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{{citation|L'islamisme a de belles parties comme religion; je ne suis jamais entré dans une mosquée sans une vive émotion, et, le dirai je ? un certain regret de n'être musulman. Mais pour la raison humaine l'Islam n'a été que nuisible.}}
{{citation|L'islamisme a de belles parties comme religion ; je ne suis jamais entré dans une mosquée sans une vive émotion, et, le dirai je ? un certain regret de n'être pas musulman. Mais, pour la raison humaine, l'islamisme n'a été que nuisible.}}
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Joseph Ernest Renan, né le 28 février 1823 à Tréguier (Côtes-d'Armor) et décédé le 2 octobre 1892 à Paris, est un écrivain, philologue, philosophe et historien français.

Races

Pourquoi le Languedoc est-il réuni à la France du nord, union que ni la langue, ni la race, ni l’histoire, ni le caractère des populations n’appelaient ? […] Notre étourderie vient du Midi, et, si la France n’avait pas entraîné le Languedoc et la Provence dans son cercle d’activité, nous serions sérieux, actifs, protestants, parlementaires. Notre fond de race est le même que celui des Iles-Britanniques.
  • La Réforme intellectuelle et morale (1871), Ernest Renan, éd. Complexe, 1985, p. 9,27


La mort d'un Français est un événement dans le monde moral; celle d'un Cosaque n'est guère qu'un fait physiologique: une machine fonctionnait qui ne fonctionne plus. Et quant à la mort d'un sauvage, ce n'est guère un fait plus considérable dans l'ensemble des choses que quand le ressort d'une montre se casse, et même ce dernier fait peut avoir de plus graves conséquences, par cela seul que la montre en question fixe la pensée et excite l'activité d'hommes civilisés.
  • L'Avenir de la science - pensées de 1848, Ernest Renan, éd. Calmann-Levy, 1890, p. 522


Vous avez fait là un livre des plus remarquables, plein de vigueur et d’originalité d’esprit, seulement bien peu fait pour être compris en France ou plutôt fait pour y être mal compris. L’esprit français se prête peu aux considérations ethnographiques : la France croit très peu à la race, (...) Sans doute si les éléments nobles mêlés au sang d’un peuple arrivaient à s’effacer complètement, alors ce serait une avilissante égalité, analogue à celle de certains États de l’Orient et, à quelques égards de la Chine. Mais c’est qu’en réalité une très petite quantité de sang noble mise dans la circulation d’un peuple suffit pour l’ennoblir, au moins quant aux effets historiques ; c’est ainsi que la France, nation si complètement tombée en roture, joue en réalité dans le monde le rôle d’un gentilhomme. En mettant à part les races tout à fait inférieures dont l’immixtion aux grandes races ne ferait qu’empoisonner l’espèce humaine, je conçois pour l’avenir une humanité homogène.
  • Ernest Renan, 26 juin 1856, lettre à Arthur de Gobineau, auteur de l’Essai sur l’inégalité des races humaines (1853), dans Ernest Renan, paru chez E. Vitte, 1956, p.240, Jules Chaix-Ruy.


La race sémitique et la race indo-européenne, examinées au point de vue de la physiologie, ne montrent aucune différence essentielle; elles possèdent en commun et à elles seules le souverain caractère de la beauté. [...] Il n'y a

donc aucune raison pour établir, au point de vue de la physiologie, entre les Sémites et les Indo-Européens une distinction de l'ordre de celles qu'on établit entre les Caucasiens, les Mongols et les Nègres. [...] Tour à tour les Juifs, les Syriens, les Arabes sont entrés dans l'œuvre de la civilisation générale, et y ont joué leur rôle comme parties intégrantes de la grande race perfectible; ce qu'on ne peut dire ni de la race nègre, ni de la race tartare, ni même de la race chinoise, qui s'est créé une civilisation à part. Envisagés par le côté physique, les Sémites et les Ariens ne font qu'une seule race, la race blanche; envisagés par le côté intellectuel, ils ne font qu'une seule famille, la famille civilisée.

  • Histoire générale et système comparé des langues sémitiques (1855), Ernest Renan, éd. Imprimerie impériale, 1858, p. 479-480


La nature a fait une race d'ouvriers. C'est la race chinoise d'une dextérité de main merveilleuse, sans presque aucun sentiment d'honneur ; gouvernez-la avec justice en prélevant d'elle pour le bienfait d'un tel gouvernement un ample douaire au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ; une race de travailleurs de la terre, c'est le nègre : soyez pour lui bon et humain, et tout sera dans l'ordre ; une race de maîtres et de soldats, c'est la race européenne. Que chacun fasse ce pour quoi il est fait et tout ira bien.
  • La Réforme intellectuelle et morale (1871), Ernest Renan, éd. Editions Complexe, 1990, p. 94


Son étonnante vivacité [à la race berbère] est un des phénomènes de l'histoire les plus dignes d'être

étudiés. A l'époque romaine, d'ailleurs, le monde berbère a introduit quelques éléments essentiels dans le mouvement général de la civilisation, en prenant une part considérable à la formation du christianisme latin. [...] [L'hospitalité kabyle] est admirable et montre tout ce qu'il y a d'excellentes qualités de coeur dans la race berbère. Les pages héroiques et touchantes de l'histoire du christianisme africain s'expliquent par cet esprit d'humanité, de douceur.

