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{{Citation|citation=Le flot vient jusqu'ici, une flaque près de là où était son pied. Me pencher dessus, y voir ma tête, miroir sombre, souffler dessus, ça bouge. Tous ces rochers ont des traits, des cicatrices, des initiales.}}
{{Citation|citation=Le flot vient jusqu'ici, une flaque près de là où était son pied. Me pencher dessus, y voir ma tête, miroir sombre, souffler dessus, ça bouge. Tous ces rochers ont des traits, des cicatrices, des initiales.}}
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=[[James Joyce]]|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=593|ISBN=2-07-040018-2}}
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==== [[Virginia Woolf]], ''Les Vagues'', 1952 ====
{{citation|citation=On voit briller les yeux d'oiseaux qui s'approchent à petits sauts — des aigles, des vautours. Ils nous prennent pour des arbres abattus. Ils picorent un ver — plutôt un cobra à lunettes — et le laissent avec sa cicatrice brune purulente se faire déchiqueter par des lions. C'est notre monde à nous, éclairé par des croissants de lune et des étoiles de lumière ; et de grands pétales à demi transparents bloquent les ouvertures comme autant de fenêtres pourpres.}}
{{Réf Livre|titre= Les Vagues|auteur= [[Virginia Woolf]]|éditeur= Gallimard|Collection= Folio classique|traducteur=Michel Cusin|année=2012|année d'origine=1931|page=52|ISBN=978-2-07-044168-6}}


== Psychanalyse ==
== Psychanalyse ==

Version du 16 novembre 2012 à 18:54

Littérature

Prose poétique

Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958

Travaux du poète

Il est quatre heures trente, quatre heures trente. Le jour m'assaille avec sa sentence : il faudra se lever et affronter le travail quotidien, les saluts matinaux, les sourires crispés, les amours dans des lits d'aiguilles, les peines et les diversions qui laissent des cicatrices ineffaçables. Et tout cela sans s'être reposé un seul instant, car maintenant que je suis mort de sommeil, et que je ferme les yeux pesamment, la montre m'appelle : il est huit heures, c'est l'heure.
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — VII, p. 53


Te voici déjà parmi les transparences ; multiplié, ton panache ondoie profusément cygne noyé dans sa propre blancheur. Tu te places sur la cime et cloues ton étincelle. Puis, t'inclinant, tu baises les lèvres gercées du cratère. L'heure est venue d'exploser, sans laisser d'autre trace qu'une longue cicatrice dans le ciel. Tu traverses les galeries des sons et disparais dans un cortège de cuivres.
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Note risquée, p. 96


Roman

James Joyce, Ulysse, 1922

Le flot vient jusqu'ici, une flaque près de là où était son pied. Me pencher dessus, y voir ma tête, miroir sombre, souffler dessus, ça bouge. Tous ces rochers ont des traits, des cicatrices, des initiales.


Virginia Woolf, Les Vagues, 1952

On voit briller les yeux d'oiseaux qui s'approchent à petits sauts — des aigles, des vautours. Ils nous prennent pour des arbres abattus. Ils picorent un ver — plutôt un cobra à lunettes — et le laissent avec sa cicatrice brune purulente se faire déchiqueter par des lions. C'est notre monde à nous, éclairé par des croissants de lune et des étoiles de lumière ; et de grands pétales à demi transparents bloquent les ouvertures comme autant de fenêtres pourpres.


Psychanalyse

Charles Baudouin, L'Oeuvre de Jung et la psychologie complexe, 1963

La théorie de Freud rattache les troubles nerveux à certains chocs, à certains traumatismes, c'est-à-dire à des cicatrices affectives, dont les principales se situeraient dans l'enfance. Cependant, Freud lui-même, pour rendre compte de l'action à retardement de ces chocs (puisque la maladie éclate en général longtemps après, au cours de l'âge adulte), a fait appel à une autre notion, celle de régression. A la suite d'accidents ultérieurs, la « libido », l'énergie affective de l'être, reflue ; refluant, elle rencontre les traces des chocs anciens, qui constituent pour elle des lieux de stagnation privilégiés ; c'est ainsi que ces traces se trouvent ravivées (qu'une peur d'enfance ressuscite en phobie ou en angoisse), et que la névrose éclate.
Au shéma de cette thèse, Jung ne prétend rien changer d'essentiel, mais il place l'accent autrement. Il est clair que l'attention de Freud est retenue avant tout par le traumatisme ; Jung considère la régression, et se demande en outre quel est l' accident dont elle procède. Il observe alors que cet accident est un conflit actuel.

  • L'Oeuvre de Jung et la psychologie complexe (1963), Charles Baudouin, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2002  (ISBN 2-228-89570-97[à vérifier : ISBN invalide]), partie II. Discriminations, chap. VII. Les âges de la vie, Débat de l'infantile et de l'actuel, p. 192


Psychologie

Marie Anaut, La Résilience — Surmonter les traumatismes, 2003

La mise en évidence de phénomène réputé résilient ne signifie pas que la souffrance du sujet soit négligée ou négligeable. Les individus résilients ne sont pas invulnérables et conservent une cicatrice de leurs blessures. En fait, le sujet qui a été blessé va reprendre un autre type de développement et pourra garder trace du traumatisme, sans pour autant être anéanti par les effets délétères.