John Ronald Reuel Tolkien

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J .R .R. Tolkien vers 1925.

John Ronald Reuel Tolkien (né le 3 janvier 1892 à Bloemfontein dans l'État libre d'Orange en Afrique du Sud et mort le 2 septembre 1973 à Bournemouth au Royaume-Uni) est un universitaire et un écrivain de fantasy. Il est connu pour avoir inventé l'univers de la Terre du Milieu, un passé légendaire merveilleux comprenant plusieurs langues imaginaires très développées ainsi qu'une histoire, une géographie, et de nombreux mythes, récits, poèmes et chansons. Ses romans les plus connus sont ceux parus de son vivant, Le Hobbit (1937) et Le Seigneur des Anneaux (1954-1955). Nombre d'autres sont parus à titre posthume, le plus connu étant Le Silmarillion (1977). Tolkien est également connu pour ses apports à la philologie et à l'étude de la littérature anglaise médiévale.

Citations[modifier]

Roverandom, 1927[modifier]

Voir le recueil de citations : Roverandom

Le Hobbit, 1937[modifier]

Voir le recueil de citations : Le Hobbit

Feuille, de Niggle, 1945[modifier]

Voir le recueil de citations : Feuille, de Niggle

Le Fermier Gilles de Ham, 1949[modifier]

Voir le recueil de citations : Le Fermier Gilles de Ham

Le Seigneur des anneaux, 1954-1955[modifier]

Voir le recueil de citations : Le Seigneur des anneaux

Les Aventures de Tom Bombadil, 1962[modifier]

Voir le recueil de citations : Les Aventures de Tom Bombadil

Smith de Grand Wootton, 1967[modifier]

Voir le recueil de citations : Smith de Grand Wootton

Le Silmarillion (posthume), 1977[modifier]

Voir le recueil de citations : Le Silmarillion

Les Monstres et les Critiques et autres essais, 1983[modifier]

J'ai dans le sang la haine de l'apartheid.
  • (en) I have the hatred of apartheid in my bones.
  • « Discours d'adieu à l'université d'Oxford » (1959), dans Les Monstres et les critiques et autres essais (1983), J.R.R. Tolkien (trad. Christine Laferrière), éd. Christian Bourgois, 2006, p. 293


Les Enfants de Húrin (posthume), 2007[modifier]

Seul demeurait Húrin, le dernier de tous. Alors, il jeta son bouclier, et saisit la hache d’un capitaine des Orques pour la brandir à deux mains ; et les chants disent que la hache fuma dans le sang noir des Trolls qui composaient la garde rapprochée de Gothmog, jusqu’à l’anéantir, et à chaque fois qu’il tuait, Húrin hurlait : « Aure entuleva ! Le jour reviendra ! » Soixante-dix fois, il lança ce cri ; mais ils finirent par le prendre vivant, sur l’ordre de Morgoth, qui pensait ainsi lui causer plus de mal qu’en le tuant.
  • Les Enfants de Húrin, John Ronald Reuel Tolkien (trad. Delphine Martin), éd. Christian Bourgeois, 2007, p. 56


Interview dans The Telegraph, 1968[modifier]

Je ne me suis jamais attendu à un succès lucratif. En fait, je n'ai même jamais pensé à une publication commerciale quand j'ai écrit Le Hobbit dans les années (mille-neuf-cent) trente.
  • (en) I never expected a money success. In fact, I never even thought of commercial publication when I wrote The Hobbit back in the Thirties.
  • « JRR Tolkien: 'Film my books? It's easier to film The Odyssey' », J. R. R. Tolkien, cité par Charlotte and Denis Plimmer (trad. Wikiquote), The Telegraph, 22 mars 1968 (lire en ligne)


