« Voltaire » : différence entre les versions

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Lucia Bot (discussion | contributions)
m robot Ajoute: ar:فولتير
Ligne 449 : Ligne 449 :


[[af:Voltaire]]
[[af:Voltaire]]
[[ar:فولتير]]
[[bg:Волтер]]
[[bg:Волтер]]
[[bs:Voltaire]]
[[bs:Voltaire]]

Version du 17 septembre 2008 à 02:25

Voltaire en 1718

Voltaire (21 novembre 169430 mai 1778) est un écrivain et philosophe français.

Contes et romans

Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable plutôt que de condamner un innocent.
  • « Zadig ou la Destinée, histoire orientale » (1747), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 64, chap. 10 (« Le ministre »), p. 27 (texte intégral sur Wikisource)


Il y avait autrefois un grain de sable qui se lamentait d'être un atome ignoré dans le désert ; au bout de quelques années il devint diamant, et il est à présent le plus bel ornement de la couronne du roi des Indes.
  • Zadig ou la Destinée, histoire orientale (1752), Voltaire, éd. Flammarion, coll. « Librio », 2004, chap. « Le Brigand », p. 43 (texte intégral sur Wikisource)


Dieu n'a créé les femmes que pour apprivoiser les hommes.
  • « L'Ingénu » (1767), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 65, chap. 13 (« La belle Saint-Yves va à Versailles »), p. 60 (texte intégral sur Wikisource)


Pourquoi donc, (…) citez-vous un certain Aristote en grec ? — C'est, répliqua le Syrien qu'il faut bien citer ce qu'on ne comprend point du tout dans la langue qu'on entend le moins.


(à propos des passions) Ah ! qu'elles sont funestes. Ce sont les vents qui enflent les voiles du vaisseau : elles le submergent quelquefois ; mais sans elles l'homme ne saurait vivre.


Candide, ou l'Optimisme

Voir le recueil de citations : Candide, ou l'Optimisme
Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe.
  • Candide, ou l'Optimisme (1759), Voltaire, éd. Hachette, coll. « Classiques Hachette », 1991  (ISBN 2-01-017875-0), chap. 19 (« Ce qui leur arriva à Surinam, et comment Candide fit connaissance avec Martin », p. 104 (texte intégral sur Wikisource)


L'optimisme c'est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal.
  • Candide, ou l'Optimisme, Voltaire, éd. de la Sirène, 1913, chap. 19 (« Ce qui leur arriva à Surinam et comment Candide fit connaissance avec Martin. »), p. 138 (texte intégral sur Wikisource)


  • La citation complète est : « Vous savez que ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et qu'elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut. » Parce qu'elle exprime la vision caricaturale qui avait cours en certains milieux de la France métropolitaine de l'époque, cette expression s'est intégrée à la culture populaire canadienne et elle est régulièrement citée par les Canadiens. (voir l'article sur Wikipédia)
  • Candide, ou l'Optimisme, Voltaire, éd. de la Sirène, 1913, chap. 23 (« Ils vont sur les côtés d'Angleterre, ce qu'ils y voyent. », p. 181 (texte intégral sur Wikisource)


[L]e travail éloigne de nous trois grands maux, l'ennui, le vice et le besoin.


Tous les évènements sont enchainés dans le meilleur des mondes possibles: car enfin si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pieds dans le derrière pour l'amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. — Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.


Poésie

Le fanatique aveugle, et le chrétien sincère
Ont porté trop souvent le même caractère ;
Ils ont même courage, ils ont mêmes désirs.
Le crime a ses héros ; l'erreur a ses martyrs.
Du vrai zèle et du faux vains juges que nous sommes !
Souvent les scélérats ressemblent aux grands hommes.
  • La Henriade (1723), Voltaire, éd. Lecointe, coll. « Nouvelle bibliothèque des classiques français », 1835, chant 5, p. 96, vers 169-202


Si l'homme est créé libre, il doit se gouverner
Si l'homme a des tyrans, il les doît détrôner.
  • « Discours en vers sur l'homme » (1734), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Thourneisen, 1791, t. 14, troisième discours (« De l'envie »), p. 23


Dieu ne doit point pâtir des sottises du prêtre.


