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== Citations ==
== Citations ==
=== ''Essai sur les Révolutions'', 1797 ===
=== ''Essai sur les Révolutions'', 1797 ===

{{citation|citation=<poem>Chaque âge est un fleuve qui nous entraîne selon le penchant des destinées quand nous nous y abandonnons. Mais il me semble que nous sommes tous hors de son cours. Les uns (les républicains) l'ont traversé avec impétuosité et se sont élancés sur le bord opposé. Les autres sont demeurés de ce côté-ci sans vouloir s'embarquer. Les deux partis crient et s'insultent, selon qu'ils sont sur l'une ou sur l'autre rive. Ainsi les premiers nous transportent loin de nous dans des perfections imaginaires, en nous faisant devancer notre âge, les seconds nous retiennent en arrière, refusent de s'éclairer, et veulent rester les hommes du XIVe siècle dans l'année 1797.</poem>}}
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{{citation|citation=<poem>Voilà mon système, voilà ce que je crois. Oui, tout est chance, hasard, fatalité dans ce monde, la réputation, l'honneur, la richesse, la vertu même : et comment croire qu'un Dieu intelligent nous conduit ? Voyez les fripons en place, la fortune allant au scélérat, l'honnête homme volé, assassiné, méprisé. Il y a peut-être un Dieu, mais c'est le Dieu d'Epicure ; il est trop grand, trop heureux pour s'occuper de nos affaires.</poem>}}
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=== ''Génie du christianisme'', 1802 ===
=== ''Génie du christianisme'', 1802 ===
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=== ''Mémoires d'Outre-Tombe'', 1848 ===
=== ''Mémoires d'Outre-Tombe'', 1848 ===
{{citation|L'aristocratie a trois âges successifs : l'âge des supériorités, l'âge des privilèges, l'âge des vanités ; sortie du premier, elle dégénère dans le second et s'éteint dans le dernier.}}
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|citation=Les rois croient qu'en faisant sentinelle autour de leurs trônes,
ils arrêteront les mouvements de l'intelligence ; ils s'imaginent
ils arrêteront les mouvements de l'intelligence ; ils s'imaginent
qu'en donnant le signalement des principes ils les feront saisir
qu'en donnant le signalement des principes ils les feront saisir
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du principe de la liberté ; force est de les étouffer tous les deux
du principe de la liberté ; force est de les étouffer tous les deux
ou de les admettre l'un et l'autre.}}
ou de les admettre l'un et l'autre.}}
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== Citations et propos rapportés concernant le talent de Chateaubriand ==
== Citations et propos rapportés concernant le talent de Chateaubriand ==
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Version du 12 décembre 2011 à 19:47

François-René de Chateaubriand

François-René, vicomte de Chateaubriand (Saint-Malo, 4 septembre 1768 - Paris, 4 juillet 1848) est un écrivain et homme politique français.

Citations

Essai sur les Révolutions, 1797

Chaque âge est un fleuve qui nous entraîne selon le penchant des destinées quand nous nous y abandonnons. Mais il me semble que nous sommes tous hors de son cours. Les uns (les républicains) l'ont traversé avec impétuosité et se sont élancés sur le bord opposé. Les autres sont demeurés de ce côté-ci sans vouloir s'embarquer. Les deux partis crient et s'insultent, selon qu'ils sont sur l'une ou sur l'autre rive. Ainsi les premiers nous transportent loin de nous dans des perfections imaginaires, en nous faisant devancer notre âge, les seconds nous retiennent en arrière, refusent de s'éclairer, et veulent rester les hommes du XIVe siècle dans l'année 1797.

  • René ou la vie de Chateaubriand (1938), André Maurois, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1956  (ISBN 2-246-18904-7), chap. III « L'Exil », III Le premier livre, p. 97


Voilà mon système, voilà ce que je crois. Oui, tout est chance, hasard, fatalité dans ce monde, la réputation, l'honneur, la richesse, la vertu même : et comment croire qu'un Dieu intelligent nous conduit ? Voyez les fripons en place, la fortune allant au scélérat, l'honnête homme volé, assassiné, méprisé. Il y a peut-être un Dieu, mais c'est le Dieu d'Epicure ; il est trop grand, trop heureux pour s'occuper de nos affaires.

