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Version du 11 novembre 2008 à 18:21

Léon Bloy, né à Périgueux le 11 juillet 1846 et mort à Bourg-la-Reine le 21 novembre 1917, est un romancier et essayiste français.

La Femme pauvre, 1897

[...] la folie des Croisades est ce qui a le plus honoré la raison humaine.
  • La Femme pauvre, Léon Bloy, éd. Mercure de France, coll. « Folio », 1980, p. 234


[Sur le 14 Juillet] Cette fête, vraiment nationale, comme l'imbécillité et l'avilissement de la France, n'a rien qui l'égale dans l'histoire de la sottise des hommes et ne sera certainement jamais surpassée par aucun délire.
  • La Femme pauvre, Léon Bloy, éd. Union Générale d'Editions, coll. « 10-18 », 1983, p. 283


[La Marianne] (...) le buste plâtreux d'une salope en bonnet phrygien (...).
  • La Femme pauvre, Léon Bloy, éd. Union Générale d'Editions, coll. « 10-18 », 1983, p. 283


Éxégèse des lieux communs, 1902

Obtenir enfin le mutisme du Bourgeois, quel rêve !
  • Éxégèse des lieux communs, Léon Bloy, éd. Rivages, coll. « Rivages poche / Petite Bibliothèque », 2005, p. 9


Le vrai Bourgeois [...] l'authentique et indiscutable bourgeois est nécessairement borné dans son langage à un très petit nombre de formules.
  • Éxégèse des lieux communs, Léon Bloy, éd. Rivages, coll. « Rivages poche / Petite Bibliothèque », 2005, p. 9-10


Il est inutile de respecter les vivants, à moins qu'ils ne soient les plus forts. Dans ce cas, l'expérience sugère plutôt de lécher leurs bottes, fussent-elles merdeuses. Mais les morts doivent toujours être respectés.
  • Éxégèse des lieux communs, Léon Bloy, éd. Rivages, coll. « Rivages poche / Petite Bibliothèque », 2005, p. 101


Par nature, le Bourgeois est haïsseur et destructeur de paradis. Quand il aperçoit un beau Domaine, son rêve est de couper les grands arbres, de tarir les sources, de tracer des rues, d'instaurer des boutiques et des urinoirs. Il appelle ça monter une affaire.
  • Éxégèse des lieux communs, Léon Bloy, éd. Rivages, coll. « Rivages poche / Petite Bibliothèque », 2005, p. 141


L'universelle supériorité de l'homme qui n'est pas plus bête qu'un autre est ce que je connais de plus écrasant.
  • Éxégèse des lieux communs, Léon Bloy, éd. Rivages, coll. « Rivages poche / Petite Bibliothèque », 2005, p. 184


Les moralistes ont toujours remarqué depuis longtemps qu'on a toujours assez de force pour supporter les peines d'autrui.
  • Éxégèse des lieux communs, Léon Bloy, éd. Rivages, coll. « Rivages poche / Petite Bibliothèque », 2005, p. 212


Il faudrait n'avoir aucune expérience de la vie pour ignorer que plus on est riche, plus les charges sont pesantes parce qu'on a moins de prétextes pour s'en plaindre, et il faudrait être sourd et bien insensible pour ne pas entendre, à cet égard, les gémissements des riches et n'en avoir pas le cœur déchiré.
  • Éxégèse des lieux communs, Léon Bloy, éd. Rivages, coll. « Rivages poche / Petite Bibliothèque », 2005, p. 256/257


On devrait fonder une chaire pour l'enseignement de la lecture entre les lignes.
  • Éxégèse des lieux communs, Léon Bloy, éd. Rivages, coll. « Rivages poche / Petite Bibliothèque », 2005, p. 298


Le Mendiant ingrat, 1892-1895

Il n’est rien au monde que je vomisse autant que le pessimisme, qui représente à la fois, pour l’horreur de ma pensée, toutes les impuissances imaginables (…). Je n’estime que le courage sans mesure et je n’accepterai jamais d’être vaincu, - moi !
  • Le Mendiant ingrat – 1892-1895, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, p. 21


Aperçu Gustave Guiches dans le mauvais lieu. J’ai regardé ce drôle bien de face. L’expression de ses yeux fuyants est abominable. Élégance de propriétaire cadurcien. Allure de chat mouillé. Il a toujours l’air d’avoir été rossé avec ses propres échalas, par un métayer sans douceur.
  • Le Mendiant ingrat – 1892-1895, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, p. 52


M’en a-t-on assez servi du « grand pamphlétaire » ! Quand messieurs les journalistes sont forcés de me nommer, de rompre, une minute, le silence concerté qu’ils croient si mortel, ils n’ont à dire que cela et ils le disent le plus fort qu’ils peuvent. (…) Ah ! je suis autre chose, pourtant, et on le sait bien. Mais quand je le fus, c’était par indignation et par amour, et mes cris, je les poussais, dans mon désespoir, sur mon Idéal saccagé !
  • Le Mendiant ingrat – 1892-1895, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, p. 64


Je suis pour l’intolérance parfaite et j’estime que qui n’est pas avec moi est contre moi.
  • Le Mendiant ingrat – 1892-1895, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, p. 118


