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==== [[Virginia Woolf]], ''Les Vagues'', 1952 ====
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{{Réf Livre|titre=Les Vagues|auteur=[[Virginia Woolf]]|éditeur=Gallimard|Collection=Folio classique|traducteur=Michel Cusin|année=2012|année d'origine=1931|page=46|ISBN=978-2-07-044168-6}}


[[Catégorie:Métier manuel]]
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Version du 16 novembre 2012 à 19:30

Ernestine von Kirchsberg (1899)

Littérature

Nouvelle

Renée Vivien, La Dame à la Louve, 1904

Les Soeurs du silence

Le moutier pâlissait au milieu d’un immense jardin où ne s’effeuillaient que de virginales fleurs blanches, les fleurs de la stérilité et de la mort. Les plus jeunes parmi les recluses étaient seules autorisées à prodiguer aux plantes et aux feuillages les soins délicats dont s’acquittent habituellement les jardiniers. Car la main grossière d’un homme ne devait point, selon la loi conventuelle, souiller les fleurs. Le plus mystique silence régnait par le couvent. Celles que tourmentait encore le souvenir du verbe venaient, à de rares intervalles, dans le « parloir », où elles reprenaient, pour quelques instants, la vaine pratique du langage humain.
  • La Dame à la Louve, Renée Vivien, éd. Alphonse Lemaire, 1904, Les Soeurs du silence, p. 52


Poésie

Paul Eluard , Capitale de la douleur, 1926

Cachée

Le jardinage est la passion, belle bête de jardinier.
  • Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, Cachée, p. 100


Prose poétique

Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958

Être naturel

Ni morte ni vive, elle est la fleur qui naît de la poitrine des morts et du songe des vivants. La grande fleur qui lentement chaque matin ouvre les yeux et regarde sans reproche le jardinier qui la coupe. A l'intérieur de sa tige tronquée le sang afflue lentement et monte dans l'air, torche silencieuse qui flambe sur les ruines de Mexico. Tout est naissance infinie.
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Être naturel — III, p. 106


Roman

James Joyce, Ulysse, 1922

Par la fenêtre ouverte, les cris effarent le soir qui descend sur la cour d'honneur. Un jardinier sourd, en tablier, masqué du faciès de Matthew Arnold, pousse sa tondeuse sur la pelouse assombrie, et regarde de près la danse des fétus de l'herbe hachée. Pour nous-mêmes... néopaganisme... ombilic.


Jean Genet, Pompes funèbres, 1947

Le jardinier est la plus belle rose de son jardin.
  • Pompes funèbres, Jean Genet, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1953  (ISBN 2-07-02-027919-7[à vérifier : ISBN invalide]), p. 50


Virginia Woolf, Les Vagues, 1952

Cours ! dit Bernard. Cours ! Le jardinier à la barbe noire nous a vus ! On va nous tirer dessus ! On va nous tirer comme des geais et nous épingler au mur. Nous sommes en pays ennemi. Il nous faut nous réfugier dans le bois de hêtres. Il nous faut nous cacher sous les arbres. J'ai cassé une petite branche quand nous sommes venus. Il y a un sentier secret. Baisse-toi autant que tu peux. Suis-moi sans regarder derrière toi. Ils vont nous prendre pour des renards. Cours !