« Rêve » : différence entre les versions
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{{citation|Tandis que, comme en rêve, on étale toujours devant nous d'autres parterres, vous vous penchez longuement sur ces fleurs enveloppées d'ombre comme si c'était moins pour les respirer que pour leur ravir leur secret et un tel geste, à lui seul, est la plus émouvante réponse que vous puissiez faire à cette question que je ne vous pose pas. Cette profusion de richesses à nos pieds ne peut manquer de s'interpréter comme un luxe d'avances que me fait à travers elle, plus encore nécessairement à travers vous, la vie. Et d'ailleurs, vous si blonde, physiquement si attirante au crépuscule du matin, c'est trop peu dire qu'ajouter que vous ne faites qu'un avec cet épanouissement même.}} |
{{citation|Tandis que, comme en rêve, on étale toujours devant nous d'autres parterres, vous vous penchez longuement sur ces fleurs enveloppées d'ombre comme si c'était moins pour les respirer que pour leur ravir leur secret et un tel geste, à lui seul, est la plus émouvante réponse que vous puissiez faire à cette question que je ne vous pose pas. Cette profusion de richesses à nos pieds ne peut manquer de s'interpréter comme un luxe d'avances que me fait à travers elle, plus encore nécessairement à travers vous, la vie. Et d'ailleurs, vous si blonde, physiquement si attirante au crépuscule du matin, c'est trop peu dire qu'ajouter que vous ne faites qu'un avec cet épanouissement même.}} |
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{{Réf Livre|page=74|référence=L'Amour fou/Gallimard-Folio}} |
{{Réf Livre|page=74|référence=L'Amour fou/Gallimard-Folio}} |
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==== [[Virginia Woolf]], ''Les Vagues'', 1952 ==== |
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{{citation|citation=Je sombre sur les noirs plumets du sommeil ; ses ailes touffues pèsent sur mes yeux. Voyageant à travers l'obscurité je vois les plates-bandes étirées, et Mrs. Constable qui surgit derrière l'herbe de la pampa et accourt pour m'annoncer que ma tante est venue me chercher en voiture. Je m'élève ; je m'échappe ; avec mes bottines à ressorts je passe par-dessus la cime des arbres. Mais voilà que je tombe dans la voiture devant la porte d'entrée, où elle est assise dodelinant ses aigrettes jaunes, les yeux durs comme des billes de verre. Oh, m'éveiller de mon rêve ! Regardez, voici la commode. Il faut que je me sorte de ces eaux. Mais elles s'amassent sur moi ; elles me ballottent entre leurs dos énormes ; je suis retournée ; je suis renversée ; je suis étirée, parmi ces longues lumières, ces longues vagues, ces sentiers sans fin, où des gens me poursuivent, me poursuivent.}} |
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{{Réf Livre|titre= Les Vagues|auteur= [[Virginia Woolf]]|éditeur= Gallimard|Collection= Folio classique|traducteur=Michel Cusin|année=2012|année d'origine=1931|page=58|ISBN=978-2-07-044168-6}} |
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==== [[Leonardo Sciascia]], ''Le Jour de la chouette'', 1961 ==== |
==== [[Leonardo Sciascia]], ''Le Jour de la chouette'', 1961 ==== |
Version du 16 novembre 2012 à 20:24
Autres projets:
Le rêve se traduit par l'activité mentale survenant au cours du sommeil.
Littérature
Correspondance
Jacques Vaché, in Littérature, 1919
Mon rêve actuel est de porter une chemisette rouge, un foulard rouge et des bottes montantes — et d'être membre d'une société chinoise sans but et secrète en Australie.
Vos illuminés ont-ils le droit d'écrire ? - Je correspondrai bien avec un persécuté, ou un « catatonique » quelconque.
- Cette citation provient d'une revue dirigée par André Breton.
- « A Monsieur A. B. — X. le 11 octo. 16 — 3. P. M. », Jacques Vaché, Littérature, nº 5, Juillet 1919, p. 3
Critique
René Crevel, La Période des sommeils, 1932
- « La Période des sommeils », René Crevel, This Quarter vol. 5, nº 1, Septembre 1932, p. 1
Écrit intime
Paul Klee, Journal, 1957
Je rêvai que j'assommais un jeune homme et que je traitais le mourant de songe. L'homme s'en montrait indigné, n'était-il pas sur le point de rendre l'âme ? Tant pis pour lui, répliquai-je, puisqu'il ne saurait plus évoluer !
