« Ennui » : différence entre les versions
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{{citation|<poem>Je t’entendais jadis du fond des soirs d’ennui |
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Gémir avec le câble et la mâture |
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Et les grands et calmes oiseaux |
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Dont l’aile frôle le silence, |
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Je t’entends au fond des soirs d’ennui |
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Pleurer dans l’ombre où l’Heure a fui |
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Avec les ailes du Silence. </poem>}} |
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{{Réf Livre |
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|titre de la contribution= Refrain |
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|titre= Les jeux rustiques et divins |
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|auteur= Henri de Régnier |
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|éditeur= Mercure de France |
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|année= 1897 |
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|page= 231 |
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Version du 14 décembre 2011 à 10:35
L'ennui est un sentiment de fatigue morale, de lassitude, de découragement, lié au manque d'intérêt pour quelque chose ou quelqu'un, ou à une impression de vide, d'inutilité.
Poètes
Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
(…)
Dans la ménagerie infâme de nos vices,
Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris,
Et dans un bâillement avalerait le monde;
C'est l'Ennui !
- « Au Lecteur », dans Les Fleurs du mal (1857), Charles Baudelaire, éd. Lemerre, 1900?, partie Spleen et idéal, p. 10 (texte intégral sur Wikisource)
- Journal d'un poète (1867), Alfred de Vigny, éd. Librairire Delagrave, 1921, p. 86
- « à propos de l'opéra Fior d'Alpe, de Franchetti (réponse à Verdi) », Arrigo Boito, dans Verdi. Autobiographie à travers la correspondance (1894), Aldo Oberdorfer (éd.), éd. J. C. Lattès, 1984, p. 371
Je t’entendais jadis du fond des soirs d’ennui
Gémir avec le câble et la mâture
Et les grands et calmes oiseaux
Dont l’aile frôle le silence,
Je t’entends au fond des soirs d’ennui
Pleurer dans l’ombre où l’Heure a fui
Avec les ailes du Silence.
- « Refrain », dans Les jeux rustiques et divins, Henri de Régnier, éd. Mercure de France, 1897, p. 231
- Le Coq et l'Arlequin, Jean Cocteau, éd. Ed. De la Sirène, 1918, p. 22
Romanciers
Vous ne savez pas ce que c’est que l’ennui, docteur. Imaginez que vous soyez cette boîte à thé. Elle a six faces.
- Oui, dit Aubineau en regardant le cube de bois blanc marqué au fer en lettres cyrilliques, que prenait la fille du prince de Novgorod.
- Eh bien, j’ôte le couvercle, je la retourne...
- Mais vous faites tomber le thé !
- Nous le ramasserons, dit-elle. Voici donc une boîte vide et sans couvercle. Il lui reste quatre faces et un fond. Ôtez-les un à un.
- Mais il n’y aura plus rien ! dit le docteur.
- Juste le souvenir, reprit-elle, de ce qui était et l’idée de ce qui pourrait redevenir une boîte, mais la boîte n’a aucun désir et je n’ai aucun goût pour elle. Voilà mon existence, voilà l’ennui. J’ajoute que ce qui est écrit sur cette boîte n’est pas le mot thé, mais le mot pâte de fruit. Autrement dit, elle ne sert pas à ses fins premières.
- Un ennui double alors, dit le docteur, un ennui de luxe. Ce qui n’est déjà plus l’ennui pur.
- « Le prince ouvrier », dans Table d’hôtes, Daniel Boulanger, éd. Gallimard, 1982, p. 118-119
- « Le prince ouvrier », dans Table d’hôtes, Daniel Boulanger, éd. Gallimard, 1982, p. 121
- Lent dehors (1991), Philippe Djian, éd. Folio, 1993, p. 22
Certaines avaient de belles paires de fesses, de jolies poitrines. Elles avaient des cris clairs, des dents blanches, des poses étudiées. Les garçons les observaient comme du bétail et souriaient aux obscénités qu'ils échangeaient. Ils avaient des yeux vifs, des dents blanches, des manières brutales. Ce qu'ils partageaient, les uns et les autres, ce qu'évoquait leur visage, était la cruauté et l'ennui.
- Lent dehors (1991), Philippe Djian, éd. Folio, 1993, p. 192
- Autobiographie de mon père, Pierre Pachet, éd. Autrement, 1994 (ISBN 2-86260-491-7), p. 5
- L'armée Furieuse, Fred Vargas, éd. Viviane Hamy, 2011, p. 76
Essayistes et philosophes
- Confessions d’un philosophe. Réponses à André Comte-Sponville, Marcel Conche, éd. Albin Michel, coll. « Biblio Essais », 2003 (ISBN 2-253-13100-8), p. 154
- Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 280
- Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 280-281
Dans la perspective chrétienne, l'ennui est un passe-temps de reptile.
- Quel ennui !, Alain Jay, éd. L'Harmattan, 2007, p. 54
- Quel ennui !, Alain Jay, éd. L'Harmattan, 2007, p. 90
L'ennui est la veille d'une conscience solitaire.
- Quel ennui !, Alain Jay, éd. L'Harmattan, 2007, p. 91
- Quel ennui !, Alain Jay, éd. L'Harmattan, 2007, p. 91
Autres
- De Orson Welles, cité dans :
- Les grands cinéastes: Orson Welles, Paolo Mereghetti, éd. Cahiers du cinéma, 2007, p. 71
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