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'''[[w:James Joyce|James Augustine Aloysius Joyce]]''' (2 février [[:Catégorie:Naissance en 1882|1882]] à Dublin - 13 janvier [[:Catégorie:Décès en 1941|1941]] à Zurich), [[:Catégorie:Romancier|romancier]] et [[:Catégorie:Poète|poète]] [[:Catégorie:Personnalité irlandaise|irlandais]] expatrié, considéré comme un des [[:Catégorie:Écrivain|écrivains]] les plus influents du |
'''[[w:James Joyce|James Augustine Aloysius Joyce]]''' (2 février [[:Catégorie:Naissance en 1882|1882]] à Dublin - 13 janvier [[:Catégorie:Décès en 1941|1941]] à Zurich), [[:Catégorie:Romancier|romancier]] et [[:Catégorie:Poète|poète]] [[:Catégorie:Personnalité irlandaise|irlandais]] expatrié, considéré comme un des [[:Catégorie:Écrivain|écrivains]] les plus influents du {{s-|XX|e}}. |
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== Citations == |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=15|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=15|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Citation|citation=— Et qu'est-ce que la mort, celle de votre mère, ou la vôtre, ou la mienne ? Vous n'avez vu mourir que votre mère. Moi, à la Mater ou au Richmond, j'en vois tous les jours qui tournent de l'oeil, et dans la salle de dissection je les vois débiter en tranches. Est-ce que ça n'est pas tout simplement bestial ? Tout ceci ne rime à rien. Vous avez refusé de vous mettre à genoux et de prier pour votre mère qui vous le demandait sur son lit de mort. Pourquoi ? Parce que vous avez en vous de la maudite essence de jésuite, bien qu'elle opère à rebours. Pour moi dans tout ceci il n'y a que dérision et bestialité. Ses lobes cérébraux ne fonctionnent plus. Elle appelle le médecin Sir Peter Teazle et cueille des boutons d'or sur son couvre-pieds. Contentez-la tant qu'elle y est encore. Vous avez contrarié son |
{{Citation|citation=— Et qu'est-ce que la mort, celle de votre mère, ou la vôtre, ou la mienne ? Vous n'avez vu mourir que votre mère. Moi, à la Mater ou au Richmond, j'en vois tous les jours qui tournent de l'oeil, et dans la salle de dissection je les vois débiter en tranches. Est-ce que ça n'est pas tout simplement bestial ? Tout ceci ne rime à rien. Vous avez refusé de vous mettre à genoux et de prier pour votre mère qui vous le demandait sur son lit de mort. Pourquoi ? Parce que vous avez en vous de la maudite essence de jésuite, bien qu'elle opère à rebours. Pour moi dans tout ceci il n'y a que dérision et bestialité. Ses lobes cérébraux ne fonctionnent plus. Elle appelle le médecin Sir Peter Teazle et cueille des boutons d'or sur son couvre-pieds. Contentez-la tant qu'elle y est encore. Vous avez contrarié son vœu et voilà que vous me boudez parce que je n'ai pas la componction d'un croque-mort de chez Lalouette. Quelle absurdité !}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=17|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=17|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=41|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=41|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Citation|citation=Laid et nul ; cou tout en longueur, cheveux broussailleux et une tache d'encre bave de limaçon. Pourtant une créature l'avait aimé, porté dans ses bras et dans son |
{{Citation|citation=Laid et nul ; cou tout en longueur, cheveux broussailleux et une tache d'encre bave de limaçon. Pourtant une créature l'avait aimé, porté dans ses bras et dans son cœur. Sans elle, la race des hommes l'eût foulé aux pieds, flaque limaçon en bouillie. Elle avait aimé ce faible sang acqueux tiré du sien. Cela était-il donc réel ? La seule chose sûre en ce monde ? Le corps prostré de sa mère le fougueux Colomban dans son zèle saint l'enjamba. Elle n'était plus ; le squelette tremblant d'une brindille brûlée par le feu, une odeur de bois de rose et de cendre mouillée. Elle l'avait sauvé des pieds qui écrasent et avait disparu, ayant à peine été. Une pauvre âme partie aux cieux ; et dans la lande, sous les clignotantes étoiles, l'oeil implacable et brasillant, grattait la terre, écoutait, rejetait la terre ; écoutait, scrappait et scrappait.}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=44|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=44|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=79|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=79|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Citation|citation=M. Léopold Bloom se nourrissait avec délectation des organes internes des mammifères et des oiseaux. Il aimait une épaisse soupe d'abattis, les gésiers au goût de noisette, un |
{{Citation|citation=M. Léopold Bloom se nourrissait avec délectation des organes internes des mammifères et des oiseaux. Il aimait une épaisse soupe d'abattis, les gésiers au goût de noisette, un cœur rôti avec sa farce, des tranches de foie frites dans la chapelure, des œufs de morue rissolés. Par-dessus tout il aimait les rognons de mouton au gril qui flattaient ses papilles gustatives d'une belle saveur au léger parfum d'urine.}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=85|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=85|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Citation|citation=<poem>Rochers à l'ananas, citrons confits, caramels mous. Jeune fille enduite de sucre qui verse de pleines pellées de chocolat pour un frère Quatre-bras. Quelque goûter scolaire. Mauvais pour leurs petits bedons. Pâtes et Fruits confits, fournisseur de Sa Majesté le Roi. Dieu. Protège. Le. Assis sur son trône, suçant à blanc de rouges jujubes. |