"Dans un trou dans le sol vivait un hobbit". Je n'en savais pas plus que ça sur ces créatures, et il a fallu des années avant que son histoire prenne forme. Je ne sais pas d'où le mot est venu. Il se peut qu'il ait un rapport avec le Babbitt de Sinclair Lewis. Certainement pas "rabbit" (lapin), comme certaines personnes le pensent. Babbitt a la même suffisance bourgeoise qu'ont les hobbits. Son monde est le même genre de lieu restreint.
  • (en) 'In a hole in the ground there lived a hobbit.' I knew no more about the creatures than that, and it was years before his story grew. I don't know where the word came from. You can't catch your mind out. It might have been associated with Sinclair Lewis's Babbitt. Certainly not rabbit, as some people think. Babbitt has the same bourgeois smugness that hobbits do. His world is the same limited place.
  • « JRR Tolkien: 'Film my books? It's easier to film The Odyssey' », J. R. R. Tolkien, cité par Charlotte and Denis Plimmer (trad. Wikiquote), The Telegraph, 22 mars 1968 (lire en ligne)


Tourner des films à partir de mes livres ? C'est plus facile de tourner L'Odyssée.
  • (en) Film my books? It's easier to film The Odyssey.
  • « JRR Tolkien: 'Film my books? It's easier to film The Odyssey' », J. R. R. Tolkien, cité par Charlotte and Denis Plimmer (trad. Wikiquote), The Telegraph, 22 mars 1968 (lire en ligne)


Correspondance[modifier]

Personnellement, je serais disposé à refuser de donner une quelconque Bestätigung (même s'il se trouve que je puis le faire) et à laisser en plan toute traduction allemande. En tout cas, je m'opposerais fermement à ce qu'une telle déclaration apparaisse à la publication. Je ne considère pas la (probable) absence de tout sang juif en moi comme forcément honorable, j'ai de nombreux amis juifs et je déplorerais de donner prise à l'idée que je souscris à la doctrine raciale, totalement pernicieuse et non scientifique.
  • Réponse à Stanley & Unwin, éditeur du Hobbit. Stanley & Unwin avait transmis à Tolkien, en 1938, une requête de l'éditeur allemand Rütten & Loening, qui voulait recevoir une "Bestätigung" (confirmation) que Tolkien était "de sang aryen" avant d'accepter de publier Le Hobbit en Allemagne.
  • Lettres (2005), John Ronald Reuel Tolkien (édition et sélection de Humphrey Carpenter avec l'assistance de Christopher Tolkien) (trad. Delphine Martin et Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois/Pocket, 2013, n°29, extrait d'une lettre à Stanley Unwin le 25 juillet 1938, p. 76


Ce livre n'est pas, bien entendu, une « trilogie ». Cela, et les titres des volumes, a été un subterfuge jugé nécessaire à sa publication, en raison de la longueur et du coût. Il n'y a pas de vraie division en 3, de même qu'aucune des parties n'est compréhensible prise séparément. L'histoire a été conçue et rédigée comme un ensemble , et les seules divisions naturelles sont les « livres » I à VI (qui à l'origine avaient des titres).
  • Au sujet du Seigneur des Anneaux.
  • Lettres (2005), John Ronald Reuel Tolkien (édition et sélection de Humphrey Carpenter avec l'assistance de Christopher Tolkien) (trad. Delphine Martin et Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois/Pocket, 2013, n°165, lettre à la Houghton Mifflin Company, 30 juin 1955, p. 424-425


Citations rapportées[modifier]

Monogramme de J. R. R. Tolkien.
Je tiens fermement que retracer la vie d'un écrivain est une manière fausse et entièrement vaine d'approcher son œuvre.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. Avant-propos, p. 9


Il y avait un vieil homme qui disait "Comment
Pourrais-je porter ma vache ?
Si je lui demandais
d'entrer dans mon panier
Ça ferait un barouf terrible !"

  • (en)

    Dar fys ma vel gom palt "Hoc
    Pys go iskili far maino woc ?
    Pro si go fys do roc de
    Do cat ym maino bocte
    De volt fact soc ma taimful gyroc" !