Malheur à la bourgeoisie engraissée !
- Journal (1957), Paul Klee, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1959 (ISBN 978-2-246-27913-6), Journal III, p. 217
Anaïs Nin, Henry et June — Les cahiers secrets, 1986
Janvier (1932)
- Henry et June — Les cahiers secrets (1986), Anaïs Nin (trad. Béatrice Commengé), éd. Stock, 2007 (ISBN 978-2-234-05990-0), Janvier (1932), p. 33
Essai
Léon Bloy, Éxégèse des lieux communs, 1902
- Éxégèse des lieux communs, Léon Bloy, éd. Rivages, coll. « Rivages poche / Petite Bibliothèque », 2005, p. 9
Manifeste
André Breton, Manifeste du surréalisme, 1924
- Manifestes du surréalisme (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Folio essais », 1985 (ISBN 2-07-032279-3), p. 22
- Manifestes du surréalisme (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Folio essais », 1985 (ISBN 2-07-032279-3), p. 24
- Citation choisie pour le 10 mars 2007.
Les surréalistes, La Révolution surréaliste n°1, 1924
- Les surréalistes — Une génération entre le rêve et l'action (1991), Jean-Luc Rispail, éd. Gallimard, coll. « Découverte Gallimard Littérature », 2000 (ISBN 2-07-053140-6), chap. Témoignages et documents, Préface à La Révolution surréaliste, n°1, 1924, p. 169
- Les surréalistes — Une génération entre le rêve et l'action (1991), Jean-Luc Rispail, éd. Gallimard, coll. « Découverte Gallimard Littérature », 2000 (ISBN 2-07-053140-6), chap. Témoignages et documents, Préface à La Révolution surréaliste, n°1, 1924, p. 169
- Les surréalistes — Une génération entre le rêve et l'action (1991), Jean-Luc Rispail, éd. Gallimard, coll. « Découverte Gallimard Littérature », 2000 (ISBN 2-07-053140-6), chap. Témoignages et documents, Préface à La Révolution surréaliste, n°1, 1924, p. 170
René Crevel, Note en marge du jeu de la vérité, 1934
- « Note en marge du jeu de la vérité », René Crevel, Documents 34, nº 20, Avril 1934, p. 21
- « Note en marge du jeu de la vérité », René Crevel, Documents 34, nº 20, Avril 1934, p. 22
- « Note en marge du jeu de la vérité », René Crevel, Documents 34, nº 20, Avril 1934, p. 23
Lénine, plus et mieux que jamais, nous apparaît incontestable, lorsqu’il déclare :
« Si l’homme était privé de sa faculté de rêver, s’il ne pouvait parfois courir en avant et contempler par l’imagination l’œuvre complète qui commence à se former sous ses mains, comment pourrait-il entreprendre et mener à leur fin lointaine la vastitude épuisante de ses travaux ? Rêvons, mais à la condition de croire sérieusement en notre rêve, d’examiner attentivement la vie réelle, de confronter nos observations avec notre rêve, de réaliser scrupuleusement notre fantaisie. Il faut rêver. Et cette sorte de rêve est malheureusement trop rare dans notre mouvement par le fait de ceux-là mêmes qui s’enorgueillissent le plus de leur bon sens et de leur exacte approximation des choses concrètes. »
- « Note en marge du jeu de la vérité », René Crevel, Documents 34, nº 20, Avril 1934, p. 23
Nouvelle
Edgar Allan Poe, Nouvelles Histoires extraordinaires, 1857
Colloque entre Monos et Una
- Nouvelles histoires extraordinaires (1857), Edgar Allan Poe (trad. Charles Baudelaire), éd. Gallimard, coll. « Folio Classiques », 2006 (ISBN 978-2-07-033897-9), Colloque entre Monos et Una, p. 288
Poésie
Paul Eluard , Capitale de la douleur, 1926
Paris pendant la guerre
Silence. Le silence éclatant de ses rêves
Caresse l'horizon.
