« Chêne » : différence entre les versions
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BLOOM : (''Gélatineux à quatre pattes sous les branches, tigré de soleil, et très digne''.) : Cette posture. Je sentais qu'on attendait ça de moi. La force de l'habitude.</poem>}} |
BLOOM : (''Gélatineux à quatre pattes sous les branches, tigré de soleil, et très digne''.) : Cette posture. Je sentais qu'on attendait ça de moi. La force de l'habitude.</poem>}} |
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{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=[[James Joyce]]|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=764|ISBN=2-07-040018-2}} |
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=[[James Joyce]]|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=764|ISBN=2-07-040018-2}} |
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==== [[Virginia Woolf]], ''Les Vagues'', 1952 ==== |
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{{citation|citation=Tout est étrange. Les choses sont immenses et minuscules. Les tiges des fleurs sont épaisses comme des troncs de chêne. Les feuillages sont hauts comme les dômes de vastes cathédrales. Nous sommes des géants couchés ici, capables de faire frémir les forêts.}} |
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{{Réf Livre|titre= Les Vagues|auteur=[[Virginia Woolf]]|éditeur= Gallimard|Collection= Folio classique|traducteur=Michel Cusin|année=2012|année d'origine=1931|page=52|ISBN=978-2-07-044168-6}} |
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[[Catégorie:Arbre]] |
[[Catégorie:Arbre]] |
Version du 16 novembre 2012 à 19:58
Autres projets:
Littérature
Critique
René Crevel, La Période des sommeils, 1932
Tant de voix sonnaient faux en dépit des sourires que mes oreilles ne voulaient plus entendre. Sur les pavés trop quotidiens, mes pieds traînaient des distances pesantes, bordées d’une ombre qui se trouvait pourtant dépourvue d’épaisseur. Tous les arbres étaient en bois de potence, et ils étaient innombrables dans la forêt de la répression, avec leur feuillage de plomb si épais que, de l’aube au crépuscule et du crépuscule à l’aube, on n’osait imaginer qu’un jour, au-delà de l’horizon et au-delà de l’habitude, brillerait un Soleil tout de soufre et d’amour. Les feuilles répétaient les inepties druidiques des chênes, l’hypocrisie méditerranéenne des oliviers, l’amertume fatale du buis, le puritanisme glacé des saules, et les allusions malsaines chuchotées par les peupliers de la Troisième République.
- « La Période des sommeils », René Crevel, This Quarter vol. 5, nº 1, Septembre 1932, p. 1
Giovanni Macchia, Chateaubriand — Europe n°775-776, 1993
Souvent une corneille centenaire, antique Sibylle du désert, se tient seule perchée sur un chêne avec lequel elle a vieilli : là, tandis que ses soeurs font silence, immobile et comme pleine de pensées, elle abandonne aux vents des monosyllabes prophétiques.
- Ces propos sont de Chateaubriand lui-même.
- « Textes oubliés », Robert André, Chateaubriand — Revue Littéraire Europe (ISSN 0014-2751), nº 775-776, Novembre-décembre 1993, p. 24
Écrit intime
Paul Klee, Journal, 1957
La tempête forme des cuisses puissantes dans le valonnement de la vague et dans la nuque du chêne. On croirait à un combat entre la branche et l'écume. Ce n'est pourtant que jeu. La divinité y assiste et préserve les limites.
- Journal (1957), Paul Klee, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1959 (ISBN 978-2-246-27913-6), Journal I, p. 67
Roman
James Joyce, Ulysse, 1922
La flamme résineuse du bois de camphres s'élève du bûcher des sutties. La fumée de l'encens, drap funèbre, le cache, et s'éparpille. Sortant de son cadre de chêne, une nymphe aux cheveux flottants, légèrement vêtue de couleurs artistiques thé-infusé, descend de sa grotte, passe sous une voûte d'ifs et s'arrête au-dessus de Bloom.
LES IFS (Leurs feuilles murmurent.) : Soeur. Notre soeur. Ch !
LA NYMPHE (Doucement.) : Mortel ! (Compatissante.) Nenni, point ne te sied larmoyer.
BLOOM : (Gélatineux à quatre pattes sous les branches, tigré de soleil, et très digne.) : Cette posture. Je sentais qu'on attendait ça de moi. La force de l'habitude.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 764
Virginia Woolf, Les Vagues, 1952
Tout est étrange. Les choses sont immenses et minuscules. Les tiges des fleurs sont épaisses comme des troncs de chêne. Les feuillages sont hauts comme les dômes de vastes cathédrales. Nous sommes des géants couchés ici, capables de faire frémir les forêts.
- Les Vagues (1931), Virginia Woolf (trad. Michel Cusin), éd. Gallimard, 2012 (ISBN 978-2-07-044168-6), p. 52