« Andreï Makine » : différence entre les versions
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Ajout de citations "Le lire des brèves amours éternennes" |
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== ''Le livre des brèves amours éternelles'' == |
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{{Citation |
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|citation=Grâce à elle, je compris soudain ce que signifiait être amoureux : oublier sa vie précédente et n'exister que pour deviner la respiration de celle qu'on aime, le frémissement de ses cils, la douceur de son cou sous une écharpe grise. Mais surtout éprouver la bienheureuse inaptitude à réduire la femme à elle-même. Car elle était aussi cette abondance neigeuse qui nous entourait, et le poudroiement solaire suspendu entre les arbres, et cet instant tout entier où se laissait déjà pressentir le souffle timide du printemps. Elle était tout cela et chaque détail dans le tracé simple de sa silhouette portait le reflet de cette extension lumineuse. |
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{{Réf Livre |
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|titre=Le livre des brèves amours éternelles |
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|auteur=Andreï Makine |
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|éditeur=Seuil |
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|année=2011 |
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|page=44 |
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|ISBN=978-2-02103365-6 |
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{{Citation |
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|citation=Je devinais que la vérité ne se trouvait ni parmi eux dans le camp opposé, chez les contestataires. Elle m'apparaissait simple et lumineuse comme cette journée de février, sous les arbres alourdis de neige. La beauté humble du visage féminin aux paupières baissées rendait dérisoires les tribunes, et leurs occupants, et la prétention des hommes de prophétiser au nom de l'Histoire. La vérité était dite par le silence de cette femme, par sa solitude, par son amour si simple que même un enfant inconnu qui descendait les marches en fut ébloui pour toujours. |
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{{Réf Livre |
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|titre=Le livre des brèves amours éternelles |
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|auteur=Andreï Makine |
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|éditeur=Seuil |
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|année=2011 |
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|ISBN=978-2-02103365-6 |
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{{Citation |
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|citation=Notre erreur est de chercher des paradis pérennes. Des plaisirs qui ne s'usent pas, des attachements persistants, des caresses à la vitalité de lianes : l'arbre meurt mais leurs antrelacs continuent à verdoyer. Cette obsession de la durée nous fait manquer tant de paradis fugaces, les seuls que nous puissions approcher au cours de notre fulgurant trajet de mortels. Leurs éblouissements surgissent dans des lieux souvent si humbles et éphémères que nous refusons de nous y attarder. Nous préférons bâtir nos rêves avec les blocs granitiques des décennies. Nous nous croyons destinés à une longévité de statues. |
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{{Réf Livre |
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|titre=Le livre des brèves amours éternelles |
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|auteur=Andreï Makine |
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|éditeur=Seuil |
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|année=2011 |
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|page=81 |
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|ISBN=978-2-02103365-6 |
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{{Citation |
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|citation=Le fait d'être amoureux nous paraissait indiscutable. Pourtant, au lieu de provoquer un état d'excitation fébrile, il nous rendait presque impassibles. Nous devenions lents, hypnotisés par la nouveauté et la force de ce qui nous arrivait. Je pouvais passer des heures dans une félicité parfaite qui n'avait besoin que des rares mouvements de la robe claire à travers la pièce cuivrée sous le soleil de mars. Voir une natte légèrement bouclée qui scintillait de chaque cheuveu, sous un rayon de lumière, me suffisait pour me sentir heureux. ET quand ses yeux, d'un reflet vert et bleu, se posaient sur moi, j'avais l'impression de commencer à exister dans une identité enfin véritablement mienne. |
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|titre=Le livre des brèves amours éternelles |
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|auteur=Andreï Makine |
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|éditeur=Seuil |
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|année=2011 |
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|page=89 |
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|ISBN=978-2-02103365-6 |
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{{Citation |
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|citation=J'ai dû attendre plus encore avant de comprendre véritablement quelle était cette offrande humble et précieuse que j'avais reçue d'elles. Le pays de notre jeunesse a sombré en emportant dans son naufrage tant de destins restés anonymes. Cette jeune fille retrouvant sur un disque la mélodie que nous aimions, sa mère poussant un sac en toile entre les mains d'un prisonnier, moi-même clopinant dans la boue sur ma jambe cassée... Et une myriade d'existences, douleurs, espoirs, deuils, promesses. Et ce rêve d'une ville idéale, peuplée d'hommes et de femmes qui n'allaient plus connaître la haine. Et cette « doctrine éternellement vivante, créatrice et révolutionnaire », emportée elle aussi par la frénésie du temps. |
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|titre=Le livre des brèves amours éternelles |
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|auteur=Andreï Makine |
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|éditeur=Seuil |
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|année=2011 |
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|ISBN=978-2-02103365-6 |
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Version du 9 mai 2015 à 10:48
Andreï Makine, né le 10 septembre 1957 à Krasnoïarsk, en Sibérie, est un écrivain d'origine russe et de langue française. Il a également publié des romans sous le pseudonyme de Gabriel Osmonde.
