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J'ai rajouté que Jack London était aussi un aventurier et un marin car c'est dans ses aventure qu'il trouve l' inspiration.
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'''[[w:Jack London|Jack London]]''' de son vrai nom John Griffith Chaney (né le 12 janvier [[:Catégorie:Naissance en 1876|1876]] à San Francisco et mort le 22 novembre [[:Catégorie:Décès en 1916|1916]] à [[w:Glen Ellen|Glen Ellen]], [[Californie]]) est un écrivain américain.
'''[[w:Jack London|Jack London]]''' de son vrai nom John Griffith Chaney (né le 12 janvier [[:Catégorie:Naissance en 1876|1876]] à San Francisco et mort le 22 novembre [[:Catégorie:Décès en 1916|1916]] à [[w:Glen Ellen|Glen Ellen]], [[Californie]]) est un écrivain américain mais aussi un aventurier et un marin.


== ''[[w:L'Appel de la forêt|L'Appel de la forêt]]'', 1903 ==
== ''[[w:L'Appel de la forêt|L'Appel de la forêt]]'', 1903 ==

Version du 11 novembre 2018 à 11:34

Jack London en 1900.

Jack London de son vrai nom John Griffith Chaney (né le 12 janvier 1876 à San Francisco et mort le 22 novembre 1916 à Glen Ellen, Californie) est un écrivain américain mais aussi un aventurier et un marin.

L'Appel de la forêt, 1903

Une nuit, il fut réveillé tout à coup en sursaut : alerte, les yeux brillants, les narines frémissantes, le poil hérissé en vagues... L'Appel se faisait entendre, et tout près cette fois. Jamais il ne l'avait distingué si clair et si net. Cela ressemblait au long hurlement du chien indigène. Et, dans ce cri familier, il reconnut cette voix, entendue jadis, qu'il cherchait depuis des semaines, et des mois.
  • L'Appel de la forêt (1903), Jack London, éd. Éditions du Rocher, coll. « motifs », 2006  (ISBN 2-268-05854-9), p. 128


Le Peuple de l'abîme, 1903-1904

Dans les anciens temps, les grands cavaliers blonds, qui fonçaient à l'avant-garde des batailles montraient au moins leur mesure en pourfendant les hommes de la tête à l'échine. Tous comptes faits, il avait bien plus de noblesse à tuer un ennemi solide d'un coup d'épée proprement asséné, que de le réduire à l'état de bête, lui et ses descendants, par une manipulation adroite et implacable des rouages de l'industrie et de la politique.
  • Le peuple de l'abîme (1903 - 1904), Jack London, éd. Ebooks libres et gratuits, novembre 2005, p. 138


Dans une civilisation aussi matérialiste, fondée non pas sur l'individu, mais sur la propriété, il est inévitable que cette dernière soit mieux défendue que la personne humaine, et que les crimes contre la propriété soient stigmatisés de façon plus exemplaire que ceux commis contre l'homme.
  • Le peuple de l'abîme (1903 - 1904), Jack London, éd. Ebooks libres et gratuits, novembre 2005, p. 152


Le Talon de fer, 1908

- Vous fomentez la haine de classes, dis-je à Ernest. Je trouve que c'est une erreur et un crime de faire appel à tout ce qu'il y a d'étroit et de brutal dans la classe ouvrière. La haine de classes est antisociale, et il me semble antisociale.
- je plaide non coupable, répondit-il. Il n'y a de haine de classe ni dans la lettre ni dans l'esprit d'aucune de mes œuvres.
Oh! m'écriai-je d'un air de reproche.
Je saisi son livre et l'ouvris.
Il buvait son thé, tranquille et souriant, pendant que je le feuilletais.
- Page 132 - je lus à haute voix : "Ainsi la lutte des classes se produit, au stade actuel du développement social, entre la classe qui paie des salaires et les classes qui en reçoivent."
Je le regardai d'un air triomphant.
- Il n'est pas question de haine de classes là-dedans, me dit-il en souriant.
- Mais vous dites "lutte des class"
- Ce n'est pas du tout la même chose. Et, croyez-moi, nous ne fomentons pas la haine. Nous disons que la lutte de classes est une loi du développement social. Nous n'en sommes pas responsables. ce n'est pas nous qui la faisons. Nous nous contentons de l'expliquer, comme Newton expliquant la gravitation. Nous analysons la nature du conflit d'intérêts qui produit la lutte de classes.
- Mais, il ne devrait pas y avoir de conflit d'intérêts, m'écriai-je.
- Je suis tout à fait de votre avis, répondit-il. Et, c'est précisément l'abolition de ce conflit d'intérêts que nous essayons de provoquer, nous autres socialistes. Pardon, laissez-moi vous lire un autre passage - il prit le livre et tourna quelque feuillets. Page 126 : "Le cycle des luttes des classes, qui a commencé avec la dissolution du communisme primitif de la tribu et de la naissance de la propriété individuelle, se terminera avec la suppression de l'appropriation individuelle des moyens d'existence sociale".
  • Le talon de fer (1908), Jack London (trad. Louis Positif), éd. Libretto, 2003, p. 43-44