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, Paris pendant la guerre, p. 108
Ses rêves sont les nôtres
Et les mains de désir qu'elle impose à son glaive
Enivrent d'ouragans le monde délivré.
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, Paris pendant la guerre, p. 108
Paul Eluard , L'Amour la poésie, 1929
En l'honneur des muets
La brûlure de toutes les métamorphoses
La chaîne entière des aurores dans la tête
Tous les cris qui s'acharnent à briser les mots
Et qui creusent la bouche et qui creusent les yeux
Où les couleurs furieuses défont les brumes de l'attente
Dressent l'amour contre la vie les morts en rêvent.
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1929), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Seconde nature, V. En l'honneur des muets, p. 181
Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958
Pierre de soleil
[...] vêtue de la couleur de mes désirs
comme ma pensée tu vas nue,
je vais par tes yeux comme dans l'eau,
les tigres boivent du rêve à ces yeux,
le colibri se brûle à ces flammes.
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Benjamin Péret), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie IV. PIERRE DE SOLEIL (1957), p. 162
Prose poétique
André Breton/Philippe Soupault, Les Champs Magnétiques, 1919
- « Les Champs Magnétiques partie III Eclipses », André Breton/Philippe Soupault, Littérature, nº 10, Décembre 1919, p. 16
Robert Desnos, Deuil pour deuil, 1924
- La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil (1924), Robert Desnos, éd. Gallimard, 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), p. 129
- La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil (1924), Robert Desnos, éd. Gallimard, 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), p. 131
- La Liberté ou l'Amour (1924), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1982 (ISBN 2-07-027695-3), p. 152
- Citation choisie pour le 9 août 2009.
André Breton, Poisson soluble, 1924
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 1, p. 28
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 1, p. 29
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 1, p. 32
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 18, p. 76
Paul Eluard , Capitale de la douleur, 1926
Absence
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, Absence — II, p. 92
L'image d'homme
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, L'image d'homme, p. 132
Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), III. Tout ce qu'on voit est d'or, p. 32
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), IV. La brigade des jeux, p. 45
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), V. La baie de la faim, p. 58
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), VII. Révélation du monde, p. 82
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), VIII. A perte de vue, p. 92
Antonin Artaud, L'Osselet toxique , 1928
Il ne t'appartient pas, DENOMINATION. Ta mauvaise sensibilité vise à quoi ? A le remettre entre les mains de sa mère, à faire de lui le conduit, l'égoût de la plus petite confrérie mentale possible, du plus petit dénominateur commun conscient ?
Sois tranquille. IL EST CONSCIENT.- Repris dans le présent recueil, L'Osselet toxique figura initialement dans La Révolution Surréaliste N° 11, revue datée de mars 1928.
- L'Ombilic des Limbes suivi du Pèse-nerfs et autres textes, Antonin Artaud, éd. Gallimard, coll. « Poésie/Gallimard », 1956, partie Textes de la période surréaliste, « L'Osselet toxique », p. 235
Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958
Papillon d'obsidienne
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Papillon d'obsidienne, p. 91
Joyce Mansour, Illusions de vol, 1964
- « Illusions de vol », Joyce Mansour, La Brèche, nº 6, Juin 1964, p. 22
Récit de voyage
Guy de Maupassant, La Vie Errante , 1890
La Côte italienne
- La Vie errante, Guy de Maupassant, éd. P. Ollendorff, 1890, La Côte italienne, p. 47
Roman
Alexandre Dumas, Le Capitaine Pamphile, 1839
« La stupéfaction fut grande à bord du navire impérial. Le capitaine avait reconnu, la veille, un navire marchand, et s'était endormi là-dessus en fumant sa pipe à opium ; mais voilà que, dans la nuit, le chat était devenu tigre, et qu'il montrait ses griffes de fer et ses dents de bronze.
« On alla prévenir le capitaine Kao-Kiou-Koan de la situation dans laquelle on se trouvait. Il achevait un rêve délicieux : le fils du soleil venait de lui donner une de ses soeurs en mariage, de sorte qu'il se trouvait beau-frère de la lune.