{{Citation|citation=<poem>Rochers à l'ananas, citrons confits, caramels mous. Jeune fille enduite de sucre qui verse de pleines pellées de chocolat pour un frère Quatre-bras. Quelque goûter scolaire. Mauvais pour leurs petits bedons. Pâtes et Fruits confits, fournisseur de Sa Majesté le Roi. Dieu. Protège. Le. Assis sur son trône, suçant à blanc de rouges jujubes. |
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Un sombre jeune Y.M.C.A., en faction parmi les chaudes odeurs sucrées de Graham Lemon, mit un prospectus dans la main de M. Bloom. |
Un sombre jeune Y.M.C.A., en faction parmi les chaudes odeurs sucrées de Graham Lemon, mit un prospectus dans la main de M. Bloom. |
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Un mot |
Un mot cœur à cœur. |
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Bloo... Moi ? Non. Blood, sang. |
Bloo... Moi ? Non. Blood, sang. |
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Sang de l'Agneau. |
Sang de l'Agneau. |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=409|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=409|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Citation|citation=Ignorés, les yeux héroïques de Miss Douce se détournent du brise-bise, blessés par le soleil. Parti. Pensive (qui sait ?) blessée (la blessante lumière) elle fait descendre le store sur ses lisses. Elle fait descendre pensive (pourquoi est-il parti si vite quand je ?) autour de son bronze, sur l'endroit où Pat le déplumé voisine avec sa |
{{Citation|citation=Ignorés, les yeux héroïques de Miss Douce se détournent du brise-bise, blessés par le soleil. Parti. Pensive (qui sait ?) blessée (la blessante lumière) elle fait descendre le store sur ses lisses. Elle fait descendre pensive (pourquoi est-il parti si vite quand je ?) autour de son bronze, sur l'endroit où Pat le déplumé voisine avec sa sœur. Or, contraste non enchanteur, contraste non enchanteur désenchanteur, la pénombre abyssale fraîche et lisse, vert de mer, ''eau de Nil''.}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=411|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=411|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=447|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=447|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Citation|citation=Le dauphin neigeux secoua sa crinière, et, montant vers la poupe dorée, le nautonier déploya la voile gonflée, allant au vent toutes voiles dehors, armures à bâbord. Une multitude de nymphes charmantes s'approchèrent de bâbord et de tribord et s'attachant aux flancs de la noble nef elles entrelacèrent leurs corps éclatants ainsi que fait le charron habile quand il accommode au |
{{Citation|citation=Le dauphin neigeux secoua sa crinière, et, montant vers la poupe dorée, le nautonier déploya la voile gonflée, allant au vent toutes voiles dehors, armures à bâbord. Une multitude de nymphes charmantes s'approchèrent de bâbord et de tribord et s'attachant aux flancs de la noble nef elles entrelacèrent leurs corps éclatants ainsi que fait le charron habile quand il accommode au cœur de sa roue les rayons équidistants dont chacun est frère de l'autre et qu'il les relie tous par un cercle, gratifiant ainsi de vitesse les pieds des hommes, soit qu'ils courent au combat soit qu'ils s'efforcent de conquérir le sourire de la beauté. Ainsi les vit-on accourir et se placer, ces nymphes aimables, ces sœurs immortelles. Et elles riaient, s'ébattant dans leur cirque écumeux : et le navire fendait les flots.}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=527|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=527|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=538|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=538|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Citation|citation=Et pourtant et pourtant ! Cette tension du visage ! Un chagrin est là qui ne cesse de la mimer. C'est son âme elle-même qui transparaît dans ses yeux et que ne donnerait-elle pas pour se retrouver dans l'intimité de sa chambre de jeune fille où, laissant libre cours à ses larmes, elle pourrait pleurer un bon coup et se soulager de ce qu'elle avait sur le |
{{Citation|citation=Et pourtant et pourtant ! Cette tension du visage ! Un chagrin est là qui ne cesse de la mimer. C'est son âme elle-même qui transparaît dans ses yeux et que ne donnerait-elle pas pour se retrouver dans l'intimité de sa chambre de jeune fille où, laissant libre cours à ses larmes, elle pourrait pleurer un bon coup et se soulager de ce qu'elle avait sur le cœur ? Mais sans exagération car elle sait comment on pleure élégamment devant sa glace. Vous êtes délicieuse, Gertie, dit cette glace.}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=542|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=542|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=611|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=611|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Citation|citation=L'adiaphane au midi de la vie est une plaie d'Egypte qui dans les nuits prénatale et postmortelle est leur très véritable ''ubi et quomodo''. Et de même que les fins et aboutissants de toutes choses s'accordent en quelque manière et mesure avec leur commencement et origine, cette même concordance multiple qui fait partir de la naissance l'accroissement successif, accomplit par une métamorphose régressive cette diminuation et ablation tendant au terme final selon le désir de la nature ; ainsi en est-il de notre être sublunaire. Les trois |
