« William Shakespeare » : différence entre les versions
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Version du 30 juillet 2012 à 19:39
William Shakespeare (baptisé le 26 avril 1564, mort le 23 avril 1616) est un poète et dramaturge anglais.
Roméo et Juliette, 1591
- Roméo et Juliette, William Shakespeare (trad. François-Victor Hugo), éd. Librio, 1994 (ISBN 2-290-33482-0), acte III, scène 2, p. 57 (texte intégral sur Wikisource)
Juliette : Bon pèlerin, vous êtes trop sévère pour votre main qui n'a fait preuve en ceci que d'une respectueuse dévotion. Les saintes mêmes ont des mains que peuvent toucher les mains des pèlerins ; et cette étreinte est un pieux baiser.
Roméo : Les saintes n'ont-elles pas des lèvres, et les pèlerins aussi ?
Juliette : Oui, pèlerin, des lèvres vouées à la prière.
Roméo : Oh ! alors, chère sainte, que les lèvres fassent ce que font les mains. Elles te prient ; exauce-les, de peur que leur foi ne se change en désespoir.
Juliette : Les saintes restent immobiles, tout en exauçant les prières.
Roméo : Restez donc immobile, tandis que je recueillerai l'effet de ma prière. Vos lèvres ont effacé le péché des miennes.
Juliette : Mes lèvres ont gardé pour elles le péché qu'elles ont pris des vôtres.
Roméo : Vous avez pris le péché de mes lèvres ? Ô reproche charmant ! Alors rendez-moi mon péché.
- Roméo et Juliette, William Shakespeare (trad. François-Victor Hugo), éd. Librio, 1994 (ISBN 2-290-33482-0), acte I, scène 5, p. 29 (texte intégral sur Wikisource)
Roméo : Non, croyez-moi : vous avez tous la chaussure de bal et le talon léger : moi, j'ai une âme de plomb qui me cloue au sol et m'ôte le talent de remuer.
Mercutio : Vous êtes amoureux ; empruntez à Cupidon ses ailes, et vous dépasserez dans votre vol notre vulgaire essor.
Roméo : Ses flèches m'ont trop cruellement blessé pour que je puisse m'élancer sur ses ailes légères ; enchaîné comme je le suis, je ne saurais m'élever au-dessus d'une immuable douleur, je succombe sous l'amour qui m'écrase.
Mercutio : Prenez le dessus et vous l'écraserez : le délicat enfant sera bien vite accablé par vous.
Roméo : L'amour, un délicat enfant ! Il est brutal, rude, violent ; il écorche comme l'épine.
Mercutio : Si l'amour est brutal avec vous, soyez brutal avec lui ; écorchez l'amour qui vous écorche, et vous le dompterez.
- « Roméo et Juliette » (1596), dans Œuvres complètes de William Shakespeare, éd. Pagnerre, 1865-1872, vol. 7, scène 4, p. 264 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Roméo : Elle parle ! Oh ! parle encore, ange resplendissant ! Car tu rayonnes dans cette nuit, au-dessus de ma tête, comme le messager ailé du ciel, quand, aux yeux bouleversés des mortels qui se rejettent en arrière pour le contempler, il devance les nuées paresseuses et vogue sur le sein des airs !
Juliette : Ô Roméo ! Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Capulet.
- « Roméo et Juliette » (1596), dans Œuvres complètes de William Shakespeare, éd. Pagnerre, 1865-1872, vol. 7, scène 7, p. 278 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Juliette : Mon oreille n'a pas encore aspiré cent paroles proférées par cette voix, et pourtant j'en reconnais le son. N'es-tu pas Roméo et un Montague ?
Roméo : Ni l'un ni l'autre, belle vierge, si tu détestes l'un et l'autre.
Juliette : Comment es-tu venu ici, dis-moi ? et dans quel but ? Les murs du jardin sont hauts et difficiles à gravir. Considère qui tu es : ce lieu est ta mort, si quelqu'un de mes parents te trouve ici.
Roméo : J'ai escaladé ces murs sur les ailes légères de l'amour : car les limites de pierre ne sauraient arrêter l'amour, et ce que l'amour peut faire, l'amour ose le tenter ; voilà pourquoi tes parents ne sont pas un obstacle pour moi.
- « Roméo et Juliette » (1596), dans Œuvres complètes de William Shakespeare, éd. Pagnerre, 1865-1872, vol. 7, scène 7, p. 279 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- Roméo et Juliette, William Shakespeare (trad. François-Victor Hugo), éd. Librio, 1994 (ISBN 2-290-33482-0), acte V, scène 3, p. 64
Richard II, 1597
- « Richard II » (1597), dans Œuvres complètes de William Shakespeare, William Shakespeare, éd. Pagnerre, 1865-1872, vol. 11, acte I, scène III, p. 106 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- Citation choisie pour le 26 février 2009.
Le Marchand de Venise, 1598
des dimensions, des sens, de l'affection, de la passion ; nourri avec
la même nourriture, blessé par les mêmes armes, exposé
aux mêmes maladies, soigné de la même façon,
dans la chaleur et le froid du même hiver et du même été
que les Chrétiens ? Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ?
Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez,
- (en) Shylock : Hath not a Jew eyes? Hath not a Jew hands, organs
dimensions, senses, affections, passions; fed with
the same food, hurt with the same weapons, subject
to the same diseases, heal'd by the same means,
warm'd and cool'd by the same winter and summer
as a Christian is? If you prick us, do we not bleed?
If you tickle us, do we not laugh? If you poison us,
do we not die? And if you wrong us, shall we not revenge?
- Le Marchand de Venise, William Shakespeare, éd. Folger Shakespeare Library, 2004 (ISBN 978-0743477567), acte III, scène 1, p. 45
Henry V, 1599
- (en) King Henry : We are no tyrant, but a Christian king,
Unto whose grace our passion is subject
As is our wretches fettered in our prisons.
- Henry V, William Shakespeare (trad. Sylvène Monod), éd. Flammarion, 2000 (ISBN 2-08-071120-2), acte I, scène 2, p. 50-51
- (en) King Henry : […] the king is not bound to answer the particular endings of his soldiers, the father of his son, nor the master of his servant.
- Henry V, William Shakespeare (trad. Sylvène Monod), éd. Flammarion, 2000 (ISBN 2-08-071120-2), acte IV, scène 1, p. 152-153
Et la Crépin Crépinien ne reviendra jamais
A compter de ce jour jusqu'à la fin du monde
Sans que de nous on se souvienne
- (en) King Henry : […] And Crispin Crispian shall ne'er go by
From this day to the ending of the world
But we in it shall be remember'd
We few, we happy few, we band of brothers.
- Henry V, William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Folio théâtre », 1999 (ISBN 2070407594), acte IV, scène 3, p. 264-265
The Tragical history of Hamlet, 1603
- (en) A mote it is to trouble the mind's eye.
- Tragédies, Œuvres complètes I (1603), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2002 (ISBN 978-2-07-011362-0), acte I, scène 1, p. 684
Ton noble père dans la poussière.
Tu sais que c'est commun : toute vie doit mourir,
Passer de la nature à l'éternité.
- (en) Do not for ever with thy vailed lids
Seek for thy noble father in the dust.
Thou know'st 'tis common, all that lives must die,
Passing through nature to eternity.
- Tragédies, Œuvres complètes I (1603), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2002 (ISBN 978-2-07-011362-0), acte I, scène 2, p. 694
Ont été servies froides au repas du mariage.
- (en) Thrift, thrift, Horatio. The funeral bak'd meats
Did coldly furnish forth the marriage tables.
- Tragédies, Œuvres complètes I (1603), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2002 (ISBN 978-2-07-011362-0), acte I, scène 2, p. 702
Si elle dévoile seulement sa beauté à la lune.
- (en) The chariest maid is prodigal enough
If she unmask her beauty to the moon.
- Tragédies, Œuvres complètes I (1603), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2002 (ISBN 978-2-07-011362-0), acte I, scène 3, p. 712
- (en) Something is rotten in the state of Denmark.
- Tragédies, Œuvres complètes I (1603), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2002 (ISBN 978-2-07-011362-0), acte I, scène 4, p. 728
Pourquoi suis-je né pour le remettre en place !
- (en) The time is out of joint. O cursed spite
That ever I was born to set it right !.
- Tragédies, Œuvres complètes I (1603), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2002 (ISBN 978-2-07-011362-0), acte I, scène 5, p. 744
- (en) … there is nothing either good or bad but thinking makes it so.
- Tragédies, Œuvres complètes I (1603), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2002 (ISBN 978-2-07-011362-0), acte II, scène 1, p. 776
Hamlet : Un rêve n'est qu'une ombre.
- (en) Guildenstern : Which dreams indeed are ambition ; for the very substance of the ambitious is merely the shadow of a dream.
Hamlet : A dream itself is but a shadow.
Rosencrantz : Truly, and I hold ambition of so airy and light a quality that it is but a shadow's shadow.
- Tragédies, Œuvres complètes I (1603), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2002 (ISBN 978-2-07-011362-0), acte II, scène 2, p. 776
N'est pas plus laide sous le maquillage qui la flatte
Que ne l'est mon forfait sous le badigeon de mes mots.
Ô lourd fardeau !
- (en) The harlot's cheek, beautied with plast'ring art,
Is no more ugly to the thing that helps it
Than is my deed to my most painted word.
O heavy burthen !
- Tragédies, Œuvres complètes I (1603), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2002 (ISBN 978-2-07-011362-0), acte III, scène 1, p. 806
Hamlet : Être, ou ne pas être, c'est là la question:
Y a-t-il plus de noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante,
Ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter par une révolte?
- (en)
To be, or not to be: that is the question:
Whether 'tis nobler in the mind to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune,
Or to take arms against a sea of troubles,
And by opposing end them?
- Tragédies, Œuvres complètes I (1603), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2002 (ISBN 978-2-07-011362-0), acte III, scène 1, p. 806
Hamlet : Il y a plus de choses sur la terre et dans le ciel, Horatio, qu’il n’en est rêvé dans votre philosophie.
- (en)
There are more things in heaven and earth, Horatio,
Than are dreamt of in your philosophy.
- Œuvres complètes, tome I, William Shakespeare (trad. François-Victore Hugo), éd. Pagnerre, 1866, scène 5, p. 240
The Tragedy of King Lear, 1605
Ils nous tuent pour se divertir.
- (en) As flies to wanton boys are we to the gods ;
They kill us for their sport.
- Le Roi Lear (1605), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Folio théâtre », 1993 (ISBN 2-07-038709-7), acte IV, scène 1, p. 158
The Tragedy of Macbeth, 1606
Qui s'agite et parade une heure, sur la scène,
Puis on ne l'entend plus. C'est un récit
Plein de bruit, de fureur, qu'un idiot raconte
Et qui n'a pas de sens.
- (en) Life's but a walking shadow, a poor player
That struts and frets his hour upon the stage,
And then is heard no more. It is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifying nothing.
- The Tragedy of Macbeth (1623), William Shakespeare (trad. Yves Bonnefoy), éd. Folio, coll. « Folio classique », 1995 (ISBN 2-07-037676-1), acte V, scène 5, p. 315 (texte intégral sur Wikisource)
- (en) The Oxford Shakespeare, The Complete works, William Shakespeare, éd. Oxford, 1998, acte V, scène 5, p. 998 (texte intégral sur Wikisource)
The Tempest, 1611
- Nous sommes de l'étoffe dont les rêves sont faits, notre petite vie est cerclée d'un sommeil.
- (en) We are such stuff as dreams are made on, and our little life is rounded with a sleep.
- (en) The Tempest (1611), William Shakespeare (trad. Pierre Leyris), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion / Théâtre bilingue », 1993 (ISBN 2-08-070668-3), acte IV, scène 1, p. 224 (texte intégral sur Wikisource)
À propos de Shakespeare
- Le siècle du progrès — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992 (ISBN 2-7056-6179-4), partie De la tradition en littérature, 12 avril 1858. Causeries du lundi, t. XV, p. 7
- Comte de Lautréamont, poète
- « Poésie II », dans Œuvres complètes, Lautréamont, éd. Gallimard, coll. « Poésie/Gallimard », 1973, p. 299
- Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 50
- Citation de René Girard, anthropologue, membre de l'académie française.
- Shakespeare. Les feux de l’envie, René Girard, éd. Grasset, 1990 (ISBN 2-246-24991-0), p. 167
- Fritz Lang, Lotte H. Eisner, éd. Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2005, p. 441
Autres projets:
- Citation de Jimmy Page, guitariste et producteur anglais
- Led Zeppelin, François Ducray, éd. Castor Music, 2005, p. 13
- Joseph McBride, critique
- Les grands cinéastes: Orson Welles, Paolo Mereghetti, éd. Cahiers du cinéma, 2007, p. 57