Un lion mort ne vaut pas
Un moucheron qui respire.
  • « Le Précis de l’Ecclésiaste » (1759), dans Collection complète des œuvres de Monsieur de Voltaire, Voltaire, éd. Amsterdam, « aux dépens de la Compagnie », 1764, t. 18, 2e partie, p. 442


Essais

L'écriture est la peinture de la voix.
  • « Dictionnaire philosophique » (1764), dans Œuvres complètes, Voltaire, éd. Elibron Classics, 2004, t. 26, article « Orthographe », p. 109


Ainsi presque tout est imitation. L’idée des Lettres persanes est prise de celle de l’Espion turc. Le Boiardo a imité le Pulci, l’Arioste a imité le Boiardo. Les esprits les plus originaux empruntent les uns des autres.
  • « Dictionnaire philosophique » (1764), dans Œuvres complètes, Voltaire, éd. Elibron Classics, 2004, t. 26, article « De Prior, du poème singulier d'Hudibras et du doyen Swift », p. 260


Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?
  • Dictionnaire philosophique, Voltaire, éd. Imprimerie nationale, coll. « La Salamandre », 1994, article « Fanatisme », p. 256


Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fiève, ce que la rage est à la colère.
  • Dictionnaire philosophique, Voltaire, éd. Imprimerie nationale, coll. « La Salamandre », 1994, article « Fanatisme », p. 254


J’aimais l’auteur du livre de l’Esprit. Cet homme valait mieux que tous ses ennemis ensemble ; mais je n’ai jamais approuvé ni les erreurs de son livre, ni les vérités triviales qu’il débite avec emphase. J’ai pris son parti hautement, quand des hommes absurdes l’ont condamné pour ces vérités mêmes.


La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie, la fille très folle d'une mère très sage.


On peut juger du caractère des hommes par leurs entreprises.


Dans nos siècles de barbarie et d’ignorance, qui suivirent la décadence et le déchirement de l’empire romain, nous reçûmes presque tout des Arabes: astronomie, chimie, médecine, et surtout des remèdes plus doux et plus salutaires que ceux qui avaient été connus des Grecs et des Romains. L’algèbre est de l’invention de ces Arabes; notre arithmétique même nous fut apportée par eux.


Il est triste que souvent pour être bon patriote on soit l'ennemi du reste des hommes. [...] Celui qui voudrait que sa patrie ne fût jamais ni plus grande, ni plus petite, ni plus riche, ni plus pauvre, serait le citoyen de l'univers.
  • Dictionnaire philosophique (1764), Voltaire, éd. Menard et Desenne, 1827, t. 11, article « Patrie », p. 236-237


Ces mêmes Maures cultivèrent les sciences avec succès, et enseignèrent l’Espagne et l’Italie pendant plus de cinq siècles. Les choses sont bien changées. Le pays de saint Augustin n’est plus qu’un repaire de pirates.
  • Dictionnaire philosophique, Voltaire, éd. Lequien fils, 1829, t. 2, article « Augustin», p. 212


Théâtre

Zaïre : On ne peut désirer ce qu'on ne connaît pas.
  • « Zaïre » (1732), dans Théâtre de Voltaire, Voltaire, éd. Furne et compagnie, 1861, acte premier, scène 1, p. 143

(citation d'Ovide extraite de L'art d'aimer (3, 390): Ignoti nulla cupido)


Tous les genres sont bons, hormis le genre ennuyeux.


Correspondances

Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer


Un dictionnaire sans citations est un squelette.
  • « Lettre LXII à M. Charles Pinot Duclos » (11 août 1760), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 86, p. 123


Jamais vingt volumes in-folio ne feront de révolution ; ce sont les petits livres portatifs à trente sous qui sont à craindre. Si l'Évangile avait coûté douze cents sesterces, jamais la religion chrétienne ne se serait établie.
  • « Lettre XII à M. d'Alembert » (5 avril 1765), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 98, p. 23


Les beaux esprits se rencontrent.
  • « Lettre XXXVIII à M. Thiriot » (30 juin 1760), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 86, p. 78


J’ai dit qu’on reconnut Mahomet pour un grand homme; rien n’est plus impie, dites-vous. Je vous répondrai que ce n’est pas ma faute si ce petit homme a changé la face d’une partie du monde, s’il a gagné des batailles contre des armées dix fois plus nombreuses que les siennes, s’il a fait trembler l’empire romain, s’il a donné les premiers coups à ce colosse que ses successeurs ont écrasé, et s’il a été législateur de l’Asie, de l’Afrique, et d’une partie de l’Europe.
  • réponse de Voltaire à l'auteur qui lui reprochait de considérer Mahomet comme un grand homme
  • « Lettre civile et honnête a l’auteur malhonnête de la "Critique de l’histoire universelle de M. de voltaire" » (1760), dans Correspondances(1760-61), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 24, p. 164


