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{{citation|Notre situation entre deux femmes a quelque ressemblance avec un jugement de Salomon - où nous serions tout à la fois le juge et l'enfant. Il faut nous donner à celle qui ne veut pas nous partager.}}
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== ''Feuillets de Kirchhorst'', 1944 ==
== ''Feuillets de Kirchhorst'', 1944 ==

Version du 28 mars 2008 à 15:31

Ernst Jünger, né à Heidelberg le 29 mars 1895 et mort à Riedlingen le 17 février 1998, est un écrivain allemand.

Le Travailleur, 1932

Ce qui importe n'est pas que nous vivions mais qu'il redevienne possible de mener dans le monde une vie de grand style et selon de grands critères. On y contribue en aiguisant ses propres exigences.
  • Le Travailleur (1981), Ernst Jünger (trad. Julien Hervier), éd. Christian Bourgois, coll. « Chois/essais », 1989, p. 247


Jeux africains, 1936

« Que chacun arrange sa vie comme il veut », c'est ce qu'on entend souvent dire ; la vérité est bien plutôt que nul ne peut vivre à sa guise.
  • Jeux africains (1936), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1944, p. 247


Sur les falaises de marbre, 1939

Quand nous pensons nous envoler, notre bond maladroit nous est plus cher que la marche la plus sûre en un chemin tout tracé.
  • Sur les falaises de marbre (1942), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2005, p. 31


Il est des temps de décadence, où s'efface la forme en laquelle notre vie profonde doit s'accomplir. Arrivés dans de telles époques, nous vacillons et trébuchons comme des êtres à qui manque l'équilibre. Nous tombons de la joie obscure à la douleur obscure, le sentiment d'un manque infini nous fait voir pleins d'attraits l'avenir et le passé. Nous vivons ainsi dans des temps écoulés ou dans des utopies lointaines, cependant que l'instant s'enfuit.
  • Sur les falaises de marbre (1942), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2005, p. 35


On reconnaît les grandes époques à ceci, que la puissance de l'esprit y est visible et son action partout présente.
  • Sur les falaises de marbre (1942), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2005, p. 55


Profonde est la haine qui brûle contre la beauté dans les cœurs abjects.
  • Sur les falaises de marbre (1942), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2005, p. 67


L'ordre humain ressemble au Cosmos en ceci, que de temps en temps, pour renaître à neuf, il lui faut plonger dans la flamme.
  • Sur les falaises de marbre (1942), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2005, p. 71


Parole, esprit et liberté sont sous trois aspects une seule et même chose.
  • Sur les falaises de marbre (1942), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2005, p. 93


Quand le sentiment du droit et du bien s'évanouit, quand l'épouvante trouble les sens, alors les forces de l'homme de la rue sont bientôt taries. Mais chez la vieille aristocratie le sens de ce qui est vrai et légitime demeure vivant et c'est d'elle que sortent les nouveaux rejetons de l'esprit d'équité. Il n'est pas d'autre raison à la prééminence accordée chez tous les peuples au sang noble.
  • Sur les falaises de marbre (1942), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2005, p. 116


Qu'il suffise d'indiquer qu'entre le nihilisme amené à sa perfection, et l'anarchie sans frein, l'opposition est profonde. Il s'agit de savoir, dans ce combat, ce que le séjour des hommes doit devenir, un désert ou une forêt vierge.
  • Sur les falaises de marbre (1942), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2005, p. 118


Jardins et routes, 1942

Les compartiments non fumeurs sont toujours moins garnis que les autres : un ascétisme même inférieur procure de l'espace aux hommes. Lorsque nous vivons en saints, l'infini nous tient compagnie.
  • Jardins et routes (1942), Ernst Jünger (trad. Maurice Betz (revue par Henri Plard)), éd. Christian Bourgois, coll. « Livre de poche biblio », 1979, p. 120


À notre époque il faut jouir d'un calme de salamandre si l'on veut parvenir à ses fins.
  • Jardins et routes (1942), Ernst Jünger (trad. Maurice Betz (revue par Henri Plard)), éd. Christian Bourgois, coll. « Livre de poche biblio », 1979, p. 247


Une pensée qui nous échappe ressemble au poisson qui se détache de l'hameçon. Nous ne devrions pas le pourchasser ; il continue à se nourrir dans les profondeurs pour nous revenir ensuite, plus lourd.
  • Jardins et routes (1942), Ernst Jünger (trad. Maurice Betz (revue par Henri Plard)), éd. Christian Bourgois, coll. « Livre de poche biblio », 1979, p. 249


