« Pédophilie » : différence entre les versions

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==== Yann Moix, ''La meute'', 2010 ====
{{citation|citation=Il y a quelque chose de bizarrement récurrent entre la Suisse et la "pédophilie ?" La Suisse arrête le "pédophile" Polanski : mais qui y a passé toute la fin de sa vie, dans un hôtel de luxe ? Nabokov. L'auteur de Lolita, le roman le plus pédophile du XXè siècle. Roman adapté au cinéma par Stanley Kubrick. Que dit Polanski dans les années 70 ? "Il n'y a que deux grands cinéastes au monde Kubrick et moi.}}
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{{citation|citation=Ce qui fascine, chez Matzneff, ce n'est pas qu'il ait rencontré Kadhafi ou devisé d'amours juvéniles avec Mitterrand : mais qu'il ne plie pas ; qu'il et toujours et sans cesse, à l'aube de son crépuscule, impeccablement droit dans son être. Sa constance, éclairée de cette culture si sienne, de sa si implacable logique (le bon sens matzneffien,tout en raffinements infinis et rares altitudes, déclenche une jouissance décisive pour l'esprit), de son humour de mauvais coucheur mais d'excellent baiseur, fait de lui un écrivain tout à la fois inquiétant (au sens gidien du terme, au sens où il révèle, dévoile, fait voir sans masque ce qui est) et rassurant. Rassurant, oui : parce qu'il tient une permanence dans cette société qui méprise les écrivains ; il encaisse pour nous les coups que nous n'avons ni le temps ni la patience de prendre.}}
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==== Yann Moix, ''La meute'', 2010 ====
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Version du 10 février 2014 à 14:39

La statue de l'esclave blanc

Le pédophilie, pratiquant la pédophilie, est celui qui a des rapports sexuels avec des mineurs.

Cinéma

Woody Allen, 1976

Je suis ouvert d'esprit sur le sexe je ne suis pas irréprochable. Pour tout dire, je suis au delà des reproches, ce que je veux dire, c'est que si j'étais pris demain dans une partouze avec douze petites-filles, les gens penseraient, oui, j'ai toujours su çà de lui. Rien de ce que je pourrais dévoiler ne surprendrait qui que ce soit ... Je reconnais tout.
  • People, TMZ (1976), écrit par Woody Allen


Luc Besson, Léon, 1994

Mathilda : Tu sais, les filles pensent à leur premier petit ami pendant longtemps. Je l'imaginais avec des cheveux grisonnants, élégant. un peu comme le père de Georgia, une camarade de classe.. Genre de gars qui vous fait sentir en sécurité ! Cool, non ? Mes camarades m'ont dit que la première fois qu'elles avaient fait l'amour c'était horrible. Elles avaient mal partout, après. Mais c'est parce qu'elles l'ont fait avec des hommes qu'elles n'ont pas aimé. En fait, c'était pour frimer. Plus tard, elles ont aimé çà. Comme les cigarettes. ( ... ) Je parle parce que tu ne parles pas, Léon. Je te déclare mon amour et tu ne dis rien. C'est pourquoi je suis nerveuse et je ne peux pas m'arrêter de parler. Dis-moi que tu m'aimes, ou que tu ne m'aimes pas, ou que tu aimes quelqu'un d'autre. Mais ... dis-moi quelque chose.
Léon : J'avais une petite amie, il ya longtemps. Avant de venir ici, dans mon pays. J'avais 14 ans. Nous avons flirté comme des enfants. Son père ne voulait pas qu'elle me voie. Ma famille n'était pas très respectable. Oui. Le jour où il est sorti de prison. Je lui ai permis de faire dix pas, pas plus. Et bang. Deux cents mètres. Par télescope. Cette nuit-là , j'ai quitté mon pays et suis venu ici , pour rejoindre mon père, qui travaillait pour Tony. J'avais 17 ans. Depuis lors, je n'ai jamais quitté la ville et n'ai jamais eu une autre petite amie .... Tu vois, je ne serais pas un bon amant, Mathilda .

