« Madeleine de Scudéry » : différence entre les versions

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== Citations ==
== Citations ==
=== ''Clélie, histoire romaine'' (1654-1660) ===
=== ''Clélie, histoire romaine'' (1654-1660) ===
{{Loupe|Clélie, histoire romaine}}
{{citation|citation=Il ne fut jamais un plus beau jour que celui qui devait précéder les noces de l'illustre Aronce et de l'admirable Clélie ; et depuis que le soleil avait commencé de couronner le printemps de roses et de lis, il n'avait jamais éclairé la fertile campagne de la délicieuse Capoue, avec des rayons plus purs, ni répandu plus d'or et de lumière dans les ondes du fameux Vulturne, qui arrose si agréablement un des plus beaux pays du monde.
|précisions=Première phrase du roman.}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=première partie, livre premier
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=33}}

{{citation|citation=Mais à peine eut-elle fait cinq ou six pas, qu'un tremblement de terre effroyable, où ce pays-là est si sujet, commença tout d'un coup, et commença avec une telle impétuosité, que la terre s'entrouvrant entre Aronce et Clélie, aec des mugissements aussi effroyables que ceux de la mer irritée, il en sortit en un instant une flamme si épouvantable, qu'elle les déroba également à la vue l'un de l'autre (...)
|précisions=Séparation d'Aronce et de Clélie au cours d'un séisme au début du roman.}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=première partie, livre premier
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=36}}

{{citation|citation=Je plains étrangement mes amis des malheurs qui leur arrivent, lui répliquai-je, mais je ne saurais les plaindre de ceux qu'ils se font ; c'est pourquoi ne vous attendez pas d'avoir nulle part à ma compassion, lorsque vous ne souffrirez que les maux que vous vous ferez à vous-même.
|précisions=}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=première partie, livre premier
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=83
}}


{{citation|citation=Mais nous fûmes bien étonnés, lorsque Herminius après avoir vu ce que Clélie lui venait d'envoyer, nous fit voir que c'était effectivement une carte dessinée de sa main, qui enseignait par où l'on pouvait aller de ''Nouvelle Amitié'' à ''Tendre'', et qui ressemble tellement à une véritable carte, qu'il y a des mers, des rivières, un lac, des villes et des villages (...)
{{citation|citation=Mais nous fûmes bien étonnés, lorsque Herminius après avoir vu ce que Clélie lui venait d'envoyer, nous fit voir que c'était effectivement une carte dessinée de sa main, qui enseignait par où l'on pouvait aller de ''Nouvelle Amitié'' à ''Tendre'', et qui ressemble tellement à une véritable carte, qu'il y a des mers, des rivières, un lac, des villes et des villages (...)
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|année d'origine=1654-1660
|année d'origine=1654-1660
|page=92
|page=92
}}

{{citation|citation=Je soutiens que pour connaître tous les plaisirs de l'amour, il faut en connaître toutes les peines, et que quiconque ne peut se faire un grand malheur d'une fort petite chose, ne trouvera pas même un grand plaisir à une grande faveur.
|précisions=}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=première partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=128
}}

{{citation|citation=Il est vrai qu'il n'y a rien de plus incommode que de raconter soi-même son histoire ; car enfin, si l'on est modeste, on n'ose se louer ; et si on ne l'est pas, on se loue trop.
|précisions=}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=première partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=130
}}

{{citation|citation=Je me plains Madame, reprit-il, de ce que vous n'avez pas assez aimé mon rival, car puisque je suis persuadé que vous m'aimez moins que lui, il importe étrangement à mon repos que je croie que vous l'avez fort aimé ; c'est pourquoi il n'est pas si bizarre que vous pensez, d'avoir de la douleur de ce que vous n'en avez point eu de sa perte.
|précisions=Artaxandre, à Pasithée.}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=première partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=152
}}

