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{{Citation
|La voiture roule vite dans la campagne de Calabre dorée par l'automne, entre montagnes et mer, dans l'après-midi chaud et lumineux ; elle laisse derrière elle les maisons disséminées dans la verdure, les villages où la vie reprend peu à peu le rythme ancien des tâches quotidiennes.<br />
Partout des traces de l'invasion et du désordre ; mais sur les visages des gens, hommes, femmes, enfants, on lit un courage paisible, une dignité naturelle, une espérance sans faille.
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|Je suis un pauvre diable, comme vous, j'ai accompli loyalement mon devoir de soldat, ce n'est pas ma faute, ce n'est pas votre faute si nous avons perdu la guerre. Mais le guerre contre les voleurs, je ne veux pas la perdre, parce que ce sont eux les pires ennemis de l'Italie.
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Version du 26 juillet 2015 à 13:35

Curzio Malaparte

Curzio Malaparte, né sous le nom de Kurt-Erich Suckert le 9 juin 1898 à Prato en Toscane, mort le 19 juillet 1957 à Rome, est un écrivain, cinéaste, journaliste, correspondant de guerre et diplomate italien. Il est surtout connu en Europe pour deux ouvrages majeurs : Kaputt et La Peau

Citations de l'auteur

Le compagnon de voyage

Dans les premiers jours de septembre 1943, à l'extrême pointe de l'Italie, près du rocher de Scylla, en Calabre, un petite détachement de soldats italiens aux ordres d'un seul lieutenant veille sur une position isolée. Ils guettent le débarquement des forces alliées qui occupent déjà la Sicile. Leur attente n'est ni fébrile ni angoissée ; ils sont sereins, un peu tristes.
  • Incipit


Le lieutenant tombe à son tour. « Si je meurs, ne me laisse pas ici », murmure l'officier à son ordonnance, le chasseur alpin Calusia (Calusia est le nom que se sont donné les chasseurs alpins de Bergame). C'est un Bergamasque puissant, au visage innocent et bon, qui balbutie en dialecte quand il est ému, et rougit. « Ne me laisse pas ici, Calusia, ramène-moi chez moi, à Naples. Chez ma mère. Palazzo Pigatelli, Monte di Dio, Naples... »


« C'est pour ça que tu m'as obligée à remettre cet uniforme, marmonne-t-elle entre ses larmes, tu ne m'aimes pas, voilà, tu veux te débarrasser de moi parce que tu ne m'aimes pas.

– Je t'aime comme une sœur », répond Calusia.
Les pleurs de la jeune fille reprenent de plus belle.


La voiture roule vite dans la campagne de Calabre dorée par l'automne, entre montagnes et mer, dans l'après-midi chaud et lumineux ; elle laisse derrière elle les maisons disséminées dans la verdure, les villages où la vie reprend peu à peu le rythme ancien des tâches quotidiennes.

Partout des traces de l'invasion et du désordre ; mais sur les visages des gens, hommes, femmes, enfants, on lit un courage paisible, une dignité naturelle, une espérance sans faille.


Je suis un pauvre diable, comme vous, j'ai accompli loyalement mon devoir de soldat, ce n'est pas ma faute, ce n'est pas votre faute si nous avons perdu la guerre. Mais le guerre contre les voleurs, je ne veux pas la perdre, parce que ce sont eux les pires ennemis de l'Italie.


Citations sur l'auteur

Frédéric Beigbeder, Premier bilan après l'apocalypse, 2011

La Peau de Malaparte est un tableau gothique, du Goya, du Jérôme Bosch (il y a même les naines de Vélasquez !), du Brueghel, du Francis Bacon. Malaparte exprime le point de vue des vaincus qui font semblant d'être libérés. Le peuple napolitain dans la Peau, c'est le Normand de juin 44 ou le Lybien en 2011. Si je veux comprendre ce qui se passe aujourd'hui, je dois lire un roman de 1949 qu se déroule à Naples en automne 1943. La Peau est un roman autobiographique, rabelaisien, surréaliste, absurde, grandiloquent. C'est ainsi qu'il se rend supportable. Car ce qu'il raconte est insoutenable.


J'ai lu La Peau à l'âge de 16 ans parce qu'un camarade de lyçée me l'avait conseillé. Je venais de découvrir le Voyage au bout de la nuit et il m'avait dit que c'était la même chose en mieux parce que Malaparte parlait de la seconde guerre mondiale, plus proche de nous. Cette lecture me transforma.


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