  • (en)

    Mathilda : You know, girls think about their first boyfriend for a long time … I imagined him with grizzled hair, elegant … a little like Georgia’s father. Georgia is a classmate of mine …. Kinda guy makes you feel safe! Cool, isn’t it? My mates told me the first time they made love was awful. They had pain everywhere, afterwards …. But that’s because they made it with men they didn’t love. In fact, they just did it to show off, at the beginning. Later, they liked it. … Like cigarettes. (...) I talk because you don’t talk, Léon. I declare my love and you say nothing. That’s why I’m nervous and I can’t stop talking. Tell me you love me, or you don’t love me, or you love someone else. … But tell me something.
    Léon : I had a girlfriend … a long time ago. Before coming here, in my country. I was 14 years old …. We flirted like kids …. Her father didn’t want her to see me. My family was not very respectable. Yes. The day he got out of jail. I allowed him to make ten steps … not more. And bang. Two hundred meters. By telescope. That night, I left my country and came here, to join my father, who worked for Tony. … I was 17. Since then, I’ve never left the city … and never had another girlfriend …. You see, I wouldn’t be a good lover, Mathilda.

  • Jean Reno, Natalie Portman, Léon (scène coupée au montage) (1994), écrit par Luc Besson

Pedro Almodovar, La mauvaise éducation, 2004

Ignacio: Je pense que je viens de perdre la foi, donc je ne crois plus en Dieu ou à l'enfer. et ne croyant plus à l'enfer, je n'ai pas peur. Et sans peur je suis capable de n'importe quoi.
  • Pedro Almodovar, 2004, dans La mauvaise éducation.

Kiki Picasso, De Bazooka à Bukake, 2011

La pédophilie et ceux qui produisent des images pédophiles me choquent ; en plus, j’ai des enfants. Mais si les représentations pédophiles n’étaient pas interdites, je les détournerais sans problème – d’ailleurs je l’ai fait quand elles étaient autorisées… et on m’a collé des procès ! C’est une réalité qui nous entoure, qui évoque notre monde actuel et à laquelle n’importe qui peut avoir accès. Après, j’ai une théorie qui s’inspire de l’expression « Sage comme une image ». Une image n’a jamais tué personne. Il n’y a rien de plus inoffensif qu’une image, même la plus horrible ; au final, tout dépend du regard que l’on y pose. Bien sûr, c’est merveilleux que le public soit émotionnellement en phase avec elle, mais en même temps, il faut qu’il prenne ses distances, qu’il ne réagisse pas toujours de façon instinctive par rapport à une image qui ne reste qu’une image. Moi, je suis contre toute forme de censure.
  • Kiki Picasso, 2011, dans De Bazooka à Bukake.

Maiwenn, Polisse, 2011

Et comment vous expliquer que le petit il est plutôt calme le soir et pas le deuxième ?
C’est parce que le petit je le branle pas tous les soir.
  • Emmanuelle Bercot et Maiwenn, 2011, dans Polisse.

Samantha Geimer, "La fille. Ma vie dans l'ombre de Roman Polanski", 2013

*"Roman Polanski m'a prise en photo aujourd'hui. Il m'a violée, merde !"
  • "Si je devais choisir entre le viol et revivre ce qui s'est passé après, je choisirais le viol
  • La fille. Ma vie dans l'ombre de Roman Polanski, Samantha Geimer, album Editions Plon, vol. ., 2013 chez ..
  • Corey Feldman, Piers Morgan Live, 2013

    Je peux vous dire que le plus gros problème qu'il y a eu et qu'il y a et qu'il y aura toujours à Hollywood est la pédophilie. (...) J'étais entouré par des pédophiles à l'âge de 14 ans.
    • Piers Morgan Live, Corey Feldman, album ., vol. ., 2013 chez ..


    Littérature

    Roman

    Gabriel Matzneff, Les moins de 16 ans, 1975

    Il y a beaucoup d’autres façons de pourrir un gosse que de coucher avec.
    • Les moins de 16 ans, 1975, dans Apostrophe, Gabriel Matzneff.