Le testament français
Car ces femmes savaient que pour être belles, il fallait, quelques secondes avant que le flash ne les aveugle, prononcer ces mystérieuses syllabes françaises dont peu connaissaient le sens : « pe-tite-pomme... » Comme par enchantement, la bouche, au lieu de s'étirer dans une béatitude enjouée ou de se crisper dans un rictus anxieux, formait ce gracieux arrondi. Le visage tout entier en demeurait transfiguré.
- Incipit du roman
- Le testament français, Andreï Makine, éd. Mercure de france, 1995 (ISBN 2-07152-1936-9[à vérifier : ISBN invalide]), p. 13
A travers ses larmes, elle regarda la pièce comme pour la première fois : une fenêtre au ras du sol, ce bouquet d'aneth venant déjà d'une autre époque de sa vie, un sac de soldat sur le tabouret près de l'entrée, des grosses bottes couvertes de poussière rousse. Et sous une ampoule nue et terne, au milieu de cette pièce à moitié enfouie dans la terre — ce corps méconnaissable, on eût dit déchiré par les rouages d'une machine. Des mots étonnés se formèrent en elle, à son insu : « Moi, Charlotte Lemonnier, je suis là, dans cette isba ensevelie sous l'herbe des steppes, avec cet homme, ce soldat au corps lacéré de blessures, le père des mes enfants, l'homme que j'aime tant... Moi Charlotte Lemonnier... »
- Le testament français, Andreï Makine, éd. Mercure de france, 1995 (ISBN 2-07152-1936-9[à vérifier : ISBN invalide]), p. 136
— Mais toi, tu pourrais aussi partir à l'étranger ! En France, par exemple... Ça te tenterait, hein ?
L'expression de ses traits ne changea pas. Elle baissa simplement les yeux. J'entendis la mélodie sifflante de la bouilloire, le tintement des cristaux de neige contre la vitre noire.
— Tu sais, me dit-elle enfin avec un sourire fatigué, quand en 1922 j'allai en Sibérie, la moitié, ou peut-être le tiers de ce voyage, je l'ai fait à pied. C'était comme d'ici à Paris. Tu vois, je n'aurais même pas besoin de vos avions...
Elle sourit de nouveau, me regardant dans les yeux. Mais malgré cette intonation enjouée, je devinai dans sa voix un accent profond d'amertume. Confus, je pris une cigarette, je sortis sur le balcon...
- Le testament français, Andreï Makine, éd. Mercure de france, 1995 (ISBN 2-07152-1936-9[à vérifier : ISBN invalide]), p. 262
La musique d'une vie
Je me dis qu'une telle mentalité a un nom. un terme que j'ai entendu récemment dans la bouche d'un ami, auditeur clandestin des radios occidentales. une appellation que j'ai sur le bout de la langue et que seule la fatigue m'empêche de reproduire. Je me secoue et le mot, lumineux et définitif, éclate : « Homo sovieticus ! ».
- La musique d'une vie, Andreï Makine, éd. Seuil, 2001 (ISBN 2-02-048343-2), p. 21
Il n'avait pas l'impression de jouer. Il avançait à travers une nuit, respirait sa transparence fragile d'infinies facettes de glace, de feuilles, de vent. Il ne portait plus aucun mal en lui. Pas de crainte de ce qui allait arriver. Pas d'angoisse ou de remords. La nuit à travers laquelle il avançait disait et ce mal, et cette peur, mais tout cela était déjà devenu musique et n'existait que par sa beauté.
- La musique d'une vie, Andreï Makine, éd. Seuil, 2001 (ISBN 2-02-048343-2), p. 119
Le livre des brèves amours éternelles
- Le livre des brèves amours éternelles, Andreï Makine, éd. Seuil, 2011 (ISBN 978-2-02103365-6), p. 44
- Le livre des brèves amours éternelles, Andreï Makine, éd. Seuil, 2011 (ISBN 978-2-02103365-6), p. 46
- Le livre des brèves amours éternelles, Andreï Makine, éd. Seuil, 2011 (ISBN 978-2-02103365-6), p. 81
- Le livre des brèves amours éternelles, Andreï Makine, éd. Seuil, 2011 (ISBN 978-2-02103365-6), p. 89
- Le livre des brèves amours éternelles, Andreï Makine, éd. Seuil, 2011 (ISBN 978-2-02103365-6), p. 102
Une femme aimée
– Partir ! »
- Une femme aimée, Andreï Makine, éd. Seuil, 2013 (ISBN 978-2-02-109551-7), p. 154
« Ce qu'ils vivaient était si étranger au monde que pour s'aimer, ils devaient effacer ce monde-là. Partir. Renaître... »
- Une femme aimée, Andreï Makine, éd. Seuil, 2013 (ISBN 978-2-02-109551-7), p. 207
- Une femme aimée, Andreï Makine, éd. Seuil, 2013 (ISBN 978-2-02-109551-7), p. 347
Le pays du lieutenant Schreiber
- Le pays du lieutenant Schreiber, Andreï Makine, éd. Grasset, 2014 (ISBN 978-2-246-81037-7), p. 32
- Le pays du lieutenant Schreiber, Andreï Makine, éd. Grasset, 2014 (ISBN 978-2-246-81037-7), p. 104
- Le pays du lieutenant Schreiber, Andreï Makine, éd. Grasset, 2014 (ISBN 978-2-246-81037-7), p. 105