Notre civilisation tant vantée est née dans le sang, est imbibée de sang, et ni vous, ni moi, ni personne ne pouvons échapper à cette tache écarlate.
  • Le talon de fer (1908), Jack London (trad. Louis Positf), éd. Libretto, 2003, p. 64


Il définissait les socialistes comme des révolutionnaires qui luttent pour renverser la société irrationnelle d'aujourd'hui, afin de construire avec ses matériaux la société rationnelle de l'avenir
  • Le talon de fer (1908), Jack London (trad. Louis Positf), éd. Libretto, 2003, p. 85


Mais, après tout la richesse ne constitue pas le vrai pouvoir par elle-même; elle est le moyen d'obtenir le pouvoir, qui est gouvernemental par essence.
  • Le talon de fer (1908), Jack London (trad. Louis Positf), éd. Libretto, 2003, p. 150


Martin Eden, 1909

Sensation étrangement nouvelle !… Jamais aucune femme ne l'avait rendu meilleur, au contraire. Pourtant, beaucoup d'entre elles avaient fait de leur mieux, sans qu'il s'en doute. Il ignorait, étant sans vanité aucune, l'attirance des femmes vers sa belle jeunesse ; souvent même il en avait été lassé. Il se souciait peu d’amour, et l'idée d’avoir pu rendre certaines femmes meilleures, ne lui était jamais venue. Jusqu'à ce jour, il avait vécu dans la plus parfaite indifférence ; maintenant il lui semblait n'avoir eu affaire qu’à des êtres bas et des amours avilissantes, ce qui était injuste et pour elles et pour lui. Mais, prenant conscience de lui-même pour la première fois, il n’était pas en état de juger sainement et sombrait totalement dans la honte de ce qu’il croyait des souvenirs infâmes.

  • Martin Eden (1909), Jack London (trad. Claude Cendrée), éd. L'Accolade Éditions, 2016  (ISBN 979-10-95428-17-6), p. 49


D'ailleurs, Martin ne sentait plus le besoin d’alcool. Il était ivre de mille autres façons nouvelles, bien plus graves, ivre de Ruth qui avait embrasé son cœur d’amour et de désir d’immortalité ; ivre de lecture, ce qui avait déchaîné en lui d’innombrables aspirations ; ivre enfin de sa force, doublée par les soins qu’il prenait de son corps et qui lui donnaient un équilibre joyeux et magnifique.

  • Martin Eden (1909), Jack London (trad. Claude Cendrée), éd. L'Accolade Éditions, 2016  (ISBN 979-10-95428-17-6), p. 69


Imbécile ! criait-il à son image dans le miroir. Tu voulais écrire, tu essayais d’écrire. Qu’est-ce que tu avais dans le ventre ? Quelques notions enfantines, quelques sentiments encore imprécis, beaucoup de beauté mal digérée, une énorme ignorance, un cœur plein d’amour à en éclater, une ambition aussi grande que ton amour, que ton ignorance. Et tu voulais écrire ! mais tu commences aujourd'hui seulement à acquérir en toi ce qu’il faut pour ça ! Tu voulais créer de la beauté ! et tu ne savais rien de ce qui fait la beauté ! Tu voulais parler de la vie, et tu ignorais tout ce qui fait l'essence même de la vie ! Tu voulais parler de l’univers et des problèmes de l’existence, quand l’univers n’était pour toi qu’un rébus chinois ! Mais courage, Martin, mon vieux ! Il y a de l’espoir, cette fois, bien que tu sois encore très ignorant. Un beau jour, avec de la chance, tu sauras à peu près tout ce qu’on peut savoir. Ce jour là tu écriras.