Premier Journal parisien, 1941-1943

C'est en effet un privilège de l'homme d'ignorer le futur. C'est un diamant dans le diadème de liberté qu'il porte en lui. S'il perdait cela, il deviendrait un automate dans un monde d'automates.
  • Premier Journal parisien (1949), Ernst Jünger (trad. Frédérick de Towarnicki (revue par Henri Plard)), éd. Christian Bourgois, 1995, p. 172


Second Journal parisien, 1943-1944

J'ai été simple, et je vais tendre à toujours plus de simplicité.
  • Second Journal parisien, Journaux de guerre 1939-1948 (1979), Ernst Jünger (trad. Frédérick de Towarnicki (revue par Henri Plard puis Julien Hervier)), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2008, p. 608


Notre situation entre deux femmes a quelque ressemblance avec un jugement de Salomon - où nous serions tout à la fois le juge et l'enfant. Il faut nous donner à celle qui ne veut pas nous partager.
  • Second Journal de Paris, Journaux de guerre 1939-1948 (1965), Ernst Jünger (trad. Frédérick de Towarnicki), éd. Julliard, 1965, p. 209


La vérité, l'amour du sincère et de l'authentique est comme une femme dont le commerce me condamnerait à l'impuissance avec toutes les autres.
  • Second Journal de Paris, Journaux de guerre 1939-1948 (1965), Ernst Jünger (trad. Frédérick de Towarnicki), éd. Julliard, 1965, p. 248


Feuillets de Kirchhorst, 1944

Dans nos rêves, les êtres ne nous apparaissent pas seulement sous leur forme historique, mais aussi avec leurs possiblités. Dans l'image onirique, nous ne concevons pas leur caractère empirique, mais leur caractère intelligible.
  • Journaux de guerre 1939-1948 (1979), Ernst Jünger (trad. Frédéric de Towarnicky, revue par Henri Plard et Julien Hervier), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2008, p. 764


La Cabane dans la vigne, années d'occupation (1945-1948)

Le chiendent, c'est que l'homme est à la fois la plus réelle des réalités et la plus abstraite des abstractions. Telles sont les deux lames des ciseaux au moyen desquels on le maintient dans ses justes proportions — en le rognant.
  • La Cabane dans la vigne (1948), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Christian Bourgois, coll. « Livre de poche biblio », 1980, p. 140


Quand le monde nous semble vaciller sur ses bases, un regard jeté sur une fleur peut rétablir l'ordre.
  • La Cabane dans la vigne (1948), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Christian Bourgois, coll. « Livre de poche biblio », 1980, p. 195


Héliopolis, 1949

Le monde [...] est comme un livre ; de ses feuillets innombrables, nous ne voyons que celui auquel il est ouvert.
  • Nigromontanus, cité par Lucius de Geer.
  • Héliopolis (1949), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Christian Bourgois, coll. « Le Livre de poche », 1975, p. 14


Traité du rebelle, 1951

Le recours aux forêts — ce n'est pas une idylle qui se cache sous ce mot. Le lecteur doit plutôt se préparer à une marche hasardeuse, qui ne mène pas seulement hors des sentiers battus, mais au-delà des frontières de la méditation.
  • Traité du rebelle (1951), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Christian Bourgois, 1981, p. 9


La paix de Versailles contenait déjà en elle la Seconde Guerre mondiale. Fondée ouvertement sur la force, elle proclamait l'Évangile auquel allait se référer tout coup de force.
  • Traité du rebelle (1951), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Christian Bourgois, 1981, p. 72


Voici le bois des contes, avec ses loups mangeurs d'hommes, ses sorcières et ses géants, mais où l'on trouve aussi le bon chasseur, les haies de roses de la Belle au Bois dormant, à l'ombre desquelles le temps suspend son vol.
  • Traité du rebelle (1951), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Christian Bourgois, 1981, p. 75


Le Cœur aventureux, 1961

L'inexprimable s'avilit en voulant s'exprimer et se rendre communicable, il ressemble à l'or qu'on doit mélanger de cuivre si l'on veut qu'il serve aux échanges.
  • Le Cœur aventureux (1961), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « L'imaginaire », 1969, p. 24