  • Poème enfantin (limerick) composée par J. R. R. Tolkien et sa cousine Mary Ingledon en Nevbosh, une langue imaginaire qu'ils avaient inventée avec Marjorie Ingledon, autre cousine de Tolkien, vers la fin des années 1900.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, p. 48


Mon amour de l'Antiquité classique mit dix ans à se remettre des conférences sur Cicéron et Démosthène.
  • (en) My love for the classics took ten years to recover from lectures on Cicero and Demosthenes.
  • « OBITUARY Professor J. R. R. Tolkien, Creator of Hobbits and inventor of a new mythology », J. R. R. Tolkien, cité par C. S. Lewis, The Times, 3 septembre 1973 (lire en ligne)


Ce fut comme de découvrir une cave pleine de bouteilles d'un vin extraordinaire et d'un goût jusqu'alors inconnu. J'en devins passablement ivre.
  • Au sujet de sa première lecture, en 1912-1913, du texte original du poème épique finnois du Kalevala, qu'il ne connaissait auparavant que dans sa traduction anglaise.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 5. Oxford, p. 74


En fait je suis un hobbit, en tout sauf en taille. J'aime les jardins, les arbres, les cultures non mécanisées ; je fume la pipe, j'aime la bonne nourriture simple (pas congelée) et je déteste la cuisine française ; j'aime les gilets brodés, et j'ose même en porter en ces temps de grisaille. J'adore les champignons (pris dans les champs) ; j'ai un sens de l'humour très simple (qui lasse mes critiques les mieux disposés) ; je me couche tard et me lève tard (quand je peux). Je ne voyage guère.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 5. 1925-1949 : le Troisième Âge, p. 192


Dans n'importe quel coin de ce pays, qu'il soit beau ou misérable, je me sens "chez moi" d'une manière indéfinissable, comme nulle part ailleurs.
  • Au sujet du comté anglais du Worcestershire.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 5. 1925-1949 : le Troisième Âge, p. 192


Mon fils aîné avait treize ans quand il a entendu mon feuilleton. Cela ne plaisait pas aux plus jeunes qui ont dû grandir pour l'apprécier chacun à leur tour.
  • Au sujet du Hobbit, que Tolkien a d'abord fait lire à ses enfants.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 5. 1925-1949 : le Troisième Âge, p. 194


À cause de cette guerre, j'ai une rancune personnelle envers ce grossier petit ignorantus d'Adolf Hitler pour avoir ruiné, perverti, dévoyé et maudit à jamais ce noble esprit nordique, la meilleure part de l'Europe, que j'ai tant aimé et que j'ai tenté de montrer sous son vrai jour.
  • En 1941, au sujet de la Seconde guerre mondiale.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 5. 1925-1949 : le Troisième Âge, p. 212


Les deux anneaux sont ronds, la ressemblance s'arrête là.
  • En réponse aux comparaisons entre Le Seigneur des Anneaux et L'Anneau des Nibelungen de Wagner.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 5. 1925-1949 : le Troisième Âge, p. 222


J'ai très peur de la parution, car je ne pourrai pas ignorer ce qu'on dira. J'ai exposé mon cœur pour qu'on le fusille.
  • Lettre au père Robert Murray, peu avant la parution du Seigneur des Anneaux en 1954.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 6. 1949-1966 : le succès, p. 237


Citations à propos de Tolkien[modifier]

Humphrey Carpenter, J. R. R. Tolkien, une biographie, 1977[modifier]

Aucune description des événements matériels de la vie de Tolkien ne peut donner une explication autre que superficielle des origines de sa mythologie.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 3. 1917-1925 : la naissance d'une mythologie, p. 107


Le Silmarillion est l'œuvre d'un esprit profondément religieux, qui ne contredit pas le christianisme mais le complète.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 3. 1917-1925 : la naissance d'une mythologie, p. 107-108


