« Gilbert Keith Chesterton » : différence entre les versions
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|traducteur=Maurice Le Péchoux |
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|chapitre=XXXIV, à propos des mots maltraités |
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Les anciens esthètes avaient coutume d'expliquer que l'Art est amoral plutôt qu'immoral. Il serait plus vrai de dire que l'Art peut être immoral mais qu'il ne peut être amoral. Une comédie amorale cesse rapidement d'être comique. |
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|titre=À bâtons rompus, propos débridés |
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|auteur=Gilbert Keith Chesterton |
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|chapitre=XXX, à propos de l'esprit comique |
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Version du 11 décembre 2018 à 22:28
Gilbert Keith Chesterton, né à Kensington, Londres, le 29 mai 1874, et mort le 14 juin 1936, est l'un des plus importants écrivains anglais du début du XXe siècle. Son œuvre est extrêmement variée : il a été journaliste, poète, biographe, apologète du christianisme ; aujourd'hui, il est surtout connu pour la série de nouvelles dont le personnage principal est le Père Brown (The Wisdom Of Father Brown, The Incredulity Of Father Brown…)
Citations de Gilbert Keith Chesterton
Notebooks
- (en) Are we all dust? What a beautiful thing dust is, though.
- (fr) Gilbert Keith Chesterton, Maisie Ward (trad. Wikiquote), éd. Sheed & Ward, 1943, p. 59
Heretics, 1905
- (en) The aim of the sculptor is to convince us that he is a sculptor; the aim of the orator is to convince us that he is not an orator.
- (fr) Hérétiques, G. K. Chesterton (trad. Jenny S. Bradley), éd. Plon, 1930, p. 44
- Citation choisie pour le 13 février 2010.
Le Club des métiers bizarres, 1905
Rabelais, ou son illustrateur fantastique Gustave Doré, doivent avoir eu leur part dans l'invention de ce qu'on appelle en Angleterre et en Amérique « immeuble de rapport ». Il y a quelque chose d'absolument gargantuesque dans l'idée d'économiser l'espace en empilant les unes sur les autres, maisons, portes d'entrée… tout le tremblement. Dans le chaos et la complication de ces rues verticales, n'importe qui peut demeurer, n'importe quoi peut s'y passer.
C'est dans l'une d'elles, je crois, que se trouvent les bureaux du Club des Métiers bizarres.
- Incipit
- Le Club des métiers bizarres (1905), Gilbert Keith Chesterton (trad. K.Saint Clair Gray), éd. Gallimard, coll. « l'Imaginaire », 2015 (ISBN 978-2-07-076805-9), p. 11
— Non » dit Basil à voix haute et joyeusement au moment où nous pénétrions dans le salon rempli de monde.
- (en) "Do you know," said Lord Beaumont, with a sort of feverish entertainment, as he trotted after us towards the interior, "I can never quite make out which side you are on. Sometimes you seem so liberal and sometimes so reactionary. Are you a modern, Basil?"
"No," said Basil, loudly and cheerfully, as he entered the crowded drawing-room.
- Le Club des métiers bizarres (1937), G. K. Chesterton (trad. K. Saint Clair Gray), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2006 (ISBN 2-07-076805-8), p. 61
- (en) The Club of Queer Trades (1905), Gilbert K. Chesterton, éd. Penguin, 1946, p. 47
Mes chers amis, dit Basil, lançant une bouffée vers le plafond, rappelez-vous toujours deux choses. La première est que si, lorsque vous faites des suppositions au sujet de quelqu'un qui jouit de toute sa raison, la chose la plus raisonnable est la plus probable, lorsque vous faites des suppositions au sujet de quelqu'un d'un peu toqué comme notre hôte, c'est la chose la plus insensée qui est la plus probable.