{{Citation|citation=L'adiaphane au midi de la vie est une plaie d'Egypte qui dans les nuits prénatale et postmortelle est leur très véritable ''ubi et quomodo''. Et de même que les fins et aboutissants de toutes choses s'accordent en quelque manière et mesure avec leur commencement et origine, cette même concordance multiple qui fait partir de la naissance l'accroissement successif, accomplit par une métamorphose régressive cette diminuation et ablation tendant au terme final selon le désir de la nature ; ainsi en est-il de notre être sublunaire. Les trois sœurs nous poussent dans la vie ; nous gémissons, grossissons, jouons, embrassons, étreignons, lâchons, rabougrissons, mourons ; sur nous, morts, elles se penchent. D'abord sauvé des eaux du père Nil, parmi les roseaux, une corbeille d'osier dascié ; pour finir, un creux dans la montagne, un sépulcre secret parmi les clameurs du chat-pard et de l'orfraie. Et de même qu'aucun homme ne sait l'ubicité de son tumulus ni dans quelle suite de transformations nous serons par là introduits, que ce soit à Tophet ou à Endenville, en semblable manière, tout nous est caché lorsque nous voudrions apercevoir derrière nous de quelle région la quiddité de notre égoticité a pris son undéité.}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=613|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=613|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Citation|citation=<poem>N'avait-il nulle connaissance de cet autre pays qui est appelé Croyez-en-Moi, qui est la terre promise qui sied au roi Délicieux et sera éternellement là où ne sont plus ni mort ni naissance, épousailles ni maternité et où tous tant qu'ils sont entreront qui ont cru en elle ? Oui, Pieux lui avait parlé de cette terre et Chaste lui en avait indiqué la route mais le fait est que sur cette route il était tombé sur une certaine courtisane fort plaisante à l'oeil et qui lui dit se nommer Un-Bon-Tiens et le détourna par ruse de la bonne voie avec des flatteries qu'elle lui prodiguait, comme : Oh mon joli |
{{Citation|citation=<poem>N'avait-il nulle connaissance de cet autre pays qui est appelé Croyez-en-Moi, qui est la terre promise qui sied au roi Délicieux et sera éternellement là où ne sont plus ni mort ni naissance, épousailles ni maternité et où tous tant qu'ils sont entreront qui ont cru en elle ? Oui, Pieux lui avait parlé de cette terre et Chaste lui en avait indiqué la route mais le fait est que sur cette route il était tombé sur une certaine courtisane fort plaisante à l'oeil et qui lui dit se nommer Un-Bon-Tiens et le détourna par ruse de la bonne voie avec des flatteries qu'elle lui prodiguait, comme : Oh mon joli cœur viens-t'en un peu par ici et je te ferai voir un endroit charmant, et elle le flatta de tant d'expertes façons qu'elle l'attira en sa grotte qui a nom Deux-Tu-l'Auras, ou selon quelques doctes personnes, Concupiscence Charnelle. |
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Ceci était ce que tous les membres de cette compagnie attablée là dans le Manoir des Mères convoitaient le plus chaudement et s'ils avaient fait rencontre de cette courtisane Un-Bon-Tiens (qui était dedans soi toutes les ordres infections, tous les monstres, et possédée d'un malin esprit), ils eussent fait feu de tout bois pour lui donner assaut et la posséder. Touchant Croyez-en-Moi, ils dirent que ce n'était chose autre qu'une imagination et qu'ils ne s'en pouvaient faire représentation aucune, que premier, Deux-Tu-l'Auras où elle les entraînait était par excellence une bienheureuse grotte et s'y voyaient quatre oreillers portant pancartes dessus lesquelles étaient ces mots écrits, En Levrette et Tête-Bêche et Langue-Fourrée et Flanc-à-Flanc, et second, que de cet ordre infection, Omnivérole, et des monstres, ils n'avaient souci car Préservatif leur avait fait don d'un puissant bouclier de boyau de |
Ceci était ce que tous les membres de cette compagnie attablée là dans le Manoir des Mères convoitaient le plus chaudement et s'ils avaient fait rencontre de cette courtisane Un-Bon-Tiens (qui était dedans soi toutes les ordres infections, tous les monstres, et possédée d'un malin esprit), ils eussent fait feu de tout bois pour lui donner assaut et la posséder. Touchant Croyez-en-Moi, ils dirent que ce n'était chose autre qu'une imagination et qu'ils ne s'en pouvaient faire représentation aucune, que premier, Deux-Tu-l'Auras où elle les entraînait était par excellence une bienheureuse grotte et s'y voyaient quatre oreillers portant pancartes dessus lesquelles étaient ces mots écrits, En Levrette et Tête-Bêche et Langue-Fourrée et Flanc-à-Flanc, et second, que de cet ordre infection, Omnivérole, et des monstres, ils n'avaient souci car Préservatif leur avait fait don d'un puissant bouclier de boyau de bœuf, et en troisième lieu, qu'ils n'avaient non plus à craindre Progéniture qui était cet esprit malin, par la vertu de ce même bouclier qui s'appelait Mortogosse. Ainsi tous s'ébattaient en leur aveuglement, M. Lergoteur et M. Dévot-par-Occasion, M. Chimpanzé-de-la-Chope, M. Faux-Franc-Homme, M. Disert-Dixon, le jeune Grand-Vantard et M. Prudent-Bonace. En quoi, ô misérables humains, vous vous abusiez là, alors que c'était la voix du dieu qui retentissait en sa male rage et que son bras était prêt de se lever pour réduire en poudre vos âmes à cause de tant de blasphèmes et de ce que vous avez jeté hors à mépris de sa parole qui d'engendrer grandement vous enjoint.