Au début, le dragon s'appelait Pryftan, le nom de Gandalf était attribué au chef des nains, et le sorcier s'appelait Bladorthin. Le dragon s'appela bientôt Smaug, du verbe germanique smugan signifiant « se glisser dans un trou ». Tolkien appelait cela « une basse plaisanterie de philologue ».
  • Au sujet de l'élaboration du Hobbit par Tolkien.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 5. 1925-1949 : le Troisième Âge, p. 194


W. H. Auden[modifier]

W. H. Auden en 1939. Photo : Carl Van Vechten.
Je ne crois pas vous avoir jamais dit l'expérience inoubliable que ce fut pour moi, alors étudiant, de vous entendre réciter Beowulf. Votre voix était celle de Gandalf.
  • Lettre de W. H. Auden à J. R. R. Tolkien, longtemps après le cours en question.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. IV. 1925-1949 : « Dans un trou vivait un hobbit », p. 149


Jacques Bergier, Admirations, 1970[modifier]

Il faudra probablement que le professeur J. R. R. Tolkien, d'Oxford, ait le prix Nobel pour qu'on s'aperçoive en France de la qualité extraordinaire de son œuvre et de son génie.
  • Admirations, Jacques Bergier, éd. Christian Bourgois, 1970, p. 173


Christian Bourgois[modifier]

Tolkien a donc été le hasard d'une rencontre avec J. Bergier. Il n'appartenait pas du tout à mon univers : s'il n'avait été qu'un auteur de Fantasy, de Science-Fiction comme les gens l'ont cru au début (quand je dis Science-Fiction, c'est en riant), je ne l'aurais pas publié, car ce domaine ne m'intéresse pas. Mais j'ai trouvé que Le Seigneur des Anneaux était un grand roman et que cet homme était un grand romancier.
  • Christian Bourgois a publié Tolkien en France.
  • « Christian Bourgois : entretien avec l'éditeur français de J. R. R. Tolkien », Christian Bourgois, propos recueillis par Vincent Ferré, dans Tolkien, trente ans après (1973-2003), Collectif, dirigé par Vincent Ferré, éd. Christian Bourgois, 2003, p. 45


Fabrice Colin[modifier]

C'est dans cette contradiction intime que, de mon point de vue, réside le génie de Tolkien. Le grand écart parfait entre le monde (extraordinairement touffu) et l'histoire (fondamentalement basique).
  • « Passé simple », Fabrice Colin, dans Méditations sur la Terre du Milieu (2001), Collectif, dirigé par Karen Haber (trad. Mélanie Fazi), éd. Bragelonne, 2003, p. 262


Vincent Ferré[modifier]

À une époque où l'adaptation cinématographique du Seigneur des Anneaux et son exploitation commerciale monopolisent l'attention des médias et d'une grande partie du public, il paraît important de poursuivre en France le travail sur l'œuvre, Tolkien n'étant pas toujours connu en France pour de bonnes raisons. Son œuvre permet en particulier de réfléchir à des problématiques liées à la fiction, à la relation entre théorie et fiction, au merveilleux ; la richesse de son intertextualité — avec Beowulf, les sagas islandaises, la littérature arthurienne, mais aussi Shakespeare et la Bible — vaut d'être étudiée, tout comme (en retour) son influence féconde sur la littérature contemporaine et le cinéma ; l'histoire de sa réception en France, qui connaît actuellement un tournant important, méritait également notre attention.
  • « Pour une recherche francophone sur J. R. R. Tolkien », Vincent Ferré, dans Tolkien, trente ans après (1973-2003), Collectif, dirigé par Vincent Ferré, éd. Christian Bourgois, 2003, p. 7-8


Que cet écrivain soit encore si souvent évoqué, comme référence ou repoussoir, par de nombreux auteurs de fantasy montre bien qu'il a fixé, pour longtemps encore, le canon moderne du genre.
  • « John Ronald Reuel Tolkien », dans Dictionnaire de la fantasy, Vincent Ferré (dir. Anne Besson), éd. Vendémiaire, 2018, p. 385


