militaires dans des dortoirs, répondit le commandant dont l’aversion était insurmontable pour les officiers sortis de cette savante pépinière.
  • Œuvres complètes de H. de Balzac (1829), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, t. XIII, partie Les Chouans ou la Bretagne en 1799, chap. II, p. 79 (texte intégral sur Wikisource)


— Je crois, madame, répondit-il, qu’on peut regarder comme un titre de gloire d’y être entré.


Enfin, meurs tranquille, ma mère, va : je reviendrai riche, je ferai entrer notre petit à l’École Polytechnique, où je le dirigerai suivant ses goûts.
  • La Grenadière (1833), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, t. vol. II: Scènes de la vie privée, chap. La Grenadière, p. 358 (texte intégral sur Wikisource)


Sans avoir rien préjugé jusque-là sur son avenir, vous aurez gagné du temps. Les hommes sortis avec honneur de cette École sont les bienvenus partout. Elle a fourni des administrateurs, des diplomates, des savants, des ingénieurs, des généraux, des marins, des magistrats, des manufacturiers et des banquiers. Il n’y a donc rien d’extraordinaire à voir un jeune homme riche ou de bonne maison travaillant dans le but d’y être admis.
  • Œuvres complètes de H. de Balzac, XIV (1834), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, chap. La Recherche de l’Absolu, p. 308-476 (texte intégral sur Wikisource)


Comme il s’agissait pour lui de quitter la province et la maison paternelle, il écouta gravement l’allocution de son respectable père, sans lui répondre que l’on n’entrait ni dans la marine ni dans l’armée comme jadis ; que, pour devenir sous-lieutenant de cavalerie sans passer par les Écoles spéciales, il fallait servir dans les Pages ; que les fils des familles les plus illustres allaient à Saint-Cyr et à l’École Polytechnique, ni plus ni moins que les fils de roturiers, après des concours publics où les gentilshommes couraient la chance d’avoir le dessous avec les vilains.


Jamais la France militaire ne brilla d'un plus vif éclat au milieu de ses revers : les derniers héros furent les cent cinquante jeunes gens de l'École polytechnique, transformés en canonniers dans les redoutes du chemin de Vincennes.
  • Mémoires d'outre-tombe (1841), François-René de Chateaubriand, éd. Académia, 1997, chap. 11, p. 252


Mais enfin, moi j’ai triomphé ! À vingt et un ans, je possédais les sciences mathématiques au point où les ont amenées tant d’hommes de génie, et j’étais impatient de me distinguer en les continuant. Ce désir est si naturel, que presque tous les Élèves, en sortant, ont les yeux fixés sur ce soleil moral nommé la Gloire ! Notre première pensée à tous a été d’être des Newton, des Laplace ou des Vauban. Tels sont les efforts que la France demande aux jeunes gens qui sortent de cette célèbre École !


Le calcul lui a desséché le cœur et le cerveau. Je n’ose confier qu’à vous le secret de sa nullité, abritée par le renom de l’École Polytechnique. Cette étiquette impose, et sur la foi du préjugé, personne n’ose mettre en doute sa capacité.


La Belgique, les États-Unis, l’Allemagne, l’Angleterre, qui n’ont pas d’Écoles Polytechniques, auront chez elles des réseaux de chemins de fer, quand nos ingénieurs en seront encore à tracer les nôtres, quand de hideux intérêts cachés derrière des projets en arrêteront l’exécution. On ne pose pas une pierre en France sans que dix paperassiers parisiens n’aient fait de sots et inutiles rapports.


Cette école polytechnique fut une des erreurs du pauvre duc ; elle a été républicaine même sous Napoléon.
  • Lamiel, Stendhal, éd. Le Divan, 1842, p. 110


La passion pour le travail, l’éducation presque militaire et le franc-parler de l’École polytechnique lui avaient valu une absence totale d’affectation. Il songeait dans chaque moment à faire ce qui lui plaisait le plus au moment même, et ne pensait point assez aux autres.