Étonnante médiocrité intellectuelle de Napoléon. Ce grand homme est le père de tous les lieux communs du XIXe siècle et plus ils sont abjects, plus leur extraction est sensible.
  • Le Mendiant ingrat – 1892-1895, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, p. 133


Autant que je puis voir, toute la fonction de ces magistrats est résumée dans le mot si bête et si lâche de conciliation. (…) le juge mécanique (…) s’applique invariablement à établir une balance, une sorte de mitoyenneté entre la demande injuste et le refus indigné.
  • Le Mendiant ingrat – 1892-1895, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, p. 134


Fortifiez-vous à la pensée que j’ai l’ambition de vous déplaire et laissez-moi l’espérance d’y parvenir.
  • Le Mendiant ingrat – 1892-1895, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, p. 138


Léon Bloy ?... Connais pas ! Belle réponse d’Alphonse Daudet à qui on parlait de moi chez des millionnaires.
  • Le Mendiant ingrat – 1892-1895, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, p. 139


Seigneur Jésus, vous priez pour ceux qui vous crucifient, et vous crucifiez ceux qui vous aiment !
  • Le Mendiant ingrat – 1892-1895, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, p. 150


[Sur la vaccination.] J’exprime fortement, quoique inutilement, mon horreur pour cette ordure, dont l’humanité s’est si bien passée, jusqu’au dernier siècle, et dont l’Angleterre nous gratifia. Le courant moderne est, d’ailleurs, aux inoculations de tout genre. On finira par putréfier les petits enfants de quarante sortes de vaccins.
  • Le Mendiant ingrat – 1892-1895, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, p. 164


Pourquoi, à de certaines heures, sommes-nous assaillis d’une tristesse noire et mauvaise, toute semblable à celle que déterminerait en nous le remords de quelque crime ?
  • Le Mendiant ingrat – 1892-1895, Léon Bloy, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, p. 166


Mon journal, 1896-1900

Depuis une dizaine de siècles, au moins, il n'y a jamais eu qu'une Question d'Orient, question à triple face et à triple tour. Extermination ou du moins expulsion des Musulmans, extermination des Grecs et conquête du Saint-Sépulcre. Tout le reste est imbécillité et mensonge.
  • Mon journal, Léon Bloy, éd. Mercure de France, 1904, p. 41


On veut à toute force que je sois un très grand et très haut artiste, dont la principale affaire est d'agiter l'âme de ses contemporains, alors que je suis bonnement un pauvre homme qui cherche son Dieu, en l'appelant avec des sanglots par tous les chemins. J'ai écrit cela de bien des façons et personne n'a voulu me croire...
  • Mon journal, Léon Bloy, éd. Mercure de France, 1904, p. 124


Lorsque les hommes se réunissent, ils ne font ordinairement rien de noble.
  • Mon journal, Léon Bloy, éd. Mercure de France, 1904, p. 201


Tout chrétien qui ne regarde pas chaque pauvre comme pouvant être Jésus-Christ doit être tenu pour un protestant.
  • Mon journal, Léon Bloy, éd. Mercure de France, 1904, p. 269


Voulez-vous savoir ce qu'il y a de vital, de tout à fait essentiel dans l'Église de Jésus-Christ ? Regardez ce que les protestants exècrent.
  • Mon journal, Léon Bloy, éd. Mercure de France, 1904, p. 293


Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne

Qu'est-ce que le suffrage universel ? C'est l'élection du père par les enfants.
  • Mon journal, t. I, Léon Bloy, éd. Mercure de France, 1935, p. 19


Les damnés n'ont d'autre rafraîchissement, dans le gouffre de leurs tortures, que la vision des épouvantables faces des démons. Les amis de Jésus voient autour d'eux les chrétiens modernes et c'est ainsi qu'ils peuvent concevoir l'enfer.
  • Mon journal, t. I, Léon Bloy, éd. Mercure de France, 1935, p. 161


Le vers libre est, à mes yeux, l'une des pires aberrations modernes, l'une de celles qui proclament avec des éclats de fanfare, l'affaiblissement de la Raison. Remplacer le mystère tout à fait surnaturel du Rythme et du Nombre par des alinéas et des signes de ponctuation, ce n'est pas seulement de la sottise, c'est de la perversité.
  • Mon journal, t. II, Léon Bloy, éd. Mercure de France, 1935, p. 19


Correspondance

À Georges Landry

Il y a une loi d'équilibre divin, appelée la communion des Saints, en vertu de laquelle le mérite ou le démérite d'une âme, d'une seule âme est réversible sur le monde entier. Cette loi fait de nous absolument des dieux et donne à la vie humaine des proportions du grandiose le plus ineffable. Le plus vil des goujats porte dans le creux de sa main des millions de cœurs et tient sous son pied des millions de têtes de serpents. Cela il le saura au dernier jour. Un homme qui ne prie pas fait un mal inexprimable en tout langue humaine ou angélique. Le silence des lèvres est bien autrement épouvantable que le silence des astres.
  • Lettre du 16 octobre 1878 (?).
  • Lettres de jeunesse (1870-1893), Léon Bloy, éd. Édouard-Joseph, 1920, p. 98


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