« Figures de style » : différence entre les versions

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''Figure de style consistant en la reprise, à la fin d'une proposition, du même mot que celui situé en début d'une proposition précédente.''
''Figure de style consistant en la reprise, à la fin d'une proposition, du même mot que celui situé en début d'une proposition précédente.''


{{citation|Mais elle était du monde, où les plus belles choses / Ont le pire destin, / '''Et rose elle a vécu ce que vivent les roses''' / L'espace d'un matin.(…)}}
{{citation|<poem>Mais elle était du monde, où les plus belles choses
Ont le pire destin,
'''Et rose elle a vécu ce que vivent les roses'''
L'espace d'un matin.(…)
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{{Réf Livre|auteur=[[François de Malherbe]], J. B. Tenant de Latour (dir.) et A. de Latour (dir.)|titre=[[s:Poésies de François Malherbe/Consolation à M. du Périer|consolations à M. Du Périer]]|éditeur=Charpentier|lieu=Paris|année=1842|première année édition=1598|page=39|langue=fr }}
{{Réf Livre|auteur=[[François de Malherbe]], J. B. Tenant de Latour (dir.) et A. de Latour (dir.)|titre=[[s:Poésies de François Malherbe/Consolation à M. du Périer|consolations à M. Du Périer]]|éditeur=Charpentier|lieu=Paris|année=1842|première année édition=1598|page=39|langue=fr }}



Version du 23 décembre 2011 à 14:42

Dans cette vanité, le crâne est le symbole de la mort et les objets renversés sont la métaphore du décès.

Une figure de style, du latin figura, est un procédé d’expression qui s’écarte de l’usage ordinaire de la langue et donne une expressivité particulière au propos. On parle également de « figure de rhétorique ». Si certains auteurs établissent des distinctions dans la portée des deux expressions, l’usage courant en fait des synonymes.


Sur les figures en général

On dit communément que les figures sont des manières de parler éloignées de celles qui sont naturelles et ordinaires, que ce sont de certains tours et de certaines façons de s'exprimer, qui s'éloignent en quelque chose de la manière commune et simple de parler.
  • Des tropes ou des différents sens dans lesquels on peut prendre un même mot (1730), César Chesneau Du Marsais, éd. Veuve Dabot, 1824, p. 1


[J]e suis persuadé qu'il se fait plus de figures un jour de marché à la Halle, qu'il ne s'en fait en plusieurs jours d'assemblées académiques. Ainsi, bien loin que les figures s'éloignent du langage ordinaire des hommes, ce seroient au contraire les façons de parler sans figures qui s'en éloigneroient, s'il étoit possible de faire un discours où il n'y eût que des expressions non figurées.
  • Des tropes ou des différents sens dans lesquels on peut prendre un même mot (1730), César Chesneau Du Marsais, éd. Veuve Dabot, 1824, p. 2


Allitération

Figure de style consistant en la répétition d'une ou plusieurs consonnes dans un même vers ou une même phrase.

Voilà ! Vois en moi l'image d'un humble vétéran de vaudeville, distribué vicieusement dans les rôles de victime et de vilain par les vicissitudes de la vie. Ce visage, plus qu'un vil vernis de vanité, est un vestige de la vox populi aujourd'hui vacante, évanouie. Cependant, cette vaillante visite d'une vexation passée se retrouve vivifiée et a fait vœu de vaincre cette vénale et virulente vermine vantant le vice et versant dans la vicieusement violente et vorace violation de la volition. Un seul verdict : la vengeance. Une vendetta telle une offrande votive mais pas en vain car sa valeur et sa véracité viendront un jour faire valoir le vigilant et le vertueux. En vérité ce velouté de verbiage vire vraiment au verbeux, alors laisse-moi simplement ajouter que c'est un véritable honneur que de te rencontrer. Appelle-moi V.
  • (en) Voilà! In view, a humble vaudevillian veteran, cast vicariously as both victim and villain by the vicissitudes of fate. This visage, no mere veneer of vanity, is a vestige of the vox populi, now vacant, vanished. However, this valorous visitation of a bygone vexation stands vivified, and has vowed to vanquish these venal and virulent vermin vanguarding vice and vouchsafing the violently vicious and voracious violation of volition! The only verdict is vengeance; a vendetta held as a votive, not in vain, for the value and veracity of such shall one day vindicate the vigilant and the virtuous. Verily, this vichyssoise of verbiage veers most verbose, so let me simply add that it's my very good honour to meet you and you may call me V.
  • Tirade du V.
  • Hugo Weaving, V pour Vendetta (2006), écrit par Andy et Larry Wachowski


Anastrophe

Figure de style, dite de « construction », qui consiste en une inversion de l'ordre habituel des mots d'un énoncé pour créer un effet de langue raffiné.

Notre âme blessée de la honte du péché se cramponne à nous toujours plus, femme cramponnée à son amant, plus, toujours


Yoda : Personne par la guerre ne devient grand.
  • Frank Oz, Star Wars : épisode V - L'Empire contre-attaque (1980), écrit par George Lucas


Digression

Figure de style qui consiste en un changement temporaire de sujet dans le cours d'un récit ou d'un discours, soit pour évoquer une action parallèle, soit pour faire intervenir le narrateur ou l'auteur.