Deux républiques sont possibles. L’une abattra le drapeau tricolore sous le drapeau rouge, fera des gros sous avec la colonne, jettera bas la statue de Napoléon et dressera la statue de Marat, détruira l’institut, l’école polytechnique et la légion d’honneur (...)


Elle [la Convention] donnait à la circulation le télégraphe, à la vieillesse les hospices dotés, à la maladie les hôpitaux purifiés, à l’enseignement l’école polytechnique, à la science le bureau des longitudes, à l’esprit humain l’institut.


Il avait surtout une invincible mésestime qui frisait la répugnance pour les pauvres gringalets sortis de l'école polytechnique, ces maigres petits hommes à lunettes, gauches et maladroits.


Mon oncle était le plus honnête homme et le meilleur des êtres, mais avait emporté de l’École polytechnique, en même temps que le républicanisme, l’illogisme du raisonnement particulier à tous les forts en x sortis de cette école.
  • Journal des Goncourt (1885), Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt, éd. Bibliothèque-Charpentier, 1894, t. 7, partie « Année 1885 », p. 26-27 (texte intégral sur Wikisource)


XXe siècle[modifier]

Je le sais homme de valeur. Il sort de l'École polytechnique. Je me suis bien laissé dire que le coup de marteau, dont on avance que de nombreux polytechniciens sont affligés, a laissé des traces particulières sur son cerveau.
  • Mes mémoires : Ma jeunesse orgueilleuse, 1863-1909, Joseph Caillaux, éd. Plon, 1912, p. 181


Polytechnique, rêve de toutes les mères (vieux). — Terreur du bourgeois dans les émeutes quand il apprend que l’École Polytechnique sympathise avec les ouvriers (vieux). — Dire simplement « l’École » fait accroire qu’on y a été.


— Un polytechnicien est un homme qui croit que tous les êtres, vivants ou inanimés, peuvent être définis avec rigueur et soumis au calcul algébrique. Un polytechnicien met en équation la victoire, la tempête et l’amour.


Ne dites pas de mal de Polytechnique (…) c'est (…) la meilleure de vos institutions. En elle se prolonge si bien la culture personnelle de Napoléon que la France, chaque année, présente deux cents lieutenants Bonaparte à des gouvernements surpris.


Il [le polytechnicien] compte les hommes comme il compterait des boules de pain ou des obus. Il est vrai que la boule de pain est à peine un être, et que l'obus n'est pas du tout un être, ...
  • Propos, Alain, éd. Gallimard, 1927, p. 735


L'Employé : Ah ! vous êtes de la Polytechnique ? J'aurais dû m'en douter, voyez ! Mais aussi pourquoi vous ne mettez pas le costume, qui est si beau, si élégant ? Moi, si j'avais le droit de porter un costume comme ça, je me déshabillerais jamais, même pas pour dormir... Venez par ici, monsieur...


Marius : [...] C'est vrai qu'il est à l'École Polytechnique ?
Fanny : Il n'y est plus. Il en est sorti second.
Marius : La plus haute école de France !


Autres écrits[modifier]

Dans cette immense multitude, tous les rangs, toutes les classes, toutes les professions, étaient représentés et confondus. On y voyait l’élève de l’École polytechnique agenouillé près de l’élève de l’École normale, vainqueurs l’un du respect humain, l’autre des pièges d’une fausse philosophie.


Les hautes Écoles spéciales, celles de droit et de médecine, l’École polytechnique et l’École normale forment des capacités purement professionnelles. La Sorbonne et le Collège de France forment des hommes d’un esprit orné, des causeurs. Mais l’homme instruit, observateur sagace des grands mouvements d’esprit de son siècle, capable de les modérer ou de les seconder ; mais le citoyen éclairé, juge compétent des questions politiques, capable de les discuter solidement et de diriger l’opinion, d’où sortent-ils ? où est l’École qui les prépare ?
  • Quelques idées sur la création d’une faculté libre d’enseignement supérieur, Émile Boutmy et Ernest Vinet, éd. Imprimerie de Adolphe Lainé, 1871, p. 6 (texte intégral sur Wikisource)


