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Version du 27 octobre 2009 à 04:30
Une citation est un passage emprunté à un auteur qui peut faire autorité.
Raymond Queneau, Les Fleurs bleues (1965)
Une bande de nomades, venant du camp, s’arrêtent pour demander quelque chose à Cidrolin ; ils savent dire en français métro. C’est ça ce qu’ils lui demandent. Il répond par gestes.
— Ils commencent à migrer, dit Cidrolin en les regardant s’éloigner. L’automne approche. Mon automne éternel, ô ma saison mentale.
— Pardon ? demanda un passant.
— Je faisais une citation, dit Cidrolin.
— De qui ?
— D’un poète, bien sûr. Vous n’avez pas entendu les douze pieds ?
— Je n’ai pas fait très attention. J’ai cru que vous vouliez me demander un renseignement. L’heure peut-être.
— Ils commencent à migrer, dit Cidrolin en les regardant s’éloigner. L’automne approche. Mon automne éternel, ô ma saison mentale.
— Pardon ? demanda un passant.
— Je faisais une citation, dit Cidrolin.
— De qui ?
— D’un poète, bien sûr. Vous n’avez pas entendu les douze pieds ?
— Je n’ai pas fait très attention. J’ai cru que vous vouliez me demander un renseignement. L’heure peut-être.
- Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 165
Érik Orsenna, Grand Amour (1993)
Les citations sont les pilotis de l'écrivain fantôme : sans elles, il s'enfoncerait doucement dans le néant.
- Grand Amour, Érik Orsenna, éd. Seuil, 1993 (ISBN 2020208407), p. 142
Pierre-Yves Bourdil, Faire la philosophie (1996)
Une citation est une figure particulière, inaccomplie mais indispensable. Elle ouvre un écart entre ce qu'on vient de dire et ce qu'on va dire. [...] Elle suggère une incomplétude tant il lui manque de contexte, et elle complète le sens au sein duquel elle s'inscrit. […] La citation met de l'intrigue dans la pensée. Elle signale. Elle oblige au dialogue.
- Faire la philosophie, Pierre-Yves Bourdil, éd. Les Éditions du Cerf, 1996 (ISBN 2-204-05438-0), p. 37
Michel Onfray, Contre-histoire de la philosophie I. Les sagesses antiques (2006)
La citation obéit toujours à un principe d’enrégimentement. Utilisée à des fins hagiographiques, critiques ou dépréciatives, elle illustre, témoigne à charge ou à décharge, mais toujours elle bénéficie à l’usager.
- Contre-histoire de la philosophie I. Les sagesses antiques, Michel Onfray, éd. Grasset, 2006 (ISBN 2246647916), p. 31
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