« Augustin d'Hippone » : différence entre les versions

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Version du 26 août 2009 à 11:25

Augustin d’Hippone (Aurelius Augustinus), ou saint Augustin, né à Thagaste (actuelle Souk-Ahras, Algérie) le 13 novembre 354, mort le 28 août 430 à Hippone (actuelle Annaba, Algérie), était un philosophe et théologien chrétien, évêque d’Hippone, et un écrivain berbère romanisé de l’Antiquité tardive.

Citations

Car nous sommes, et nous connaissons que nous sommes, et nous aimons notre être et notre connaissance. Et nous sommes assurés de la vérité de ces trois choses. Car ce n'est pas comme les objets de nos sens qui nous peuvent tromper par un faux rapport. Je suis très certain par moi-même que je suis, que je connais et que j'aime mon être. Je n'appréhende point ici les arguments des Académiciens, ni qu'ils me disent : Mais vous vous trompez! Car si je me trompe, je suis, puisque l'on ne peut se tromper si l'on n'est. Puisque donc je suis, moi qui me trompe, comment me puis-je tromper à croire que je suis, vu qu'il est certain que je suis si je me trompe? Ainsi puisque je serais toujours moi qui serais trompé, quand il serait vrai que je me tromperais, il est indubitable que je ne me puis tromper lorsque je crois que je suis.
  • Saint Augustin, La cité de Dieu, Livre XI, chap.26, dans Saint Augustin et l’augustinisme, paru Seuil, 2003, p.93, Henri Irénée Marrou.


Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais. Mais si on me le demande et que je Veuille l'expliquer, je ne le sais plus. Pourtant, je le déclare hardiment, je sais que si rien ne passait, il n'y aurait pas de temps passé ; que si rien n'arrivait, il n'y aurait pas de temps à venir; que si rien n'était, il n'y aurait pas de temps présent. Comment donc, ces deux temps, le passé et l'avenir, sont-ils, puisque le passé n'est plus et que l'avenir n'est pas encore ? Quand au présent s'il était toujours présent, s'il n'allait pas rejoindre le passé, il ne serait pas du temps, il serait

l'éternité. Donc, si le présent, pour être du temps, doit rejoindre le passé, comment pouvons nous déclarer qu'il est aussi, lui qui ne peut être qu'en cessant d'être ? Si bien que ce qui nous autorise affirmer que si le temps est, c'est qu'il tend à n'être plus.

  • Confessions, Saint Augustin (trad. J.Trabucco), éd. Garnier-Flammarion, 1964, Livre XI, chap.4, p. 264


Que dirai-je de la torture qu'on fait subir à l'accusé pour son propre fait ? On veut savoir s'il est coupable et on commence par le torturer; pour un crime incertain, on impose, et souvent à un innocent, une peine certaine, non que l'on sache que le patient a commis le crime, mais parce qu'on ignore s'il l'a commis en effet ? Ainsi, l'ignorance d'un juge est presque toujours la cause du malheur d'un innocent. Mais ce qui est plus odieux encore et ce qui demanderait une source de larmes, c'est que le juge, ordonnant la question de peur de faire mourir un innocent par ignorance, il arrive qu'il tue cet innocent par les moyens même qu'il emploie pour ne point le faire mourir.
  • La cité de Dieu, Saint Augustin (trad. Emile Saisset), éd. Charpentier, 1855, t. 3, Livre XIX, chap.6, p. 23


Et d'abord, la diversité des langues ne rend-elle pas l'homme en quelque façon étranger à l'homme ? Que deux personnes, ignorant chacune la langue de l'autre, viennent à se rencontrer, et que la nécessité les oblige à demeurer ensemble, deux animaux muets, même d'espèce différente, s'associeront plutôt que ces deux créatures humaines, et un homme aimera mieux être avec son chien qu'avec un étranger.
  • La cité de Dieu, Saint Augustin (trad. Emile Saisset), éd. Charpentier, 1855, t. 3, Livre XIX, chap.7, p. 25


S'il est une consolation parmi les agitations et les peines de la société humaine, c'est la foi sincère et l'affection réciproque de bons et vrais amis.
  • La cité de Dieu, Saint Augustin (trad. Emile Saisset), éd. Charpentier, 1855, t. 3, Livre XIX, chap.8, p. 27


Où il n'y a point de justice, il n'y a point de république.
  • La cité de Dieu, Saint Augustin (trad. Emile Saisset), éd. Charpentier, 1855, t. 3, Livre XIX, chap.21, p. 56


Le bonheur, c'est continuer à désirer ce que l'on possède.