Le XVIIe siècle avait fait place au XIXe siècle ; la lutte autrefois indécise entre le progrès des « Lumières », humainement limité et contenu, et le rationalisme effréné, mécanistique-positiviste des encyclopédistes, s'était terminée par la victoire de ce dernier… L'École polytechnique était fondée en 1794, casbah du nouvel Islam qui devint pour toute l'Europe un centre intellectuel.
  • (en) Civitas Humana, Wilhelm Röpke, éd. Librairie de Médicis, 1946, p. 119-120


Les deux grandes forces intellectuelles qui, au cours du dix-neuvième siècle, ont transformé la pensée sociale - à savoir le socialisme moderne et l'espèce de positivisme moderne, que nous préférons appeler scientisme - sont sorties directement de ce groupe d'ingénieurs et de scientifiques professionnels qui s'est développé à Paris, et plus particulièrement de cette nouvelle institution qui incarne comme nulle autre l'esprit nouveau : l'École polytechnique.
  • (en) Both the two great intellectual forces which in the course of the nineteenth century transformed social thought modern socialism and that species of modern positivism, which we prefer to call scientism, spring directly from this body of professional scientists and engineers which grew up in Paris, and more particularly from the new institution which embodied the new spirit as no other, the Ecole polytechnique.
  • Traduit par Wikiquote.
  • (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 103


Non seulement dans l'éducation secondaire mais bien plus également dans l'enseignement supérieur, la Convention révolutionnaire avait créé un nouveau type d'institution qui devait perdurer et devenir un modèle imité par le monde entier : l'École polytechnique.
  • (en) Not only in secondary education but still more so in higher education the Revolutionary Convention had created a new type of institution which was to become permanently established and a model imitated by the whole world: the Ecole Polytechnique.
  • Traduit par Wikiquote.
  • (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 111


L'institution n'existait que depuis quelques années qu'elle n'était déjà devenue célèbre partout en Europe, et la première période de paix entre 1801 et 1802 amena Volta, le compte Rumford et Alexander von Humboldt en pèlerinage au nouveau temple de la science.
  • (en) The institution had only existed for a few years when it had become famous all over Europe, and the first interval of peace in 1801-2 brought Volta, Count Rumford and Alexander von Humboldt on pilgrimage to the new temple of science.
  • Traduit par Wikiquote.
  • (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 112


Le type même de l'ingénieur avec sa conception, ses ambitions et ses limitations caractéristiques était créé ici-même. Cet esprit de synthèse qui ne verrait aucun sens dans quelque chose qui n'aurait pas été délibérément construit, cet amour de l'organisation qui émerge des sources jumelles des pratiques militaires et des pratiques d'ingénierie, la prédilection esthétique pour tout ce qui avait été consciemment construit sur tout ce qui s'était « juste » contenté de « pousser », fut un nouvel élément fort qui s'ajouta à l'ardeur révolutionnaire des jeunes polytechniciens et qui au cours du temps commença même à la remplacer. Les caractéristiques étranges de ce nouveau type qui, comme il a été dit, « se piquai[t] de trouver des formules nouvelles, plus précises et plus satisfaisantes que toutes les autres », et qui « se risqua[i]t à créer une religion comme on apprend à l'École à faire un pont ou une chaussée » furent très tôt constatées et leur propension à devenir socialiste souvent soulignée.
  • (en) The very type of the engineer with his characteristic outlook, ambitions, and limitations was here created. That synthetic spirit which would not recognize sense in anything that had not been deliberately constructed, that love of organization that springs from the twin sources of military and engineering practices, the aesthetic predilection for everything that had been consciously constructed over anything that had "just grown," was a strong new element which was added to and in the course of time even began to replace the revolutionary ardor of the young polytechnicians. The peculiar characteristics of this new type who, as it has been said, "prided themselves on having more precise and more satisfactory solutions than anyone else for all political, religious and social questions," and who "ventured to create a religion as one learns at the Ecole to build a bridge or a road" was early noticed, and their propensity to become socialists has often been pointed out.
  • Traduit par Wikiquote.
  • (en) The Counter Revolution Of Science : Studies on the Abuse of Reason, Friedrich Hayek, éd. Liberty Fund, 1955, partie II, chap. I (« The source of the scientistic hubris: l'École Polytechnique »), p. 113