Robin Hobb[modifier]

Robin Hobb à la Phoenix Comicon (Arizona, États-Unis) en 2017. Photo : Gage Skidmore.
J'ai lu Tolkien, oh, vers 1966, je pense. Et ça a été comme une flèche en plein cœur. Je n'avais jamais rien lu de pareil auparavant, et jamais imaginé que quiconque puisse écrire un livre pareil. Je me souviens de mon chagrin quand je l'ai terminé, qu'il n'y avait plus rien à lire, et je me souviens aussi d'avoir pensé, "Je n'arriverai jamais, jamais à écrire quoi que ce soit d'aussi bon que ça".
  • (en) I read Tolkien, oh, about 1966 I think. And it was like an arrow through my heart. I'd never read anything like that before, never even imagined that anyone would write a book like that. I remember my sorrow when I finished it, that there was no more of it to read, and I also remember thinking, 'I'll never, ever be able to write anything as good as that.'


C. S. Lewis[modifier]

Statue of C.S. Lewis à Belfast. Il est montré entrouvrant l'armoire magique qui apparaît dans ses romans Les Chroniques de Narnia.
Il était fort critique envers lui-même et la simple idée de publier le poussait d'habitude à une révision au cours de laquelle il lui venait tant d'idées nouvelles que là où ses amis espéraient le texte définitif d'une œuvre ancienne ils obtenaient en fait le premier jet d'une œuvre nouvelle.
  • Extrait de la nécrologie de J. R. R. Tolkien par C. S. Lewis, "Obituary. Professor J. R. R. Tolkien, Creator of Hobbits and inventor of a new mythology", dans The Times, 3 septembre 1973.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), C. S. Lewis, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. IV. 1925-1949 : « Dans un trou vivait un hobbit », p. 154


Ce sont les heures dorées, nos pantoufles aux pieds tendus vers la flamme, un verre à portée de la main, où le monde entier, et parfois plus encore, s'ouvre à nous pendant que nous parlons ; pas de droit l'un sur l'autre, aucune responsabilité, nous sommes tous aussi libres et égaux que si nous venions de nous rencontrer, en même temps que nous sommes baignés par une affection adoucie par les années. La vie — la vie naturelle — ne peut rien offrir de mieux.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), C. S. Lewis, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. IV. 1925-1949 : « Dans un trou vivait un hobbit », p. 160


Je te félicite. Toutes les années que tu y as passées sont justifiées.
  • Lettre de C. S. Lewis à Tolkien après avoir lu le manuscrit du Seigneur des Anneaux terminé à l'automne 1949.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), C. S. Lewis, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 5. 1925-1949 : le Troisième Âge, p. 224


Il était allé à l'intérieur de la langue. Il n'était pas allé très loin dans son invention lorsqu'il découvrit que toute langue présuppose une mythologie ; et aussitôt il entreprit de compléter la mythologie présupposée par l'elfique.
  • (en) He had been inside language. He had not gone far enough with his invention before he discovered that every language presupposes a mythology; and at once began to fill in the mythology presupposed by Elvish.
  • « OBITUARY Professor J. R. R. Tolkien, Creator of Hobbits and inventor of a new mythology », C. S. Lewis, The Times, 3 septembre 1973 (lire en ligne)


Durant les années 1925-1935, il fut, plus que tout autre homme, la cause du comblement de l'ancien fossé qui séparait la "littérature" et la "philologie" dans les études anglaises à Oxford et de ce fait donna à l'école actuelle son tempérament caractéristique. Sa connaissance unique à la fois de la langue poétique et de la poésie de la langue le qualifiait pour cette tâche.
  • (en) During the years 1925-35 he was, more than any other single man, responsible for closing the old rift between "literature" and "philology" in English studies at Oxford and thus giving the existing school its characteristic temper. His unique insight at once into the language of poetry and into the poetry of language qualified him for this task.
  • « OBITUARY Professor J. R. R. Tolkien, Creator of Hobbits and inventor of a new mythology », C. S. Lewis, The Times, 3 septembre 1973 (lire en ligne)