- Le Club des métiers bizarres (1905), Gilbert Keith Chesterton (trad. K.Saint Clair Gray), éd. Gallimard, coll. « l'Imaginaire », 2015 (ISBN 978-2-07-076805-9), p. 136
Quand les gens parlaient du péché originel, ils savaient qu'ils parlaient d'un mystère, d'une chose qu'ils ne comprenaient pas. Maintenant qu'ils parlent de la survivance des plus aptes, ils croient qu'ils la comprennent tandis que, non seulement ils n'en ont aucune notion, mais encore ont une une idée absolument fausse de ce que les mots signifient. Le mouvement darwinien n'a rien changé dans l'humanité, sauf, peut-être, qu'au lieu de parler philosophie sans esprit philosophique, les hommes parlent maintenant science sans esprit scientifique.
- Le Club des métiers bizarres (1905), Gilbert Keith Chesterton (trad. K.Saint Clair Gray), éd. Gallimard, coll. « l'Imaginaire », 2015 (ISBN 978-2-07-076805-9), p. 183, 184
J'étais assis sur le siège des puissants, j'étais vêtu d'écarlate et d'hermine… néanmoins, je n'occupais qu'un poste inférieur et sans importance. J'étais obligé de suivre un règlement mesquin aussi bien que n'importe quel facteur et mon uniforme et mes dorures ne valaient pas plus que les siens. Chaque jour passaient devant moi des cas difficiles et passionnés dont je devais prétendre adoucir la rigueur par de stupides emprisonnements ou de stupides amendes alors que je voyais parfaitement, à la lumière de mon bon sens, qu'ils auraient été bien mieux réparés par un baiser, par une raclée, par quelques mots d'explication, par un duel ou par un petit voyage dans les West Highlands.
- Le Club des métiers bizarres (1905), Gilbert Keith Chesterton (trad. K.Saint Clair Gray), éd. Gallimard, coll. « l'Imaginaire », 2015 (ISBN 978-2-07-076805-9), p. 203
Orthodoxie, 1908
Le conte de fées envisage ce qu'un homme saint d'esprit ferait dans un monde de fous. Le roman réaliste et prudent d'aujourd'hui envisage ce qu'un homme essentiellement fou ferait dans un monde insignifiant.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 27
La poésie est saine parce qu'elle flotte avec aisance sur une mer infinie ; la raison s’évertue à traverser cette mère infinie, et dès lors à la délimiter. Il en résulte un épuisement mental, pareil à l'épuisement mental de M. Hollbein. Tout accepter est un exercice ; tout comprendre est une rude épreuve. Le poète n'aspire qu'à l'exaltation et à l'expansion, à un monde où il puisse s'étendre. Le poète ne demande qu'à lever sa tête jusqu'aux cieux. C'est le logicien qui cherche à faire entrer le ciel dans sa tête. Et c'est sa tête qui se fend.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 29
Le fou n'est pas un homme qui a perdu la raison. Le fou est un homme qui a tout perdu sauf sa raison.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 32
- Citation choisie pour le 4 septembre 2016.
L'éternité des fatalistes matérialistes, l'éternité des pessimistes orientaux, l'éternité des théosophes dédaigneux et des grands scientifiques contemporains est en effet fort bien représentée par un serpent dévorant sa queue, un animal dégradé qui va jusqu'à s'autodétruire.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 40
Il est indéniable que l'autorité religieuse a souvent été oppressive ou déraisonnable, de même que tout système légal (en en particulier le système actuel) a été insensible et empreint d'une cruelle apathie. Il est rationnel de s'en prendre à la police, et c'est même honorable. Mais les critiques modernes de l'autorité religieuse ressemblent à des hommes qui s'en prendraient à la police sans jamais avoir entendu parler de cambrioleurs. Car l'esprit humain s'expose à un grand péril, un péril aussi concret qu'un cambriolage. L'autorité religieuse a été dressée contre lui à tord ou à raison, comme une barrière. Et il faut certainement dresser quelque barrière contre lui si on veut que notre race ne coure pas à sa perte.