« Quel dommage que Simone ne soit pas un garçon : elle aurait fait Polytechnique ! » J'avais souvent entendu mes parents exhaler ce regret. Un polytechnicien, à leurs yeux, c'était quelqu'un. Mais mon sexe leur interdisait de si hautes ambitions et mon père me destina prudemment à l'administration.
  • Mémoires d'une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir, éd. Gallimard, 1958, p. 177


Le rôle de l'École polytechnique au sein de l'économie française fascine et étonne, tout comme le personnage du polytechnicien, synonyme de rigueur et d'abstraction, de travail acharné et d'excessive sûreté de soi, d'archaïsme social (l'uniforme, les concours) et de modernité technique (Ariane, le TGV).
  • (fr) Les polytechniciens dans le siècle, Philippe d'Iribarne, éd. Dunod, 1994, p. 231


Médias[modifier]

Presse[modifier]

Les institutions créées dans le cours de ce siècle, surtout en matière d’enseignement, tendent presque toutes à dépasser leur objet, et, comme on dit, à tomber du côté où elles penchent. Un instant on a pu le craindre pour l’École polytechnique, qui au lieu d’ingénieurs et d’artilleurs nous donnait des saint-simoniens et des phalanstériens, même des positivistes. Peut-être l’abus des analyses contribuait-il à ces déviations.
  • « Économie industrielle et morale. — Les Écoles d’apprentis », Louis Reybaud, Revue des Deux Mondes, vol. 2 1872, p. 547 (texte intégral sur Wikisource)


Cinéma[modifier]

Louis Naudin : Votre oseille, j'préfère pas y toucher. Les chaussures qu'on trouve cirées devant la porte, les plumards qui s'font tous seuls, j'connaissais pas tout ça et j'm'en passais très bien. Alors maintenant, j'vais plus comprendre que ma femme me fasse bouffer la viande et l'fromage dans la même assiette, pas comprendre que mes mômes fassent pas polytechnique.
  • Maurice Biraud, Mélodie en sous-sol (1963), écrit par Michel Audiard


Maurice Boutboul : Mais vous, les polytechniciens, vous savez vous adapter non ?
  • Enrico Macias, La Vérité si je mens ! 2 (2001), écrit par Gérard Bitton


Musique[modifier]

Nos ballons de foot, ils sont faits par des indiens de huit ans. Quoi ducon ? On va pas prendre prendre un mec qui fait Polytechnique pour nous les gonfler.


Discours[modifier]

L’X, comme la France, est vieille, et, en même temps, elle est toute neuve. Polytechnique, comme la France, reste elle-même à travers tous les changements. Je ne veux pas manquer de rendre hommage à tout ce qui fut fait ici et à tout ce que fut l’École polytechnique depuis l’origine. Je le fais avec respect, avec émotion. L’État a voulu que l’École donnât à ses élèves une haute culture scientifique et qu’elle les préparât à devenir des hommes qui seraient des cadres supérieurs pour la Nation. Et, en effet, c’est ce qui est arrivé. C’est pourquoi je tiens à saluer cette réussite séculaire.
  • Général de Gaulle, 9 juin 1959, École polytechnique, Paris, dans sabix.org, paru 27 août 2009.


En notre temps, ce que la France demande à Polytechnique, c’est justement de former, comme l’École l’a toujours voulu, des hommes dont l’intelligence et dont le caractère soient capables de maîtriser, la matière et par conséquent de l’utiliser dans l’intérêt général, au lieu de laisser le monde s’asservir sous sa loi.
  • Général de Gaulle, 9 juin 1959, École polytechnique, Paris, dans sabix.org, paru 27 août 2009.