Il ne contient pas d'allégorie. Ces péripéties ne furent pas conçues pour former le reflet d'une quelconque situation précise du monde réel. C'est l'inverse qui s'est produit : les événements réels commencèrent, horriblement, à se conformer à la structure qu'il avait librement inventée. De ce fait, ceux qui écoutaient l'œuvre en cours d'élaboration lue chapitre après chapitre dans les mois qui suivirent la chute de la France trouvèrent le livre aussi pertinent, aussi sévère, et aussi tonique, que la promesse de Churchill "du sang, de la sueur et des larmes".
  • (en) It has no allegory. These things were not devised to reflect any particular situation in the real world. It was the other way round; real events began, horribly, to conform to the pattern he had freely invented. Hence those who heard the growing work read chapter by chapter in the months that followed the fall of France found it as relevant, as stern, and as tonic, as Churchill's promise of blood, sweat and tears.
  • « OBITUARY Professor J. R. R. Tolkien, Creator of Hobbits and inventor of a new mythology », C. S. Lewis, The Times, 3 septembre 1973 (lire en ligne)


Il a été décrit comme « le meilleur et le pire orateur d'Oxford » — le pire par la rapidité et de la confusion de son élocution, et le meilleur par la pénétration, l'érudition, l'humour et le "cachet" de ce qu'il disait.
  • (en) He has been described as "the best and worst talker in Oxford" - worst for the rapidity and indistinctness of his speech, and best for the penetration, learning, humour and "race" of what he said.
  • « OBITUARY Professor J. R. R. Tolkien, Creator of Hobbits and inventor of a new mythology », C. S. Lewis, The Times, 3 septembre 1973 (lire en ligne)


Geoffrey Bache Smith, correspondance, 1916[modifier]

Que Dieu te bénisse, mon cher John Ronald, et te permette de dire ce que j'ai tenté de dire, longtemps après que je ne serai plus là pour le dire, si cela doit être mon sort.
  • (en) May God bless you, my dear John Ronald, and may you say the things I have tried to say long after I am not there to say them, if such be my lot.
  • Lettre de G. B. Smith à Tolkien fin 1916, peu avant la mort de Smith des suites d'une blessure de guerre pendant la Première guerre mondiale. Citée par Humphrey Carpenter. G. B. Smith faisait partie du T.C.B.S., un groupe de quatre amis à l'université d'Oxford dans les années 1910.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), Geoffrey Bache Smith, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, p. 103


G. R. R. Martin[modifier]

George R. R. Martin (2017).
Tolkien a changé la fantasy. Il l'a élevée pour la redéfinir, à un point tel qu'elle ne sera plus jamais la même.
  • « Introduction », G. R. R. Martin, dans Méditations sur la Terre du Milieu (2001), Collectif, dirigé par Karen Haber (trad. Mélanie Fazi), éd. Bragelonne, 2003, p. 24


Les marques de l'influence de Tolkien sont légion, mais à mes yeux, l'une d'entre elles dépasse les autres de loin : J. R. R. Tolkien a été le premier a créer un univers secondaire pleinement accompli, un monde entier avec sa propre géographie, ses propres histoires et légendes, sans aucun lien avec les nôtres, et pourtant tout aussi réels d'une certaine façon.
  • « Introduction », G. R. R. Martin, dans Méditations sur la Terre du Milieu (2001), Collectif, dirigé par Karen Haber (trad. Mélanie Fazi), éd. Bragelonne, 2003, p. 24


Arthur Tolkien, correspondance, 1892[modifier]

Son premier nom sera "John", comme son grand-père ; en tout ce sera probablement John Ronald Reuel. Mab veut l'appeler Ronald, et moi je veux garder John et Reuel...
  • Arthur Tolkien (père de J. R. R. Tolkien), lettre à sa famille à Birmingham le 4 janvier 1892, cité par Humphrey Carpenter.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, p. 21