    Tony Duvert, L'enfant au masculin, 1980

    Je dédie ce souvenir aux salauds qui me prêchent aujourd'hui le «respect» du mineur. Moralistes borgnes, j'ai été ce mineur et je l'ai subi, ce respect.
    • L'enfant au masculin, 1980, dans ., Tony Duvert.

    Guy Hocqenghem, Les petits garçons, 1983

    Paidopolis dispersait ses pavillons blancs parmi des bananiers, des palétuviers ; de petites mares, que traversaient des passerelles de bois sur pilotis, ponctuaient les quartiers, et des bouquets de cocotiers balançaient leurs éventails dans le...
    • Les petits garçons, 1983, dans Editions Albin Michel, Guy Hocqenghem.

    Allen Ginsberg, Journal, 1997

    Comme tout étiquetage de la pédophilie qualifiée d'"agression sur mineur". Tout le monde aime les petits enfants. Tout ce que vous avez à faire est de marcher à travers le Vatican et voir toutes les petites statues de petits prepubères, pubères, et de postpubères. Les enfants nus ont été le plaisir pendant des siècles, à la fois pour les parents et les spectateurs. Alors marquer la pédophilie comme un crime est ridicule.
    • The Liberation is the Word, summer 1997, dans ., Allen Ginsberg.

    Hakim Bey, Wild children, 1998

    Les enfants aux sens clarifiés qui les trahissent dans une sorcellerie au magnifique plaisir reflète quelque chose de sauvage et cochon sur la nature de la réalité elle-même: anrachistes ontologiques naturels, anges du chaos, leurs gestes et l'odeur de leurs corps diffusent autour d'eux une jungle de présence, une forêt de préscience complête avec serpents, armes de ninjas, tortues, chamanisme futuriste, bordel incroyable, pisse, fantômes, rayons de soleil, branlette, nids d'oiseaux et oeufs, agressivité joyeuse...
    • Wild children, 1998, dans co-edité avec Dave Mandl, Hakim Bey.

    Michel Houellebecq, Les Particules élémentaires, 1998

    Le désir sexuel se porte essentiellement sur les corps jeunes, et l'investissement progressif du champ de la séduction par les très jeunes filles ne fut au fond qu'un retour à la normale, un retour à la vérité du désir analogue à ce retour à la vérité des prix qui suit une surchauffe boursière anormale.
    • Les Particules élémentaires (1998), Michel Houellebecq, éd. J'ai lu, coll. « Nouvelle génération », 2006  (ISBN 2-290-35171-7), p. 106

    Alain Robbe-Grillet, Le Voyageur, 2001

    On n'a pas le droit d'écrire que les petites filles sont sexuellement attirantes. [...] En France comme ailleurs, il y a une emprise du politically correct qui ne me paraît pas saine. Certaines petites filles ont une sexualité très précoce". Elles "provoquent" les hommes qui doivent "faire très attention à ne pas être violés.
    • Le Voyageur, Ed.Christian Bourgois, ., dans ., Alain Robbe-Grillet.
    Laurence avait douze ans et cela ne choquait ni la petite fille, ni ses parents (Georges Bataille et Sylvia), ni Balthus.
    • à propos de Balthus, ., dans ., Alain Robbe-Grillet.

    Nicolas Jones-Gorlin, Rose bonbon, 2002

    «Tout a commencé quand j'ai repéré Dorothée.Au ciné, je me suis assis dans mon fauteuil habituel, pas très loin de l'écran, au milieu de la rangée, celui qui me donne un super point de vue sur le reste de la salle, et l'impression d'être au centre.Le mercredi, le jour des enfants.Là, ils passaient Blanche-Neige.J'adore regarder le visage des gosses quand elle croque la grosse pomme toute rouge, leur bouche en cercle, leurs yeux qui s'allument, le feu sur les joues.D'habitude, je me case au fond de mon fauteuil, et je me mets à l'unisson de la salle, et les émotions des gosses me viennent par ondes successives, me pénètrent, me remplissent, une vague de chaleur qui s'insinue dans mon corps, et me submerge, et où je me noie doucement, progressivement. Je suis un mort à qui on donne une nouvelle vie. Une pile qu'on remplit. Voilà comment ça se passe d'habitude. Je suis même pas obligé de regarder ; parfois, leur seule présence, l'écho des voix, une odeur, ça me suffit.Et puis, il y a eu Dorothée...
    • Rose bonbon, 2002, dans Gallimard, Nicolas Jones-Gorlin.