« Aussi eut-il beaucoup de peine à comprendre ce que lui voulait le capitaine Pamphile.
- Le Capitaine Pamphile (1839), Alexandre Dumas, éd. Gallimard, coll. « Folio classique », 2003 (ISBN 978-2-07-042652-2), V. Comment Jacques Ier fut arraché des bras de sa mère expirante et porté à bord du brick de commerce la Roxelane (capitaine Pamphile), p. 83
Gabriele D'Annunzio, Le Feu, 1900
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. I. L'épiphanie du feu, p. 9
— C’est vous, Stelio, — dit-elle avec ce faible sourire qui voilait sa pensée, en dégageant doucement sa main de celle de son ami, — c’est vous maintenant qui voulez m’enivrer… Regardez ! — s’écria-t-elle pour rompre le charme, en montrant du doigt une barque chargée qui venait lentement à leur rencontre. — Regardez vos grenades !
Mais sa voix était émue.
Alors, dans le rêve crépusculaire, sur l’eau délicatement verte et argentée comme les jeunes feuilles du saule, ils regardèrent passer le bateau débordant de ces fruits emblématiques qui font penser à des choses riches et cachées, à des écrins en cuir vermeil surmontés de la couronne d’un roi donateur, les uns clos, les autres entr’ouverts sur les gemmes agglomérées.
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. I. L'épiphanie du feu, p. 10
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. I. L'épiphanie du feu, p. 241
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. I. L'épiphanie du feu, p. 253
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. II. L'empire du silence, p. 512
André Breton, L'Amour fou, 1937
- L'Amour fou, André Breton, éd. Gallimard, 1976 (ISBN 978-2070367238), p. 64 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- L'Amour fou, André Breton, éd. Gallimard, 1976 (ISBN 978-2070367238), p. 74 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Virginia Woolf, Les Vagues, 1952
- Les Vagues (1931), Virginia Woolf (trad. Michel Cusin), éd. Gallimard, 2012 (ISBN 978-2-07-044168-6), p. 58
Leonardo Sciascia, Le Jour de la chouette, 1961
— Je ne m'en souviens, dit le receveur. Sur l'âme de ma mère, je ne m'en souviens pas. En ce moment je ne me souviens de rien. J'ai l'impression de rêver.
— Je vais te réveiller, moi, je vais te réveiller, dit le brigadier exaspéré.
- Le Jour de la chouette, Leonardo Sciascia (trad. Juliette Bertrand), éd. Flammarion, coll. « GF », 1986 (ISBN 978-2-0807-0461-0), p. 37
Daniel Pennac, La Fée carabine, 1987
- La Fée carabine, Daniel Pennac, éd. Gallimard, 1997 (ISBN 2-07-040370-X), p. 159 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Médias
Presse
Paul Féval, Enquête — Pourquoi écrivez-vous ?, 1919
Né au milieu des manuscrits de mon père, dans une maison où les succès du romancier et de l'auteur dramatique apportaient l'aisance, avec le va-et-vient continuel des journalistes, des artistes, des éditeurs et des directeurs, il m'eût été bien difficile de rêver une carrière autre.
Écrire m'est un plaisir.
A côté de l'existence commune l'homme de lettres s'extériorise par imagination, des deux vies la seconde est préférable à la première.
Le rêve surpasse la réalité.
- Paul Féval donne suite à une enquête concernant son statut d'écrivain menée par le mensuel surréaliste Littérature, ce sur plusieurs numéros.
- « Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ? », Paul Féval, Littérature, nº 10, Décembre 1919, p. 22
H. R. Lenormand, Enquête — Pourquoi écrivez-vous ?, 1920
J'écris, comme tout écrivain, pour affirmer des tendances intimes refoulées dans la vie réelle. Je crois que l'oeuvre d'art pourrait être définie une compensation du réel. Nos instincts révolutionnaires et sexuels, nos instincts de domination et de connaissance ne peuvent se satisfaire pleinement au cours de la vie. Leur refoulement produit une sublimation qui donne naissance à l'oeuvre d'imagination. Celle-ci n'est donc que l'épanouissement de vélléités contrariées. Elle peut, dans les cas de refoulement excessifs, aboutir à une contradiction complète et magnifique de l'existence effective de l'écrivain.