</poem>}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=615|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=615|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=646|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=646|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Citation|citation=Il ceignit ses cheveux ébouriffés d'une couronne de feuilles de vigne en souriant à Vincent. Cette réponse et ces feuilles, lui dit Vincent, vous feront une parure plus convenable quand quelque chose de plus, de beaucoup plus qu'une poignée de poésies fugitives pourra se réclamer de votre génie comme d'un père. Tous ceux qui vous veulent du bien en forment le |
{{Citation|citation=Il ceignit ses cheveux ébouriffés d'une couronne de feuilles de vigne en souriant à Vincent. Cette réponse et ces feuilles, lui dit Vincent, vous feront une parure plus convenable quand quelque chose de plus, de beaucoup plus qu'une poignée de poésies fugitives pourra se réclamer de votre génie comme d'un père. Tous ceux qui vous veulent du bien en forment le vœu. Tous désirent vous voir réaliser l'œuvre que vous méditez.}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=647|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=647|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=683|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=James Joyce|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=683|ISBN=2-07-040018-2}} |
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{{Citation|citation=<poem>LE SIGNOR MAFFEI (''Avec un sourire satanique'' ) : Mesdames et messieurs, je présente en liberté mon lévrier dressé. C'est moi qui ai venu à bout d'Ajax l'étalon sauvage de la pampa, grâce à ma selle à pointes brevetée pour carnivores. Fouetter sous le ventre avec une corde à |
{{Citation|citation=<poem>LE SIGNOR MAFFEI (''Avec un sourire satanique'' ) : Mesdames et messieurs, je présente en liberté mon lévrier dressé. C'est moi qui ai venu à bout d'Ajax l'étalon sauvage de la pampa, grâce à ma selle à pointes brevetée pour carnivores. Fouetter sous le ventre avec une corde à nœuds. Un palan à poulies avec un système étrangleur, et votre lion viendra vous lécher les pieds, si intraitable qu'il soit, même le ''Leo ferox'' que voici, le mangeur d'hommes de Lybie. Une barre rougie au feu et une certaine pommade sur la partie qui brûle nous ont valu Fritz d'Amsterdam, l'hyène qui pense. (Ses yeux lancent des éclairs). J'ai le signe indien. C'est rapport à ce feu qui est dans mes yeux et les pétilards de ma poitrine. (''Avec un sourire enchanteur''.) Je vais vous présenter maintenant Mademoiselle Rubis, l'orgeuil du cirque. |
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PREMIER SERGENT DE VILLE : Allons. Vos nom et adresse. |
PREMIER SERGENT DE VILLE : Allons. Vos nom et adresse. |
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BLOOM : Tiens, j'ai une absence. Ah oui ! (''Il tire son chapeau de luxe et salue''). Dr Bloom, Léopold, chirurgien dentiste. Vous avez entendu parler de von Bloom Pacha. Je ne sais combien de millions. ''Donnerwetter !'' Il tient la moitié de l'Autriche. L'Egypte. Mon cousin. |
BLOOM : Tiens, j'ai une absence. Ah oui ! (''Il tire son chapeau de luxe et salue''). Dr Bloom, Léopold, chirurgien dentiste. Vous avez entendu parler de von Bloom Pacha. Je ne sais combien de millions. ''Donnerwetter !'' Il tient la moitié de l'Autriche. L'Egypte. Mon cousin. |
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{{Citation|citation=<poem>''La flamme résineuse du bois de camphres s'élève du bûcher des sutties. La fumée de l'encens, drap funèbre, le cache, et s'éparpille. Sortant de son cadre de chêne, une nymphe aux cheveux flottants, légèrement vêtue de couleurs artistiques thé-infusé, descend de sa grotte, passe sous une voûte d'ifs et s'arrête au-dessus de Bloom''. |
{{Citation|citation=<poem>''La flamme résineuse du bois de camphres s'élève du bûcher des sutties. La fumée de l'encens, drap funèbre, le cache, et s'éparpille. Sortant de son cadre de chêne, une nymphe aux cheveux flottants, légèrement vêtue de couleurs artistiques thé-infusé, descend de sa grotte, passe sous une voûte d'ifs et s'arrête au-dessus de Bloom''. |
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LES IFS (''Leurs feuilles murmurent''.) : |
LES IFS (''Leurs feuilles murmurent''.) : Sœur. Notre sœur. Ch ! |
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LA NYMPHE (''Doucement''.) : Mortel ! (''Compatissante''.) Nenni, point ne te sied larmoyer. |
LA NYMPHE (''Doucement''.) : Mortel ! (''Compatissante''.) Nenni, point ne te sied larmoyer. |
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BLOOM : (''Gélatineux à quatre pattes sous les branches, tigré de soleil, et très digne''.) : Cette posture. Je sentais qu'on attendait ça de moi. La force de l'habitude.</poem>}} |
BLOOM : (''Gélatineux à quatre pattes sous les branches, tigré de soleil, et très digne''.) : Cette posture. Je sentais qu'on attendait ça de moi. La force de l'habitude.</poem>}} |
Version du 9 septembre 2016 à 15:17
James Augustine Aloysius Joyce (2 février 1882 à Dublin - 13 janvier 1941 à Zurich), romancier et poète irlandais expatrié, considéré comme un des écrivains les plus influents du XXe siècle.
Citations
Dublinois, 1914
Une rencontre (An Encounter)
- (en) How my heart beat as he came running across the field to me ! He ran as if to bring me aid. And I was penitent ; for in my heart I had always despised him a little.
- (en) Dubliners, éd. Signet Classics (ISBN 978-0451525437), p. 22 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Un cas douloureux (A Painful Case)
- (en) We cannot give ourselves, it said : we are our own.
- (en) Dubliners, éd. Signet Classics (ISBN 978-0451525437), p. 112 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (en) Love between man and man is impossible because there must not be sexual intercourse and friendship between man and woman is impossible because there must be sexual intercourse.
- (en) Dubliners, éd. Signet Classics (ISBN 978-0451525437), p. 112 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Les Morts (The Dead)
- (en) Better pass boldly into that other world, in the full glory of some passion, than fade and wither dismally with age.
- (en) Dubliners, éd. Signet Classics (ISBN 978-0451525437), p. 22 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Ulysse, 1922
Stephen le laissa tirer un mouchoir malpropre et chiffonné que Mulligan exhiba en le tenant par un coin. Il en essuya soigneusement sa lame. Et considérant ce mouchoir :
— Le tire-jus de l'aède. Une nouvelle nuance d'art pour notre école poétique : vert pituite. On en a presque le goût dans la bouche, pas vrai ?
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 12
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 15
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 17
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 18
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 41
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 44
- Il s'agit d'une anastrophe figure de style, dite de « construction », qui consiste en une inversion de l'ordre habituel des mots d'un énoncé pour créer un effet de langue raffiné
- (en) Ulysse, James Joyce, éd. Gallimard, coll. « La Pléiade », 1995, t. II, p. 48 (texte intégral sur Wikisource)
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 65
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 65
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 66
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 67
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 68
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 69
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 76
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 78
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 78
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 79
Poussant devant lui un amas flottant de détritus, un banc de poissons en éventail, de cocasses coquilles. Un cadavre blanc de sel, émergeant dans le ressac, ballotté vers la terre, mètre à mètre, un marsouin. Le voilà. Accrochez-le vite. Tout descendu qu'il soit sous le plancher des eaux. Il est à nous. Stoppe.
Sac de gaz cadavériques macérant dans une saumure infecte. Un frisson de fretin engraissé d'un spongieux morceau de choix fuit des interstices de sa braguette boutonnée. Dieu se fait homme se fait poisson se fait oie bernacle se fait édredon. Vivant, je respire des souffles morts, foule la poussière de mort, dévore un urineux rebut de chairs mortes. Hissé roide sur le plat-bord, il exhale aux cieux la puanteur de son tombeau vert, le trou lépreux de son nez ronflant au soleil.
Une marine métamorphose ceci, des yeux bruns bleuis de sel. Mort par la mer, la plus douce des morts qui s'offrent à l'homme. Antique Père Océan.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 79
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 85
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 85
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 91
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 92
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 93
Il s'en retourna par Dorset Street, lisant gravement Agendath Netaim : Société de planteurs. Acheter au gouvernement turc des terrains sablonneux et les planter d'eucalyptus. Excellents comme ombrage, combustible et bois de construction. Au nord de Jaffa bois d'orangers et immenses cultures de melons. Vous versez huit marks par dunam de terre qu'on plante pour vous, avec oliviers, orangers, amandiers et citronniers. Les oliviers coûtent moins. Les orangers nécessitent des travaux d'irrigation. Vous recevez chaque année des échantillons de la récolte. Votre nom est inscrit comme propriétaire à vie au grand livre de la Société. Pouvez ne payer que dix livres comptant et le solde en versement annuels. Bleibtreustrasse 34, Berlin, W. 15
Très peu pour moi. Pourtant il y a une idée là-dedans.