    Marc-Édouard Nabe, J'enfonce le clou, 2004

    La pédophilie n'est que le cache-sexe de l'inceste.
    • Marc-Édouard Nabe, 2004, dans J'enfonce le clou, p.305.

    Yann Queffélec, Mineure, 2010

    Que faire ?... J'entrouve la bouche et laisse larmes et salive mêlées couler entre mes dents, je déglutis son chagrin. C'est elle qui m'embrasse, m'enlace, pas moi. C'est elle qui me donne la menue becquée d'un baiser brûlant. Je suis un irréprochable petit mari embrassé malgré lui pendant qu'il dort. À peine si je me repousse insensiblement vers Claire pour inviter Sibylle à venir au lit. Laisser faire ce n'est pas agir, ce n'est pas brusquer, violer, attenter. Laisser un baiser suivre son cours est une bonne action. Imaginez combien de temps peut durer un baiser quand il entre dans votre bouche et se sent chez lui.
    • Mineure, 2010, dans ., Yann Queffelec.

    Yann Moix, La meute, 2010

    Il y a quelque chose de bizarrement récurrent entre la Suisse et la "pédophilie ?" La Suisse arrête le "pédophile" Polanski : mais qui y a passé toute la fin de sa vie, dans un hôtel de luxe ? Nabokov. L'auteur de Lolita, le roman le plus pédophile du XXè siècle. Roman adapté au cinéma par Stanley Kubrick. Que dit Polanski dans les années 70 ? "Il n'y a que deux grands cinéastes au monde Kubrick et moi.
    • La meute, 2010, dans ., Yann Moix.
    Ce qui fascine, chez Matzneff, ce n'est pas qu'il ait rencontré Kadhafi ou devisé d'amours juvéniles avec Mitterrand : mais qu'il ne plie pas ; qu'il et toujours et sans cesse, à l'aube de son crépuscule, impeccablement droit dans son être. Sa constance, éclairée de cette culture si sienne, de sa si implacable logique (le bon sens matzneffien,tout en raffinements infinis et rares altitudes, déclenche une jouissance décisive pour l'esprit), de son humour de mauvais coucheur mais d'excellent baiseur, fait de lui un écrivain tout à la fois inquiétant (au sens gidien du terme, au sens où il révèle, dévoile, fait voir sans masque ce qui est) et rassurant. Rassurant, oui : parce qu'il tient une permanence dans cette société qui méprise les écrivains ; il encaisse pour nous les coups que nous n'avons ni le temps ni la patience de prendre.
    • Classique et vivant, 7 février 2013, dans Le Figaro Littéraire, Yann Moix.


    Critique

    Philippe Tesson, Combat, 1962

    En 1962, Philippe Tesson, rédacteur en chef du quotidien Combat, m’avait offert une chronique hebdomadaire. J’avais choisi le jeudi, qui était à l’époque le jour des écoliers. Et tous les jeudis, en page une, je donnais une chronique très personnelle de ton, soit politique, soit philosophique, soit d’humeur. Je les ai déjà quasi toutes reprises dans cinq recueils de textes.
    • A propos de Gabriel Matzneff, 1962, dans Immarcescible, Philippe Tesson.
    Je sais que je peux paraître homosexuel mais je ne le suis pas. Il ne faudrait pas voir de sexualité là où il n’y aurait qu’une immense tendresse. J’ai une véritable passion pour tout ce qui est jeune, inachevé, en promesse.
    • A propos de Gabriel Matzneff, 2011, dans Immarcescible, Philippe Tesson.