Ce péril, c'est que l'intelligence humaine et libre de s'autodétruire.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 54
L'homme révolté moderne ne sert pratiquement plus l'objet de sa révolte. En se rebellant contre tout, il a perdu le droit de se rebeller contre quoi que ce soit.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 68
On pourrait définir la tradition comme une extension du droit de vote au passé. Elle consiste à accorder le droit de suffrage à la plus obscure de toutes les classes, celle de nos ancêtres. C'est la démocratie des morts. La tradition refuse de se soumettre à la petite oligarchie arrogante de ceux qui ne font que se trouver par hasard sur terre.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 76
Pour nos objectifs titanesques de foi et de révolution, ce dont nous avons besoin n'est pas l'acceptation glaciale du monde comme un compromis, mais le moyen de passionnément le haïr et de l'aimer passionnément. Nous ne voulons pas que la joie et la colère se neutralisent l'une l'autre et produisent un contentement maussade ; nous voulons une délectation plus farouche et un mécontentement plus farouche. Il faut que nous percevions l'univers à la fois comme le château de l'ogre à assaillir et comme notre propre chaumière où nous pouvons rentrer à la tombée de la nuit.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 114
Le courage est presque une contradiction dans les termes. C'est un puissant désir de vivre qui prend la forme d'un empressement à mourir. « Celui qui perdra sa vie la sauvera » n'est pas une sentence mystique à l'usage des saints et des héros. C'est le conseil quotidien aux marins et aux montagnards. On pourrait l'imprimer dans un guide des Alpes ou dans un manuel de manœuvres maritimes. Ce paradoxe est tout le principe du courage, même du courage tout à fait terrestre ou tout a fait brutal.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 148
Le progrès devrait vouloir dire que nous transformons sans cesse le monde pour l'adapter à notre vision. Il signifie en réalité (à l'heure actuelle) que nous changeons sans cesse la vision. Il devrait vouloir dire que nous apportons lentement mais sûrement la justice et la charité aux hommes ; il signifie en réalité que nous avons tôt fait de douter des avantages de la justice et de la charité. […]
Nous ne modifions pas le réel pour l'adapter à l'idéal. Nous modifions l'idéal : c'est plus facile.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 168, 169
L'essence de tout panthéisme, de tout évolutionnisme et de toute religion cosmique moderne se trouve en réalité dans cette proposition : la Nature est notre mère. Malheureusement, si vous considérez la Nature comme une mère, vous découvrirez qu'elle est une belle-mère. Le principal argument du christianisme était le suivant : La Nature n'est pas notre mère ; elle est notre sœur. Nous pouvons être fiers de sa beauté, puisque nous avons le même père ; mais elle n'a sur nous aucune autorité.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 179
Nous n'avons aucun besoin de nous rebeller contre l'Antiquité ; il faut nous rebeller contre la nouveauté. Ce sont les nouveaux dirigeants, le capitaliste ou le rédacteur en chef, qui exercent réellement leur emprise sur le monde moderne.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 184
Le monde comme il ne va pas, 1910
- Le monde comme il ne va pas, 1910 (1910), G. K. Chesterton (trad. Marie-Odile Fortier-Masek), éd. L'Age D'Homme, 1994 (ISBN 2-8251-0482-5), p. 30
- Le monde comme il ne va pas, 1910 (1910), G. K. Chesterton (trad. Marie-Odile Fortier-Masek), éd. L'Age D'Homme, 1994 (ISBN 2-8251-0482-5), p. 36
- Le monde comme il ne va pas, 1910 (1910), G. K. Chesterton (trad. Marie-Odile Fortier-Masek), éd. L'Age D'Homme, 1994 (ISBN 2-8251-0482-5), p. 39
- Le monde comme il ne va pas, 1910 (1910), G. K. Chesterton (trad. Marie-Odile Fortier-Masek), éd. L'Age D'Homme, 1994 (ISBN 2-8251-0482-5), p. 40
- Le monde comme il ne va pas, 1910 (1910), G. K. Chesterton (trad. Marie-Odile Fortier-Masek), éd. L'Age D'Homme, 1994 (ISBN 2-8251-0482-5), p. 43
- Le monde comme il ne va pas, 1910 (1910), G. K. Chesterton (trad. Marie-Odile Fortier-Masek), éd. L'Age D'Homme, 1994 (ISBN 2-8251-0482-5), p. 148
L’innocence du Père Brown, 1911
La croix bleue (The Blue Cross)
- (en) The most incredible thing about miracles is that they happen.