Vous avez bien voulu me redire tout à l'heure la devise de votre École : « Pour la Patrie, les sciences et la gloire ». Eh bien, mesdames et messieurs, c'est la Patrie qui vient en premier.
  • François Mitterrand, 10 mars 1994, École polytechnique, Palaiseau, dans vie-publique.fr.


L’École Polytechnique est un motif de fierté pour la France. Réservoir d'intellectuels brillants et de savants d'élite, berceau de grands talents comme Henri Becquerel, Urbain Le Verrier et Maurice Allais, elle a contribué au progrès de la civilisation française et même aux civilisations du monde tout entier.


Citations[modifier]

Il n'est aucun citoyen qui ne soit pénétré d'admiration, de confiance, je dirai même de respect à la vue de ce glorieux uniforme de l'école polytechnique qui, dans un moment de crise, a fait de chaque individu une puissance pour la conquête de la liberté et le maintien de l'ordre public.
  • Mémoires, correspondance et manuscrits du général Lafayette, Gilbert Du Motier La Fayette,Corcelle, éd. Société belge de librairie, 1839, p. 465


Un polytechnicien (…) qui se fait parfaitement comprendre et qui séduit son auditoire par son éloquence; une fois transcrit, son discours donne l'impression du décousu.
  • Le français parlé : transcription et édition, Claire Blanche-Benveniste, Colette Jeanjean, éd. INALF, 1987, p. 152


D'après cet exemple et quelques autres j'avais peu d'admiration pour les polytechniciens et gens de cette espèce ; cette position est difficile à tenir ; et je la tenais témérairement, comme je fis pour d'autres positions, parce que je sentais que ce savoir qui ne sait point douter est ce qui renouvelle l'antique esclavage, et le partage du monde humain entre rois et sujets.
  • Souvenirs de guerre, Alain, éd. Hartmann, 1937, p. 135


S'ébahir parce qu'un polytechnicien va à la messe.
  • Propos, Alain, éd. Gallimard, 1923, p. 495


Et l'ambition maxima du Polytechnicien est d'entrer dans l'Administration des Tabacs, minima de l'ingénieur de Centrale, de ne pas crever de faim : de vrai, tant de sagesse dans le renoncement, et cette 'fonctionnarisation' des fils de grands bourgeois, que l'on craindrait pour un peu la pusillanimité.
  • (fr) « NRF », Armand Petitjean, La Nouvelle Revue française, nº 280, janvier, p. 34


Mon père est de plus en plus réduit à sa condition de polytechnicien et d’ingénieur et j’ignore tout de lui : il faudrait sans doute qu’il soit malade ou soudain foudroyé par un cataclysme social pour que les coquilles éclatent et que l’homme qui les habite fasse son apparition. Il étale en attendant une suffisance insupportable et un orgueil professionnel qui m’accablent.


Cette école [École polytechnique], après avoir été un foyer de lumières pour la France et pour l'Europe, venait d'être reconstruite sur un plan plus étroit et moins libéral.... Napoléon transforma une pépinière de savants en un séminaire de guerriers.
  • Histoire de la guerre de la Péninsule sous Napoléon, t. I, Général Maximilien Sébastien Foy, éd. Baudouin, 1827, p. 125


Faut-il donc attribuer un talent de mathématicien à tous les candidats à l’École polytechnique ? L’École polytechnique est aux mathématiques ce qu'est un dictionnaire de rimes à la poésie baudelairienne.
  • Lautréamont, Gaston Bachelard, éd. Éditions José Corti, 1939, p. 201


