Le Père Goriot

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illustration du livre.

Le Père Goriot est un roman réaliste de l'écrivain français Honoré de Balzac paru en feuilleton à partir de 1834 puis en volume en 1842.

Citations[modifier]

Elle pue le service, l'office, l'hospice.
  • Au sujet d'une des pièces de la pension Vauquer.
  • (fr) Le Père Goriot, Honoré de Balzac, éd. Librairie nouvelle, 1856, p. 8


Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant, il faudrait en faire une description qui retarderait trop l'intérêt de cette histoire, et que les gens pressés ne pardonneraient pas.
  • Au sujet du mobilier de la pension Vauquer.
  • Le Père Goriot (1835), Honoré de Balzac, éd. Flammarion, coll. « GF », 1995, p. 48


Eugène de Rastignac, ainsi se nommait-il, était un de ces jeunes gens façonnés au travail par le malheur, qui comprennent dès le jeune âge les espérances que leurs parents placent en eux, et qui se préparent une belle destinée en calculant déjà la portée de leurs études, et les adaptant par avance au mouvement futur de la société, pour être les premiers à la pressurer.
  • Première évocation de Rastignac dans le roman.
  • Le Père Goriot (1835), Honoré de Balzac, éd. Flammarion, coll. « GF », 1995, p. 51


Le monde a dit : « Mais nous sommes blanc et rose, et vous nous avez prêté des tons fort vilains. J'ai le teint uni pour tous les gens qui m'aiment, et vous m'avez mis cette petite verrue dont mon mari seul s'aperçoit. »
  • Préface
  • Le Père Goriot, dans La Comédie humaine, III (1835), Honoré de Balzac, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1976, p. 39


Ah ! sachez-le : ce drame n'est ni une fiction, ni un roman. All is true, il est si véritable, que chacun peut en reconnaître les éléments chez soi, dans son cœur peut-être.
  • Le Père Goriot, dans La Comédie humaine, III (1835), Honoré de Balzac, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1976, p. 50


Peut-être est-il dans la nature humaine de tout faire supporter à qui souffre par humilité vraie, par faiblesse ou par indifférence. N’aimons-nous pas tous à prouver notre force aux dépens de quelqu’un ou quelque chose ?


Mais Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n'en connaîtrez jamais la profondeur. Parcourez-le, décrivez-le : quelque soin que vous mettiez à le parcourir, à le décrire ; quelques nombreux et intéressés que soient les explorateurs de cette mer, il s'y rencontrera toujours un lieu vierge, un antre inconnu, des fleurs, des perles, des monstres, quelque chose d'inouï, oublié par les plongeurs littéraires.
  • Le Père Goriot, dans La Comédie humaine, III (1835), Honoré de Balzac, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1976, p. 50


Un homme qui se vante de ne jamais changer d'opinion est un homme qui se charge d'aller toujours en ligne droite, un niais qui croit à l'infaillibilité. Il n'y a pas de principes, il n'y a que des événements ; il n'y a pas de lois, il n'y a que des circonstances : l'homme supérieur épouse les événements et les circonstances pour les conduire. S'il y avait des principes et des lois fixes, les peuples n'en changeraient pas comme nous changeons de chemises.
  • Vautrin, à Eugène de Rastignac
  • Le Père Goriot, dans La Comédie humaine, III (1835), Honoré de Balzac, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1976, p. 144


Peut-être certaines gens n’ont-ils plus rien à gagner auprès des personnes avec lesquelles ils vivent ; après leur avoir montré le vide de leur âme, ils se sentent secrètement jugés par elles avec une sévérité méritée ; mais, éprouvant un invincible besoin de flatteries qui leur manquent, ou dévorés par l’envie de paraître posséder les qualités qu’ils n’ont pas, ils espèrent surprendre l’estime ou le cœur de ceux qui leur sont étrangers, au risque d’en déchoir un jour. Enfin il est des individus nés mercenaires qui ne font aucun bien à leurs amis ou à leurs proches, parce qu’ils le doivent ; tandis qu’en rendant service à des inconnus, ils en recueillent un gain d’amour-propre : plus le cercle de leurs affections est près d’eux, moins ils aiment : plus il s’étend, plus serviables ils sont.


À nous deux maintenant !
  • Défi lancé par le jeune ambitieux Rastignac à la société française à la fin du roman.
  • Le Père Goriot (1835), Honoré de Balzac, éd. Flammarion, coll. « GF », 1995, p. 313


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