Le serpent d'airain de la connaissance développé anneau par anneau et écaille par écaille, et son travail sous les mains de l'homme s'est animé d'une vie toute puissante.
  • Le Cœur aventureux (1961), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « L'imaginaire », 1969, p. 78-79


Graffiti/Frontalières, 1966

Sois sans crainte : chacun meurt en paix — la bataille n'est que pour les parvis.
  • Graffiti/Frontalières (1966), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Christian Bourgois, coll. « 10/18 », 1977, p. 77


D'une bonne prose, on doit exiger qu'elle chasse la crainte de la mort.
  • Graffiti/Frontalières (1966), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Christian Bourgois, coll. « 10/18 », 1977, p. 79


Le recours aux forêts demeure possible, lors même que toutes les forêts ont disparu, pour ceux-là qui cachent en eux des forêts.
  • Graffiti/Frontalières (1966), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Christian Bourgois, coll. « 10/18 », 1977, p. 179


Soixante-dix s'efface

Soixante-dix s'efface I 1965-1970

Dès qu'il s'agit d'interdire, tous les peuples sont polyglottes.
  • Soixante-dix s'efface I - 1965-1970 (1980), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Gallimard, coll. « du monde entier », 1984, p. 227


Le temps passé à méditer a plus d'importance que le travail accompli.
  • Soixante-dix s'efface I - 1965-1970 (1980), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Gallimard, coll. « du monde entier », 1984, p. 381


Soixante-dix s'efface II 1971-1980

Le crime des Blancs n'est pas d'avoir pris part au trafic des esclaves – le leur n'a rien innové sur cette côte – mais d'y avoir introduit la religion du travail.
  • Soixante-dix s'efface II - 1971-1980 (1981), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Gallimard, coll. « du monde entier », 1985, p. 257


Les soins donnés, ou pour mieux dire les tortures imposées à des malades incurables, voire agonisants, revêtent des traits de grotesque macabre au sein de cette société athée, qui a peur de la mort comme nulle autre, et dans laquelle le mourir lui-même vous est gâché par les techniciens. Ce sont là des antichambres de l'Enfer. Il est des parvis plus lumineux.
  • Soixante-dix s'efface II - 1971-1980 (1981), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Gallimard, coll. « du monde entier », 1985, p. 468


Peut-être distinguera-t-on à la fin de ce siècle deux classes d'hommes, les uns formés par la télévision, les autres par la lecture.
  • Soixante-dix s'efface II - 1971-1980 (1981), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Gallimard, coll. « du monde entier », 1985, p. 502


Soixante-dix s'efface III 1981-1985

Ne pas prendre le présent trop au sérieux, c'est pour moi un besoin existentiel.
  • Soixante-dix s'efface III - 1981-1985 (1993), Ernst Jünger (trad. Julien Hervier), éd. Gallimard, coll. « du monde entier », 1996, p. 167


Notre protection de la nature est insuffisante, parce que mercantile et abstraite.
  • Soixante-dix s'efface III - 1981-1985 (1993), Ernst Jünger (trad. Julien Hervier), éd. Gallimard, coll. « du monde entier », 1996, p. 558


Soixante-dix s'efface IV 1986-1990

J'ai du mal à me représenter un jour sans lecture, et je me demande souvent si je n'ai pas au fond vécu en lecteur. Le monde des livres serait alors le monde authentique pour lequel le vécu ne représenterait que la confirmation espérée — et cette espérance serait sans cesse déçue.
  • Soixante-dix s'efface IV - 1986-1990 (1995), Ernst Jünger (trad. Julien Hervier), éd. Gallimard, coll. « du monde entier », 2002, p. 54


Le fait que, comme les animaux, nous vivions grâce aux plantes, le fait que sans elles nous ne pourrions même pas respirer mérite plus qu'un simple remerciement — la vénération s'impose.
  • Soixante-dix s'efface IV - 1986-1990 (1995), Ernst Jünger (trad. Julien Hervier), éd. Gallimard, coll. « du monde entier », 2002, p. 373


Le Problème d'Aladin, 1983

Les statistiques sont inventées pour les êtres bornés. Que signifie par exemple la question : « Quelle est votre couleur préférée ? » pour celui qui se sent bien dans le brouillard, ou que la palette, l'opale, l'arc-en-ciel, un soleil couchant à Manille enchantent ?
  • Le Problème d'Aladin (1983), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Christian Bourgois, coll. « 10/18 », 1984, p. 68


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