Nous laisserons, vous et moi, madame, ce monde-ci aussi sot, aussi méchant que nous l'avons trouvé en y arrivant. Mais nous laisserons la France plus gueuse et plus vilipendée.
  • « Lettre à Madame la comtesse de Lutzelbourg », dans Œuvres complètes de Voltaire, éd. Garnier frères, 1877, vol. 40, 19 mars 1760, lettre 4074, p. 332 (voir la fiche de référence de l'œuvre)


Tant qu’il y aura des fripons et des imbéciles, il y aura des religions. La nôtre est sans contredit la plus ridicule, la plus absurde, et la plus sanguinaire qui ait jamais infecté le monde.
  • « Lettre à Frédéric II, roi de Prusse » (5 janvier 1767), dans Correspondances(1767-68), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 45, vol. 13, p. 11


Allez, mes Welches [Français], Dieu vous bénisse! vous êtes la chiasse du genre humain. Vous ne méritez pas d'avoir eu parmi vous de grands hommes

qui ont porté votre langue jusqu'à Moscou. C'est bien la peine d'avoir tant d'académies pour devenir barbares! Ma juste indignation, mes anges, est égale à la tendresse respectueuse que j'ai pour vous, et qui fait la consolation de mes vieux jours.

  • « Lettre à M. Le Comte D'Argental. » (2 septembre 1767), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Lefèvre, 1833, t. 64, p. 351


Je crois que nous ne nous entendons pas sur l'article du peuple, que vous croyez digne d'être instruit. J'entends par peuple la populace, qui n'a

que ses bras pour vivre. Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ni la capacité de s'instruire; ils mourraient de faim avant de devenir philosophes. Il me paraît essentiel qu'il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir comme moi une terre, et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis. Ce n'est pas le manœuvre qu'il faut instruire, c'est le bon bourgeois, c'est l'habitant des villes; [...] Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu.

  • « Lettre à M. Damillaville » (1er avril 1766), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Lefèvre, 1828, t. 69, p. 131


A l'égard du peuple, il sera toujours sot et barbare [...]. Ce sont des bœufs auxquels il faut un joug, un aiguillon et du foin.
  • « Lettre à M. Tabareau » (A Ferney, 3 février 1769), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Delagrave, 1885, t. 69, p. 428


Il est à propos que le peuple soit guidé, et non pas qu'il soit instruit; il n'est pas digne de l'être.
  • « Lettre à d'Amilaville » (19 mars 1766), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1862, t. 31, p. 164


Je mourrai bientôt, et ce sera en détestant le pays des singes et des tigres, où la folie de ma mère me fit naître il y a bientôt soixante et

treize ans.

  • « Lettre à d'Alembert » (7 aout 1766), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Delagrave, 1862, t. 30, p. 233


Le système de l'égalité m'a toujours paru l'orgueil d'un fou.
  • « Lettre au Maréchal Duc de Richelieu » (11 juillet 1770), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1861, t. 33, p. 209


Je ne connais guère que Jean-Jacques Rousseau à qui on puisse reprocher ces idées d'égalité et d'indépendance, et toutes ces chimères qui ne sont

que ridicules.

  • « Lettre au Maréchal Duc de Richelieu » (13 février 1771), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1861, t. 33, p. 349


Je vous recommande beaucoup de courage et beaucoup de mépris pour le genre humain.
  • « Lettre à d'Alembert » (8 avril 1771), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1861, t. 33, p. 385


Ceux qui crient contre ce qu'on appelle le luxe ne sont guère que des pauvres de mauvaise humeur.
  • « Lettre à Frédéric II de Prusse » (janvier 1737), dans Oeuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Baudouin frères, 1828, t. 73, p. 40


Il me fallait le roi de Prusse pour maître et le peuple anglais pour concitoyen.
  • « Lettre à Frédéric II de Prusse » (29 aout 1742), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1861, t. 26, p. 74


Le mensonge n'est un vice que quand il fait du mal; c'est une très grande vertu, quand il fait du bien. Soyez donc plus vertueux que jamais. Il

faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps mais hardiment et toujours.