Il regarda le bétail indistinct dans un halo d'argent de canicule. oliviers poudrés d'argent. Longs jours paisibles ; taille, maturité. Les olives sont empilées dans des bocaux, hein ? Il m'en reste quelques-unes de chez Andrews. Molly les recrachant. En sait le goût maintenant. Les oranges dans du papier de soie et des caisses à claire-voie. Les citrons aussi. Me demande si le pauvre Citron de Saint Kevin's Parade vit encore. Et Mastiansky avec sa vieille cithare. Quelles bonnes soirées dans ce temps-là. Molly dans le fauteuil d'osier de Citron. Tentant à tenir, fruit frais cireux, à tenir dans la main et porter aux narines, en aspirer le parfum. Comme ça, parfum lourd, sucré, véhément. Toujours le même, chaque année. Et ça se vendait cher, m'a dit Moisel. Place Arbutus ; rue des Plaisants ; plaisant passé. Il disait qu'il n'y fallait pas un défaut.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 93
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 129
Rochers à l'ananas, citrons confits, caramels mous. Jeune fille enduite de sucre qui verse de pleines pellées de chocolat pour un frère Quatre-bras. Quelque goûter scolaire. Mauvais pour leurs petits bedons. Pâtes et Fruits confits, fournisseur de Sa Majesté le Roi. Dieu. Protège. Le. Assis sur son trône, suçant à blanc de rouges jujubes.
Un sombre jeune Y.M.C.A., en faction parmi les chaudes odeurs sucrées de Graham Lemon, mit un prospectus dans la main de M. Bloom.
Un mot cœur à cœur.
Bloo... Moi ? Non. Blood, sang.
Sang de l'Agneau.
Insensiblement pendant qu'il lisait ses pieds le portaient vers la rivière. Êtes-vous sauvé ? Tous lavés par le sang de l'Agneau. Dieu veut des victimes sanglantes. Naissance, hymen, martyre, guerre, fondation d'un monument, les sacrifices, holocauste de rognon brûlé, autel des druides. Elie arrive. Dr John Alexander Dowie, restaurateur de l'église de Sion, arrive.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 231
- Ulysse, James Joyce, éd. Gallimard (traduction sous la direction de Jacques Aubert), 2004, p. 251
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 312
Buck Mulligan musard amusé murmurait d'aise, s'approuvant soi-même :
— Un postérieur plein d'aise.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 332
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 382
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 397
De nouveau Kennyglousse penche la belle pyramide de ses cheveux, se baisse, montre le peigne d'écaille de sa nuque, fait pleuvoir le thé hors de sa bouche, s'étranglant de thé et de rire, toussant de s'étrangler, miaulant :
— Ô ces yeux de poisson mort ! Penser qu'on pourrait être mariée à un homme comme ça ! Avec ses deux poils de barbe.
Douce laisse échapper un splendide hurlement, le vrai hurlement d'une vraie femme, ravissement, joie, indignation.
— Mariée à ce nez huileux ! hurle-t-elle.
Gamme de rire, de l'aigu au grave, de bronze et d'or, elles se provoquent l'une l'une, carillon sur carillon, sonneries alternées orbronze bronzor, gravaigu, rire sur rire. Et pouffent de plus belle.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 399
— Vous êtes une quintessence de vulgarité, dit-elle, glissant.
Boylan la fixe, fixe. A ses lèvres épaisses il applique son calice, vide d'un coup le coupe minuscule, et aspire les dernières gouttes épaisses, violettes, sirupeuses. Fascinés, ses yeux suivent la tête qui glisse au long du mur miroir, où sous un arche doré étincellent verres à bière, à bordeaux et à vin du Rhin, une conque épineuse, qui bronze reflet s'accorde à bronze plus soleilleux.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 409
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 411
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 422
Seul. Un seul amour. Un seul espoir. Un terme à mes alarmes. Martha, note de poitrine, reviens.
Re-viens !
Cela s'essorait, oiseau, vol planant, célère, cri pur, essor d'orbe d'argent qui bondit serein, s'accélère, se soutient, près de moi, ne le filez pas trop longtemps, du souffle, il a du souffle à vivre, vieux, s'essorant haut, resplendissant dans le haut, enflammé couronné, haut dans la symbolique fulgurance, haut de l'étreinte éthérée, haut, de la vaste et haute irradiation où partout tout s'essore toutautour dutour du tout sansfinnicessecessecesse.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 424
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 434
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 446
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 447
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 527
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 538
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 542
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 588
Accroché à une planche ou à califourchon sur un mât, enragé à vivre, ceinture de sauvetage en rond autour de lui, de l'eau salée à pleines goulées, et c'est le dernier coup pour bibi avant que les requins n'en fassent qu'une bouchée. Est-ce que les poissons n'ont jamais le mal de mer ?