- Father Brown Stories (1911), G. K. Chesterton (trad. Wikiquote), éd. Penguin Books, coll. « Penguin Popular Classics », 1994 (ISBN 0-14-062259-4), p. 7
- Citation choisie pour le 5 janvier 2009.
- (en) "I know that people charge the Church with lowering reason, but it is just the other way. Alone on earth, the Church makes reason really supreme. Alone on earth, the Church affirms that God himself is bound by reason."
- Father Brown Stories (1911), G. K. Chesterton (trad. Wikiquote), éd. Penguin Books, coll. « Penguin Popular Classics », 1994 (ISBN 0-14-062259-4), p. 21
Utopie des usuriers, 1917
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 35
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 38
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 45
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 46
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 49
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 49
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 51
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 59
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 71
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 80
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 86
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 110
Voici la dernière insulte des fiers à l'endroit des humbles. Ils les gouvernent par la terreur souriante d'un ancien secret. Ils sourient et sourient, mais ils ont oublié le secret.
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 149
Soyez les bienvenus, camarades-citoyens,
Cœurs creux et têtes vides.
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 160
Si bien que le lecteur de journal reçoit toutes ses informations et ses mots d'ordre politiques de ce qui à l'heure qu'il est constitue plus ou moins consciemment une sorte de société secrète, composée d'un très petit nombre de membres disposant de beaucoup d'argent.
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 178
- Utopie des usuriers, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-31-4), p. 181
Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste, 1926
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 14
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 15
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 19
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 28
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 29
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 56
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 64
En ces deux occasions il me refusa la liberté d'expression parce que j'avais écrit que les grands magasins qui bénéficient de la publicité que l'on sait étaient en réalité pires que les petits magasins. C'est la une des choses, et elle est digne d'être relevée, qu'un homme n'a désormais plus le droit de dire ; peut-être même la seule chose qui lui soit réellement interdite. Si j'avais attaqué le gouvernement, on aurait trouvé cela très bien ; si j'avais attaqué Dieu, on aurait trouvé cela encore mieux. Si j'avais critiqué le mariage, le patriotisme ou la morale publique, j'aurais eu droit à la première page de la presse dominicale. Mais un grand journal ne peut se payer le luxe de critiquer les grands magasins, étant un grand magasin à sa manière et en passe de devenir lui-même un monopole.
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 71
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 95
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste (1926), G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 96
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 142
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 203
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 214
Ce sera un monde d'organisation et de standardisation. Tout sera standardisé, chapeaux, maisons, loisirs, alimentation, habillement, éducation, soins de santé, tout sera rouage d'une vaste et monstrueuse machine…
- Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste, G.K. Chesterton (trad. Gérard Joulié), éd. éditions de l'Homme Nouveau, 2010 (ISBN 978-2-915988-28-4), p. 221
La Chose, 1929
Tous ces mots ridicules comme Service, Efficacité, Sens Pratique, etc., échouent parce qu'ils vénèrent les moyens et non la fin. Et tout revient donc à la question de savoir si nous proposons de vénérer la fin et, de préférence, la fin juste.