Puisse ce legs n’être remis que dans un temps infiniment reculé ; puisse ce pénétrant écrivain, ce malade charmant jusque dans ses moqueries, nous être conservé plus longtemps encore que le fragile Voltaire, qui mit, comme on a dit, quatre-vingt-quatre ans à mourir !


Un jour que, entièrement dégoûté de Paris... et voici pourquoi j'étais dégoûté de Paris : ma bonne amie (...)
  • (fr) Plaisir d'humour, Alphonse Allais, éd. Gallimard, coll. « La Pléiade », 1980, p. 99


Énumération

L'énumération est une figure de style qui consiste à dénombrer des divers éléments dont se composent un concept générique ou une idée d'ensemble, éventuellement à des fins de récapitulation, mais plus généralement à de fins expressives par l'accumulation


Par vous en France Epitres, Triolets,
Rondeaux, Chansons, Ballades, Virelais,
Gente épigramme, et plaisante Satire
Ont pris naissance. En sorte qu'on peut dire :
De Prométhée Hommes sont émanés,
Et de Marot joyeux Contes sont nés.

  • « Epître III, à Clément Marot », dans Oeuvres diverses de Mr Rousseau, Jean-Baptiste Rousseau, éd. François Changuion, 1729, t. 2, p. 33


Eh bien... on y voyait comme en plein jour... et je ne me vis pas dans ma glace ! Elle était vide, claire, profonde, pleine de lumière !


[...] partout, depuis le Vaux-Hall jusqu'à Epsom, c'est-à-dire pendant sept lieues, on vogue à pleines voiles, au milieu d'écueils mouvants, parmi lesquels il faut être non-seulement cocher, mais encore pilote, attendu que vous avez bien plus affaire à des vagues qu'à des rochers; et chaque vague crie, hurle, murmure, glapit, jure, chante, menace, maudit, raille, car elle a depuis quatre jusqu'à vingt tètes.
  • « Les courses d'Epsom », dans Causeries (2ème série), Alexandre Dumas, éd. Michel Levy, 1860, p. 220


J'ai pu voir la célèbre "Salomé" de M. Richard Strauss. Paris sera bientôt appelé à connaître ce poème de l'hystérie, soutenue par le plus extraordinaire des orchestres. Cet orchestre tressaille, murmure, vagit, gazouille, chante, glapit, crie, hurle, éclate, tonne, s'apaise, se trouble, éructe, tousse, éternue...
  • Regards sur mes contemporains, Camille Saint-Saëns, éd. Ed. Bernard Coutaz, 1990, p. 26


Tout allait de travers. Les gens s’accrochaient aveuglément à la première bouée de sauvetage venue : le communisme, la diététique, le zen, le surf, la danse classique, l’hypnotisme, la dynamique de groupe, les orgies, le vélo, l’herbe, le catholicisme, les haltères, les voyages, le retrait intérieur, la cuisine végétarienne, l’Inde, la peinture, l’écriture, la sculpture, la musique, la profession de chef d’orchestre, les balades sac à dos, le yoga, la copulation, le jeu, l’alcool, zoner, les yaourts surgelés, Beethoven, Bach, Bouddha, le Christ, le H, le jus de carotte, le suicide, les costumes sur mesure, les voyages en avion, New York City, et soudain, tout se cassait la gueule, tout partait en fumée.
  • (en) Nothing was ever in tune. People just blindly grabbed at whatever there was: communism, health foods, zen, surfing, ballet, hypnotism, group encounters, orgies, biking, herbs, Catholicism, weight-lifting, travel, withdrawal, vegetarianism, India, painting, writing, sculpting, composing, conducting, backpacking, yoga, copulating, gambling, drinking, hanging around, frozen yogurt, Beethoven, Back, Buddha, Christ, TM, H, carrot juice, suicide, handmade suits, jet travel, New York City, and then it all evaporated and fell apart.
  • Women, Charles Bukowski, éd. Black Sparrow Press, 1978, p. 188
  • Women, Charles Bukowski (trad. Léon Mercadet), éd. Grasset, 1978, p. 271


Peut-être les Chapdelaine pensaient-ils à cela et chacun à sa manière ; le père avec l'optimisme invincible d'un homme qui se sait fort et se croit sage ; la mère avec un regret résigné ; et les autres, les jeunes, d'une façon plus vague et sans amertume (...)


Hodgins : Ça c'est mon rayon, Wendel, d'accord ? les éclats, les écailles, les échardes, les fragments, les esquilles, les tronçons, les morceaux, les rognures, les copeaux, je bosse avec ces trucs !
  • T.J. Thyne, Bones, 6, 23, écrit par Hart Hanson, première diffusion par M6 20 octobre 2011.


Épanadiplose

Figure de style consistant en la reprise, à la fin d'une proposition, du même mot que celui situé en début d'une proposition précédente.

Mais elle était du monde, où les plus belles choses
Ont le pire destin,
Et rose elle a vécu ce que vivent les roses
L'espace d'un matin.(…)


Épiphrase

Figure de style qui consiste à joindre, à la fin d'une phrase ou d'un groupe syntaxiquement achevé, un ou plusieurs segments de phrase, en guise de conclusion ou pour insister sur un fait.

Demain lundi, je confesserai les vieux et les vieilles. Ce n'est rien. Mardi, les enfants. J'aurai bientôt fait.
  • (fr) Lettre de mon moulin. Le Curé de Cucugnan, Alphonse Daudet, éd. Éditions Jean-Paul Gisserot, 1999, p. 42


L'expression que prit le visage de M. Octave en voyant de la fumée (de cigarette) dans sa chambre (sa chambre!...), et de la cendre sur son tapis (son tapis!...), fut digne du théâtre.
  • (fr) Les Célibataires, Henry de Montherlant, éd. Gallimard, coll. « Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade », 1959, t. I, p. 861


Homéotéleute

Figure de style qui consiste en la répétition d'une ou de plusieurs syllabes finales homophones, soit de mots, de vers ou de phrase.

Un jour de canicule sur un véhicule où je circule, gesticule un funambule au bulbe minuscule


Tiens ! Polognard, soûlard, bâtard, hussard, tartare, calard, cafard, mouchard, savoyard, communard !


elle pue le service, l'office, l'hospice


Hyperbole

L'hyperbole est une figure de style consistant à exagérer l'expression d'une idée ou d'une réalité afin de la mettre en relief. On parle aussi d'emphase ou d'amplification.


1l y a plusieurs hyperboles dans l'écriture-sainte. Par exemple : Je vous donnerai une terre où coulent des ruisseaux de lait et de miel (Exode, III; 17), c'est-à-dire, une terre fertile; et dans la Genèse, il est dit : Je multiplierai tes enfants en aussi grand nombre que les grains de poussière de la terre (Genèse, XIII; 16).
  • Des tropes ou des différents sens dans lesquels on peut prendre un même mot (1730), César Chesneau Du Marsais, éd. Veuve Dabot, 1824, p. 99


Les Grecs avoient une grande passion pour l'hyperbole, comme on le peut voir dans leur Anthologie, qui en est toute remplie. Cette figure est la « ressource des petits esprits qui écrivent pour le bas « peuple. »

Juvénal, élevé dans les cris de l'école,
Poussa jusqu'à l'excès sa mordante hyperbole.
BOILEAU. Art poétique Chant II.

  • Des tropes ou des différents sens dans lesquels on peut prendre un même mot (1730), César Chesneau Du Marsais, éd. Veuve Dabot, 1824, p. 100


Métalepse

Figure de style qui consiste à prendre la cause pour la conséquence.

Quand pourrai-je, au travers d'une noble poussière,
Suivre de l'œil un char fuyant dans la carrière !

  • « Phèdre », dans Oeuvres complètes, Jean Racine, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1995, t. I, acte I, scène 1, p. 754 (texte intégral sur Wikisource)


Oxymore

L'oxymore (ou oxymoron) est une figure de style qui vise à rapprocher deux termes (un nom et un adjectif) que leurs sens devraient éloigner, dans une formule en apparence contradictoire.

Le voici qui, à la clarté sombre des réverbères tourmentés par le vent de la nuit, remonte une des longues rues tortueuses et peuplées de petits ménages de la montagne Sainte-Geneviève.


Je n’ai jamais su par la suite si c’était mon enfance ou les ragoûts que je ne parvenais pas à revivre mais plus jamais je n’ai dégusté aussi avidement – oxymore dont je suis le spécialiste – qu’à la table de ma grand-mère des patates gorgées de sauce, petites éponges délectables.
  • Une gourmandise (2000), Muriel Barbery, éd. Folio, 2002, p. 17


Sur l'oxymore

Oxymore, à quelles faussetés tes lourds clins d'œil nous mènent !
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 529


Palindrome

Figure de style consistant en une phrase qui, si l'on ne tient pas compte des espaces, des apostrophes et des signes de ponctuation, peut se lire indifféremment de droite à gauche et de gauche à droite.

Et si l'arôme des bottes révèle madame, le verset t'obsède, moraliste !


L'arôme moral ? Ému, ce destin rêve, il part natter ce secret tantra plié, vernissé d'écume.


Rupture de lien : un arc élève le reste et se relève à l'écran, une île de rut pur.


Paréchèse

Figure de style consistant à répéter de manière excessive une syllabe identique dans des mots successifs.

Sur la tribune bustérieure d'un bus qui transhabutait vers un but peu bucolique des bureaucrates abrutis, un burlesque funambule à la buccule loin du buste et au gibus sans buran, fit brusquement du grabuge contre un burgrave qui le bousculait.


Zeugme (ou zeugma)

Figure de style qui consiste à faire dépendre d'un même mot deux termes disparates qui entretiennent avec lui des rapports différents.

Vêtu de probité candide et de lin blanc.
  • (fr) La Légende des siècles, Booz endormi, Victor Hugo, éd. Édition Hetzel, 1859, p. 36, v. 14