Après c'est le calme magnifique sans un nuage, mer d'huile, pacifique, l'équipage et le cargo en petits morceaux dans les boyaux du Père Océan. Et la lune qui regarde ça. Pas ma faute, mon vieux fendant.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 588
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 593
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 593
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 593
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 595
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 611
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 613
N'avait-il nulle connaissance de cet autre pays qui est appelé Croyez-en-Moi, qui est la terre promise qui sied au roi Délicieux et sera éternellement là où ne sont plus ni mort ni naissance, épousailles ni maternité et où tous tant qu'ils sont entreront qui ont cru en elle ? Oui, Pieux lui avait parlé de cette terre et Chaste lui en avait indiqué la route mais le fait est que sur cette route il était tombé sur une certaine courtisane fort plaisante à l'oeil et qui lui dit se nommer Un-Bon-Tiens et le détourna par ruse de la bonne voie avec des flatteries qu'elle lui prodiguait, comme : Oh mon joli cœur viens-t'en un peu par ici et je te ferai voir un endroit charmant, et elle le flatta de tant d'expertes façons qu'elle l'attira en sa grotte qui a nom Deux-Tu-l'Auras, ou selon quelques doctes personnes, Concupiscence Charnelle.
Ceci était ce que tous les membres de cette compagnie attablée là dans le Manoir des Mères convoitaient le plus chaudement et s'ils avaient fait rencontre de cette courtisane Un-Bon-Tiens (qui était dedans soi toutes les ordres infections, tous les monstres, et possédée d'un malin esprit), ils eussent fait feu de tout bois pour lui donner assaut et la posséder. Touchant Croyez-en-Moi, ils dirent que ce n'était chose autre qu'une imagination et qu'ils ne s'en pouvaient faire représentation aucune, que premier, Deux-Tu-l'Auras où elle les entraînait était par excellence une bienheureuse grotte et s'y voyaient quatre oreillers portant pancartes dessus lesquelles étaient ces mots écrits, En Levrette et Tête-Bêche et Langue-Fourrée et Flanc-à-Flanc, et second, que de cet ordre infection, Omnivérole, et des monstres, ils n'avaient souci car Préservatif leur avait fait don d'un puissant bouclier de boyau de bœuf, et en troisième lieu, qu'ils n'avaient non plus à craindre Progéniture qui était cet esprit malin, par la vertu de ce même bouclier qui s'appelait Mortogosse. Ainsi tous s'ébattaient en leur aveuglement, M. Lergoteur et M. Dévot-par-Occasion, M. Chimpanzé-de-la-Chope, M. Faux-Franc-Homme, M. Disert-Dixon, le jeune Grand-Vantard et M. Prudent-Bonace. En quoi, ô misérables humains, vous vous abusiez là, alors que c'était la voix du dieu qui retentissait en sa male rage et que son bras était prêt de se lever pour réduire en poudre vos âmes à cause de tant de blasphèmes et de ce que vous avez jeté hors à mépris de sa parole qui d'engendrer grandement vous enjoint.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 615
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 621
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 645
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 646
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 647
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 648
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 649
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 662
Il montre du doigt le sud puis l'est. Un pain de savon au citron tout neuf, tout propre, monte à l'horizon répandant lumière et parfum.
LE SAVON :
Bloom et moi nous faisons un couple de première,
Le ciel je fais reluire, il fait briller la terre.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 683
LE SIGNOR MAFFEI (Avec un sourire satanique ) : Mesdames et messieurs, je présente en liberté mon lévrier dressé. C'est moi qui ai venu à bout d'Ajax l'étalon sauvage de la pampa, grâce à ma selle à pointes brevetée pour carnivores. Fouetter sous le ventre avec une corde à nœuds. Un palan à poulies avec un système étrangleur, et votre lion viendra vous lécher les pieds, si intraitable qu'il soit, même le Leo ferox que voici, le mangeur d'hommes de Lybie. Une barre rougie au feu et une certaine pommade sur la partie qui brûle nous ont valu Fritz d'Amsterdam, l'hyène qui pense. (Ses yeux lancent des éclairs). J'ai le signe indien. C'est rapport à ce feu qui est dans mes yeux et les pétilards de ma poitrine. (Avec un sourire enchanteur.) Je vais vous présenter maintenant Mademoiselle Rubis, l'orgeuil du cirque.
PREMIER SERGENT DE VILLE : Allons. Vos nom et adresse.
BLOOM : Tiens, j'ai une absence. Ah oui ! (Il tire son chapeau de luxe et salue). Dr Bloom, Léopold, chirurgien dentiste. Vous avez entendu parler de von Bloom Pacha. Je ne sais combien de millions. Donnerwetter ! Il tient la moitié de l'Autriche. L'Egypte. Mon cousin.
PREMIER SERGENT DE VILLE : Vos papiers.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 698
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 722
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 722
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 761
VIRAG (Un chaud rire féminin dans sa face impassible.) : Merveilleux ! Une cantharide dans sa braguette ou bien un cataplasme de farine de moutarde sur son plantoir. (Il glousse gloutonnement en agitant des fanons.) Dindoni ! Dindono ! Où en sommes-nous ? Sésame ouvre-toi ! Il ressuscite ! (Déroulant très vite son parchemin, il lit ; son nez lampyre frôle en sens contraire les lignes qu'il égratigne de sa griffe.) Une minute mon bon ami. Je t'apporte le message souhaité. L'heure des huîtres côterouges sonnera bientôt pour nous. Je suis le maître des maîtres-queux. Ces succulents bivalves peuvent nous être d'un grand secours et les truffes du Périgord, tubercules délogés par les soins de Son Excellence omnivore, sont sans rivales dans les cas de débilité nerveuse ou de viragite. Elles fouettent mais elles vous donnent un coup de fouet. (Il balance la tête et gouaille en caquetant.) Rigolo. Avec mon carreau dans mon oculo.
BLOOM (Distrait.) : Ab oculo, le cas bivalve de la femme est pire. Sésame toujours ouvert. Le sexe fendu. D'où leur terreur de la vermine, des choses qui rampent. Pourtant Eve et le serpent c'est contradictoire. Ca n'est pas historique. Mais j'y pense il y a une certaine analogie. Et les serpents sont assoiffés de lait de femme. Ils font des kilomètres à travers les forêts omnivores pour sucsucculer ses soins jusqu'au sang. Comme ces dindonnières commères de Rome Elephantuliasus.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 764
La flamme résineuse du bois de camphres s'élève du bûcher des sutties. La fumée de l'encens, drap funèbre, le cache, et s'éparpille. Sortant de son cadre de chêne, une nymphe aux cheveux flottants, légèrement vêtue de couleurs artistiques thé-infusé, descend de sa grotte, passe sous une voûte d'ifs et s'arrête au-dessus de Bloom.
LES IFS (Leurs feuilles murmurent.) : Sœur. Notre sœur. Ch !
LA NYMPHE (Doucement.) : Mortel ! (Compatissante.) Nenni, point ne te sied larmoyer.
BLOOM : (Gélatineux à quatre pattes sous les branches, tigré de soleil, et très digne.) : Cette posture. Je sentais qu'on attendait ça de moi. La force de l'habitude.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 764
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 800
STEPHEN
[...] Que fit chacun à la porte de sortie ?
Bloom posa le bougeoir par terre. Stephen mit le chapeau sur sa tête.
Pour quel être la porte de sortie fut-elle une porte d'entrée ?
Pour une chatte.
Quel spectacle leur apparut quand ils, l'hôte le premier, ensuite l'invité, surgirent en silence et pareillement sombres de l'obscurité par un passage de derrière dans la pénombre du jardin ?
L'arbreciel d'étoiles lourd d'humides fruits bleu-nuit.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 996
A quelle satisfaction finale aboutissaient ces sentiments antagonistes et ces réflexions réduites à leur plus simple expression ?
Satisfaction causée par l'ubiquité dans les deux hémisphères, austral et boréal, dans toutes les îles et terres habitables, explorées ou inexplorées (le pays du soleil de minuit, les Iles Fortunées, les archipels grecs, la Terre Promise), d'hémisphères féminins postérieurs et adipeux, fleurant le lait et le miel, et une chaleur extravasée sanguine et séminale, évoquant toutes les générations et toutes les familles de courbes d'amplitude, et non susceptibles de s'impressionner d'influences extérieures ou d'exprimer des sentiments contraires, mais présentant leur animalité à maturité immuable et muette.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 1052
Les signes visibles de présatisfaction ?
Une approximative érection ; une intense attention ; un graduelle élévation ; un geste de d'évélation ; une silencieuse contemplation.
Ensuite ?
Il embrassa les ronds mamelons melliflons de sa croupe, chaque rond et melonneux hémisphère à son tour, et leur sillon minon marron, avec une osculation ténébreuse, prolongée, provocante, melon-odorante.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 1052
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1995 (ISBN 2-07-011378-7), p. 426
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1995 (ISBN 2-07-011378-7), p. 466
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1995 (ISBN 2-07-011378-7), p. 210
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1995 (ISBN 2-07-011378-7), p. 194
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1995 (ISBN 2-07-011378-7), p. 553
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1995 (ISBN 2-07-011378-7), p. 328
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1995 (ISBN 2-07-011378-7), p. 38
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1995 (ISBN 2-07-011378-7), p. 57
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1995 (ISBN 2-07-011378-7), p. 194
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1995 (ISBN 2-07-011378-7), p. 436
Autour de James Joyce
- Alors qu'il est de retour à Paris, en 1928, Joyce est présenté à un autre expatrié irlandais, un certain Samuel Beckett, qui l'aidera dans ses recherches durant la rédaction de Finnegans Wake.