- La Chose, Gilbert Keith Chesterton (trad. Pierre Guglielmina), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2015 (ISBN 978-2-0813-0087-3), chap. Le sceptique en tant que critique, p. 18
Il serait bien plus vrai de dire que la foi rend à un homme son corps, son âme, sa raison, sa volonté et même sa vie. Il serait encore plus vrai de dire que l'homme qui a accueilli la foi accueille toutes les anciennes fonctions humaines que toutes les autres philosophies lui ont déjà retirées. Il serait plus proche de la réalité d'affirmer qui lui seul connaîtra la liberté, lui seul aura une volonté, parce que lui seul croira au libre arbitre ; lui seul aura une raison dans la mesure où le doute ultime dénie toute raison comme toute autorité ; lui seul pourra vraiment agir, puisque l'action est menée envers une fin. Il est du moins assez probable que tout ce désespoir brutal et sans avenir de l'intellect fera de lui pour finir le seul citoyen capable de marcher et de parler dans une ville de paralytiques.
- La Chose, Gilbert Keith Chesterton (trad. Pierre Guglielmina), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2015 (ISBN 978-2-0813-0087-3), chap. Le sceptique en tant que critique, p. 26
Le point essentiel, c'est que le monde à l'extérieur du foyer est désormais soumis à une discipline et à une routine rigides, et c'est seulement à l'intérieur du foyer qu'il y a véritablement une place pour l'individualité et la liberté. Quiconque franchit le seuil de la maison est obligé de s'engager dans une procession, tout le monde marchant dans la même direction et, dans une large mesure, étant obligé de porter le même uniforme. L'entreprise, en particulier la grande entreprise, est aujourd'hui organisée comme une armée.
- La Chose, Gilbert Keith Chesterton (trad. Pierre Guglielmina), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2015 (ISBN 978-2-0813-0087-3), chap. La dérive loin de la vie domestique, p. 55
Ce que nous observons à propos de l'ensemble de la culture courante du journalisme et de ce qui se discute en général, c'est que les gens ne savent pas encore comment commencer à penser. Non seulement leur pensée n'est que de troisième ou quatrième main, mais elle démarre toujours aux trois quarts du processus. Les hommes ne savent pas d'où viennent leurs propres pensées. Ils ne savent pas ce que leurs propres mots impliquent. Ils débarquent à la fin de chaque controverse et ne savent rien de l'endroit où elle a commencé et de quoi elle retourne. Ils comptent constamment sur certains absolus qui, une fois définis correctement, leur feraient l'effet, même à eux, d'être des absurdités plutôt que des absolus.
- La Chose, Gilbert Keith Chesterton (trad. Pierre Guglielmina), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2015 (ISBN 978-2-0813-0087-3), chap. Logique — et tennis sur gazon, p. 62, 63
La psychanalyse, c'est le confessionnal sans les protections du confessionnal, le communisme, c'est le mouvement franciscain sans l'influence modératrice de l'Église ; et les sectes américaines qui ont hurlé pendant trois siècles contre la théâtralité pontificale et l'appel au sens, « égaient » désormais leurs messes grâce à des films d'une théâtralité extravagante et à des projecteurs de lumière rose braqués sur la tête de leur ministre du culte. Si nous avions un rayon de lumière à braquer quelque part, nous ne devrions pas le braquer sur le ministre.
- La Chose, Gilbert Keith Chesterton (trad. Pierre Guglielmina), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2015 (ISBN 978-2-0813-0087-3), chap. Pourquoi je suis catholique, p. 98
Ces gens modernes entendent simplement par activité mentale un train express roulant de plus en plus vite le long des mêmes rails en direction de la même gare ; ou bien de plus en plus de wagons accrochés pour être conduits à la même destination. La notion qui a disparu de leurs esprits est celle du mouvement volontaire, même pour atteindre le même but. Ils ont fixé non seulement les fins, mais les moyens. Ils ont imposé non seulement les doctrines, mais les mots.
- La Chose, Gilbert Keith Chesterton (trad. Pierre Guglielmina), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2015 (ISBN 978-2-0813-0087-3), chap. Sur le courage et l'indépendance, p. 231
Le monde, particulièrement le monde moderne, est parvenu à un curieux état de rituel ou de routine, dans lequel il a tort même lorsqu'il a raison, pourrions-nous pratiquement dire. Dans une large mesure, il continue à faire des choses raisonnables, mais il cesse rapidement d'avoir le moindre mobile raisonnable de les faire. Il nous sermonne inlassablement sur le caractère moribond de la tradition ; et il ne se soutient encore que de la vie de la tradition.
