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{{citation|citation=— Ainsi avons-nous voulu que fût pressée la grappe merveilleuse. Aucune idolâtrie n’entre en notre passion. Hâtez-vous de rire, religieux déifages, francs-maçons idiots. Un instant notre imagination trouve en ce festin une raison de s’élever plus haut que les neiges éternelles. À peine la saveur merveilleuse a-t-elle pénétré notre palais, à peine nos sens sont-ils émus qu’une image tyrannique se substitue à celle de l’ascension amoureuse : celle d’une route interminable et monotone, d’une cigarette immense qui dégage un brouillard où s’estompent les villes, celle de vingt mains tendant vingt cigarettes différentes, celle d’une bouche charnue.|précisions=Il est ici question du Club des Buveurs de Sperme.}}
{{citation|citation=— Ainsi avons-nous voulu que fût pressée la grappe merveilleuse. Aucune idolâtrie n’entre en notre passion. Hâtez-vous de rire, religieux déifages, francs-maçons idiots. Un instant notre imagination trouve en ce festin une raison de s’élever plus haut que les neiges éternelles. À peine la saveur merveilleuse a-t-elle pénétré notre palais, à peine nos sens sont-ils émus qu’une image tyrannique se substitue à celle de l’ascension amoureuse : celle d’une route interminable et monotone, d’une cigarette immense qui dégage un brouillard où s’estompent les villes, celle de vingt mains tendant vingt cigarettes différentes, celle d’une bouche charnue.|précisions=Il est ici question du Club des Buveurs de Sperme.}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=71|section=VII. Révélation du monde|ISBN=978-2-07-027695-0}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=71|section=VII. Révélation du monde|ISBN=978-2-07-027695-0}}

{{citation|citation=L’éponge sacrée qui s’aplatit au creux des omoplates et à la naissance des seins, sur le cou et sur la taille, à la naissance des reins et sur le triangle des cuisses, qui disparaît entre les fesses musclées et dans le ténébreux couloir de la passion, qui s’écrase et sanglote sous les pieds nus des femmes.}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=85|section=VII. Révélation du monde|ISBN=978-2-07-027695-0}}


== Philosophie ==
== Philosophie ==

Version du 4 février 2012 à 23:08

En philosophie, une passion désigne une inclination non maîtrisable.

Littérature

Écrits intimes

Paul Klee, Journal, 1957

Travail plutôt préparatoire. Un Oiseau Phénix. Un homme brandissant les poings serrés, en forme de ramure. Et un autre à qui pousse une denture de fauve dans un moment de passion.


Poésie

Robert Desnos, Rrose Sélavy, 1922

Rrose Sélavy propose que la pourriture des passions devienne la nourriture des nations.
  • « Rrose Sélavy », Robert Desnos, Littérature Nouvelle Série, nº 7, Décembre 1922, p. 17


Paul Eluard , Capitale de la douleur, 1926

Une couleur madame, une couleur monsieur,
Une aux seins, une aux cheveux,
La bouche des passions
Et si vous voyez rouge
La plus belle est à vos genoux.

  • Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Les petits justes, IV. Une couleur madame, p. 80


Le jardinage est la passion, belle bête de jardinier.
  • Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, Cachée, p. 100


Prose poétique

Comte de Lautréamont, Poésies, 1870

Décrire les passions n'est rien ; il suffit de naître un peu chacal, un peu vautour, un peu panthère.


Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927

Dans le couloir, ce fut le piétinement du garçon d’hôtel relevant pour les cirer, paire par paire, les chaussures à talons Louis XV. Quel Père Noël attendu depuis des siècles déposera l’amour dans ces chaussures, objet d’un rite journalier et nocturne de la part de leur propriétaire, en dépit de la désillusion du réveil ? Quel sinistre démon se borne à les rendre plus brillantes qu’un miroir à dessein de refléter, transformées en négresses, les stationnantes et sensibles femmes à passion.
  • La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962  (ISBN 978-2-07-027695-0), III. Tout ce qu'on voit est d'or, p. 32