  • Martin Eden (1909), Jack London (trad. Claude Cendrée), éd. L'Accolade Éditions, 2016  (ISBN 979-10-95428-17-6), p. 152


Cette histoire s'appelait « Aventure » et c’était l'apothéose de l'aventure, non pas de la banale aventure des livres d’images, mais de la véritable aventure infidèle et capricieuse, guide féroce, formidable dans ses punitions et formidable dans ses récompenses, celle qui exige une terrible patience et le labeur qui tue, qui offre le triomphal ensoleillement, ou la mort lugubre après la famine et les délires affreux de la fièvre, à travers la sueur, le sang et la vermine, celle qui conduit, parmi les ignobles contacts, aux sommets magnifiques, et à la domination du monde.

  • Martin Eden (1909), Jack London (trad. Claude Cendrée), éd. L'Accolade Éditions, 2016  (ISBN 979-10-95428-17-6), p. 152


Ce n'est pas d’être célèbre, c'est la manière d’y arriver qui compte.

  • Martin Eden (1909), Jack London (trad. Claude Cendrée), éd. L'Accolade Éditions, 2016  (ISBN 979-10-95428-17-6), p. 177


– Je vais vous dire, interrompit Martin. Quatre vingt dix pour cent des rédacteurs sont des ratés, qui n'ont pas réussi comme écrivains. Ne croyez pas qu'ils préfèrent leur corvée bureaucratique, leur asservissement au public et aux commanditaires, à la joie d'écrire. Ils ont essayé d’écrire et ils n'ont pas pu. Et voilà justement le paradoxe idiot de la chose : toutes les portes de la littérature sont gardées par ces cerbères : les ratés de la littérature. Éditeurs, rédacteurs, directeurs des services littéraires des revues et librairies, tous, ou presque tous, ont voulu écrire et n’ont pas réussi. Et ce sont ces gens là, qui ont prouvé leur manque d’originalité et de talent, qui sont chargés de juger l’originalité et le talent des autres.

  • Martin Eden (1909), Jack London (trad. Claude Cendrée), éd. L'Accolade Éditions, 2016  (ISBN 979-10-95428-17-6), p. 364


– Mais… si toutes les portes sont fermées ainsi que vous le démontrez, comment les grands écrivains ont-ils fait pour arriver ?…
– En accomplissant l’impossible, répondit-il. Ils ont fait des choses si merveilleuses, si inouïes, qu'à leur flamme les portes d’airains ont fondu. Ils sont arrivés par miracle, à mille contre un. Ils son arrivés, parce qu’ils étaient pareils aux « géants balafrés » de Carlyle, que rien ne peut abattre. Et voilà ce qu'il faut que j’accomplisse : l'impossible.

  • Martin Eden (1909), Jack London (trad. Claude Cendrée), éd. L'Accolade Éditions, 2016  (ISBN 979-10-95428-17-6), p. 365


– […] Elle vous aimera autant que n’importe lequel de ces misérables produits des serres chaudes de la bourgeoisie.
– Misérables ? protesta Martin.
– Parfaitement. Misérables et timorés, timorés devant la vie et confits dans la petite morale mesquine qu’on leur a inculquée. Ils vous aimeront, Martin, mais ils aimeront davantage leur chère petite morale. Ce qu’il vous faut, c’est le magnifique abandon de soi-même, une grande âme libre, un papillon étincelant, et non la petite mite grise. Oh ! vous vous fatiguerez vite, d’ailleurs, de ces puérilités féminines, si vous avez le malheur de vivre. Mais vous ne vivrez pas. Vous ne retournerez pas à vos bateaux et à votre mer : vous traînerez dans ces villes putrides, plus tard vous pourrirez et alors vous mourrez.

  • Martin Eden (1909), Jack London (trad. Claude Cendrée), éd. L'Accolade Éditions, 2016  (ISBN 979-10-95428-17-6), p. 395


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