- La Chose, Gilbert Keith Chesterton (trad. Pierre Guglielmina), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2015 (ISBN 978-2-0813-0087-3), chap. Les sources de l'esprit sain, p. 249
La Chute est une vision de la vie. C'est non seulement l'unique vision éclairante de la vie, c'est aussi la seule qui soit encourageante. Elle maintient, contre les seules philosophies réelles alternatives que sont celles du bouddhiste, du pessimiste et du prométhéen, que nous avons fait un mauvais usage d'un monde bon et non simplement été pris au piège dans un monde mauvais. Elle renvoie le mal à un mauvais usage de la volonté et, par conséquent, implique qu'il peut être réparé grâce à un bon usage de la volonté. Tout autre croyance est une forme de reddition à la fatalité.
- La Chose, Gilbert Keith Chesterton (trad. Pierre Guglielmina), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2015 (ISBN 978-2-0813-0087-3), chap. L'esquisse de la chute, p. 306
À bâtons rompus, propos débridés, 2010
Je n'ai aucun goût personnel pour la discipline excessive ou pour la répression ; c'est pourquoi je n'ai jamais écrit de roman sur l'Utopie, contrairement à la quasi-totalité de la race humaine pécheresse qui, de notre temps, a écrit n'importe quoi. Utopie me paraît toujours signifier discipline excessive plutôt qu'émancipation, répression plutôt que développement.
- À bâtons rompus, propos débridés, Gilbert Keith Chesterton (trad. Maurice Le Péchoux), éd. L'Age d'Homme, 2010 (ISBN 978-2-8251-4011-6), chap. V, à propos de la radiodiffusion, p. 33
Mais depuis qu'il est tellement à la mode de s'emparer d'une lubie et de la présenter comme une mesure sociale, je ne vois pas pourquoi je n'en suggérerais pas une que je crois être beaucoup plus sensée que la plupart. Je crois devoir suggérer qu'une société vraiment raisonnable, au lieu de continuer de développer ces communications envahissantes devrait plutôt les restreindre, en les limitant à ceux qui ne peuvent vraiment pas s'en passer.
- À bâtons rompus, propos débridés, Gilbert Keith Chesterton (trad. Maurice Le Péchoux), éd. L'Age d'Homme, 2010 (ISBN 978-2-8251-4011-6), chap. V, à propos de la radiodiffusion, p. 34, 35
On dit que les gouvernements modernes rendent la vie plus sûre et que l'on peut très facilement introduire une réclamation. Mais il est du moins certain que les gouvernements modernes rendent plus sûre la vie des classes dirigeantes et jamais, dans toute l'histoire du monde, gouverner n'a présenté moins de risques.
- À bâtons rompus, propos débridés, Gilbert Keith Chesterton (trad. Maurice Le Péchoux), éd. L'Age d'Homme, 2010 (ISBN 978-2-8251-4011-6), chap. IX, à propos du pilori, p. 82
Quant à la troisième forme de loisir, la plus précieuse, la plus consolante, la plus pure et la plus sacrée : la noble habitude de ne rien faire du tout… c'est celle qui se trouve négligée à un point qui me paraît menacer toute la race de dégénérescence. C'est parce que les artistes ne pratiquent pas, que les patrons ne patronnent pas, que les foules ne s'assemblent pas pour adorer avec révérence le grand oeuvre de Ne Rien Faire, que le monde a perdu sa philosophie et a même échoué à inventer une nouvelle religion.