    Dominique de Roux, Le Magazine Litérraire, 1969

    Si Gabriel Matzneff réunit en lui d'une façon nietzchéenne le Christ et l'anté-Christ, c'est sans doute pour mieux retrouver son modèle, le jeune empereur Julien l'Apostat dont la destinée plus que le caractère le fascine. (...) Plaidoyer, en faveur de l'amour comme modalité de connaissance et de passage, en faveur de la chair brûlée par la flamme de la passion et de l'esprit qui ne sera jamais celle morne, scellée à son squelette et vouée à la pourriture: "Le Christ se souciait peu de la loi, et c'est pourquoi on l'a tué : ce sont les bourgeois et les cocus qui ont mis à mort Celui qui souriait aux belles courtisanes et soupait à la table des publicains ; ce sont les maris qui ont crucifié le dieu des amants".
    • Un romancier chrétien : Gabriel Matzneff, 1969, dans Le Magazine Littéraire, Dominique de Roux.

    D.G.Bevan, Michel Tournier, 1986

    Ne disposant pas de pouvoirs despotiques qui m'assureraient la possession des enfants dont j'ai décidé de me saisir, j'use du piège photographique.
    • Michel Tournier, 1986, dans Collection Monographique Rodopi en Litterature Francaise Contemporaine, D.G.Bevan.

    Jean d'Ormesson, Le Point, 1993

    Il est grand, il est mince, il est chauve à la Brynner, avec des yeux et des dents à chavirer tous les collèges et toutes les maternelles ; j'ai beau ne plus avoir 13 ans, je l'aime beaucoup. (...) La passion d'un quinquagénaire, excité par l'ombre de la Brigade des mineurs, pour une collégienne de 14 ans - en quatrième, peut-être ? Ou déjà en troisième - et ses efforts pour rompre avec la bonne douzaine de maîtresses, ah ! bravo, dont il cultivait les faveurs avant de tomber sur l'amour. (...) D'autant plus volontiers qu'il a eu son lot de malheurs, et qu'il en parle avec courage et simplicité. Je me rappelle l'"Apostrophes", en 1987, où il est apparu avec des lunettes noires. Les collégiennes s'évanouissaient. On avait cru un instant que c'était le sida. Ce n'était qu'un candida albicans qui s'était attaqué à son oeil gauche. (...) A voir le nombre des enfants qui sont pendus à ses basques, on se dit que rien n'est perdu pour notre langue bien-aimée.
    • L'enfant au masculin, 1993, dans Le Point, Jean d'Ormesson.

    Renaud Camus, L'infini, 1997

    Si la sexualité, comme je crois, n'a strictement rien de répréhensible en soi, on ne voit pas pourquoi elle le serait chez les enfants, ou avec les enfants. Il est absurde de considérer qu'elle serait illicite jusqu'à un certain âge, et deviendrait licite du jour au lendemain, dès que cet âge est dépassé. Les enfants ont une sexualité et des pulsions sentimentales bien connues, qui peuvent très bien se porter sur des adultes, en particulier sur de jeunes et beaux adultes, professeurs de gymnastique ou moniteurs de colonies de vacances, comme nous l'avons tous vu.
    • L'infini, summer 1997, dans ., Renaud Camus.

    Christine Angot, Campus, 2001

    (Denise Bombardier) prouve, cette femme, que ce qui dérange, ce n'est pas ce que (Gabriel Matzneff) fait dans la vie, c'est l'écriture. Elle lui reproche en fait d'être un écrivain, c'est ça qui la dérange.
    • A propos de Gabriel Matzneff, 2001, dans Campus, Christine Angot.