  • « Lettre à Thiriot » (21 octobre 1736), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Firmin Didot, 1830, t. 52, p. 326


Sottisier

Les paroles sont aux pensées ce que l'or est aux diamants : il est nécessaire pour les mettre en œuvre, mais il en faut peu.
  • Le Sottisier, Voltaire, éd. Garnier, 1883, p. 150


Si Dieu nous a faits à son image, nous le lui avons bien rendus.
  • Le Sottisier, Voltaire, éd. Garnier, 1883, p. 164


Les femmes sont comme les girouettes : elles se fixent quand elles se rouillent.
  • Le Sottisier, Voltaire, éd. Garnier, 1883, p. 241


C'est une des superstitions de l'esprit humain d'avoir imaginé que la virginité pouvait être une vertu.
  • Le Sottisier, Voltaire, éd. Garnier, 1883, p. 279


Citations apocryphes

Plus les hommes seront éclairés, et plus ils seront libres.
  • « Vie de Voltaire », Condorcet (1789), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 100, p. 181


Note : Condorcet attribue cette citation à Voltaire, précisant qu'elle est issue de Questions sur les miracles ; cependant, elle ne se retrouve pas dans cette œuvre. On y trouve en revanche une citation très proche :

Plus mes compatriotes chercheront la vérité, plus ils aimeront leur liberté.
  • « Questions sur les miracles » (1765), dans Œuvres complètes de M. de Voltaire, Voltaire, éd. Sanson et compagnie, 1792, t. 67, lettre 11, p. 403


Citations sur Voltaire

Vous me parlez de ce Voltaire! Pourquoi le nom de ce baladin souille-t-il vos lettres? Le malheureux

a perdu ma patrie; je le haïrais davantage si je le méprisais moins. Je ne vois dans ses grands talents qu'un opprobre de plus qui le déshonore par l'indigne usage qu'il en fait. Ses talents ne lui servent, ainsi que ses richesses, qu'à nourrir la dépravation de son coeur [...] Ce fanfaron d'impiété, ce beau génie et cette ame basse, cet homme si grand par ses talents , et si vil par leur usage, nous laissera de longs et cruels souvenirs de son séjour parmi nous. La ruine des moeurs, la perte de la liberté, qui en est la suite inévitable, seront chez nos neveux les monuments de sa gloire et de sa reconnaissance. S'il reste dans leur cour quelque amour pour la patrie, ils détesteront sa mémoire, et il en sera plus souvent maudit qu'admiré.

  • Oeuvres complètes de J. J. Rousseau, J. J. Rousseau, éd. Dalibon, 1825, t. 23, p. 116,170


Voltaire, adroit plagiaire, qui eut l'art d'avoir l'esprit de tous ses devanciers, et qui ne montra d'originalité que dans la finesse de ses

flagorneries, écrivain scandaleux qui pervertit la jeunesse par les leçons d'une fausse philosophie, et dont le coeur fut le trône de l'envie, de l'avarice, de la malignité, de la vengeance, de la perfidie et de toutes les passions qui dégradent la nature humaine !

  • Jean-Paul Marat, 6 avril 1791, dans Ami du Peuple, paru Histoire des causes de la Révolution française, Plon, 1856, t.2, p.4, Bernard Adolphe Granier de Cassagnac.


Le génie mérite qu'on le salue, mais il doit souffrir qu'on le juge. Il n'y a d'inviolable au monde que la justice et la vérité. Non, Voltaire

n'aima pas assez le peuple. [...] sa pitié n'eut jamais rien d'actif et qui vînt d'un sentiment démocratique; c'était une pitié de grand seigneur mêlé de hauteur et de mépris. [...] En revanche, on sait jusqu'où il fit descendre, à l'égard des grands, l'humilité de ses hommages ; dans quelles puériles jouissances la faveur des cours retint sa vanité captive, et combien il aimait à se parer du titre de gentilhomme de la chambre. [...] Calculées ou sincères , de semblables adulations étaient sans dignité; et Voltaire ne se serait jamais abaissé jusque-là, s'il avait eu ce généreux orgueil qui se puise dans le sentiment de l'égalité. Mais né d'ailleurs avec une nature souple, il se trouva, dès son entrée dans la vie active, égaré parmi les Vendôme, les Richelieu, les Conti, les La Fare, les Chaulieu; et dans ce cercle, où l'art du courtisan s'apprenait à l'école du bon goût, il perdit tout ce qui constitue les fiers caractères et les âmes viriles. [...] Voltaire n'était pas fait, on le voit, pour chercher dans une révolution politique et sociale le salut du peuple. Changer hardiment, profondément, les conditions matérielles de l'État et de la société, il n'y songeait même pas.

  • Histoire de la révolution française, Louis Blanc, éd. Langlois et Leelereq, 1847, t. 1, p. 355-359


L'Empereur [...] fait fort peu de cas de Voltaire, plein, dit-il , de boursouflure, de clinquant; toujours faux, ne connaissant ni les hommes ni

les choses, ni la vérité, ni la grandeur des passions.

  • Napoléon Bonaparte, février 1816, dans Mémorial de Sainte-Hélène, paru Mémorial de Sainte-Hélène, Dépot du Mémorial, 1824, t.2, p.343, Las Cases.


Voir aussi

Autres projets: