Conservatisme

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Le conservatisme est une philosophie politique qui est en faveur des valeurs traditionnelles et qui s’oppose au progressisme.

Rod Dreher[modifier]

Je suis un conservateur traditionnel, qui pense qu'il faut préserver la foi, la famille et les traditions. Or une version illimitée de l'économie libérale menace ces choses. Etre esclaves du marché et se foutre de l'environnement, cela n'a rien de chrétien ! Je crois à la nécessité de protéger la création.

  • « Est-il encore possible d'être chrétien dans un monde qui ne l'est plus ? », Eugénie Bastié, Le Figaro, 6 octobre 2017 (lire en ligne)


Alain Finkielkraut[modifier]

“Réforme” est le maître mot du langage politique actuel, et “conservateur” le gros mot que la gauche et la droite s’envoient mutuellement à la figure. Concept polémique, le conservatisme n’est plus jamais endossé à la première personne : le conservateur, c’est l’autre, celui qui a peur, peur pour ses privilèges ou pour ses avantages acquis, peur de la liberté, du grand large, de l’inconnu, de la mondialisation, des émigrés, de la flexibilité, des changements nécessaires.
  • L’Ingratitude. Conversation sur notre temps, Alain Finkielkraut, éd. Gallimard, 1999  (ISBN 2-07-075478-2), p. 136


Natacha Polony[modifier]

Je suis conservatrice, au sens de George Orwell, celui de « l'anarchisme tory », par opposition au parti libéral bourgeois du XIXème siècle. Je me reconnais dans ce conservatisme des petites gens, qui aspirent à préserver leurs traditions, leurs modes de vie, ce qui donne un sens à leur existence. Parce que dans ces traditions, dans ces réseaux de sociabilité, il y a les anticorps face aux méfaits du capitalisme.

  • Êtes-vous conservatrice ?


Roger Scruton[modifier]

De l'urgence d'être conservateur[modifier]

Les êtres humains, lorsqu’ils s’établissent quelque part, sont animés par l’oikophilia : l’amour du foyer, qui n’est pas seulement le chez-soi mais le peuple qui l’habite, et les arrangements concomitants qui dotent ce chez-soi de contours durables et d’un sourire constant. L’oikos est le lieu qui n’est pas seulement le mien et le tien, mais le nôtre. Il est la scène de la première personne du pluriel de la politique, le centre, à la fois réel et imaginaire, où « tout se passe ». Les vertus comme l’épargne et le sacrifice de soi, l’habitude d’offrir et de recevoir des marques de respect, le sens de la responsabilité – tous ces aspects de la condition humaine qui font de nous les intendants et les gardiens de notre héritage commun – naissent au cours de notre construction comme personnes, en créant des îlots de valeur dans une mer de prix. Acquérir ces vertus exige de circonscrire le « raisonnement instrumental » qui gouverne la vie de l’homo oeconomicus. Nous devons investir notre amour et notre désir dans des choses auxquelles nous attribuons une valeur intrinsèque, plutôt qu’instrumentale, de sorte que la poursuite des moyens puisse se loger, pour nous, dans le domaine des fins. C’est ce que nous entendons par l’enracinement : le fait de replacer l’oikos au cœur de l’oikonomia. C’est cela, le conservatisme.


Conservatisme[modifier]

Le conservatisme moderne a donc commencé sa vie en Grande-Bretagne et en France comme qualification de l’individualisme libéral. Le raisonnement conservateur souscrivait, en partie du moins, à la démarche ascendante qui fait du peuple la source de la légitimité du gouvernement. Il adhérait à une certaine version de la loi naturelle et des droits naturels dans la mesure où ils posent les limites du pouvoir politique et consacrent les libertés de l’individu souverain. Dans l’ensemble, le conservatisme était également favorable au gouvernement constitutionnel et à ce que Jefferson a décrit plus tard comme « checks and balances », un système dans lequel les différents pouvoirs se contrôlent mutuellement.


Comme je l’ai montré, les libéraux et les conservateurs étaient unis dans leur appréciation de la liberté individuelle comme valeur politique ultime, mais ils n’avaient pas la même vision des institutions traditionnelles. Pour les libéraux, l’ordre politique découle de la liberté individuelle ; pour les conservateurs, c’est l’inverse : la liberté est le résultat d’un agencement politique. Pour un conservateur, un ordre politique n’est pas légitime parce qu’il trouve sa source dans le libre choix des individus, il l’est par les choix libres qu’il rend possibles.


À la fin du XIXe siècle, le conservatisme a commencé à se définir autrement : il est devenu une riposte aux modèles gargantuesques d’une société « juste » promue par un nouveau genre d’État managérial. Dans une certaine mesure, les conservateurs sont devenus, au cours de cette lutte, les véritables défenseurs de la liberté contre un système qui est au mieux un gouvernement bureaucratique, au pire, comme dans l’Union soviétique, une tyrannie plus meurtrière encore que celle des Jacobins dans la France révolutionnaire.


Presse[modifier]

Le Progrès est une superstition perverse. Il n’y a pas eu de « progrès » de la poésie depuis Homère : c’est déjà parfait. Il n’y a pas de progrès de la musique depuis Bach. Cela se reproduira peut-être, ça n’est pas figé. Mais la perfection a déjà eu lieu. L’idée que la société a une direction est une erreur hégélienne. L’histoire n’a pas de direction, c’est une succession d’erreurs corrigées. Le conservatisme est la science qui apprend de ses erreurs.
  • « Roger Scruton : Le conservatisme est la philosophie de l’attachement », propos recueillis par Eugénie Bastié, Revue Limite, nº 5, janvier 2017, p. 23