    Nicolas Rey, VSD, 2006

    Mon premier carnet s'appelle: La Prunelle de mes yeux. Son amour avec Vanessa. Une histoire qui se termine mal. On dit souvent de Matzneff que c'est un libertin, un collectionneur. Faux. Archifaux. Gabriel est juste un idéaliste. C'est le Don Quichotte du sentiment amoureux. Le phénomène de répétition est classique, lorsqu'on recherche, à travers de nombreuses femmes, toujours la même, à savoir la première, la dernière, celle qui ressemble à la femme que l'on aimera toute sa vie. Mince. Voilà que je m'emballe. Voilà que je fais dans l'éloge morbide alors que le jeune homme chauve est encore vif ! Reprenons. A chaque fois que je me pointe dans une Fnac, je cherche en Folio La Prunelle de mes yeux. Je ne le trouve pas souvent. Je demande au vendeur. Et ce dernier me regarde d'un sale oeil comme si j'étais Humbert Humbert dans Lolita. Alors, je me sens fier. Alors, je songe que, même par les temps qui courrent, on n'arrive toujours pas à dompter Gabriel Matzneff. Résultat, on continue à offrir ses livres, en secret, comme une drogue interdite, comme l'inverse de la médiocrité, comme une initiation, comme une heure de classe que l'on sèche, comme l'une des ultimes échappées belles encore possible. On le lit pour voir à quoi ressemble la liberté. Une liberté qu'il paye au prix fort. La Table ronde a la bonne idée de ressortir en poche Boulevard Saint-Germain. On y retrouve son univers, son église, ses rues, le bruit des marches jusqu'à son grenier, Montherlant et le quai Voltaire. Même bien accompagné, l'auteur semble toujours seul. Ce n'est pas dans ce livre mais il le raconte très bien lui-même: "Les chrétiens me jugent scandaleux ; les athées sont allergiques à ma sensibilité religieuse. Les progressistes me tiennent pour un esthète ; les réactionnaires savent que je ne suis pas des leurs. Les conservateurs voient en moi un anarchiste ; les révolutionnaires un solitaire, donc un ennemi. J'avance, comme ce personnage de Flaubert à la fin de Salammbô, entre deux rangs d'hostilité."
    • Nicolas Rey, 2006, dans VSD].

    Frédéric Beigbeder, De la pédophilie en littérature, 2009

    Messieurs et Mesdames les censeurs, dégainez vos briquets! Vous avez de l'autodafé sur la planche : Le blé en herbe de Colette, Si le grain ne meurt d'André Gide, Lolita de Nabokov, Il entrerait dans la légende de Louis Skorecki, Au secours pardon de votre serviteur, Rose bonbon de Nicolas Jones-Gorlin, Les 120 journées de Sodome du marquis de Sade, Ivre du vin perdu de Gabriel Matzneff, Les amitiés particulières de Roger Peyrefitte, La ville dont le prince est un enfant d'Henry de Montherlant, Il m'aimait de Christophe Tison, Le roi des Aulnes de Michel Tournier, Pour mon plaisir et ma délectation charnelle de Pierre Combescot, Journal d'un innocent de Tony Duvert, Mineure de Yann Queffélec, Les chants de Maldoror de Lautréamont, Microfictions de Régis Jauffret, Moins que zéro de Bret Easton Ellis, Mémoire de mes putains tristes de Gabriel Garcia Marquez, Enfantines de Valéry Larbaud, Histoire de ma vie de Casanova ou même, quoique en version platonique, Mort à Venise de Thomas Mann doivent rapidement être incendiés! Ma liste n'est pas exhaustive. Je remercie les maccarthystes français anti-pédophilie de m'aider à compléter cette liste d'autodafés en envoyant leurs lettres de délation au magazine car je suis sûr que j'en oublie et j'ai hâte de les lire... pour mieux être révolté, bien sûr, et avoir un regard désapprobateur sur ces œuvres! C'est donc le sourcil froncé que j'aimerais terminer sur une citation, insupportablement comique, tirée du Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation (1926) de Pierre Louys : « À partir de l'âge de huit ans, il n'est pas convenable qu'une petite fille soit encore pucelle, même si elle suce la pine depuis plusieurs années.

    Jean Touitou, L'Express, 2009

    Quand Tony Duvert est mort, l'été dernier, j'ai constaté que beaucoup de titres étaient épuisés. Les éditions de Minuit m'ont proposé une réédition Minuit/APC d'Abécédaire malveillant et d'Un anneau d'argent à l'oreille, une sorte d'enquête policière très drôle. Pour la moitié des honoraires d'un maquilleur sur une séance photo, j'essaie de passer un relais. J'apprécie la pureté du langage et cette pensée radicale des années 1970. La littérature me semble une valeur plus civilisatrice que l'art, devenu obscène depuis que les marques de luxe s'en sont emparées pour trouver une caution culturelle.