  • « La société berbère » (1873), dans Mélanges d'histoire et de voyages (1878), Ernest Renan, éd. Calmann Lévy, 1890, p. 322-337


La vérité est qu'il n'y a pas de race pure et que faire reposer la politique sur l'analyse ethnographique, c'est la faire porter sur une chimère. Les plus nobles pays, l'Angleterre, la France, l'Italie, sont ceux où le sang est le plus mêlé. L'Allemagne fait-elle à cet égard une exception ? Est-elle un pays germanique pur ? Quelle illusion ! Tout le Sud a été gaulois. Tout l'Est, à partir d'Elbe, est slave. Et les parties que l'on prétend réellement pures le sont-elles en effet ? Nous touchons ici à un des problèmes sur lesquels il importe le plus de se faire des idées claires et de prévenir les malentendus.
  • Qu'est-ce qu'une nation? conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882, Ernest Renan, éd. Calmann-Levy, 1882, p. 16


Islam

Mahomet nous apparaît comme un homme doux, sensible, fidèle, exempt de haine. Ses affections étaient sincères; son caractère, en général, porté à la bienveillance. Lorsqu'on lui serrait la main en l'abordant, il répondait cordialement à cette étreinte, et jamais il ne retirait la main le premier. Il saluait les petits enfants et montrait une grande tendresse de cœur pour les femmes et les faibles. « Le paradis, disait-il, est au pied des mères. » Ni les pensées d'ambition, ni l'exaltation religieuse n'avaient desséché en lui le germe des sentiments individuels. Rien de moins ressemblant à cet ambitieux machiavélique (Mahomet de la pièce de Voltaire) et sans cœur qui explique en inflexibles alexandrins ses projets à Zopyre.
  • Études d'histoire religieuse, Ernest Renan, éd. Michel Lévy frères, 1858, p. 248


L'islamisme ne peut exister que comme religion officielle; quand on le réduira à l'état de religion libre et individuelle, il périra. L'islamisme n'est pas seulement une religion d'État, comme l'a été le catholicisme en France, sous Louis XIV, comme il l'est encore en Espagne, c'est la religion excluant l'État... Là est la guerre éternelle, la guerre qui ne cessera que quand le dernier fils d'Ismaël sera mort de misère ou aura été relégué par la terreur au fond du désert. L'Islam est la plus complète négation de l'Europe; l'Islam est le fanatisme, comme l'Espagne du temps de Philippe II et l'Italie du temps de Pie V l'ont à peine connu; L'Islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile; c'est l'épouvantable simplicité de l'esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tout sentiment fin, à tout recherche rationnelle, pour le mettre en face d'une éternelle tautologie : Dieu est Dieu...
  • De la part des peuples sémitiques dans l'histoire de la civilisation: discours d'ouverture du cours de langues hébraïque, chaldaïque et syriaque, au Collège de France, Ernest Renan, éd. M. Lévy frères, 1862, p. 27-28


Toute personne un peu instruite des choses de notre temps voit clairement l’infériorité actuelle des pays musulmans, la décadence des États gouvernés par l’islam, la nullité intellectuelle des races qui tiennent uniquement de cette religion leur culture et leur éducation.
  • Discours et conférences, Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1887, L'Islamisme et la Science (conférence prononcée à la Sorbonne, en 1883), p. 377


A partir de son initiation religieuse, vers l’âge de dix ou douze ans, l’enfant musulman, jusque-là quelquefois assez éveillé, devient tout à coup fanatique, plein d’une sotte fierté de posséder ce qu’il croit la vérité absolue, heureux comme d’un privilège de ce qui fait son infériorité. Ce fol orgueil est le vice radical du musulman.
  • Discours et conférences, Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1887, L'Islamisme et la Science (conférence prononcée à la Sorbonne, en 1883), p. 377


Cette civilisation musulmane, maintenant si abaissée, a été autrefois très brillante. Elle a eu des savants, des philosophes. Elle a été, pendant des siècles, la maîtresse de l’Occident chrétien. [...] de l’an 775 à peu près, jusque vers le milieu du XIIIe siècle, c’est-à-dire pendant cinq cents ans environ, il y a eu dans les pays musulmans des savants, des penseurs très distingués. On peut même dire que, pendant ce temps, le monde musulman a été supérieur, pour la culture intellectuelle, au monde chrétien
  • Discours et conférences, Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1887, L'Islamisme et la Science (conférence prononcée à la Sorbonne, en 1883), p. 378