{{citation|citation=Une passion est un grand secours contre l'ennui, en un lieu où l'on a rien à faire ; car enfin, le simple dessein de faire faire un message, ou d'en recevoir un, vous occupe agréablement tout un jour.
|précisions=Artaxandre.}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=première partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=175
}}

{{citation|citation=Ne demandez jamais quel plaisir on trouve à aimer ; car l'amour porte son plaisir avec soi ; et dès qu'on a le cœur occupé de cette passion, l'esprit se préoccupe aisément ; on ne voit plus les choses comme elles sont, et on les voit seulement comme on veut qu'elles soient.
|précisions=Céphise, à Artaxandre.}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=première partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=210
}}

{{citation|citation=Il y a des choses véritables, répondit Clélie, qui sont si peu agréables, et si éloignées de toute vraisemblance, et il y en a d'inventées qui sont si divertissantes, et si vraisemblables, qu'on peut dire que quelquefois le mensonge est plus agréable que la vérité, et qu'il ressemble mieux à la vérité que la vérité même.
|précisions=}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=première partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=220
}}

{{citation|citation=(...) on ne peut vivre sans plaisir ; et ceux qui pensent n'en point avoir, et qui sont naturellement sombres et chagrins, en trouvent assurément dans leur propre mélancolie.
|précisions=Amilcar}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=première partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=222
}}

{{citation|citation=Ce serait donner un fragile fondement à la gloire, que de la fonder sur l'inconstance de la plupart de ceux qui se mêlent d'aimer.
|précisions=Valérie}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=deuxième partie, livre un
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=227
}}

{{citation|citation=Selon moi, la grande beauté affaiblit la gloire d'une conquête ; et une très belle femme qui assujettit un coeur, ne mérite guère plus de gloire, qu'en mériterait un conquérant qui aurait une armée de cent mille hommes, et une intelligence dans une petite ville qu'il prendrait sans résistance.
|précisions=}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=deuxième partie, livre un
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=228
}}

{{citation|citation=Quiconque sait aimer, sait se taire.
|précisions=}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=deuxième partie, livre un
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=236
}}

{{citation|citation=La véritable gloire de deux personnes qui s'aiment consiste à être eux-mêmes les uniques témoins de leur tendresse, et de leur vertu, et à s'estimer si parfaitement que leur seule approbation suffise à les rendre heureux.
|précisions=}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=deuxième partie, livre un
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=237
}}

{{citation|citation=Il n'appartient pas aux enjouées d'avoir de grandes aventures, et tous les événements extraordinaires sont réservés aux mélancoliques.
|précisions=}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=dcinquième partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=278
}}

{{citation|citation=Le monde est plein d'inconstants si bien déguisés en amants fidèles, qu'il est facile de s'y laisser tromper.
|précisions=Plotine}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=dcinquième partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=288
}}

{{citation|citation=Je vous avoue que j'appelle tout changement inconstance, et que c'est un abus de n'appeler inconstants que ceux qui aiment plusieurs personnes. En effet la tiédeur qui vient après une ardente amour, n'est-elle pas une espèce d'inconstance, et ne suffit-il pas de cesser d'aimer ce que l'on a aimé, pour être appelé inconstant ?
|précisions=}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=dcinquième partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=291
}}

{{citation|citation=N'y a-t-il rien de plus cruel, que de voir après la mort d'une personne infiniment aimable, et infiniment vertueuse, que les marques les plus secrètes d'une affection, deviennent publiques par la négligence de celui qui les a reçues ?
|précisions=Lucie, à Plotine}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=cinquième partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=291
}}

{{citation|citation=On n'est pas obligé d'aimer tous ceux qui ne nous ont pas trahis.
|précisions=Plotine, à Martius}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=cinquième partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=329
}}

{{citation|citation=Qu'il est aisé à une indifférente de conseiller l'indifférence.
|précisions=Martius, à Plotine}}
{{réf Livre
|auteur=Madeleine de Scudéry
|titre=Clélie, histoire romaine
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio classiques
|section=cinquième partie, livre trois
|année=2006
|année d'origine=1654-1660
|page=330
}}
}}



Version du 7 juin 2021 à 11:55

Portrait de Madeleine de Scudéry, École française, vers 1650 (Bibliothèque municipale du Havre).

