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{{Citation|Seul un État, ou à une échelle moindre des collectifs non marchands, peuvent se soucier des communs fondamentaux que sont le vivant, le climat, la pureté de l'eau et de l'air, toutes les conditions écologiques qui nous permettent de vivre. Un État sans moyens, nullement adossé à ces activités économiques particulières qu'étaient les services publics d'antan, ne pouvant battre monnaie, ne peut remplir sa mission de protection et , au-delé, de résilience face à un monde changeant physiquement et biologiquement.}}
{{Citation|Seul un État, ou à une échelle moindre des collectifs non marchands, peuvent se soucier des communs fondamentaux que sont le vivant, le climat, la pureté de l'eau et de l'air, toutes les conditions écologiques qui nous permettent de vivre. Un État sans moyens, nullement adossé à ces activités économiques particulières qu'étaient les services publics d'antan, ne pouvant battre monnaie, ne peut remplir sa mission de protection et , au-delà, de résilience face à un monde changeant physiquement et biologiquement.}}
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|titre = Le marché contre l'humanité
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Version du 28 juillet 2020 à 08:19

Dominique Bourg, en 2019.

Dominique Bourg est un philosophe français, professeur à la Faculté des géosciences et de l'environnement de l'Université de Lausanne (Suisse).

Citations

2015

Le mot « décroissance » fait très peur. On croit qu'on va chuter, régresser. Mais, de toute façon, les Européens régressent déjà. Notre niveau de vie baisse. À partir de là, soit on le subit totalement et on continue de fantasmer un monde qui ne sera plus le nôtre, soit on le prend de façon positive et on décide de changer de style de vie et de s'orienter vers des choses plus intéressantes. Il faut tout refaire en plus petit, même si c'est très exigeant.
  • « COP21 : Pourquoi tout le monde se fiche de l'écologie », Julie Rasplus, francetvinfo.fr, 10 septembre 2015 (mis à jour le 11 septembre 2015) (lire en ligne)


2016

[…] les flux de matières et d'énergie [sont] aujourd'hui le fond du problème à l'échelle planétaire.
  • « Les Verts auraient-ils oublié la nature ? », Julien Perrot, La Salamandre, nº 234, juin 2016, p. 42-45 (lire en ligne)


Une vraie prise en compte de ce qu'on appelle la nature, cela remet énormément de choses en cause quant au fonctionnement de notre économie. Qu'importe que vous soyez de gauche ou de droite, ce qui détruit la nature est tout simplement notre modèle de civilisation. Et c'est précisément cela qui nous met tous en danger. Je refuse d'associer écologie à gauche ou à droite. Mais aujourd'hui une vraie écologie n'a d'autre choix que de remettre en question les fondements de notre société. Et c'est évidemment difficile.
  • « Les Verts auraient-ils oublié la nature ? », Julien Perrot, La Salamandre, nº 234, juin 2016, p. 42-45 (lire en ligne)


Cela fait 20 ans que le lien entre croissance et productivité est rompu. Cela fait 40 ans que le lien entre croissance et amélioration du bien-être est rompu. Cela fait 30 ans que le lien entre croissance et réduction des inégalités est rompu. Ça fait beaucoup ! Depuis trois décennies ça ne marche plus du tout.
  • « Les Verts auraient-ils oublié la nature ? », Julien Perrot, La Salamandre, nº 234, juin 2016, p. 42-45 (lire en ligne)


La croissance surconcentre les richesses. Elle accroit les inégalités, elle accélère la destruction des ressources et des grands équilibres du système Terre, tout cela sans nous rendre plus heureux ni créer davantage d'emplois. Bizarre qu'on ait autant de peine à nous détacher de ce mythe.
  • « Les Verts auraient-ils oublié la nature ? », Julien Perrot, La Salamandre, nº 234, juin 2016, p. 42-45 (lire en ligne)


2018

Le scepticisme quand au pouvoir absolu de nos techniques, l'idée selon laquelle il conviendrait de ne pas tout en attendre, et la posture selon laquelle il convient de repenser nos relations à la nature sont les deux caractéristiques essentielles de la pensée écologique [...].
  • (fr) « La tragédie des communs aujourd'hui », Dominique Bourg (2018), postface, dans La tragédie des communs (1968), Garrett Hardin (trad. Laurent Bury), éd. Presses universitaires de France, 2018  (ISBN 978-2-13-073654-7), p. 64


Tout comme il nous est difficile d'admettre qu'après des siècles de « progrès », la civilisation thermo-industrielle et ses taux de croissance élevés puissent de déliter. Lecteur, si tu as ouvert ce livre, c'est bien parce que l'intuition d'un tel effondrement ne t'est pas étrangère. Je la partage également et suis même convaincu que nous sommes déjà entrés dans une dynamique d'effondrement dont les manifestations morales et politiques sont désormais tangibles.
  • (fr) « préface », Dominique Bourg, dans Une autre fin du monde est possible, Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, éd. Seuil, coll. « Anthropocène », 2018  (ISBN 9782021332582), p. 12


2019

L'institution d'un marché globalisé est le premier piège du dispositif et son emprise est mortelle pour les États. Dans un tel contexte, il n'est plus du tout possible pour chaque État de veiller à apaiser la concurrence que se livrent sur son territoire les différentes parties en rivalité d'intérêt de la société civile car, désormais, le champ de la concurrence excède de loin son territoire. Pis encore, les États sont eux-mêmes devenus des agents économiques en concurrence mutuelle au sein d'un marché sans régulateur, ou si peu, condamnés qu'ils sont à un dumping fiscal et donc social.
  • (fr) Le marché contre l'humanité, Dominique Bourg, éd. Presses universitaires de France, 2019  (ISBN 978-2-13-082265-3), p. 43-44


Il ne peut y avoir de jugement légitime qu'au nom de l'intérêt général, lequel sera notamment fondé sur la préservation de l'environnement et de la santé de tous.
  • (fr) Le marché contre l'humanité, Dominique Bourg, éd. Presses universitaires de France, 2019  (ISBN 978-2-13-082265-3), p. 49


Seul un État, ou à une échelle moindre des collectifs non marchands, peuvent se soucier des communs fondamentaux que sont le vivant, le climat, la pureté de l'eau et de l'air, toutes les conditions écologiques qui nous permettent de vivre. Un État sans moyens, nullement adossé à ces activités économiques particulières qu'étaient les services publics d'antan, ne pouvant battre monnaie, ne peut remplir sa mission de protection et , au-delà, de résilience face à un monde changeant physiquement et biologiquement.
  • (fr) Le marché contre l'humanité, Dominique Bourg, éd. Presses universitaires de France, 2019  (ISBN 978-2-13-082265-3), p. 57-58


2020

La décroissance n’est pas une religion. C’est une nécessité physique.
  • « Dominique Bourg : « Ce virus est un avertissement de la nature, très salutaire » », Dominique Bourg [entretien avec Alexandre Demidoff], Le Temps, 22 avril 2020 (lire en ligne)


En bon social-démocrate que j’étais, je militais pour le développement durable. Mais je me suis rendu compte que c’était un échec cuisant. L’idée de ces trois camemberts – la société, l’économie et la nature – était idiote. La vérité, c’est que les économies ont comme limite les sociétés qui elles-mêmes ont comme limite la biosphère.
  • « Dominique Bourg : « Ce virus est un avertissement de la nature, très salutaire » », Dominique Bourg [entretien avec Alexandre Demidoff], Le Temps, 22 avril 2020 (lire en ligne)