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Affaires du voile islamique
 
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{{citation|Même si elle est beaucoup moins mutilante que l'excision, la circoncision religieuse n'en reste pas moins une ablation volontaire opérée sur un sujet incapable de s'y opposer mentalement ou physiquement. L'article 16-3 du code civil est sur ce point parfaitement clair [...]. Une partie non négligeable de l'actuelle population française se trouve ainsi, de facto, dans l'illégalité la plus flagrante et serait donc passible d'une condamnation pénale... On mesure la justesse et, tout ensemble, la ridicule absurdité d'une telle conclusion. On mesure encore mieux l'imbécillité ou la mauvaise foi d'une querelle à propos du voile, quand on tolère en même temps, depuis plus de deux siècles, une mutilation, non pas thérapeutique, mais culturelle et/ou religieuse. [...] En s'attaquant de front à la question du port du voile, la République française, laïque et démocratique, se voile les yeux sur d'autres pratiques, invisibles et non prosélytes, sans doute, mais mutilantes, radicalement illégales et pénalement condamnables... Cela donne à réfléchir.
{{citation|J'ai suggéré, pour entamer cette réflexion, que la polémique autour du "voile" ne faisait peut-être que "voiler" d'autres questions restées en suspens, mais réglées depuis longtemps, non par la loi ou la jurisprudence, mais par une tolérance empirique. Expliquons-nous. Depuis l'émancipation des juifs sous la Révolution française, personne n'a jamais songé à contester aux adeptes du judaïsme leur pratique de la circoncision. L'arrivée massive en France d'immigrés musulmans, qui se livrent à la même pratique, n'a rien changé à cette situation, ou plutôt à ce "déni social de réalité" [...]. Même si elle est beaucoup moins mutilante que l'excision, la circoncision religieuse n'en reste pas moins une ablation volontaire opérée sur un sujet incapable de s'y opposer mentalement ou physiquement. L'article 16-3 du code civil est sur ce point parfaitement clair [...]. Une partie non négligeable de l'actuelle population française se trouve ainsi, de facto, dans l'illégalité la plus flagrante et serait donc passible d'une condamnation pénale... On mesure la justesse et, tout ensemble, la ridicule absurdité d'une telle conclusion. On mesure encore mieux l'imbécillité ou la mauvaise foi d'une querelle à propos du voile, quand on tolère en même temps, depuis plus de deux siècles, une mutilation, non pas thérapeutique, mais culturelle et/ou religieuse. [...] En s'attaquant de front à la question du port du voile, la République française, laïque et démocratique, se voile les yeux sur d'autres pratiques, invisibles et non prosélytes, sans doute, mais mutilantes, radicalement illégales et pénalement condamnables... Cela donne à réfléchir.
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Version du 25 avril 2010 à 16:42

Les affaires du voile islamique sont les circonstances entourant le port du voile en public. Les conflits se cristallisent souvent autour des signes ostentatoires religieux dans le domaine public ; le voile en est l’exemple le plus symptomatique. Des lois récentes tentent de traiter plus précisément ce domaine. La réglementation s’élabore par petites touches, au fur et à mesure que se construit la jurisprudence dans les tribunaux.

Michel Orcel

J'ai suggéré, pour entamer cette réflexion, que la polémique autour du "voile" ne faisait peut-être que "voiler" d'autres questions restées en suspens, mais réglées depuis longtemps, non par la loi ou la jurisprudence, mais par une tolérance empirique. Expliquons-nous. Depuis l'émancipation des juifs sous la Révolution française, personne n'a jamais songé à contester aux adeptes du judaïsme leur pratique de la circoncision. L'arrivée massive en France d'immigrés musulmans, qui se livrent à la même pratique, n'a rien changé à cette situation, ou plutôt à ce "déni social de réalité" [...]. Même si elle est beaucoup moins mutilante que l'excision, la circoncision religieuse n'en reste pas moins une ablation volontaire opérée sur un sujet incapable de s'y opposer mentalement ou physiquement. L'article 16-3 du code civil est sur ce point parfaitement clair [...]. Une partie non négligeable de l'actuelle population française se trouve ainsi, de facto, dans l'illégalité la plus flagrante et serait donc passible d'une condamnation pénale... On mesure la justesse et, tout ensemble, la ridicule absurdité d'une telle conclusion. On mesure encore mieux l'imbécillité ou la mauvaise foi d'une querelle à propos du voile, quand on tolère en même temps, depuis plus de deux siècles, une mutilation, non pas thérapeutique, mais culturelle et/ou religieuse. [...] En s'attaquant de front à la question du port du voile, la République française, laïque et démocratique, se voile les yeux sur d'autres pratiques, invisibles et non prosélytes, sans doute, mais mutilantes, radicalement illégales et pénalement condamnables... Cela donne à réfléchir.


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