Madeleine de Scudéry, née au Havre le 15 novembre 1607 et morte à Paris le 2 juin 1701, est une femme de lettres française. Son œuvre littéraire, composée de romans comme Clélie, histoire romaine et Artamène ou le Grand Cyrus très inspirés par la culture classique, marque l’apogée du mouvement précieux.

Citations

Clélie, histoire romaine (1654-1660)

Voir le recueil de citations : Clélie, histoire romaine
Mais nous fûmes bien étonnés, lorsque Herminius après avoir vu ce que Clélie lui venait d'envoyer, nous fit voir que c'était effectivement une carte dessinée de sa main, qui enseignait par où l'on pouvait aller de Nouvelle Amitié à Tendre, et qui ressemble tellement à une véritable carte, qu'il y a des mers, des rivières, un lac, des villes et des villages (...)
  • Première mention de la "carte du Tendre", élément le plus célèbre du roman.
  • Clélie, histoire romaine (1654-1660), Madeleine de Scudéry, éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2006, première partie, livre premier, p. 92


Citations au sujet de Madeleine de Scudéry

Marie-Jo Bonnet

Au lieu de mettre en scène le suicide, Madeleine de Scudéry s'en détourne complètement et préfère envoyer Sappho loin de la ville, au « Pays des Sauromates », territoire des Amazones d'après Hérodote d'Halicarnasse dans ce « coin du monde où l'on [peut] dire que les femmes sont maîtresses d'elles-mêmes ». Ce qui est perdu du côté de l'amour, du plaisir du corps, se retrouve du côté de l'individualité féminine et des valeurs d'affirmation de soi personnifiées par les Amazones.

Paru durant la Fronde et dédié à la Duchesse de Longueville, Artamène ou le Grand Cyrus est symptomatique de la perte de pouvoir politique infligé aux femmes par la monarchie.

Sa fin marque pourtant l'espoir de la conquête possible d'un territoire propre, forteresse de l'âme, terre de liberté où le génie féminin, sous la double protection des Amazones et de l'amour de soi reconquis, se retire.
  • Les Relations amoureuses entre les femmes (1995), Marie-Jo Bonnet, éd. Odile Jacob, coll. « Poches », 1981, partie 1. Te nommer corps lesbien (XVIè-XVIIè siècle), chap. III Le pays des Sauromates : Sappho chez les Amazones, Introduction, p. 76


Emma Demeester

« Leur état leur ferme les chemins qui mènent à la gloire », a écrit François de La Rochefoucauld à propos des femmes de son temps. C'était sans compter Madame de La Fayette, Madeleine de Scudéry et plus encore peut-être Marie de Sévigné, considérée aujourd'hui comme un incontournable témoin du Grand Siècle.

  • « Redécouvrir Madame de Sévigné », Emma Demeester, La Nouvelle Revue d'Histoire, nº 45, Novembre-décembre 2009, p. 17


Octave Gréard

À la Renaissance, Érasme et Vivès déclaraient hautement les femmes susceptibles de la culture la plus élevée ; on les égalait aux hommes ; on les plaçait même au-dessus : telle est du moins la thèse que soutiennent Corneille Agrippa, Brantôme et toute la suite des poètes attachés à Marguerite de Valois. Avec le dix-septième siècle, le débat change encore une fois de caractère. C’est dans les académies, les salons et les ruelles que Mlle de Gournay et Mlle de Scudéry aspirent à faire une place à leur sexe, toutes prêtes d’ailleurs à la conquérir elles-mêmes par le travail, à ne rien ménager pour assouplir leur esprit aux exercices littéraires les plus subtils et perfectionner leur raison.


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