Prenez un enfant, intelligent si possible, ou, à défaut, travailleur. Enfermez-le dans un lycée. Faites-lui étudier jusqu’à seize ans le latin et le grec, les mathématiques de seize à dix-neuf ans. Évitez les jeux, les sports, les sorties, l’observation de la vie. Introduisez-le alors dans une boîte bien close, un monastère où la conversation ne sera permise que sur l’abstrait, l’infini, l’absolu et l’éternel. Il n’en sortira que le mercredi et le dimanche, dans un costume ridicule, avec une épée et un chapeau de gendarme, de manière qu’on ne le sente et qu’il ne se sente pareil à aucun autre. Imposez à sa mémoire un travail formidable, afin qu’il sache toutes les choses dont il n’entendra plus jamais parler les examens finis. Pour le soutenir (car il tombera malade), donnez-lui des réconfortants, de l’iode, du fer et de la lécithine. Comme ses yeux seront usés, mettez lui un lorgnon. Afin qu’il se rende un compte exact du rôle pratique qu’il jouera, inscrivez sur le fronton de la Maison ces mots : « Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire » . Et quand il aura, sinon bien compris, du moins bien absorbé tout ce qu’il y a dans la pensée humaine de général, de sec, d’inutile, de vain, de difficile sans délicatesse, de compliqué sans vie véritable, mettez-le dehors et jetez-le dans l’industrie. S’il ne réussit pas, c’est qu’il n’y avait vraiment rien à faire. Un « bottier » est toujours un homme de mémoire, souvent un homme de volonté, quelquefois un homme intelligent, rarement un homme de bon sens.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique (1962), Auguste Detœuf, éd. Seditas, 1982, p. 139


La France est atteinte d'une surproduction de gens à diplômes, polytechniciens, économistes, philosophes et autres rêveurs qui ont perdu tout contact avec le monde réel, tout rapport avec le sens commun.
  • Contemporary French Culture and Society (1955), Attribuée à Pierre Poujade par Georges Santoni, éd. SUNY Press, 1981, p. 168


Bon sens et logique : un chef.

Bon sens sans logique : un employé.

Logique sans bons sens : une catastrophe. De là, l'échec de beaucoup de Polytechniciens.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detœuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140


Il suffit d'entrer à Polytechnique. Pour le rang de sortie, inutile de s'en inquiéter, car, quel qu'il soit, la famille, les amis, les connaissances, s'arrangeront pour qu'au bout de quelques années, vous soyez sorti le premier.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detœuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140


Avant d'embaucher un Gadzarts, assurez-vous qu’il est intelligent; un Central, qu'il est modeste; un Polytechnicien, qu'il a du bon sens.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detœuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140


Le Gadzarts sait beaucoup et sait qu'il le sait. L'X ne sait rien et sait qu'il ne sait rien. Le Central ne sait pas grand’chose et croit qu'il sait tout.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detœuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 140


Il y a trois sortes d'êtres au langage mystérieux : Les plus aisés à comprendre sont les fous Puis viennent les polytechniciens Et enfin les comptables.
  • Propos de O.-L. Barenton, confiseur:ancien élève de l'École Polytechnique, Auguste Detœuf, éd. Éditions du Tambourinaire, 1962, p. 149


Le contact humain, c’est ce qui fait le plus cruellement défaut à cette époque polytechnicienne, technocrate et structuraliste.
  • Ma Provence à moi, Volume 1, Yvan Audouard, éd. Plon, 1987, p. 169


Dans notre École, on commence par une erreur, on continue par une habitude, on finit par une tradition.
  • La formation polytechnicienne, Bruno Belhoste, éd. Dunod, 1994, p. 306


L'erreur est d'avoir tué, chez les polytechniciens, le goût du jeu et supprimé celui du risque, en leur assurant une carrière sûre et en leur donnant le mépris des richesses.
  • Les polytechniciens dans le siècle, Auguste Detœuf, éd. Dunod, 1994, p. 142


Le polytechnicien qui coupe les pattes d'une sauterelle, lui dit : "Saute !", et ne la voit pas sauter, en conclut qu'elle est devenue sourde.
  • Les progrès du progrès, Philippe Meyer, éd. Seuil, 1998, p. 157


Je suis polytechnicien, j'ai une formation d'ingénieur ; je suis effaré de constater que certains de mes chers collègues ont voué leur vie à réussir une carrière, à devenir les serviteurs zélés et efficaces d'entreprises dont ils ignorent, dont ils ne veulent pas connaître les finalités. Ils ne sont plus que des objets.
  • Science et croyances, Albert Jacquard, éd. Albin Michel, 1999, p. 70


Notes et références[modifier]


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