« Rire » : différence entre les versions
→Paul Eluard , Capitale de la douleur, 1926 : hors critères |
→Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927 : hors critères |
||
Ligne 27 : | Ligne 27 : | ||
{{citation|citation=Je ris, tu ris, il rit, nous rions aux larmes en élevant le ver que les ouvriers veulent tuer. On a le calembour aux lèvres et des chansons étroites.|précisions=Cette citation provient d'une revue dirigée par [[André Breton]].}} |
{{citation|citation=Je ris, tu ris, il rit, nous rions aux larmes en élevant le ver que les ouvriers veulent tuer. On a le calembour aux lèvres et des chansons étroites.|précisions=Cette citation provient d'une revue dirigée par [[André Breton]].}} |
||
{{Réf Article|titre=''[[Les Champs Magnétiques]]'' partie I La Glace sans tain|auteur=[[André Breton]]/[[Philippe Soupault]]|publication=Littérature|numéro=8|date=Octobre 1919|page=9}} |
{{Réf Article|titre=''[[Les Champs Magnétiques]]'' partie I La Glace sans tain|auteur=[[André Breton]]/[[Philippe Soupault]]|publication=Littérature|numéro=8|date=Octobre 1919|page=9}} |
||
==== [[Robert Desnos]], ''La liberté ou l'amour !'', 1927 ==== |
|||
{{citation|citation=Pas plus que l’océan, pas plus que le désert, pas plus que les glaciers, les murs du cimetière n’assignent de limites à mon existence tout imaginaire. Et cette matérielle figure, le squelette des danses macabres, peut frapper s’il lui plaît à ma fenêtre et pénétrer dans ma chambre. Elle trouvera un champion robuste qui se rira de son étreinte.}} |
|||
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=62|section=VI. Pamphlet contre la mort|ISBN=978-2-07-027695-0}} |
|||
{{citation|citation=Qu’ils me font rire ceux qui prétendent faire autre chose dans cette tempête que des gestes désespérés de moulins à vent, des contorsions de cerfs-volants, des mouvements arbitraires d’ailes, ceux qui se prétendent timonniers capables d’aller au port, ceux pour qui doute n’est pas synonyme d’inquiétude, ceux qui sourient finement !}} |
|||
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=64|section=VI. Pamphlet contre la mort|ISBN=978-2-07-027695-0}} |
|||
==== [[Octavio Paz]], ''Liberté sur parole'', 1958 ==== |
==== [[Octavio Paz]], ''Liberté sur parole'', 1958 ==== |
Version du 18 avril 2012 à 07:21
Le rire marque un sentiment de gaieté par un mouvement de la bouche accompagné souvent de bruit et par une expression correspondante des regards et des traits du visage.
Cinéma
Marcel Pagnol, Le Schpountz, 1937-1938
Claude Lelouch, L'aventure c'est l'aventure, 1972
Aldo : C'est pas à toi, cette phrase.
Jacques : Non, mais ça fait plaisir à entendre.
Littérature
Écrit intime
Paul Klee, Journal, 1957
- Journal (1957), Paul Klee, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1959 (ISBN 978-2-246-27913-6), Journal I, p. 68
Prose poétique
André Breton/Philippe Soupault, Les Champs Magnétiques, 1919
- Cette citation provient d'une revue dirigée par André Breton.
- « Les Champs Magnétiques partie I La Glace sans tain », André Breton/Philippe Soupault, Littérature, nº 8, Octobre 1919, p. 9
Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958
Ma vie avec la vague
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Sables mouvants — Ma vie avec la vague, p. 76
Elle avait des cauchemars, délirait avec le soleil, avec des plages brûlantes. Elle rêvait au pôle et à se convertir en un grand morceau de glace, naviguant sous des cieux noirs pendant des nuits longues de plusieurs mois. Elle m'insultait. Elle maudisait, elle riait, emplissant la maison d'éclats de rire et de fantasmes. Elle appelait les monstres des profondeurs, aveugles, rapides, obtus. Chargée d'électricité, elle carbonisait ce qu'elle touchait ; acide, elle corrompait ce qu'elle effleurait. Ses bras si doux devinrent des cordes rudes qui m'étranglaient. Et son corps, verdâtre et élastique, était un fouet implacable qui frappait et frappait. Je m'enfuis. Les horribles poissons rirent d'un rire féroce.
Dans les montagnes, parmi les hauts pins et les précipices, j'ai respiré l'air frais et ténu comme une pensée de liberté. Un mois s'est passé, et je suis revenu. J'étais décidé. Il avait fait si froid que je trouvai sur le marbre de la cheminée, près du feu éteint, une statue de glace. Je ne fus pas touché par sa beauté haïe. Je la jetai dans un grand sac de toile et je sortis, avec l'endormie sur mon dos. Dans un restaurant des faubourgs, je la vendis à un patron ami qui se mit incontinent à la piler en petits morceaux qu'il déposa dans le seau où il faisait rafraîchir les bouteilles. Ainsi s'acheva ma vie avec la vague.
