« Michel de Montaigne » : différence entre les versions

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Version du 30 novembre 2011 à 19:44

Michel de Montaigne, né et mort (28 février 1533 - 13 septembre 1592) au château de Montaigne à Saint-Michel-de-Montaigne en Périgord, écrivain, philosophe, moraliste et homme politique français de la Renaissance, est l’auteur d’un livre, les Essais, qui a influencé toute la culture occidentale.

Essais

Livre I

Lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre.


Certes, c'est un sujet merveilleusement vain, divers, et ondoyant, que l'homme. Il est malaisé d'y fonder jugement constant et uniforme.


C'est de quoi j'ai le plus de peur que la peur.


Je veux que la mort me trouve plantant mes choux.


Qui apprendrait aux hommes à mourir, leur apprendrait à vivre.


Tous les jours vont à la mort : le dernier y arrive.


Toute autre science est dommageable à celui qui n'a pas la science de la bonté.


Je ne dis les autres, sinon pour d'autant plus me dire.
  • Explication annotée : « Je ne cite les autres que pour mieux exprimer ma pensée ».


À cela sont merveilleusement propres la fréquentation des hommes et la visite des pays étrangers [...] pour frotter et limer notre cervelle contre celle d'autrui.


Le silence et la modestie sont qualités très commodes à la conversation.


Le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies.


À un enfant de maison, qui recherche les lettres, non pour le gain [...], ni tant pour les commodités externes que pour les siennes propres, et pour s'enrichir et parer au dedans, et si l'on veut faire de lui un habile plutôt qu'un homme savant, je voudrais qu'on fût soigneux de lui choisir un conducteur qui ait plutôt la tête bien faite que bien pleine.


Il se tire une merveilleuse clarté pour le jugement humain de la fréquentation du monde. Nous sommes tous contraints et amoncelés en nous, et avons la vue raccourcie à la longueur de notre nez. On demandait à Socrate d'où il était. Il ne répondit pas: d'Athènes, mais : du monde.
  • Essais, Montaigne, éd. Lefèvre, 1826, t. 1, chap. 25, p. 248


Toute autre science est dommageable à celui qui n'a la science de la bonté.


Quand bien nous pourrions être savants du savoir d'autrui, au moins sages ne pouvons-nous être que de notre sagesse.


Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en répondant : « Parce que c'était lui, parce que c'était moi ».
  • Evoquant son amitié avec Etienne de La Boétie.


Livre II

elle (l'envie du plaisir) monte à la moyenne région, (au milieu du corps) où elle se plante longtemps, et y produit, selon moi, les seuls vrais plaisirs de la vie corporelle.


J'accuse toute violence en l'éducation d'une âme tendre, qu'on dresse pour l'honneur, et la liberté. Il y a je ne sais quoi de servile en la rigueur, et en la contrainte : et tiens que ce qui ne se peut faire par la raison, et par prudence, et adresse, ne se fait jamais par la force.
  • Essais, Montaigne, éd. P. Villey et Saulnier, 1595, t. II, chap. 8, de l'affection des peres aux enfans, p. 160 (texte intégral sur Wikisource)


Il n'est aucune si douce consolation en la perte de nos amis que celle que nous apporte la science de n'avoir rien oublié à leur dire, et d'avoir eu avec eux une parfaite et entière communication.
  • Essais, Montaigne, éd. P. Villey et Saulnier, 1595, t. II, chap. 8, de l'affection des peres aux enfans, p. 163 (texte intégral sur Wikisource)


Nos raisons et nos discours humains, c'est comme la matière lourde et stérile : la grâce de Dieu en est la forme ; c'est elle qui y donne la façon et le prix.


La plus subtile folie se fait de la plus subtile sagesse.


Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens.

Livre III

Personne n'est exempt de dire des fadaises. Le malheur est de les dire curieusement.


Il se trouve de trahisons, non seulement refusées, mais punies, par ceux en faveur desquels elles avoyent esté entreprises.


[…] ; chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition.


Je ne peints pas l’estre. Je peints le passage : non un passage d’aage en autre, ou comme dict le peuple, de sept en sept ans, mais de jour en jour, de minute en minute.


Nul a esté prophete non seulement en sa maison, mais en son païs, dit l'experience des histoires.


La vieillesse nous attache plus de rides en l'esprit qu'au visage ; et ne se voit point d'âmes, ou fort rares, qui en vieillissant ne sentent l'aigre et le moisi.


Les plus belles âmes sont celles qui ont plus de variété et de souplesse.


La plus utile et honorable science et occupation à une femme, c'est la science du mesnage.


L'ambition n’est pas un vice de petits compagnons, et de tels efforts que les nostres.


Puis que ce n'est par conscience, aumoins par ambition refusons l'ambition. Dédaignons cette faim de renommée et d'honneur, basse et belitresse, qui nous le fait coquiner de toute sorte de gens.


Qui veut guérir de l'ignorance, il faut la confesser. Iris est fille de Thaumantis. L'admiration est fondement de toute philosophie, l'inquisition le progrès, l'ignorance le bout.


La vraie liberté, c'est de pouvoir faire toute chose sur soi.


Qui craint de souffrir, il souffre desja de ce qu’il craint.


Or les loix se maintiennent en credit, non par ce qu’elles sont justes, mais par ce qu’elles sont loix.


Citations sur Montaigne

Montaigne, Nietzsche. Jamais l'un ni l'autre ne pensent sans se raconter. Leur singularité est partout présente, perceptible. Jamais pourtant ils ne se racontent pour le plaisir de l'épanchement. Ils ne cherchent pas à mettre leur vie sous le regard. C'est tout différent : ils regardent, et décrivent, et pensent avec leur vie.
  • Dernières nouvelles des choses, Roger-Pol Droit, éd. Odile Jacob, 2003, p. 74-75


Il touille, ajoute, épaissit. Entre deux expressions, Montaigne choisit les deux.
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 552


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