L’Arabe religieux se contente, pour l’explication des choses d’un Dieu créateur, gouvernant le monde directement et se révélant à l’homme par des prophètes successifs.
  • Discours et conférences, Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1887, L'Islamisme et la Science (conférence prononcée à la Sorbonne, en 1883), p. 380


Ce fut par ces traductions arabes des ouvrages de science et de philosophie grecque que l'Europe reçut le ferment de tradition antique nécessaire à l'éclosion de son génie.
  • Discours et conférences, Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1887, L'Islamisme et la Science (conférence prononcée à la Sorbonne, en 1883), p. 387


L’islam, c'est l'union indiscernable du spirituel et du temporel, c'est le règne d'un dogme, c'est la chaîne la plus lourde que l'humanité ait jamais portée.
  • Discours et conférences, Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1887, L'Islamisme et la Science (conférence prononcée à la Sorbonne, en 1883), p. 394


L’islam a été libéral quand il a été faible, et violent quand il a été fort.
  • Discours et conférences, Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1887, L'Islamisme et la Science (conférence prononcée à la Sorbonne, en 1883), p. 394


Faire honneur à l'islam d'Avicenne, d'Avenzoar, d'Averroès, c'est comme si l'on faisait honneur au catholicisme de Galilée.
  • Discours et conférences, Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1887, L'Islamisme et la Science (conférence prononcée à la Sorbonne, en 1883), p. 396


L'islamisme a de belles parties comme religion ; je ne suis jamais entré dans une mosquée sans une vive émotion, et, le dirai je ? un certain regret de n'être pas musulman. Mais, pour la raison humaine, l'islamisme n'a été que nuisible.
  • Discours et conférences, Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1887, L'Islamisme et la Science (conférence prononcée à la Sorbonne, en 1883), p. 396


Emanciper le musulman de sa religion est Ie meilleur service qu'on puisse lui rendre.
  • Discours et conférences, Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1887, p. 407


L'art

Notre race ne débuta point par le goût du confortable et des affaires. Ce fut une race morale, brave, guerrière, jalouse de liberté et d'honneur, aimant la nature, capable de dévouement, préférant beaucoup de choses à la vie. Le négoce, l'industrie ont été exercés pour la première fois sur une grande échelle par des peuples sémitiques, ou du moins parlant une langue sémitique, les Phéniciens. Au Moyen Âge, les Arabes et les Juifs furent aussi nos maîtres en fait de commerce. Tout le luxe européen, depuis l'Antiquité jusqu'au XVIIe siècle, est venu de l'Orient. Je dis le luxe et non point l'art : il y a l'infini de l'un à l'autre.
  • De l'origine du langage, Ernest Renan, éd. Michel Lévy, 1864, p. 15


Dieu et la science

L'existence et la nature d'un être ne se prouvent que par ses actes particuliers, individuels, volontaires, et, si la Divinité avait voulu être perçue par le sens scientifique, nous découvririons dans le gouvernement général du monde des actes portant le cachet de ce qui est libre et voulu ; la météorologie devrait être sans cesse dérangée par l'effet des prières des hommes, l'astronomie parfois en défaut. Or aucun cas d'une telle dérogation n'a été scientifiquement constaté ; aucun miracle ne s'est produit devant un corps savant ; tous ceux que l’on rencontre ou bien sont le fruit de l'imagination et de la légende, ou bien se sont passés devant des témoins qui n'avaient pas les moyens nécessaires pour se garantir des illusions et juger du caractère miraculeux d'un fait.
  • Dialogues et fragments philosophiques, Ernest Renan, éd. Calmann-Lévy, 1876, La Métaphysique et son avenir (1860), p. 318


Quand la science aura décrit tout ce qui est connaissable dans l'univers, Dieu alors sera complet, si l'on fait du mot Dieu le synonyme de la totale existence. En ce sens, Dieu sera plutôt qu'il n'est: il est in fieri, il est en voie de se faire. Mais s'arrêter là serait une théologie fort incomplète. Dieu est plus que la totale existence, il est en même temps l'absolu. Il est de l'ordre où les mathématiques, la métaphysique, la logique sont vraies, il est le lieu de l'idéal, le principe vivant du bien, du beau et du vrai. Envisagé de la sorte, Dieu est pleinement et sans réserve; il est éternel et immuable, sans progrès ni devenir.
  • Les sciences de la nature et les sciences historiques, lettre à Marcellin Berthelot (1863), Ernest Renan, éd. Princeton university press, 1944, p. 13


Divers

Organiser scientifiquement l'humanité, tel est donc le dernier mot de la science moderne, telle est son audacieuse mais légitime prétention.
  • L'Avenir de la science - pensées de 1848, Ernest Renan, éd. Calmann-Levy, 1890, p. 37


L'essentiel dans l'éducation ce n'est pas la doctrine enseignée, c'est l'éveil.
  • Souvenirs d'enfance et de jeunesse, Ernest Renan, éd. Calmann-Levy, 1883, p. 184


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