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Sables mouvants — Ma vie avec la vague, p. 77
Promenade nocturne
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Promenade nocturne, p. 86
Joyce Mansour, Dolman le maléfique, 1961
- « Dolman le maléfique », Joyce Mansour, La Brèche, nº 1, Octobre 1961, p. 49
Dolman se lassa de son image aqueuse et ordonna à nouveau la mise en route de la communauté. Les villageois ensablés arrachèrent leurs enfants aux cocotiers et repartirent en se lamentant sur les chemins de la forêt. Dolman était lourd d'angoisse. Il retrouva sa hutte et ses vieilles habitudes sans plaisir. L'insatisfaction usait ses méninges, et un désir galopant gonflait ses poumons comme un caillot de sang. La mort acheta un billet de loterie en son nom.
C'est alors que le Diable intervint. Ne pouvant accepter l'évasion d'une de ses créatures, il quitta sa tour de silence et accourut, détermine à enfermer Dolman dans les perspectives toujours changeantes d'une souffrance sans issue. On pense bien qu'il ne pouvait permettre l'anéantissement de la fange, il en avait trop besoin pour consolider son règne. Il retroussa donc ses babines et se prépara à la lutte. Il ne laissa rien au hasard car l'imprévu est père du rire et le rire libère, allège et arrache le guidon des pattes démoniaques.
- « Dolman le maléfique », Joyce Mansour, La Brèche, nº 1, Octobre 1961, p. 50
Roman
François Rabelais, Gargantua, 1534
- Cette maxime est tirée d'Aristote, De partibus animalium, 3, 10. Elle se retrouve aussi dans les œuvres de Guillaume Bouchet, poète et ami de Rabelais.
- Gargantua (1534), François Rabelais, éd. Seuil (Points), 1995, Avertissement au lecteur, p. 45 (texte intégral sur Wikisource)
Jean-Jacques Rousseau, Julie ou La nouvelle Héloïse, 1761
- Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967 (ISBN 2-08-070148-7), partie II, Lettre XXVII. Réponse de Julie, p. 216
- Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967 (ISBN 2-08-070148-7), partie II, Lettre XXVII. Réponse de Julie, p. 217
Gabriele D'Annunzio, Le Feu, 1900
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. II. L'empire du silence, p. 733
James Joyce, Ulysse, 1922
De nouveau Kennyglousse penche la belle pyramide de ses cheveux, se baisse, montre le peigne d'écaille de sa nuque, fait pleuvoir le thé hors de sa bouche, s'étranglant de thé et de rire, toussant de s'étrangler, miaulant :
— Ô ces yeux de poisson mort ! Penser qu'on pourrait être mariée à un homme comme ça ! Avec ses deux poils de barbe.
Douce laisse échapper un splendide hurlement, le vrai hurlement d'une vraie femme, ravissement, joie, indignation.
— Mariée à ce nez huileux ! hurle-t-elle.
Gamme de rire, de l'aigu au grave, de bronze et d'or, elles se provoquent l'une l'une, carillon sur carillon, sonneries alternées orbronze bronzor, gravaigu, rire sur rire. Et pouffent de plus belle.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 399
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 527
Julien Green, Léviathan, 1929
- Léviathan (1897), Julien Green, éd. Fayard, coll. « Le Livre de Poche », 1993 (ISBN 978-2-253-09940-[à vérifier : ISBN invalide]), chap. XIII, p. 169
André Breton, L'Amour fou, 1937
- L'Amour fou, André Breton, éd. Gallimard, 1976 (ISBN 978-2070367238), p. 66 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Dominique Fernandez, Porporino ou les mystères de Naples, 1974
« — Eh bien ! soyons plus précis. Ces yeux aux reflets verts, ces lèvres de corail, ces cheveux qui bouclent avec tant de grâce sans le secours des fers, votre teint, Feliciano, votre manière de marcher, de vous tenir, n'appartiennent pas, j'en mets ma main au feu, à une petite victime de la cruauté sacerdotale.
« A-t-il entendu dire, me demandai-je, que je passe pour être né de la fornication d'un prêtre ? J'allais éclater de rire à cause de la tournure fadement complimenteuse et bizarrement alambiquée de sa phrase, quand je m'avisai, par je ne sais quel frémissement qui parcourut ma personne, que peut-être le chevalier de Casanova ne songeait nullement à goûter avec moi les douceurs de la paternité.
« — Feliciano, reprit-il, je suis sûr que votre conformation diffère de la mienne.
« J'hésitais encore à comprendre.
« — Vous n'êtes qu'une beauté travestie.
« — Monsieur, répondis-je, je suis Feliciano Marchesi.
« — Ma chère, vous êtes une jolie femme déguisée. Si la longue contemplation que j'ai faite de vos charmes ne m'en avait donné l'assurance, je n'aurais jamais eu l'effronterie de vous attirer derrière ce rideau.
- Porporino ou les mystères de Naples (1974), Dominique Fernandez, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1974 (ISBN 978-2-246-01243-6), partie II « Les pauvres de Jésus-Christ », Une méprise plutôt étrange, p. 233
Philosophie
Psychanalyse
Daniel Sibony, Les Sens du rire et de l'humour, 2010
- Les Sens du rire et de l'humour, Daniel Sibony, éd. Odile Jacob, 2010, p. 12
Autres projets: