« Etty Hillesum » : différence entre les versions
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Notre unique obligation morale, c'est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu'à ce que cette paix irradie vers les autres. |
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Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition. |
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Version du 25 septembre 2019 à 20:38
Esther « Etty » Hillesum, née le 15 janvier 1914 à Middelbourg, en Zélande, aux Pays-Bas et décédée le 30 novembre 1943 au camp de concentration d’Auschwitz en Pologne, est une jeune femme juive et une mystique connue pour avoir, pendant la Seconde Guerre mondiale, tenu son journal intime (1941-1942) et écrit des lettres (1942-1943) depuis le camp de transit de Westerbork.
Une vie bouleversée, Journal 1941-1943
L'homme forge son destin de l'intérieur, voilà une affirmation bien téméraire. En revanche l'homme est libre de choisir l'accueil qu'il fera en lui-même de son destin. On ne connait pas la vie de quelqu'un si l'on n'en sait que les événements extérieurs. Pour connaître la vie de quelqu'un, il faut connaître ses rêves, ses rapports avec ses parents, ses états d'âme, ses désillusions, sa maladie et sa mort.
- Une vie bouleversée, Journal 1941-1943, Etty Hillesum, éd. Seuil, 1985 (ISBN 2-02-008629-8), p. 103
Une fois c'est un Hitler, une autre fois Ivan le Terrible par exemple, une fois c'est la résignation, une autre fois les guerres, la peste, les tremblements de terre, la famine. Les instruments de la souffrance importent peu, ce qui compte, c'est la façon de porter, de supporter, d'assumer une souffrance consubstantielle à la vie et de conserver intact à travers les épreuves un petit morceau de son âme.
- Une vie bouleversée, Journal 1941-1943, Etty Hillesum, éd. Seuil, 1985 (ISBN 2-02-008629-8), p. 158
La réalité, c'est qu'en maints endroits de ce monde, des hommes et des femmes sont dans l'impossibilité de se rejoindre. Les hommes sont au front. la vie concentrationnaire. Les prisons. La séparation. Voilà la réalité. C'est avec cette réalité là qu'il faut se tirer d'affaire. Et on n'est tout de même pas obligé de se consumer vainement de désir et de commettre le péché d'Onan ? Cet amour qu'on ne peut plus déverser sur une personne unique, sur l'autre sexe, ne pourrait-on pas le convertir en une force bénéfique à la communauté humaine et qui mériterait peut-être aussi le nom d'amour ? Et lorsqu'on s'y efforce, ne se trouve-t-on pas précisément en pleine réalité ? Réalité sans doute moins tangible que celle d'un homme et d'une femme couchés dans un lit. Mais n'y a-t-il pas d'autres réalités ? Il y a quelque chose de puéril et d'indigent à entendre un petit bonhomme plus tout jeune vous parler (à notre époque, mon Dieu, à notre époque !) de « libérer ses instincts ». J'aimerai bien qu'on m'explique une fois par le menu ce qu'il voulait dire par là.
- Une vie bouleversée, Journal 1941-1943, Etty Hillesum, éd. Seuil, 1985 (ISBN 2-02-008629-8), p. 199
« Après la guerre, à côté d'un flot d'humanisme, un flot de haine déferlera sur le monde. » En entendant ces mots, j'en ai eu encore une fois la certitude : je partirai en guerre contre cette haine.
- Une vie bouleversée, Journal 1941-1943, Etty Hillesum, éd. Seuil, 1985 (ISBN 2-02-008629-8), p. 200
En fait je n'ai pas peur. Pourtant je ne suis pas brave, mais j'ai le sentiment d'avoir toujours affaire à des hommes, et la volonté de comprendre autant que je le pourrai le comportement de tout un chacun.
- Une vie bouleversée, Journal 1941-1943, Etty Hillesum, éd. Seuil, 1985 (ISBN 2-02-008629-8), p. 106
Et puisque, désormais libre, je ne veux plus rien posséder, désormais tout m'appartient et ma richesse intérieure est immense.
- Une vie bouleversée, Journal 1941-1943, Etty Hillesum, éd. Seuil, 1985 (ISBN 2-02-008629-8), p. 23
Je suis de ceux qui préfèrent continuer à se laisser flotter sur le dos les yeux tournés vers le ciel.
- Une vie bouleversée, Journal 1941-1943, Etty Hillesum, éd. Seuil, 1985 (ISBN 2-02-008629-8), p. 177