La nuit de son incarnation approche où, ruisselant de neige et de lumière, il signifiera a ses premiers fidèles que le temps est venu de saluer le tranquille prodige des lavandières qui bleuissent l’eau des rivières et celui d’un dieu visible sous les espèces de la mousse de savon, modelant le corps d’une femme admirable, debout dans sa baignoire, et reine et déesse des glaciers de la passion rayonnant d’un soleil torride, mille fois réfléchi, et propices à la mort par insolation. Ah ! si je meurs, moi, nouveau Baptiste, qu’on me fasse un linceul de mousse savonneuse évocatrice de l’amour et par la consistance et par l’odeur.
  • La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962  (ISBN 978-2-07-027695-0), III. Tout ce qu'on voit est d'or, p. 32


— Ainsi avons-nous voulu que fût pressée la grappe merveilleuse. Aucune idolâtrie n’entre en notre passion. Hâtez-vous de rire, religieux déifages, francs-maçons idiots. Un instant notre imagination trouve en ce festin une raison de s’élever plus haut que les neiges éternelles. À peine la saveur merveilleuse a-t-elle pénétré notre palais, à peine nos sens sont-ils émus qu’une image tyrannique se substitue à celle de l’ascension amoureuse : celle d’une route interminable et monotone, d’une cigarette immense qui dégage un brouillard où s’estompent les villes, celle de vingt mains tendant vingt cigarettes différentes, celle d’une bouche charnue.
  • Il est ici question du Club des Buveurs de Sperme.


L’éponge sacrée qui s’aplatit au creux des omoplates et à la naissance des seins, sur le cou et sur la taille, à la naissance des reins et sur le triangle des cuisses, qui disparaît entre les fesses musclées et dans le ténébreux couloir de la passion, qui s’écrase et sanglote sous les pieds nus des femmes.


Philosophie

Maxime Rovere, La joie, mode d'emploi, 2010

Un affect n'apparaît comme une passion que si et seulement si l'Esprit qui le considère (autrement dit, le soi-disant observateur) ne connaît pas la cause qui produit en lui cet affect. Autrement dit, les passions que décrit Spinoza n'existent positivement pas, elles n'ont de sens que relativement à celui qui les pense. La force de L'Ethique n'est donc pas d'énoncer des vérités sur la nature et les passions humaines, mais de suivre leur mécanique subjective pour faire progressivement évoluer le lecteur. Car, si l'on commence à comprendre comment fonctionne une passion, elle deviendra une action (L'Ethique, V, 3) !

  • Cette citation provient d'un dossier coordonné par Maxime Rovere concernant la philosophie spinozienne.
  • « La joie, mode d'emploi », Maxime Rovere, Le Magazine Littéraire, nº 493, Janvier 2010, p. 68


Pour être heureux, il faut nous libérer de la passion. Et, comme il n'y a de passion que par erreur, il faut nous libérer de l'erreur.

  • Cette citation provient d'un dossier coordonné par Maxime Rovere concernant la philosophie spinozienne.
  • « La joie, mode d'emploi », Maxime Rovere, Le Magazine Littéraire, nº 493, Janvier 2010, p. 69


Psychologie

Mary Esther Harding, Les Mystères de la femme, 1953

[...] la femme ne peut devenir une que lorsqu'elle a pleinement conscience des possibilités qui sommeillent dans sa propre nature, qu'elle a éprouvé ce que c'est que d'être enflammée par la passion charnelle et spirituelle et qu'elle a consacré ses facultés au service du dieu de l'instinct. Alors, lorsque l'énergie divine, impersonnelle s'est éveillée en elle, elle parvient à la chasteté de l'âme, à l'unicité ou intégrité de son être, en dédiant son émotion la plus profonde aux dieux de l'instinct, quel que soit le nom qu'elle leur donne.
  • Les Mystères de la femme (1953), Mary Esther Harding (trad. Eveline Mahyère), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2001  (ISBN 2-228-89431-1), chap. X. Le mariage sacré, p. 234