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{{citation|citation=Dès le jour, les rues sont pleines, les trottoirs roulent des foules comme des torrents grossis. Tout cela descend vers l’Exposition, ou en revient, ou y retourne. Sur les chaussées, les voitures se tiennent comme les wagons d’un train sans fin. Pas une n’est libre, pas un cocher ne consent à vous conduire ailleurs qu’à l’Exposition, ou à sa remise quand il va relayer.}} |
{{citation|citation=Dès le jour, les rues sont pleines, les trottoirs roulent des foules comme des torrents grossis. Tout cela descend vers l’Exposition, ou en revient, ou y retourne. Sur les chaussées, les voitures se tiennent comme les wagons d’un train sans fin. Pas une n’est libre, pas un cocher ne consent à vous conduire ailleurs qu’à l’Exposition, ou à sa remise quand il va relayer.}} |
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{{Réf Livre|titre=La Vie errante|auteur=[[Guy de Maupassant]]|éditeur=P. Ollendorff|année=1890|page=5|section=Lassitude}} |
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==== [[André Breton]], ''[[w:L'Amour fou|L'Amour fou]]'', [[w:1937 en littérature|1937]] ==== |
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{{citation| Je ne découvre en moi d'autre trésor que la clé qui m'ouvre ce pré sans limites depuis que je te connais, ce pré fait de la répétition d'une seule plante toujours plus haute, dont le balancier d'amplitude toujours plus grande me conduira jusqu'à la mort. La mort, d'où l'horloge à fleurs des campagnes, belle comme ma pierre tombale dressée, se remettra en marche sur la pointe des pieds pour chanter les heures qui ne passent pas. Car une femme et un homme qui, jusqu'à la fin des temps, doivent être toi et moi, glisseront à leur tour sans se retourner jamais jusqu'à perte de sentier, dans la lueur oblique, aux confins de la vie et de l'oubli de la vie, dans l'herbe fine qui court devant nous à l'arborescence. Elle est, cette herbe dentelée, faite des mille liens invisibles, intranchables, qui se sont trouvés unir ton système nerveux au mien dans la nuit profonde de la connaissance.}} |
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{{Réf Livre|page=119|référence=L'Amour fou/Gallimard-Folio}} |
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[[Catégorie:Thème]] |
[[Catégorie:Thème]] |
Version du 7 mars 2012 à 23:20
Littérature
Poésie
Paul Eluard , L'Amour la poésie, 1929
Armure de proie
Pour en finir
Une tombe ornée de très jolis bibelots
Un voile de soie sur les lenteurs de la luxure
Pour en finir
Une hache dans le dos d'un seul coup.
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1929), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Comme une image, IV. Armure de proie, p. 205
Prose poétique
Novalis, Hymne à la nuit, 1800
Mais l’ancien monde touche à sa fin ; ses jardins rians se flétrissent, les dieux s’en vont avec leur suite, et la nature reste déserte et sans vie. Le charme de l’existence tombe dans des paroles obscures, comme on voit la fleur s’en aller en poussière ; la croyance est loin, et avec elle, la vive, la puissante imagination.
- « Hymne à la nuit », Novalis, Nouvelle revue germanique, nº 14, 1833, p. 238
André Breton, Poisson soluble, 1924
La fin était venue avec les voitures de laitiers, tintinnabulante dans les corridors de laurier du jour maussade. A la première alerte, je m'étais réfugié dans le cuirassier de pierre, où personne ne pouvait me découvrir.
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 5, p. 41
Paul Eluard , Capitale de la douleur, 1926
Sous la menace rouge
Sous la menace rouge d'une épée, défaisant sa chevelure qui guide des baisers, qui montre à quel endroit le baiser se repose, elle rit. L'ennui, sur son épaule, s'est endormi. L'ennui ne s'ennuie qu'avec elle qui rit, la téméraire, et d'un rire insensé, d'un rire de fin du jour semant sous tous les ponts des soleils rouges, des lunes bleues, fleurs fanées d'un bouquet désenchanté.
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, Sous la menace rouge, p. 99
Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927
Faiseurs d’épitaphes, marbriers, orateurs funèbres, marchands de couronnes, toute votre engeance funéraire est impuissante à briser le vol souverain de ma vie projetée, sans raison et sans but, plus loin que les fins de mondes, les Josaphat’s Kermesses et les biographies.
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), VI. Pamphlet contre la mort, p. 62
René Char, Fureur et mystère, 1948
Le Bulletin des baux
Ta dictée n'a ni achèvement ni fin. Souchetée seulement d'absences, de volets arrachés, de pures inactions.
Juxtapose à la fatalité la résistance à la fatalité. Tu connaîtras d'étranges hauteurs.
- Fureur et mystère (1948), René Char, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1962 (ISBN 2-07-030065-X), partie LE POEME PULVERISE (1945-1947), Le Bulletin des baux, p. 188
Récit de voyage
Guy de Maupassant, La Vie errante, 1890
Lassitude
Dès le jour, les rues sont pleines, les trottoirs roulent des foules comme des torrents grossis. Tout cela descend vers l’Exposition, ou en revient, ou y retourne. Sur les chaussées, les voitures se tiennent comme les wagons d’un train sans fin. Pas une n’est libre, pas un cocher ne consent à vous conduire ailleurs qu’à l’Exposition, ou à sa remise quand il va relayer.
- La Vie errante, Guy de Maupassant, éd. P. Ollendorff, 1890, Lassitude, p. 5
André Breton, L'Amour fou, 1937
Je ne découvre en moi d'autre trésor que la clé qui m'ouvre ce pré sans limites depuis que je te connais, ce pré fait de la répétition d'une seule plante toujours plus haute, dont le balancier d'amplitude toujours plus grande me conduira jusqu'à la mort. La mort, d'où l'horloge à fleurs des campagnes, belle comme ma pierre tombale dressée, se remettra en marche sur la pointe des pieds pour chanter les heures qui ne passent pas. Car une femme et un homme qui, jusqu'à la fin des temps, doivent être toi et moi, glisseront à leur tour sans se retourner jamais jusqu'à perte de sentier, dans la lueur oblique, aux confins de la vie et de l'oubli de la vie, dans l'herbe fine qui court devant nous à l'arborescence. Elle est, cette herbe dentelée, faite des mille liens invisibles, intranchables, qui se sont trouvés unir ton système nerveux au mien dans la nuit profonde de la connaissance.
- L'Amour fou, André Breton, éd. Gallimard, 1976 (ISBN 978-2070367238), p. 119 (voir la fiche de référence de l'œuvre)