  • René ou la vie de Chateaubriand (1938), André Maurois, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1956  (ISBN 2-246-18904-7), chap. III « L'Exil », III Le premier livre, p. 100


Génie du christianisme, 1802

C'est une très méchante manière de raisonner que de rejeter ce qu'on ne peut comprendre.
  • Génie du christianisme (1802), François-René de Chateaubriand, éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1993  (ISBN 2-08-070104-5), t. 1, partie 1 « Dogmes et doctrines », chap. III « Des mystères chrétiens », Livre premier « Mystères et sacrements », p. 62 (texte intégral sur Wikisource)


Il a fallu que le christianisme vînt chasser ce peuple de faunes, de satyres et de nymphes, pour rendre aux grottes leur silence et aux bois leur rêverie.
  • Génie du christianisme (1802), François-René de Chateaubriand, éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1993  (ISBN 2-08-070104-5), t. 1, partie 2 « Dogmes et doctrines », chap. I « Que la Mythologie rapetissait la nature; que les Anciens n'avaient point de poésie proprement dite descriptive », Livre quatrième « Du merveilleux, ou de la poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels », p. 315 (texte intégral sur Wikisource)


Les sciences sont un labyrinthe où l'on s'enfonce plus avant au moment même où l'on croyait en sortir.
  • Génie du christianisme (1802), François-René de Chateaubriand, éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1993  (ISBN 2-08-070104-5), t. 1, partie 3 « Beaux-arts et littérature », chap. II « Chimie et histoire naturelle », Livre second « Philosophie », p. 416 (texte intégral sur Wikisource)


Mémoires d'Outre-Tombe, 1848

L'aristocratie a trois âges successifs : l'âge des supériorités, l'âge des privilèges, l'âge des vanités ; sortie du premier, elle dégénère dans le second et s'éteint dans le dernier.


Le vrai bonheur coûte peu ; s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce.


Pourquoi faut-il que le plus grand crime et la plus grande gloire soient de verser le sang d'un homme ?


Frères d'une grande famille, les enfants ne perdent leurs traits de ressemblance qu'en perdant l'innocence, la même partout. Alors les passions modifiées par les climats, les gouvernements et les mœurs font les nations diverses ; le genre humain cesse de s'entendre et de parler le même langage : c'est la société qui est la véritable tour de Babel.


Il y a des temps où l’on ne doit dépenser le mépris qu’avec économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.
  • Mémoires d'Outre-Tombe (1848), François-René de Chateaubriand, éd. Eugène et Victor Penaud Frères, 1849, tome 6, p. 262 (texte intégral sur Wikisource)


En général, on parvient aux affaires par ce que l'on a de médiocre, et l'on y reste par ce que l'on a de supérieur. Cette réunion d'éléments antagonistes est la chose la plus rare, et c'est pour cela qu'il y a si peu d'hommes d’État.
  • Mémoires d'outre-tombe (1848), François-René de Chateaubriand, éd. Librairie Générale Française, coll. « Le livre de poche », 1973  (ISBN 2-253-01674-8), tome 2, p. 471


Les rois croient qu'en faisant sentinelle autour de leurs trônes,
  ils arrêteront les mouvements de l'intelligence ; ils s'imaginent
  qu'en donnant le signalement des principes ils les feront saisir
  aux frontières ; ils se persuadent qu'en multipliant les douanes,
  les gendarmes, les espions de police, les commissions militaires,
  ils les empêcheront de circuler. Mais ces idées ne cheminent pas à
  pied, elles sont dans l'air, elles volent, on les respire. Les
  gouvernements absolus, qui établissent des télégraphes, des chemins
  de fer, des bateaux à vapeur, et qui veulent en même temps retenir
  les esprits au niveau des dogmes politiques du quatorzième siècle,
  sont inconséquents ; à la fois progressifs et rétrogrades, ils se
  perdent dans la confusion résultante d'une théorie et d'une
  pratique contradictoires. On ne peut séparer le principe industriel
  du principe de la liberté ; force est de les étouffer tous les deux
ou de les admettre l'un et l'autre.
  • Mémoires d'outre-tombe (1848), François-René de Chateaubriand, éd. Librairie Générale Française, coll. « Le livre de poche », 1973  (ISBN 2-253-01675-6), tome 3, p. 543


Citations et propos rapportés concernant le talent de Chateaubriand

Dès les premières pages de Chateaubriand qui lui furent soumises, [Joubert] reconnut un grand écrivain. « Ce sauvage me charme, dit-il. Il faut le débarbouiller de Rousseau, d'Ossian, des vapeurs de la Tamise, des révolutions anciennes et modernes, et lui laisser la croix, les missions, les couchers du soleil en plein océan et les savanes de l'Amérique ; et vous verrez quel poète nous allons voir pour nous purifier des restes du Directoire, comme Epiménide, avec ses rites et ses vers, purifia jadis Athènes de la peste ».
  • René ou la vie de Chateaubriand (1938), André Maurois, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1956  (ISBN 2-246-18904-7), chap. IV « Le Génie du Christianisme », II La petite société — « Atala », p. 124


Mme de Staël elle-même, bien qu'effrayée par le danger que représentait pour ses idées de perfectibilité humaine ce jeune champion du passé qui l'avait assez perfidement attaquée dans le Mercure, devint son amie ; elle ne pouvait résister à tant de gloire, et poussait le goût de la chasse au lion jusqu'à la volupté de se laisser dévorer.
  • René ou la vie de Chateaubriand (1938), André Maurois, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1956  (ISBN 2-246-18904-7), chap. IV « Le Génie du Christianisme », II La petite société — « Atala », p. 132


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