Citations sur Augustin

Seize siècles nous séparent de saint Augustin. Nous séparent ? Disons mieux, nous unissent à lui, car cette longue période n'est pas comme un trou vide : elle est tout entière pénétrée de la présence d'Augustin, de sa gloire, de son influence, pour ne rien dire des âpres débats qu'a fait naître l'interprétation des nuances délicates de sa pensée. Si son nom s'impose avec tant d'insistance à notre attention, c'est, autant que par son être propre, pour tout ce qu'au cours de ces seize siècles la tradition de la culture occidentale a placé sous son invocation.


Théologien, j'ai appris de mon maître saint Augustin, ce Berbère, que toutes les nations qui se manifestent dans l'histoire sont nécessairement un mélange, pour nous inextricable, de Cité du Bien et de Cité du Mal.
  • Crise de notre temps et réflexion chrétienne de 1930 à 1975 (recueil), Henri Irénée Marrou, éd. Beauchesne, 1978, p. 177


Presque tous les Pères latins sont des Africains. Tertullien de Carthage, le Numide Arnobe de Sicca et son élève Lactance, saint Cyprien de Carthage, Victorinus l'Africain, le Berbère saint Augustin, bref toute cette glorieuse tête de colonne de la patristique latine [...], que de dons splendides de l'Afrique à l'Eglise de Rome pendant que celle-ci n'avait encore à mettre en balance que saint Ambroise et saint Jérôme !
  • Le philosophe et la théologie (1960), Étienne Gilson, éd. Vrin, 2005, p. 175-176


Il n'est pas indifférent que le plus grand penseur de l'Occident latin, l'auteur de la Cité de Dieu et des Confessions, fût un Berbère chrétien.
  • Les Berbères : mémoire et identité, Gabriel Camps , éd. Errance, 1987, p. 124


Les fondateurs de la première littérature chrétienne ont été Tertullien et ce pur berbère Saint-Augustin.
  • Le problème démographique nord-africain (1947), Louis Chevalier, éd. Presses universitaires de France, 1947, p. 194


Saint-Augustin, le Berbère, en fait foi et en est le magistral témoin : la religion chrétienne s'est imposée en Afrique romaine.


« Aime et fais ce que tu veux ». Qu'y a t-il à ajouter à cette consigne de saint Augustin, ce bougnoule ?
  • François Mauriac, au plus fort de la guerre d'Algérie, ironise en rappelant l'immense apport de l'Afrique du Nord à la civilisation latine et catholique


De tous les pères de l'église, saint Augustin fût le plus admiré et le plus influent au Moyen Age. [...] Augustin était un indigène Nord-Africain dont la famille n'était pas romaine, mais berbère. [...] C'était un génie, un géant intellectuel.
  • (en) Of all the fathers of the church, St. Ausgustine was the most admired and the most influential during the Middle Ages. [...] Augustine was an outsider - a native North African whose family was not Roman but Berber. [...] He was a genius - an intellectual giant.
  • The Civilization of the Middle Ages, Norman Cantor (trad. Wikiquote), éd. Harper, 1993, p. 74


L'augustinisme a donné sa couleur, ses possibilités de mouvement et de discussion au christianisme occidental.
  • (fr) Berbère, né en 354 à Tagaste, en Africa, il mourra évêque d'Hippone en 430, alors que les Vandales assiègent la ville. L'éclat exceptionnel de son oeuvre (La Cité de Dieu, les Confessions), ses contradictions mêmes, son désir d'associer la foi et l'intelligence, c'est-à-dire, en gros, la civilisation antique et la civilisation chrétienne, le vieux vin et le nouveau, ces tentatives conscientes font de lui, sous un certain angle, un rationaliste. La foi domine tout chez lui. Il dit cependant : credo ut intelligam, je crois pour comprendre. Il dit encore : Si fallor, sum - si je me trompe, j'existe; Si dubitat, vivit - s'il doute, il vit. Il serait abusif de voir dans ses affirmations, longtemps à l'avance, le Cogito ergo sum de Descartes; il est évident toutefois qu'elles l'évoquent. Sans doute, l'avenir a-t-il réservé sa plus grande attention à saint Augustin théologien, et à ses afirmations sur la prédestination. N'empêche que l'augustinisme a donné sa couleur, ses possibilités de mouvement et de discussion au christianisme occidental, ne serait-ce qu'en insistant sur la forte nécessité de ne s'engager dans la foi qu'en connaissance de cause, après une profonde réflexion personnelle, avec la volonté d'agir en conséquence.


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