- À bâtons rompus, propos débridés, Gilbert Keith Chesterton (trad. Maurice Le Péchoux), éd. L'Age d'Homme, 2010 (ISBN 978-2-8251-4011-6), chap. XIX, à propos du loisir, p. 123
En d'autres termes, quand nous considérons ce que les hommes ont fait, nous regardons ce qu'ils ont choisi de faire. Mais quand nous considérons ce qu'ils feront, il n'est pas possible de tenir compte de ce qu'ils choisiront de faire. Nous pouvons seulement examiner ce qu'ils doivent faire. À moins que ce soit quelque chose d'inévitable, nous ne pouvons prévoir ce que ce sera. Et ainsi notre prédiction, qu'elle soit vraie ou fausse, ne peut envisager la société humaine que sous son côté servile. Pour autant que la génération suivante soit libre, elle est libre de contrecarrer notre prophétie.
- À bâtons rompus, propos débridés, Gilbert Keith Chesterton (trad. Maurice Le Péchoux), éd. L'Age d'Homme, 2010 (ISBN 978-2-8251-4011-6), chap. XXIII, à propos des l'archéologie, p. 145, 146
En matière de langage, qui est l'objet principal de la littérature, il est clair que les mots se dégradent perpétuellement. Ils cessent de dire ce qu'ils signifient ou de signifier ce qu'ils disent ; ils commencent toujours par signifier quelque chose qui non seulement est tout à fait différent, mais encore beaucoup moins défini et beaucoup moins fort. Et dans cette chute des symboles choisis par l'homme, pourrait bien se trouver un symbole de sa propre chute. Il a une difficulté à maîtriser sa langue, non seulement en tant qu'organe de la parole, mais dans le sens de langage parlé. Presque toujours s'il n'y prête pas attention, ce langage s'affole ou, pire encore, s'affaiblit.
- À bâtons rompus, propos débridés, Gilbert Keith Chesterton (trad. Maurice Le Péchoux), éd. L'Age d'Homme, 2010 (ISBN 978-2-8251-4011-6), chap. XXXIV, à propos des mots maltraités, p. 152, 153
Les anciens esthètes avaient coutume d'expliquer que l'Art est amoral plutôt qu'immoral. Il serait plus vrai de dire que l'Art peut être immoral mais qu'il ne peut être amoral. Une comédie amorale cesse rapidement d'être comique.
- À bâtons rompus, propos débridés, Gilbert Keith Chesterton (trad. Maurice Le Péchoux), éd. L'Age d'Homme, 2010 (ISBN 978-2-8251-4011-6), chap. XXX, à propos de l'esprit comique, p. 152, 153
Citations sur Gilbert Keith Chesterton
Simon Leys
Quand on lit Chesterton aujourd'hui, on est constamment saisi par la troublante justesse d'un grand nombre de ses analyses, par la qualité prophétique d'un grand nombre de ses avertissements — et pourtant certains d'entre eux ont été formulés il y a bientôt un siècle. Ses écrits ont une actualité, une pertinence, une pressante urgence que nous ne trouvons chez aucun de ses illustres contemporains.
- Le Studio de l'inutilité, Simon Leys, éd. Flammarion, 2012 (ISBN 978-2-0812-6995-8), chap. G. K. Chesterton (1874-1936), p. 60
Pour Chesterton, le seul fait d'être est tellement miraculeux en soi, que nul malheur ne saurait ensuite nous dispenser d'éprouver une sorte de gratitude cosmique. Dès le temps de sa jeunesse agnostique, il avait déjà exprimé ce sentiment dans un petit poème en prose, noté dans un carnet qui ne fut retrouvé qu'après sa mort. Le voici :
Soir
Voici que s'achève ce jour
Durant lequel j'ai eu des yeux, des oreilles, des mains
Et tout le vaste monde autour de moi.
Et demain commencera un autre jour.
Mais qu'ai-je donc fait pour en mériter un second ?
- Le Studio de l'inutilité, Simon Leys, éd. Flammarion, 2012 (ISBN 978-2-0812-6995-8), chap. G. K. Chesterton (1874-1936), p. 67