Terry Pratchett[modifier]

Terry Pratchett en octobre 2012 lors de la Comic Con 2012 à New York (États-Unis).
Est-ce que tout le reste se serait produit autrement ? Peut-être. On ne sait jamais quels sont les déclics. Mais Le Seigneur des Anneaux a entraîné un changement d'allure dans mes lectures. Je m'amusais déjà, mais Le Seigneur des Anneaux m'a ouvert au reste de la bibliothèque.
  • Au sujet de sa découverte du Seigneur des Anneaux.
  • « L'effet culte », Terry Pratchett, dans Méditations sur la Terre du Milieu (2001), dirigé par Karen Haber (trad. Mélanie Fazi), éd. Bragelonne, 2003, p. 98-99


Je me le rappelle aussi clairement (non, maintenant que j'y pense, plus clairement) que la plupart des lieux que j'ai visités dans le monde réel. En fait, c'est étrange d'écrire ces lignes et de m'apercevoir que je me rappelle certaines régions de la Terre du Milieu comme s'il s'agissait d'endroits réels. Les personnages n'ont pas de visage, ce ne sont que des points dans l'espace dont émanent leurs dialogues. Mais la Terre du Milieu est un endroit que j'ai visité.
  • Au sujet de sa découverte du Seigneur des Anneaux.
  • « L'effet culte », Terry Pratchett, dans Méditations sur la Terre du Milieu (2001), dirigé par Karen Haber (trad. Mélanie Fazi), éd. Bragelonne, 2003, p. 98-99


Pamela L. Travers[modifier]

Si vous regardez d'autres auteurs dits "pour enfants", vous verrez qu'ils n'ont jamais directement écrit pour les enfants. Bien que Lewis Carroll ait dédié son livre à Alice, j'ai l'impression que ça a été une pensée a posteriori, une fois que l'ensemble a eu été consigné sur le papier. Beatrix Potter a déclaré : "J'écris pour me faire plaisir !" Et je pense que la même chose vaut pour Milne, ou Tolkien, ou Laura Ingalls Wilder.
  • (en) If you look at other so-called children’s authors, you’ll see they never wrote directly for children. Though Lewis Carroll dedicated his book to Alice, I feel it was an afterthought once the whole was already committed to paper. Beatrix Potter declared, “I write to please myself!” And I think the same can be said of Milne or Tolkien or Laura Ingalls Wilder.
  • « P. L. Travers, The Art of Fiction No. 63 », P. L. Travers, propos recueillis par Edwina Burness & Jerry Griswold, The Paris Review, nº 86, hiver 1982 (lire en ligne)


Bibliographie des ouvrages cités dans l'article[modifier]

Œuvres de J. R. R. Tolkien[modifier]

  • J.R.R. Tolkien, Les Monstres et les critiques et autres essais, traduit par Christine Laferrière, Christian Bourgois, 2006 (année d'origine 1983).
  • J.R.R. Tolkien, Les Enfants de Húrin, traduit par Delphine Martin, Christian Bourgeois, 2007.

Ouvrages sur Tolkien et la fantasy[modifier]

  • Jacques Bergier, Admirations, Christian Bourgois, 1970.
  • Anne Besson (dir.), Dictionnaire de la fantasy, Vendémiaire, 2018. (ISBN 978-2-36358-315-4)
  • Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), J. R. R. Tolkien, une biographie [« J. R. R. Tolkien: A biography »], Pocket, 2002 (année d'origine 1977). (ISBN 2-266-14626-2)
  • Vincent Ferré (dir.), Tolkien, trente ans après (1973-2003), Christian Bourgois, 2003. (ISBN 2-267-01738-5)
  • Karen Haber (dir.), Méditations sur la Terre du Milieu, traduit par Mélanie Fazi, Bragelonne, 2003 (année d'origine 2001), (ISBN 2-914370-53-9).

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