Les atrocités sans frein des ouvrages du Marquis de Sade peuvent s'expliquer par le fait qu'il écrivit surtout en prison. L'outrance de ses inventions me ferait plutôt croire à la non-réalisation de ses tendances érotiques. C'est une revanche du rêve sur la réalité.
En ce qui me concerne, il n'y a pas lieu de douter que certaines de mes pièces, Poussière, les Possédés, Terres chaudes, entre autres, sont une tentative de compensations d'instincts révolutionnaires entravés et de désirs de voyages incomplètement satisfaits.
- H. R. Lenormand donne suite à une enquête concernant son statut d'écrivain menée par le mensuel surréaliste Littérature, ce sur plusieurs numéros.
- « Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ? », H. R. Lenormand, Littérature, nº 11, Décembre 1920, p. 24
Philosophie
Gaston Bachelard, La Psychanalyse du feu, 1937
- La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, chap. 2 (« Feu et rêverie »), p. 32
Gaston Bachelard, L'Air et les Songes, 1943
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement (1943), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VI, chap. I. « Le Rêve de vol », p. 59
Psychanalyse
Charles Baudouin, L'Oeuvre de Jung et la psychologie complexe, 1963
- L'Oeuvre de Jung et la psychologie complexe (1963), Charles Baudouin, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2002 (ISBN 2-228-89570-97[à vérifier : ISBN invalide]), partie Introduction, Maître (1913), p. 16
- L'Oeuvre de Jung et la psychologie complexe (1963), Charles Baudouin, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2002 (ISBN 2-228-89570-97[à vérifier : ISBN invalide]), partie I. Idées directrices, chap. IV. Prométhé et Epiméthée, Psychologie et poésie, p. 136
Alberto Eiguer, Le Pervers narcissique et son complice, 1989
Le Champ de la perversion narcissique
- Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989 (ISBN 2 10 002843 X), partie I. Le Champ de la perversion narcissique, chap. Définition et description générale, Séduction narcissique, p. 26
Psychologie
Mary Esther Harding, Les Mystères de la femme, 1953
L'expérience pratique nous révèle que les rêves ou l'activité imaginative qui se manifestent dans l'inconscient de personnes de caractères fort différents présentent des caractéristiques générales comparables à celles du mythe, chez deux catégories d'individus. D'abord chez ceux dont la vie personnelle ne s'est jamais pleinement dégagée de ses origines inconscientes ou s'est trouvée absorbée dans l'élément collectif surgi des profondeurs de l'inconscient ; ensuite dans les rêves d'un tout autre genre d'individus dont les problèmes personnels ont déjà été éclairés soit par l'expérience de la vie elle-même, soit par l'analyse. Ce caractère général des rêves se trouve ainsi chez des individus dont le développement n'est en rien comparable : d'une part chez ceux qui ne sont pas encore parvenus à une vie individuelle dégagée du domaine collectif des images intérieures, d'autre part chez ceux qui ont complètement assimilé leurs problèmes personnels et qui parviennent à une conception plus large de la vie.
Pour ce qui est des individus qui ne sont pas en mesure de mener une vie personnelle satisfaisante et qui traînent encore dans une sorte de brouillard indistinct, le premier soin de l'analyse sera d'établir ce qui leur manque : un rapport personnel avec le monde.
- Les Mystères de la femme (1953), Mary Esther Harding (trad. Eveline Mahyère), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 2-228-89431-1), chap. I. Les mythes et l'esprit moderne, p. 35
Paul-Claude Racamier, Les Schizophrènes, 1980
Schizogrammes
rêve Qui donc peut avoir des rêves, qui est soi-même un rêve ? Qui est, veut être et doit être, de son objet, le rêve incarné, à la fois déréel et matérialisé ?
Ainsi vont les schizophrènes, bien plutôt rêvés que rêveurs : « dreamed out ».
To dream in or to be dreamed out, that is the question.
D'où l'air qu'ont les schizophrènes d'être des fantômes ambulants, des fragments oniriques, des apparitions.
Ardu d'être le rêve d'autrui, continuellement. Ardu, très ardu — mais fascinant...
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 203